Algérie Résistance
La démarche des 19-X a atteint
son objectif
Mohsen Abdelmoumen
Mercredi 18 novembre 2015
L’initiative des 19 personnalités,
moins quelques unes qui se sont
désistées, demandant une audience au
président pour vérifier qu’il était
toujours bien aux commandes de l’État, a
suscité frayeur, incompréhension et
analyses à l’emporte-pièce venant de
part et d’autre. Au lieu d’étudier et
d’établir une analyse solide de cette
démarche citoyenne, nous avons eu droit
à toutes les spéculations et états d’âme
délivrés ici et là en vrac, offrant un
spectacle pitoyable propre à l’Algérie
du 4ème mandat illégitime de Saïd
Bouteflika.
Cela n’a pas empêché l’initiative de
porter ses fruits dans la mesure où elle
a démontré qu’il y a effectivement une
vacance de pouvoir bien réelle. Les
différentes interventions des
intermittents du spectacle et des
khobzistes de service, en l’occurrence
Saïdani, Ouyahia, Ghoul, Sellal et même
el mgammel Ali Haddad, ont
prouvé qu’effectivement, le président ne
peut parler ni au peuple ni à ces
personnalités algériennes dont l’appel
est plus que légitime, puisque personne,
que ce soient les organisateurs de cette
démarche, et dont certaines sont des
proches d’Abdelaziz Bouteflika, ou le
peuple algérien, n’ont plus entendu un
discours du président depuis des années.
Le déchaînement aveugle déployé aussitôt
par les danseuses du ventre du harem de
Saïd Bouteflika, président par
procuration, a dénudé tout le clan
présidentiel désormais aux abois.
L’initiative, citoyenne comme peut
l’être toute action similaire visant à
identifier le véritable détenteur actuel
du pouvoir, au lieu d’être suivie par
d’autres actions émanant de diverses
personnalités pour susciter une
concurrence positive et participer à
relever un niveau des plus bas, nous
montre la désertification politique
affreuse dans laquelle s’est enlisée
l’Algérie. Le harem de Saïd anime la
scène « politique » à travers les
causeries politiciennes hebdomadaires
d’Ouyahia, les incontinences verbales du
percussionniste Saïdani dans les
chaînes-poubelles off shore,
derbouka en bandoulière, les divagations
de Ghoul autoroute-automout ou
encore les déclarations d’un Sellal
complètement dépassé qui affirme que le
président en soins en France gère les
affaires du pays jour et nuit. L’Algérie
vit en suspens, adaptée au rythme
biologique d’un président qui bourlingue
dans les hôpitaux français et européens.
Ce 4ème mandat a initié une nouvelle
forme de gouvernance par procuration en
créant des porte-paroles qui parlent à
la place du président absent.
C’est l’essence même de l’initiative
des 19 qui ont connu quelques
désistements suite aux manœuvres de Saïd
qui a enclenché un mouvement de
redressement au sein du groupe au moment
où tout le monde a lâché la proie pour
l’ombre. On préfère parler des personnes
qui ont lancé cette action et critiquer
leur parcours proche de Bouteflika alors
que le sujet n’est pas d’évaluer tel ou
tel mais d’examiner ce que cette
initiative peut apporter de concret pour
mettre fin à l’érosion catastrophique
que vit le pays acculé à une régression
sans pareille qui va nous mener au
désastre si tous les autres acteurs
politiques ne se mobilisent pas. Le
citoyen algérien est aussi appelé à
jouer son rôle, non pour brûler le pays
mais pour passer à une autre étape et
initier un nouveau cycle, car le règne
de Bouteflika est en fin de vie et un
changement contrôlé et bien géré par les
forces patriotiques au sein de l’armée
et de la société doit être amorcé. Les
19 personnalités qui se sont impliquées
ont le grand mérite d’avoir surpris le
clan des prédateurs qui s’est mis à
crier au loup. Nous avons eu droit à la
sortie du lâche et servile Ouyahia, qui
s’exprime surtout le samedi et qui s’est
fait gifler magistralement via un droit
de réponse du général Benhadid toujours
emprisonné injustement, et qui lui a dit
« Taisez-vous, Monsieur Ouyahia », ou
celle du bouledogue Saïdani qui a vu
dans cette initiative la main du chef du
DRS, le général Toufik, et non la main
de l’étranger. Je rejoins tout à fait le
général Benhadid qui, du fond de sa
cellule, intime l’ordre à Ouyahia de la
fermer. Quant à Saïdani le drabki
qui a du mal à gérer sa phobie anti-DRS,
il s’est lancé dans une diatribe
enflammée en reprochant à certains des
19 d’être déséquilibrés et a eu le culot
de renvoyer les signataires aux anciens
colonisateurs, soit Hollande ou Erdogan,
pour obtenir des nouvelles du président
Bouteflika. Rien ne nous étonne de la
part d’un supplétif de la DGSE qui se
ridiculise tous les jours et qui souille
le sigle du FLN, le parti de Ben M’Hidi
et Benboulaïd dont il devrait être
chassé à coups de pied au cul, car ce
sigle appartient à tous les Algériens et
non pas à une caste de compradores qui
ont ruiné le pays. Cet énergumène s’est
en outre permis d’afficher sa position
sur le Sahara occidental, en net recul
par rapport à celle de l’Algérie, et
s’est même fait féliciter par le roi du
Maroc. Ce fanfaron inculte se révèle de
facto un suppôt du Makhzen marocain,
lequel se réjouit des coups portés au
DRS par Bernard Bajolet et ses
bougnoules attitrés, à savoir Saïd
Bouteflika et ZemmarSaïdani. À
la fois agent de la DGSE et du Makhzen,
Saïdani s’attaque avec violence aux
initiateurs de l’appel des 19. Il
ignore, cet imbécile, ce traître, que
parmi ces personnes figurent d’anciens
moudjahids et des membres du vrai FLN
qui ont combattu le colonialisme que lui
et ses comparses essaient de réhabiliter
ardemment. L’indicateur majeur de la
médiocrité et de l’absurde qu’a atteint
l’Algérie des Bouteflika est incarnée
par ce zemmar Saïdani devenu
incontournable parce que le pays a perdu
ses repères. Les autres ne valent pas
mieux : Ouyahia associé dans la
chkara avec Tahkout, Amar Ghoul
aghioul, Sellal Mickey Mouse, et
Ali Haddad el mgammel qui a osé
manquer de respect à des personnalités
qui ont ramené l’indépendance de
l’Algérie. Ce crétin de Haddad nous
révèle qu’il se lève tôt mais pour quoi
faire, grands dieux ? Décrocher les
projets de chantiers en gré à gré et ne
jamais les terminer ? Paie tes impôts et
ferme-la, mgammel, ce sera déjà
une avancée immense. Si tu peux dormir
et te lever tôt, c’est grâce aux gens
que tu insultes, âne bâté. Les traîtres
de la nation jouent leur rôle pour
démembrer le pays en tentant de
réhabiliter le néocolonialisme à travers
notamment Chekib Khalil, fer de lance
des compradores, des coopérants
techniques et valet invétéré de
l’impérialisme en Algérie, que le
néo-harki Saïdani couvre d’éloges pour
un destin national. Je persiste à
demander la liste des noms impliqués
dans la surfacturation dont le ministre
du Commerce a révélé le scandale. On
sait qu’Ali Haddad figure dans cette
liste mais nous voulons connaître tous
ceux qui pratiquent la fuite des
capitaux à l’étranger.
La demande d’audience des 19 a été
attaquée de toutes parts, y compris par
des gens qui ne sont pas proches
d’Abdelaziz Bouteflika, parce que la
vraie vie politique a disparu de
l’Algérie pour faire place à un vide
sidéral. Dans cette zone embrumée, les
monstres apparaissent un par un et leur
véhémence à défendre l’indéfendable
confirme qu’il y a effectivement une
vacance de pouvoir, laquelle a été
évoquée depuis longtemps par différents
acteurs politiques, dont notamment Ali
Benflis. Cette situation nébuleuse est
arrivée à son terme et ne peut continuer
plus longtemps. Tout en sachant que le
processus du multipartisme en Algérie
est biaisé depuis sa naissance, il est
plus que nécessaire d’initier un nouveau
départ avec une vraie pratique de la
politique dans un moment où ceux qui
jactent et animent un spectacle payé par
le palais royal n’ont ni parcours ni
formation politique qui leur permettrait
d’évaluer non seulement la situation du
pays mais la portée de leurs propres
déclarations hasardeuses. Ces dernières
sont néanmoins bénéfiques en ce qu’elles
confirment ce que tout le monde a
compris : Abdelaziz Bouteflika ne
maîtrise plus rien, pas même ses
sphincters. Quant aux autres, au lieu de
participer à l’élargissement de
l’initiative voire même d’en proposer
d’autres, ils s’attaquent à ceux qui
offrent enfin l’opportunité de pointer
du doigt une dérive dangereuse. Les 19-X
n’ont pas les solutions à tous les
problèmes de l’Algérie, loin de là, ils
ne possèdent ni l’anneau de Salomon ni
le bâton de Moïse pour changer la
situation – ce qui n’est pas leur but –
mais néanmoins ils ont lancé un appel
qui a réussi dans la mesure où la
réaction des supplétifs et du harem de
Saïd leur a donné raison. Ces
personnalités ont marqué un point, et
leur initiative a pleinement réussi
puisque les réponses à leur demande ne
sont pas venues de l’institution
présidentielle mais bien de personnes
non concernées par l’appel qui
constituent l’entourage de Saïd
Bouteflika et qui se révèlent
aujourd’hui un poison mortel pour
l’Algérie. Qui a mandaté ces Saïdani,
Ouyahia, Sellal, Haddad, Ghoul ou même
le ministre de l’Intérieur ? Aucun
d’entre eux n’a été élu, tous ces
personnages ont été cooptés par le clan
mafieux de Saïd Bouteflika. Le peuple
algérien doit en prendre acte pour qu’on
puisse passer au règlement du problème
de légitimité du président et sortir du
traquenard du 4ème mandat qui s’est
refermé sur ceux qui l’ont conduit,
c’est-à-dire Saïd Bouteflika et ses
gangsters.
Nous avons vu une véritable levée de
boucliers de la part de différents
commentateurs et spéculateurs, certains
rémunérés et d’autres pas, pris de
panique devant cette initiative, et qui
se sont précipités pour tenter de saper
la démarche des 19 qui ne proviennent
pourtant pas de « l’opposition » et ne
visent qu’à obtenir un entretien de
quelques instants avec le président.
Qu’est-ce qui fait paniquer autant le
clan présidentiel alors que Bouteflika
reçoit une multitude de chefs d’États,
ministres et autres officiels étrangers
et que son « alacrité » vantée par
François Hollande a fait le tour du
monde ? Toute cette agitation pour une
demande d’audience émanant d’une poignée
de personnes bien connues et appréciées
du président ? Voyons, Messieurs les
cerbères, une demande d’audience au
président des Algériens n’est pas un
projet politique ni un coup d’État ! À
ceux qui versent dans les nombres, 19,
16, 15, et peut-être encore moins demain
tout en nous renvoyant à la symbolique
des 22, je dis que ces personnalités ne
vont pas nous refaire la Révolution de
Novembre et pour les mauvaises langues
qui ont oublié, continuons à jongler
avec les chiffres en rappelant qu’ils
étaient 6 pour déclencher la Révolution.
Revenons au vieil adage de chez nous qui
dit qu’une poignée d’abeilles vaut mieux
qu’un essaim de mouches. Ce n’est pas le
nombre qui importe, mais la qualité. Que
ceux que cela amuse continuent à faire
des calculs d’apothicaire quand l’heure
est d’une gravité extrême pour notre
patrie.
Les objections véhémentes des larbins
de service, totalement disproportionnées
par rapport à la démarche des 19,
attestent de la frousse qui s’est
emparée du clan présidentiel. Celui-ci
est arrivé à berner la CLTD en
promettant d’inscrire dans
l’hypothétique Constitution une
commission indépendante de préparation
d’élections, torpillant ainsi la
première revendication de l’alliance des
partis d’opposition, car une promesse
d’institutionnaliser une commission
indépendante ne coûte rien, sachant la
valeur que le clan de Saïd Bouteflika
accorde à la Constitution et aux
institutions. Dans le cas de la démarche
des 19, Saïd et ses sbires n’ont pas eu
affaire à une revendication ni a une
demande politique, même si la consonance
politique est devenue incontournable.
Les signataires resteront toujours des
amis de Bouteflika qui veulent vérifier
l’état de santé de leur président et qui
sont inquiets par rapport à certaines
mesures et décrets, et savoir si c’est
bien le chef d’État qui les a
promulgués, notamment ceux concernant
l’armée, le DRS, le droit de préemption,
la règle des 51-49, etc. Le clan de Saïd
Bouteflika est pris dans un piège
insurmontable et ce ne sont pas les
aboiements de ses molosses qui vont l’en
sortir.
On peut penser ce qu’on veut sur
l’initiative des 19 mais elle reste
légitime, et personne n’a dit que les 19
personnalités détiennent la vérité
absolue, contrairement aux différentes
sectes des salonnards algérois
auxquelles appartiennent entre autres
ces politiciens de pacotille et faux
prophètes de la chkara, la
presse poubelle qui n’investigue dans
rien et dans les différents segments de
la société qui ne servent à rien sauf à
jacter. Proposez si vous êtes des
patriotes ! Qu’attendez-vous au lieu de
caqueter comme des poules mouillées ?
Qui vous empêche de faire des
propositions sérieuses et d’aller vers
le peuple ? Jouez votre rôle et suivez
l’exemple de cette initiative au lieu de
la dénigrer ! Le pays est en danger et
ces patriotes ont conscience du danger.
La tâche des politiciens est de proposer
et n’est pas dévolue à ces personnes qui
ont fait une démarche citoyenne pour
examiner si le président décide vraiment
et tout le monde sait en Algérie que ce
n’est pas le cas ! Ils ont eu le mérite
d’alerter l’opinion publique sur le fait
maintenant avéré, suite à la charge de
l’entourage de Saïd et non pas du
concerné, c’est-à-dire le président qui
d’après les signataires n’a même pas
reçu leur lettre, et que le président
est pris en otage par son entourage. Les
mots du moudjahid Lakhdar Bouregaâ,
ancien commandant de la Wilaya IV
historique, sont alarmants : « Pour
ne pas dire qu’il est séquestré, je
dirais que le Président est assigné à
résidence surveillée »! CQFD.
Les signataires, malgré les pressions
inhumaines que certains subissent, selon
les propos de la porte-parole du groupe
des 19, Louisa Hanoune, affirment qu’ils
ne reculeront pas.
Mohsen Abdelmoumen
Published in Oximity, November
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