Syrie
Le terrorisme économique britannique,
étasunien et européen contre la Syrie
Kevork Almasian

Dimanche 7 juillet 2019
Hier, mercredi 4 juillet, le
Royaume-Uni a saisi un pétrolier iranien
se dirigeant vers la Méditerranée, via
Gibraltar, à destination du peuple
syrien [*], au motif qu'il violait les
sanctions imposées par l'Union
européenne ; lesquelles sanctions visent
à paralyser économiquement la Syrie.
Aujourd’hui,
le gouvernement de Gibraltar a déclaré
avoir des "motifs raisonnables" portant
à croire que le navire, saisi à l'est de
ce territoire britannique, transportait
du pétrole brut à la raffinerie de
Banyas en Syrie. Et la télévision
nationale iranienne a annoncé que
l’ambassadeur britannique à Téhéran
avait été convoqué pour « saisie
illégale » du pétrolier transportant du
pétrole iranien.
Ainsi, devant
l’échec de la guerre sur la Syrie
commencée à la mode dudit « printemps
arabe », suivie d’une campagne
médiatique du camp ennemi visant à
déclencher une guerre par procuration,
puis de l’envoi de dizaines de milliers
de terroristes étrangers pour mettre à
genoux le gouvernement de Damas, les
États-Unis et l'Union européenne ont
décidé de priver le peuple syrien de ses
besoins élémentaires. Ce faisant, ils
pensent que la base populaire du
gouvernement syrien se dressera contre
« Assad », car incapable de répondre à
tous ses besoins.
C'est là un
jeu très sale. Mais qui s’en soucie
vraiment ? Le peuple syrien devrait être
puni pour ne pas avoir abandonné son
président…
Certains
parmi vous pourraient demander :
pourquoi la Syrie achète du pétrole à
l’Iran alors qu’elle en a ? La réponse
est parce que près de la moitié de ses
sources d’énergie et de pétrole sont
occupées par les États-Unis, et les
forces qui leur sont inféodées, à l’Est
de l’Euphrate. Il est vrai que les
milices kurdes vendent du pétrole au
gouvernement syrien, mais en petites
quantités.
D’autres
pourraient demander : pourquoi l’Iran
envoie des pétroliers du Golfe persique
vers la Syrie en faisant tout un détour
par le Cap de Bonne-Espérance et
Gibraltar, au lieu d’emprunter un trajet
plus simple passant par l’Irak ou le
Canal de Suez ? Il y a différentes
réponses à cette deuxième question :
-
Concernant le transit par l’Irak :
certains analystes affirment que
l’axe routier Iran-Irak-Syrie n’est
pas encore sûr du fait de la
présence de cellules dormantes
appartenant à Daech, d’autres
soutiennent que les bases
américaines en Irak et en Syrie
auraient stoppé le convoi, et
d’autres expliquent que l'Iran ne
peut pas acheminer 300 000 tonnes de
pétrole par camions-citernes.
-
Concernant le transit par le Canal
de Suez : certains soutiennent que
l’Égypte applique les sanctions
décrétées par les États-Unis et
l’Union européenne contre la Syrie,
d’autres expliquent que le pétrolier
iranien « Grace 1 » chargée de 300
000 tonnes de pétrole ne peut pas
emprunter ce trajet vu que la charge
maximale pouvant franchir le canal
est de 160 000 tonnes.
Quelle que
soit la vraie réponse, la seule vérité
incontestable est que lorsque, entre
2013 et 2015, Daech volait le pétrole
syrien et le vendait à la Turquie et,
plus tard, à l'Europe et à Israël, la
prétendue coalition de lutte contre
Daech, comprenant le Royaume-Uni et
dirigée par les États-Unis, ne voyait
pas d’intérêt à stopper le vol du
pétrole syrien. Mais, aujourd’hui, le
Royaume-Uni stoppe un pétrolier parti
pour délivrer de l'énergie au peuple
syrien.
C'est de la
pure piraterie.
C'est du
terrorisme économique.
Kevork
Almasian
Citoyen
syrien originaire d’Alep
05/07/2019
Traduit
par Mouna Alno-Nakhal
Source :
SYRIANA ANALYSIS
[
Watch | The economic terrorism of the
UK, US & EU against Syria ]
[*] [La
tension monte entre Londres et Téhéran
après la saisie d’un pétrolier iranien]
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