Syrie
Pourquoi les États-Unis ont-ils
bloqué l’accord
sur le Sud syrien ?
Hmeidi al-Abdallah

Lundi 2 juillet 2018
Avant le lancement de l'opération
militaire de libération de la région
sud, la Russie et quelques responsables
sionistes avaient annoncé qu’ils étaient
parvenus à un accord qui lui épargnerait
la bataille actuellement en cours. Un
arrangement comprenant le déploiement de
l'Armée arabe syrienne dans cette
région, le règlement de la situation des
miliciens armés qui le souhaiteraient
ou, dans le cas contraire, leur
transfert vers la région d’Idlib.
Mais
interrogé sur le sujet lors de sa
dernière conférence de presse [1], le
ministre syrien des Affaires étrangères,
Walid al-Mouallem, avait répondu : « Ne
croyez rien de ce qui se dit à ce propos
avant de voir la base d’Al-Tanf
démantelée ».
Suite à cette
prise de position, les déclarations
optimistes concernant un tel arrangement
ont reculé laissant place aux mises en
garde et aux défis de part et d’autre ;
Washington menaçant l’Armée syrienne et
Moscou ; l’Armée syrienne déclarant sa
détermination à mener la bataille et à
mobiliser les forces nécessaires en
prenant en compte une intervention
militaire américaine ou israélienne.
Il est clair
que les États-Unis ont accepté cet
arrangement tant qu’il n’impliquait pas
le démantèlement de leur base militaire
à Al-Tanf ; une base jouant un rôle
majeur dans l’interruption d’une voie de
communication terrestre essentielle
entre la Syrie et l'Irak tout en
fournissant un refuge sécurisé aux
groupes terroristes, y compris Daech,
lesquels ne cessent d’attaquer les
forces syriennes pour faire pression sur
l’État syrien et l’amener à accepter les
dictats américains.
Il est
probable que c’est en partant du
principe « entre deux maux, il faut
choisir le moindre » que les États-Unis
ont bloqué l’accord et, par conséquent,
ont accepté le déploiement des forces
syriennes dans la région sud :
-
le pire étant que l’Armée
syrienne se déploie sans combattre
et que leur base militaire d’Al-Tanf
soit démantelée, alors qu’elle est
essentielle pour la poursuite de
leur politique en Syrie, en Irak et
dans toute la région ;
-
le moindre étant que l’Armée
syrienne contrôle la région sud et
qu’ils conservent leur base.
Il est tout
aussi probable que ce même calcul
explique pourquoi les États-Unis ne sont
pas intervenus en faveur des milices
armées dans la région sud, allant
jusqu’à leur conseiller par écrit [2] de
ne pas compter sur leur soutien
militaire direct face à l’Armée
syrienne, réduisant le combat de l’Armée
américaine à la défense de la base d’Al-Tanf
au cas où l’Armée syrienne s’en
approcherait. Hmeidi
al-Abdallah
Chercheur et
chroniqueur politique syrien (Damas)
29/06/2018
Traduit
par Mouna Alno-Nakhal
Source :
New orient news
http://www.neworientnews.com/index.php/2017-09-18-05-51-19/61676-2018-06-29-06-36-50
Notes :
[1] Damas : une désescalade dans
le Sud syrien n'est pas possible sans
retrait des troupes américaines
https://francais.rt.com/international/51268-syrie-sans-retrait-troupes-americaines
[2] Washington aurait averti les
rebelles syriens de ne pas compter sur
son aide militaire dans le sud
https://francais.rt.com/international/51882-etats-unis-avertissent-rebelles-syriens-asl-pas-compter-aide-militaire-sud
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