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Un rapport sur la CIA et des interrogations

Mohsen Abdelmoumen


George W. Bush et George Tenet au siège de la CIA. D.R.

Mardi 16 décembre 2014

Au bout de quatre ans d’investigation sur les agissements de la CIA au cours desquels les ordinateurs des sénateurs chargés de l’enquête ont été piratés, et après une lutte acharnée entre les différents clans au sein de l’administration américaine, la commission du Sénat américain vient de publier un document de quelques 500 feuillets issu d’un rapport de 6300 pages dévoilant les tortures pratiquées par la CIA sous l’administration George W. Bush, suite aux attaques du 11 septembre 2001. Le rapport décrivant les multiples techniques d’interrogatoire rivalisant de cruauté et de sadisme, telles que « l’alimentation » rectale, la simulation de noyade, les menaces d’agression sexuelle, la privation de sommeil, l’utilisation de la peur des insectes, les positions de stress, la nudité forcée, les simulacres d’exécution, les menaces de viol ou de mort envers la famille, l’utilisation des perceuses électriques, et autres pratiques barbares que la CIA a utilisées dans différents centres de détention à travers le monde appelés « sites noirs », a donc été amputé de plus de 5000 pages. Nous sommes une fois de plus face à l’arbre qui cache la forêt, et la seule certitude que nous ayons concernant ces révélations est la suivante : les nombreuses pages manquantes sont plus importantes que les pages publiées. En effet, pourquoi le rapport n’a-t-il pas été révélé dans son intégralité ? Est-il jugé trop compromettant ? Et si oui, pour qui ? Quoi qu’il en soit, le Département américain de la Justice a déclaré qu’il ne porterait aucune accusation contre les personnes impliquées dans les interrogatoires ni contre les fonctionnaires qui les ont ordonnées, sous prétexte que « le rapport n’a pas donné suffisamment de preuves pour mener à une condamnation ». C’est stupéfiant ! D’un côté, on enlève des milliers de pages qui pourraient constituer des preuves, on détruit les vidéos des séances d’interrogatoire, documents à charge par excellence, et d’autre part, on affirme que les preuves sont insuffisantes. Nous conseillons au Département de la Justice de chercher les preuves dans les pages manquantes, à moins qu’elles n’aient subi le même sort que les enregistrements vidéo. Cela nous explique en tous cas les raisons pour lesquelles le directeur de la CIA, John Brennan, n’a pas démissionné et pourquoi ses prédécesseurs ne seront pas jugés. Bien au contraire, des tortionnaires de la CIA ont reçu des primes pour avoir accompli « un travail supérieur constant » lorsque leurs victimes sont décédées des suites des sévices subis. La valeur du contrat signé entre la CIA et la société formée par les psychologues avec toutes les options était de plus de 180 millions $ et les deux psychologues concepteurs de ce programme monstrueux ont été rétribués 81 000 000 $ ! Les adeptes du déni qui s’extasient devant le modèle démocratique américain comme ils le font avec le modèle sioniste israélien proclamé « le pays le plus démocratique au Moyen Orient », trouvent sans doute parfaitement normal que ceux qui sont impliqués dans ce rapport boiteux ne soient pas jugés. Pourtant, en principe, quand une vérité aussi crue et bestiale est révélée, la justice la plus élémentaire exigerait que les coupables soient punis. La république d’« I can’t breathe » peut-elle être un modèle quand on y torture en toute impunité, qu’on y assassine dans la rue sans être sanctionné et que l’on place sa propre population sur écoute sans qu’aucune tête ne tombe ? Et l’on ose évoquer la démocratie et les droits de l’Homme ! Quel est donc le rôle de la Justice dans ce pays et de qui se moque-t-on ? Dans son rapport mutilé, l’Amérique cite ses alliés qui ont mis à sa disposition des prisons secrètes où s’exerçaient ces tortures inefficaces dans la lutte antiterroriste que les USA n’ont jamais menée et ne mèneront jamais. George W. Bush devrait être traduit en justice rien que pour ces quelques pages. A quoi sert le CPI s’il ne juge que des petits chefs d’Etats bananiers africains, sous-fifres de l’Occident ? Ces cours pénales sont inutiles si elles ne poursuivent pas Tony Blair, les Bush père et fils, Dick Cheney et les autres. Lorsque nous avons contacté plusieurs sénateurs, ils ont fui ce thème et certains d’entre eux se sont offusqués en s’écriant « Quelle horreur ! Tout cela ne peut se passer aux Etats-Unis ! Nous sommes une démocratie ! ». Ben voyons, la démocratie à la waterboarding,  à la gégène et autres supplices, tels que « nourrir » par voie rectale avec de l’houmous, des pâtes en sauce, des noix et des raisins secs, quelle belle démocratie ! C’est une démocratie rectale, telle fut notre réponse à ces sénateurs. En tout cas, remercions les chantres du monde libre de nous avoir démontré, sans que nous ayons eu besoin d’en formuler la demande, que les Etats-Unis n’ont jamais été une démocratie. A partir du moment où l’on torture, le reste est de la littérature.

A la publication de ce rapport squelettique, les champions des néocons se sont dressés comme un seul homme pour justifier ces méthodes sadiques. Dick Cheney, non content de défendre avec vigueur ce qu’un individu sain d’esprit considère avec horreur et dégoût, a contredit la conclusion du rapport qui blanchit George W. Bush soi-disant non informé des détails du programme de la CIA sous sa présidence, en affirmant que celui-ci « savait ce que nous faisions, il l’a autorisé et approuvé ». Pour corroborer ses propos, rappelons qu’en février 2002,  Bush a signé un ordre exécutif qui déclarait que l’article 3 relatif aux Conventions de Genève interdisant « les mutilations, les traitements cruels et la torture » ne s’appliquait pas aux membres d’Al Qaïda ou aux talibans prisonniers. En août 2002, Jay Bybee Scott, nommé par Bush à la tête du Bureau du Conseiller juridique au Département de la Justice, a donné l’autorisation à la CIA d’utiliser des techniques d’interrogatoire brutales. Il n’est donc pas étonnant que Cheney, George W. Bush, assistés de Robert James Woolsey, l’ancien directeur de l’agence de renseignement, continuent à justifier l’utilisation de la torture en prétendant que les séances d’interrogatoire avaient permis de mettre la main sur Ben Laden suite aux révélations de Khalid Cheikh Mohammed soumis 183 fois au waterboarding et toujours détenu à Guantanamo. Pourtant, leurs allégations se révèlent dénuées de tout fondement puisque nous disposons du témoignage d’un ancien membre d’Al QaÏda bien connu des renseignements américains, Skeikh Nabil Naiim, ami intime et bras droit d’Al Zawahiri et de Ben Laden lui-même, qui a recruté avec eux pour le djihad en Afghanistan sous l’encadrement de la CIA et qui a donné une autre version de la mort de Ben Laden. Celui-ci s’est fait exploser bien avant le prétendu raid des Navy Seals au Pakistan. Ce témoignage n’a jamais été contredit et toute la thèse justifiant en long et en large les méthodes d’interrogatoire de la CIA tombe de facto à l’eau.

Il est indispensable de remonter la chronologie des faits et de visualiser les divers objectifs tracés en filigrane par ces révélations pour comprendre les ficelles de cette histoire présentée cette semaine par l’administration américaine. Cela a commencé graduellement dans les medias de masse liés à la Maison Blanche qui nous ont servi en hors-d’œuvre Robert O’Neill, le soi-disant Navy Seal qui se vante d’avoir tué de Ben Laden et qui a raconté ses « exploits » sur tous les plateaux de télévision, vendant même son récit dans des conférences à travers le pays. Il faut être complètement stupide pour gober le fait qu’un agent puisse livrer les détails d’une opération secrète à toute la planète. Cette campagne de com. n’était qu’une préparation à ce qui allait suivre. En effet, les néocons, que ce soit Cheney ou Bush, n’ont pas cessé d’évoquer la capture de Ben Laden réalisée, d’après eux, grâce au modus operandi de la CIA. On peut s’étonner également de ce timing précis pour diffuser le rapport tronqué dont l’une des répercussions immédiates a entraîné la fermeture de plusieurs ambassades occidentales au Moyen Orient. Ensuite, cette publication a éclipsé toute l’opération de la coalition contre Daech, reléguée aux oubliettes et dont on ne parle plus. Elle a permis aussi de rendre une virginité faussement démocratique aux Etats-Unis qui traversent une très grande crise avec les événements de Ferguson et les manifestations qui se répandent dans tout le pays. Bizarrement, on a vu réapparaître l’affaire Eric Garner après plusieurs mois, sa mort survenue le 17 juillet s’ajoutant à plusieurs « bavures » policières, et il serait naïf de croire que les crimes répétitifs de la flicaille sont le fruit du hasard. Pourquoi le meurtre de Garner, mort étouffé par les policiers de New York, resurgit-il cinq mois après les faits ? Pourquoi n’a-t-on pas réclamé justice au moment où il a été tué ? Que cachent ces opérations policières qui débouchent sur des assassinats ? Qui a provoqué la crise actuelle qui voit des centaines de milliers de manifestants dans les rues ? Et qui a jugé bon de publier, dans ces moments de grandes tensions, un rapport tronqué qui ne débouche sur aucune condamnation et qui arrive au moment où la crise touche le sommet de l’Etat ? Pourquoi Barak Obama, président sans charisme, n’a-t-il jamais tranché ni pris aucune décision concernant la violence policière envers la population noire alors que les manifestations font rage dans toutes les grandes villes des Etats-Unis ? Comment s’étonner que le mandat d’Obama, marqué par la mollesse, ait permis l’entrée de néocons à la Maison Blanche comme Susan Rice, Victoria Nuland et Samantha Power, nommées à des postes-clé.

La NSA a eu sa crise, la CIA vient d’avoir la sienne, et l’on peut penser également à une guerre des services. Il y a tout lieu de croire qu’une lutte sans merci se livre au sommet de l’Etat concernant la future élection présidentielle en 2016 et que les différents groupes de pression exportent leur conflit dans la rue. Le hasard en politique n’existe nulle part, et surtout pas aux Etats-Unis. Les fuites, comme ce rapport raccourci de ses éléments les plus probants, correspondent à un programme bien précis utilisé par les uns contre les autres. Hillary Clinton, la candidate du parti démocrate qui a déjà reçu le soutien de l’AIPAC et des autres organisations sionistes aux commandes de la finance et des medias, traîne derrière elle un énorme handicap qui peut lui coûter sa candidature : l’assassinat de l’ambassadeur américain Christopher Stevens en Libye. En tant que secrétaire d’Etat, elle a ignoré avec désinvolture les différents rapports des agents en poste à Tripoli qui l’alertaient sur l’éventualité d’un attentat contre l’ambassade américaine. Autre indice de la lutte farouche opposant les uns et les autres, notons la démission de Chuck Hagel qui a quitté son poste dans l’opacité la plus complète. Quant à l’inénarrable John McCain, sioniste indécrottable et adepte de la guerre permanente, il nous a surpris en s’insurgeant contre les pratiques de la CIA et en félicitant la commission sénatoriale pour son travail d’investigation, osant déclarer que les méthodes révélées par le rapport avaient « entaché l’honneur national ». Nos oreilles étant peu habituées à ses cris de vierge effarouchée, nous ne sommes pas encore remis de la surprise. C’est une déclaration ahurissante de la part d’un va-t-en guerre impliqué dans toutes les guerres qui ravagent le Moyen Orient et ce, depuis celle de 1967 où il s’affichait en uniforme et pestait contre les armées arabes. Quand on sait qu’il a toujours mené les actions clandestines de la CIA à l’étranger comme on l’a vu en ex-Yougoslavie, en Tchétchénie, en Libye, en Syrie, en Ukraine, et qu’il déclare lui-même être en contact permanent avec Daech-ISIS, ses propos quasi anti-CIA ne peuvent que soulever de nombreuses interrogations. Que reflète cette volte-face de John McCain se démarquant ouvertement de ses collègues républicains et de la tendance lourde au sein de la CIA qui, dans leur globalité, n’étaient pas en faveur de la publication de ce rapport expurgé ? Sachant que le sénateur McCain est un chef de file très influent au sein du parti républicain et du Sénat, sa position plus qu’intrigante ne peut que refléter une guerre des clans s’inscrivant dans la lutte pour la future présidentielle. Quelles ont été les négociations entre les différents centres décisionnels de Washington pour aboutir à la publication de ce rapport rachitique ? Quel est le réel objectif que l’on nous cache ? Bien des questions se posent et resteront en suspens, otages des cercles de décision qui ont offert un os à ronger aux médias mainstream et à la population américaine qui s’est habituée à baigner dans un océan de mensonges et de manipulations. Si l’on veut s’approcher de la vérité, il est indispensable d’examiner à la loupe les déclarations des uns et des autres pour essayer de comprendre leurs positions et les enjeux qu’ils véhiculent.

Tous ces éléments nous amènent à concevoir une véritable stratégie émanant de la théorie du chaos chère aux néocons. Le simulacre de rapport vient jeter de l’huile sur le feu au Moyen Orient, présageant de futures actions terroristes et attentats, les encourageant même. Ce rapport amputé ne peut qu’entraîner des répercussions telles que booster les mouvements terroristes au Moyen Orient et partout dans le monde, justifiant les mouvances radicales islamistes et Daech que l’empire a créés comme il a créé Al Qaïda, selon l’aveu de cette autre va-t-en-guerre Hillary Clinton. En admettant qu’elle a eu recours à la torture, la CIA conforte les terroristes dans leur rhétorique guerrière contre l’Occident. Il ne peut s’agir que d’une diversion de trop sur fond de coalition boiteuse qui prétend combattre le monstre qu’elle a créé, en l’occurrence Daech-ISIS, au cours d’une guerre sans image, sans bilan, et sans information. Pendant que les Américains aménagent leur retour en Irak, Israël se permet d’aller bombarder la Syrie sans qu’aucun Etat ni aucun organisme, dont le « machin » nommé ONU, ne daigne ouvrir le bec pour émettre ne fut-ce qu’un chuchotement en guise de protestation. Les Palestiniens se font écraser quotidiennement, et un ministre palestinien s’est fait tuer en direct dans l’indifférence totale de toutes les institutions. Ni Amnesty, ni Human Rights Watch, ni aucun label ou marque déposée droit-de-l’hommiste n’a condamné cet acte odieux de l’entité sioniste d’Israël qui continue à jouir de l’impunité totale. La publication de ce cache-sexe de quelques feuillets arrivera-t-il à sauvegarder la soi-disant « vertu démocratique » de l’impérialisme américain ? Comme dans le cas de Prism avec les écoutes de la NSA que les alliés des Américains n’ont jamais condamné, personne n’a pipé mot. Aucun gouvernement n’a pondu un communiqué, sans doute estiment-ils qu’il ne s’agit pas d’un événement et considèrent-ils que cela concerne la cuisine interne américaine, alors que 54 pays ont abrité des sites noirs. La diffusion du rapport, même s’il se réduit à une peau de chagrin et ne comprend pas les pages les plus importantes, comporte plusieurs objectifs : internes au sein de l’administration américaine et de la lutte implacable qui se déroule en vue des prochaines élections, et externes avec la pérennisation de l’hégémonie américaine au Moyen Orient et ailleurs. N’est-ce pas une manière de provoquer le chaos afin de légitimer par la suite la présence des troupes américaines qui se précise de jour en jour en Irak et même, d’après certaines sources, en Libye ? Le temps nous apportera la réponse et la lecture s’éclaircira au fur et à mesure, il faut juste éviter d’emprunter le chemin que les médias de masse nous proposent. Malgré ces scandales et manipulations à répétition, le Congrès vient d’allouer un budget pour armer et former pendant deux ans des groupes djihadistes en Syrie dans le cadre de la campagne militaire contre l’Etat islamique. L’ensemble des dépenses de la Défense, soit un total de 577 milliards de dollars, comprend 64 milliards de dollars destinés au financement des entreprises de guerre à l’étranger, dans des pays tels que l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie. Le Pentagone a déclaré qu’il sera peut être nécessaire de former jusqu’à 15 000 djihadistes. La fiabilité du choix des groupes djihadistes est totalement aléatoire, étant donné que ces derniers sont essentiellement intéressés à éliminer le président Bachar al-Assad et le risque que des armes américaines échouent dans les mains des terroristes de Daech est très élevé. Par ailleurs, le projet de loi concernant les dépenses de la Défense maintient en place des restrictions sur la capacité du président Obama à fermer la prison de Guantanamo et ne permettra pas à la Maison Blanche de transférer des détenus aux États-Unis, ce qui rend difficile de les extraire de la prison. La réaction des néocons à la faveur de la publication du rapport éclopé sur le fonctionnement de la CIA justifie donc la détention illégale des prisonniers à Guantanamo qu’Obama n’a jamais fermé, alors que c’était l’un des points de son programme de campagne.

Pour notre part, nous ne sommes pas surpris par les quelques pages que l’administration américaine a consenti à publier et nous savons que le plus important a été occulté. Néanmoins, il faut lire ce rapport avec la plus grande vigilance, car le temps de sa publication n’est pas innocent. Elle arrive au moment où l’on voit un rapprochement des Etats-Unis avec l’Iran et les divergences existantes dans les cercles décisionnels américains à ce sujet n’ont jamais atteint un tel degré de tension. Les néocons, alliés traditionnels de l’Arabie saoudite, se préoccupent du changement d’attitude de la part d’une aile de l’administration américaine envers la République islamique d’Iran. Les Etats-Unis seront indépendants énergétiquement à court terme grâce à leurs énormes gisements de pétrole de schiste, ce qui va permettre une modification dans les alliances, et une tendance au sein de l’administration pense que l’Iran avec son potentiel peut être un meilleur allié dans l’avenir et remplacer profitablement l’Arabie saoudite. En réaction, cette même Arabie saoudite et ses alliés à la Maison Blanche essaient de faire capoter cette nouvelle association en utilisant l’arme du pétrole et en cassant le prix du baril, descendu à moins de 60 dollars, annonçant ainsi une année noire en 2015 sur le plan économique. Parallèlement, une guerre de succession fait rage au palais royal saoudien entre différentes factions. La baisse orchestrée par les impérialistes et leurs valets du prix du pétrole vise plusieurs buts, car si les Saoudiens appliquent les ordres de leurs maîtres américains en augmentant massivement la production du pétrole pour mieux se positionner et saboter le rapprochement américano-iranien, les Etats-Unis, quant à eux, veulent couler l’économie russe. Cependant, ce jeu dangereux entraînera une catastrophe économique mondiale, et les pays producteurs de pétrole ne seront pas épargnés. Le rapport estropié de la CIA est arrivé dans cette nouvelle conjoncture, alimentant la lutte entre ceux qui sont en faveur d’un rapprochement avec l’Iran et ceux qui sont contre, comme l’a montré le retour en force de Bush et Cheney qui s’accrochent à l’Arabie saoudite et refusent de lâcher Israël.

Certains percevront mon écrit comme une vision complotiste, mais pourquoi a-t-on tué les frères Kennedy ? Qui a démissionné suite à l’affaire du Watergate ? Pourquoi y a-t-il eu quatre présidents assassinés aux Etats-Unis ? Jules César n’est pas mort en glissant sur une savonnette en plein sénat, Edward II d’Angleterre, qui n’est pas cité dans le rapport de la CIA, a subi une insertion rectale qui a entraîné sa mort, les Borgia ont joyeusement empoisonné tous ceux qui les gênaient, Abraham Lincoln n’a pas été terrassé par une crise cardiaque, pas plus qu’Yitzhak Rabin d’ailleurs, et si Medhi Ben Barka s’est volatilisé à Paris, c’est grâce à l’implication de la France et du Makhzen, etc. Depuis la nuit des temps, l’humanité a produit des conspirations, des coups d’Etats, des assassinats politiques, des génocides, et ceux qui ne chantent pas la petite musique des médias dominants sont passibles d’être foudroyés. A tous ceux qui occultent les faits et qui vivent dans le déni, nous pourrions citer des centaines, voire des milliers d’exemples, il suffit d’ouvrir un livre d’Histoire.

La guerre des services entre la NSA et la CIA, doublée d’une lutte féroce entre les différents clans de l’administration américaine déterminera le futur président américain. Ce sombre dossier sur les pratiques immondes de la CIA constituera l’un des thèmes de la présidentielle américaine de 2016 et, d’ores et déjà, l’administration s’applique à déminer le terrain. Cela s’appelle agir par anticipation. Donc, la publication de ce pseudo rapport que certains ont vu comme étant « la » révélation du siècle et le retour du messie n’est autre qu’une nouvelle opération de manipulation qui s’ajoute à une série illimitée émise par l’impérialisme US, permettant aux libéraux naïfs et à la gauche bobo de croire dur comme fer qu’il existe une démocratie aux Etats-Unis. La bataille pour la présidence de 2016 a bel et bien commencé et tous les moyens sont bons, de la résurrection de Daech-ISIS à la future naissance de Khorasan, en passant par le rapport cul-de-jatte de la CIA, tout fait farine au bon moulin. La candidature d’Hillary Clinton ou celle de Jeb Bush se profilent à l’horizon, nous renvoyant à l’Amérique de Dallas et Dynasty et à l’American way of life. Le dispositif de succession de Barak Obama s’est mis en place sur fond de guerre des clans, révélant la posture mollassonne d’un président dont le mandat a tourné autour d’un seul axe, l’Obamacare, et qui a fait régresser l’Amérique à l’époque du mouvement des droits civiques des années cinquante mais sans Martin Luther King et Angela Davis, dans un retour d’âge d’une nation qui, au second mandat de son président, se retrouve plongée dans des manifestations et des scandales divers reflétant les prémisses d’une fin de règne et qui touchent les fondements mêmes des Etats-Unis. L’Amérique a rencontré son premier président noir mais elle n’a certainement pas vécu la vision de King qui s’est transformée aujourd’hui en I have not a dream. Avec les manifestations de Ferguson et l’opération certainement orchestrée des assassinats de ses citoyens noirs, l’Amérique est-elle en mesure de partager le rêve de Martin Luther King ? Du moment où il y a impunité face aux faits criminels, il est inutile de divulguer quoi que ce soit, c’est juste de la com. qui ne sert que des intérêts de clans plutôt que la démocratie comme conception de gestion d’un Etat. Lorsqu’on arrivera à juger les criminels de guerre Netanyahou, Blair, Sarkozy, Bush, Cheney, Tenet, Rice, Powell, Kissinger, Brezinski, Wolfowitz et consorts, on pourra parler de démocratie. Pour l’instant l’humanité suffoque et… We can’t breathe !

Mohsen Abdelmoumen

Published on Oximity, December 16, 2014:https://www.oximity.com/article/Un-rapport-sur-la-CIA-et-des-interroga-1

on Whatsupic:http://fr.whatsupic.com/sp%C3%A9ciale-usa/un-rapport486129.html

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Source : Mohsen Abdelmoumen
http://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/...

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