Opinion
L’humanité peut-elle survivre au chaos
« créatif » américano-sioniste ?
(Partie II)
Mohsen Abdelmoumen
Communion
sioniste. D.R.
Dimanche 11 décembre 2015
Partie I
En ce qui concerne la décision
surprenante de Barack Obama de rétablir
des relations diplomatiques avec Cuba,
il ne s’agit que d’un effet d’annonce
sans résultat probant, puisque le peuple
cubain vit toujours sous embargo. La
décision finale viendra de toute manière
du Congrès que l’on sait hostile à toute
idée de rapprochement entre les USA et
Cuba. L’administration américaine a
réussi son coup de com. en utilisant la
symbolique sans effet concret, donnant
l’illusion d’un réchauffement de ses
relations avec Cuba pour apporter un
semblant de victoire à la mandature
d’Obama. Aujourd’hui, la com. est
devenue un mode de gouvernance. En même
temps que cette annonce saugrenue, Obama
souffle le chaud et le froid en édictant
des sanctions à l’égard du Venezuela,
partenaire privilégié de Cuba qui a
toujours soutenu la Révolution
Bolivarienne. En effet, mi-décembre, le
Sénat et la Chambre des représentants US
ont approuvé une loi pour imposer des
sanctions au Venezuela, sous prétexte
que le gouvernement vénézuélien aurait
violé les droits de l’homme envers
l’aile droite vénézuélienne au cours des
manifestations début 2014. La mesure
vise à refuser des visas et à geler les
avoirs des fonctionnaires qui auraient
été impliqués dans ce que les États-Unis
considèrent comme une violation du droit
de manifester, passant sous silence le
fait que les émeutes transformées en
véritables actes terroristes de l’aile
droite au Venezuela ont duré plus de
trois mois et ont entraîné la mort de 43
personnes, plus des centaines de
blessés. On n’a pas entendu
l’administration Obama prononcer un mot
pour condamner les assassinats du député
Robert Serra et de sa compagne María
Herrera le 1 octobre dernier, mais bien
pour les diaboliser. Le président
vénézuélien Nicolas Maduro a dénoncé la
décision américaine de « sanctions
impérialistes insolentes ». « Ce sont
les contradictions d’un empire qui
cherche à imposer sa domination par tous
les moyens, en sous-estimant la
puissance et la conscience de notre
patrie », a-t-il commenté sur son compte
Twitter. Comme il l’a toujours fait à
l’égard des pays progressistes, le
gouvernement américain a soutenu les
dirigeants de l’opposition pour tenter
de déstabiliser le pays, rappelons-nous
le coup d’Etat contre Chavez en 2002 qui
s’apparente au coup d’Etat en Ukraine,
avec des tireurs embusqués.
Parlons un peu du sénateur américain
Robert Menendez qui a parrainé le projet
de loi de sanctions, et qui a appelé les
autres Etats à imiter les
Etats-Unis : « Les gouvernements de
notre hémisphère et dans le monde
doivent être solidaires avec les
citoyens du Venezuela en condamnant les
fonctionnaires vénézuéliens impliqués
dans les violations des droits de
l’homme dans leurs pays et en bloquant
leur accès aux systèmes financiers »
a-t-il déclaré. Elu président du Comité
des Affaires étrangères du Sénat en
2013, Robert Menendez, Sénateur du New
Jersey, est un membre poids lourd du
parti démocrate et figure en troisième
position à la Chambre des Représentants,
juste derrière Nancy Pelosi et Steny
Hoyer. Souvent soupçonné de corruption,
ce fils d’immigrés cubains s’en tire à
chaque fois sans égratignure, mais cela
n’empêche pas sa carrière d’être
entachée de nombreuses histoires
louches, liées à la promotion d’affaires
dans le Comté de Hudson dont il est le
patron. Il a notamment donné une
propriété en location à un organisme à
but non lucratif qui reçoit des fonds
fédéraux, se servant de sa position pour
aider l’organisation à acquérir un
statut lui permettant de percevoir des
fonds supplémentaires, les loyers qu’il
a perçus s’élevant à un total de 300 000
$ en neuf ans. En 2010, un collectif de
citoyens du New Jersey a déposé une
pétition pour destituer le sénateur
Menendez devant un tribunal, mais sans
succès. Toujours en 2010, le Wall
Street Journal rapporte que
Menendez a écrit au président de la
Réserve Fédérale, Ben Bernanke, lui
demandant d’approuver l’acquisition de
la First Bank Americano au New
Jersey, menacée d’être mise sous
séquestre. Un rapport critique a révélé
que l’institution s’était engagée dans
des pratiques bancaires dangereuses et
malsaines, notamment en fonctionnant
sans la surveillance de son conseil
d’administration, avec un niveau
excessif de prêts douteux, des revenus
dérisoires et une couverture
insuffisante de son actif. On a
découvert que 8 des 15 administrateurs,
dont le président de la banque et le
vice-président, avaient été des
contributeurs de Menendez ou de son
comité d’action politique. En Janvier
2012, Menendez a bloqué l’investiture au
poste de juge fédéral de la juge Patty
Schwartz, choisie par l’administration
Obama, en raison de la relation de
Schwartz avec James Nobile, chef de
l’unité contre la corruption auprès du
procureur fédéral du New Jersey qui
avait enquêté sur le sénateur au cours
sa campagne électorale de 2006.
Le 12 décembre 2012, il a été rapporté
que le bureau du sénateur faisait
travailler un stagiaire non rémunéré qui
avait laissé son visa de visiteur
expirer et était un délinquant sexuel
enregistré. Les autorités connaissaient
les antécédents de ce personnage depuis
octobre 2012, mais les agents fédéraux
chargés de l’interpeler ont reçu l’ordre
de ne l’arrêter qu’après le scrutin de
novembre où Menendez a été réélu au
Sénat. Le 14 mars 2013, à Miami,
un grand jury fédéral a entendu Robert
Menendez au sujet de son rôle dans la
défense des intérêts commerciaux de son
ami Salomon Melgen, ophtalmologue
d’origine dominicaine propriétaire d’une
clinique à Palm Beach en Floride et
homme d’affaires véreux impliqué dans de
nombreuses affaires de fraude et de
détournement, mais Menendez nie avoir
tenté d’intervenir auprès des autorités
gouvernementales au nom de Melgen. Ce
Salomon Melgen est réputé comme le
médecin le mieux payé du programme
fédéral de la santé Medicare, puisqu’il
en a reçu 20 830 000 $ en 2012.
Il se trouve depuis au centre d’une
enquête criminelle portant sur des
allégations de facturations excessives
auprès de Medicare. Proche ami
de Melgen, le sénateur Menendez en a
reçu plus de 700.000 dollars en aide
directe et indirecte pour sa campagne,
et a effectué des voyages privés en 2010
en République dominicaine sur l’avion
personnel de Melgen sans les déclarer
comme cadeau, ce qui a incité les
républicains du New Jersey à déposer une
plainte en déontologie. Les membres de
la famille du médecin ont versé 33 700 $
pour la campagne de réélection, 50 000 $
pour le Comité d’État démocratique du
New Jersey et 60 400 $ au Comité de
campagne démocratique dont Menendez
était président lors du processus
électoral de 2010.
En réaction aux sanctions américaines
à l’encontre du Venezuela, le bloc
régional de l’UNASUR a réagi dans une
déclaration commune publiée fin
décembre : « L’application des sanctions
unilatérales figurant dans ce projet de
loi viole le principe de
non-intervention dans les affaires
intérieures d’autres Etats et ne
contribuent pas à la stabilité, la paix
sociale et la démocratie au Venezuela.
Les États membres de l’UNASUR exhortent
le gouvernement des États-Unis de
s’abstenir d’imposer des sanctions qui
sont loin de contribuer à la stabilité
politique dans la République
bolivarienne du Venezuela. »
Par ailleurs, lors de la cérémonie
d’investiture de Dilma Roussef pour son
deuxième mandat à laquelle assistait
Nicolas Maduro, les deux chefs d’Etat se
sont accordés sur l’importance de
la revitalisation des efforts
conjoints des deux pays dans
les secteurs économiques, commerciaux,
agricoles et énergétiques en mettant en
œuvre des moyens novateurs de
coopération mutuelle. Les présidents
du Venezuela et du Brésil ont également
souligné l’importance du renforcement de
l’intégration de l’Amérique latine et
des Caraïbes. Lors de son discours,
Dilma Roussef a affirmé qu’elle allait
travailler à renforcer l’Unasur, le
Mercosur et la CELAC. Le Président de
l’Uruguay, Jose « Pepe » Mujica a, quant
à lui, exhorté tous les pays de la
région à respecter les différences entre
les diverses perspectives politiques
afin qu’elles n’affectent pas la
coexistence, insistant sur le fait que
les différences de classe sociale
entraînent des points de vue distincts
inévitables qui ne doivent pas affecter
la coexistence. Il a ajouté que la forte
consommation de la société moderne et le
système contemporain ont besoin de façon
permanente à croître l’économie de sorte
que la capitalisation continue. « Le
seul contrôle est dans la tête de chacun
et c’est ce qui est le plus difficile à
saisir, parce qu’il subit des pressions
subliminales de toutes parts ». Le
président a ajouté : « nous dépensons
plus que nous le pouvons et ensuite nous
en payons les conséquences et cela finit
par aigrir la vie des gens. »
D’autre part, le ministre de
l’Economie argentin, Axel Kicillof, a
dénoncé l’instrumentalisation des fonds
vautours utilisés pour attaquer
simultanément certains processus
politiques dans la région. « Il y a une
stratégie répandue qui utilise la
question financière comme un champ de
bataille contre certains processus
politiques », a déclaré Kicillof dans
une interview. Kicillof décrit comme une
« attaque simultanée » le conflit
opposant l’Argentine pour défaut de la
dette depuis 2001 et le procès contre
Petrobras initié par le fonds de
couverture Aurèle, l’un des moteurs de
la demande à New York contre l’Argentine
devant les tribunaux de Providence aux
États- Unis, pour falsification présumée
de l’information comptable. « Sur cette
base, en tant que détenteur
d’obligations émises par Petrobras en
vertu du droit de New York, Aurèle exige
son remboursement à terme avec les
intérêts, ce qui équivaut à faire
glisser le défaut à la société
pétrolière brésilienne. Ce parallélisme
n’est pas fortuit ou occasionnel,
l’attaque simultanée contre l’Argentine
et le Brésil s’efforce de générer un
désastre financier dans la région « ,
a-t-il poursuivi.
Lors de la tenue du premier forum
ministériel Chine-CELAC (Communauté des
États d’Amérique latine et des Caraïbes)
qui s’est tenu en Chine ces 8 et 9
janvier et auquel participaient les
ministres des Affaires étrangères de ces
pays, il a été décidé que le Nicaragua,
l’Argentine, le Venezuela, le Brésil,
l’Équateur et Cuba figureront dorénavant
parmi les principales destinations des
investissements chinois en Amérique
latine et que les relations entre ces
Etats seront renforcées en vue d’obtenir
des résultats satisfaisants au niveau
économique. N’oublions pas que la Chine,
les Etats d’Amérique Latine et les
Caraïbes représentent un huitième de
l’économie mondiale. La Chine est un
allié stratégique du Venezuela, son
investisseur principal et le deuxième
client du pétrole après les Etats-Unis,
avec un volume de 640 000 barils
quotidiens. L’objectif est de passer à
un million de barils par jour dans les
prochaines années et de stimuler le
commerce bilatéral. Le président chinois
Xi Jinping a promis une « coopération
renforcée » avec le Venezuela annonçant
que la Chine investirait 250 milliards
de dollars sur dix ans en Amérique
latine et dans les Caraïbes, et
exprimant son souhait pour que le
commerce entre la Chine et le bloc des
33 pays de la CELAC atteigne 500
milliards de dollars dans la prochaine
décennie.
Si l’on assise à des attaques
sanglantes d’une férocité inouïe de la
part de l’axe impérialo-sionisme, la
résistance à cet axe diabolique ne
baisse pas les bras et rend coup pour
coup.
L’Arabie saoudite qui a offert ses
services aux Américains en cassant le
prix du baril de pétrole, a réussi à
demeurer leur éternel allié, tout en
préparant la succession du roi Abdallah
agonisant. Israël et l’Arabie saoudite
sont les deux pieds avec lesquels les
USA piétinent le Moyen Orient, le Qatar
étant revenu à sa dimension
insignifiante en se rangeant sous la
gandoura des Saoudiens via le Conseil du
Golfe. L’objectif US de frapper le camp
de la résistance face à l’impérialisme
s’est réalisé partiellement, car l’un
des pays moteurs de cette résistance, la
Russie, aujourd’hui encerclée par les
bases de L’OTAN, subit de plein fouet
une crise économique sans précédent qui
peut à tout moment déboucher sur des
débordements et des manifestations
manipulées qui viseront la tête de
l’Etat, c’est-à-dire Vladimir Poutine. A
qui le tour ? Probablement le Venezuela,
autre grand producteur de pétrole qui
subit cette crise, même s’il a des
alliances sur le continent sud américain
qui lui seront d’une grande utilité dans
ces moments de crise. Il est
indispensable que les gouvernements de
gauche en Amérique du sud restent soudés
et que leurs différentes organisations
soient très actives pour empêcher
l’effondrement de l’Etat vénézuélien,
essentiel pour tous les gouvernements
progressifs d’Amérique Latine, au moment
où les Etats-Unis décident de jouer une
salsa sous la houlette du Vatican et du
pape François, lequel recevra en bonus
le prix Nobel de la Paix pour avoir créé
une fissure stratégique au sein de la
résistance à l’empire US, en
l’occurrence Cuba et tout son poids
avant-gardiste dans la résistance à
l’hégémonie impérialo-sioniste. Le Moyen
Orient quant à lui subit les assauts de
l’armée des nouveaux Tartares fabriqués
dans les laboratoires de la CIA qui se
dirigent maintenant vers le Maghreb et
où un pays comme la France cherche une
nouvelle intervention en Libye. Dans ce
cas de figure, l’Amérique et sa fidèle
servante l’Arabie saoudite ont aussi
puni l’Algérie, pays producteur de
pétrole, qui est en train d’évoquer pour
la première fois le problème de
l’austérité alors qu’elle a prêté cinq
milliards de dollars aux FMI en
2014.Dans le cadre de sa tournée des
pays de l’OPEP, la prochaine visite de
Nicolas Maduro en Algérie s’avère d’une
importance stratégique pour l’Algérie et
le Venezuela afin de contrer l’Arabie
saoudite qui persévère dans le programme
dicté par Washington de casser le prix
du pétrole. Ce plan machiavélique a des
répercussions sur tous les pays
producteurs de pétrole et 2015 s’annonce
d’ores et déjà comme une année à hauts
risques à tous les niveaux. L’Iran a
fait une démonstration de force fin
décembre avec des manœuvres très
importantes dans le sud-est du pays et
en mer d’Oman, dans le détroit d’Ormuz
jusqu’au Golfe d’Aden, différents types
de missiles et de drones ayant été
testés. Près de 13 000 soldats ont pris
part à ces manœuvres baptisées Mohammad
Rassoul Allah réunissant les armées de
Terre, de l’Air et de la Marine, ainsi
que les Gardiens de la révolution,
délivrant un message aux Américains les
avertissant que s’ils tentaient quoi que
ce soit, notamment avec les pressions
israéliennes qui s’accentuent, la
riposte iranienne serait foudroyante et
toucherait les bases américaines
implantées dans la région. Il est à
noter qu’à la suite d’un avertissement
lancé par la patrouille aérienne
iranienne, les navires extrarégionaux et
un navire américain ont quitté
précipitamment la zone des manœuvres.
Sachant qu’Israël et l’Arabie saoudite
se sont appliqués à saboter le dossier
du nucléaire iranien en voie de
finalisation avec un rapprochement
américano-iranien gelé grâce à leurs
manigances, la République islamique
d’Iran montre sa détermination à
préserver sa souveraineté. Rappelons que
juste avant le dernier sommet sur le
nucléaire iranien à Vienne, le ministre
des Affaires étrangères saoudien, Saoud
al-Fayçal, s’était envolé pour la
capitale autrichienne et avait tenu une
réunion imprévue avec John Kerry dans
son avion à l’aéroport de la ville.
L’Arabie Saoudite n’étant pas conviée
aux négociations, elle se considère
comme le plus grand rival de l’Iran dans
le Golfe. Nous constatons une fois de
plus la perfidie des Etats-Unis qui
entretiennent des négociations avec
l’Iran tout en coulant son économie, sur
fond de guerre avec Daech-IS dont les
Américains ne parlent plus. D’autre
part, au cours d’une rencontre à Téhéran
avec l’ambassadeur d’Algérie, le
président de la Commission pour la
sécurité nationale et la politique
étrangère du parlement iranien a
souligné la nécessité de la coopération
entre l’Iran et l’Algérie en matière de
lutte contre le terrorisme. « Eu égard
aux menaces du terrorisme, au Nord de
l’Afrique et au Moyen-Orient, les deux
pays peuvent procéder à un échange
d’expériences et jouer un rôle efficace
en matière de lutte contre le
terrorisme », a affirmé Allaeddin
Boroujerdi, le Président iranien de la
Commission. Alors que l’Algérie a
toujours combattu le terrorisme avec des
résultats concrets, les pays occidentaux
et leurs valets arabes et turcs arment,
entraînent et financent les terroristes
qui dévastent l’Irak, la Libye et la
Syrie, cette dernière résistant avec
héroïsme depuis trois ans.
Dans le dossier sanglant de la
Palestine, Israël a fait capoter une
réunion au Conseil de sécurité à l’ONU
en isolant Mahmoud Abbas qui exigeait
qu’Israël mette fin à son occupation des
territoires palestiniens annexés en
1967. Devant l’échec de sa démarche, le
président palestinien n’a pas eu d’autre
choix que de présenter sa résolution au
CPI de La Haye en accusant Israël de
crimes de guerre, ce qui a entraîné
l’administration américaine à menacer de
geler son aide accordée à l’autorité
palestinienne, pendant qu’Israël, par
mesure de rétorsion, a décidé de bloquer
les fonds destinés à l’Etat palestinien
et qui s’élèvent à 127 millions de
dollars, sommant en même temps
l’autorité palestinienne de payer ses
arriérés d’électricité à hauteur de 160
millions de dollars, sous peine de
cesser sa fourniture. Si les Etats
arabes avaient un brin d’honneur, ils
verseraient cette somme aux Palestiniens
pour leur éviter d’être à la merci
d’Israël et des USA. Devant les
protestations véhémentes de Netanyahou
qui s’insurge contre la décision de
l’autorité palestinienne de s’en référer
à la CPI, nous nous demandons de quoi
Israël et les Etats-Unis ont peur alors
que la CPI a maintes fois prouvé qu’elle
était un outil au service de l’Empire.
Quoi qu’il en soit, le processus de paix
au Moyen-Orient que John Kerry
n’arrêtait pas de vanter est désormais
compromis, Israël étant le grand
gagnant, élargissant même ses alliances
avec certains pays africains comme le
Nigeria. Nous constatons que tout est
centré sur la sécurité d’Israël,
l’administration américaine persévérant
à être l’outil de l’entité sioniste,
cancer du monde qui n’a aucun avenir ni
au Moyen Orient ni ailleurs, et qui ne
vit que par la guerre et les massacres
depuis sa naissance, et ce n’est pas le
nucléaire iranien qui devrait être à
l’ordre du jour, mais bien celui du
nucléaire israélien.
Les événements de ces deux derniers
jours à Paris n’ont pas encore révélé
les véritables enjeux de ceux qui en
sont à l’origine. Après l’émotion
sélective de l’establishment
politico-médiatique et populaire, il
faudra revenir à la lecture politique de
cette affaire avec toute la sérénité
nécessaire pour bien analyser les
éléments qui s’inscrivent d’ores et déjà
dans l’élaboration de plusieurs projets
tels qu’installer un climat délétère et
propager la peur, favoriser
l’islamophobie que l’on voit se
répandre, et plus important, préparer
une intervention en Libye et partout
dans le monde sous prétexte que la
sécurité intérieure des pays occidentaux
est menacée, balayant du revers de la
main tous les crimes commis par
l’Occident. La France qui, côté face,
s’affiche comme chef de file européen de
la lutte antiterroriste depuis les
diverses opérations meurtrières récentes
de Paris, instrumentalise la justice,
côté pile, pour juger deux patriotes
algériens qui ont combattu les
islamistes pendant la décennie rouge en
Algérie, visant ainsi directement
l’armée algérienne qui, elle, n’a jamais
failli dans la défense de son peuple.
Quoi qu’il en soit, au vu de la croisade
qui semble se dessiner en filigrane
derrière le battage médiatique de ces
derniers jours, on semble oublier que
les principales victimes du terrorisme
se comptent en centaines de milliers
dans le monde musulman et dont personne
ne se soucie dans les médias de masse
occidentaux. L’Europe a eu son 11
septembre en ce début 2015 et a ouvert à
son tour la boîte de Pandore. Fallait-il
des attentats spectaculaires en France
pour réunir les membres de l’OTAN sur
fond d’une immense manifestation
uniforme à Paris ? La deuxième phase de
l’opération a commencé et, de
l’émotionnel, on passe à la phase
politique avec cette réunion de l’OTAN
ce dimanche 11 janvier à Paris, soit
deux jours après les événements, et les
bruits de botte se font de plus en plus
entendre à la frontière libyenne. Tout
est réglé comme une horloge suisse,
d’ailleurs, la réunion prévue à Genève
traitant de la situation en Libye et qui
va mettre sur la table l’intervention
militaire en Libye est une conséquence
directe de actes terroristes qui
arrivent à point nommé. Nous ne croyons
ni à la spontanéité ni au hasard dès
qu’il s’agit de l’impérialo-sionisme. Ce
n’est pas une coïncidence si après des
attentats, on songe à intervenir dans un
autre pays. Il s’agit d’un agenda
préétabli et minutieusement préparé. Il
y a eu des antécédents célèbres un
certain 11 septembre 2001. C’est dans la
logique de la théorie du chaos :
provoquer la crise pour atteindre des
objectifs politiques divers, tel semble
être le cas de ces attentats perpétrés
en France dont les commanditaires sont à
chercher à Washington et à tel Aviv
plutôt qu’ailleurs. Désormais tout leur
est permis et rien ne les arrêtera. A
partir de maintenant, l’OTAN peut
déclencher n’importe quelle guerre sans
rendre compte de quoi que ce soit, avec
la bénédiction populaire de « License to
kill ». Nous reviendrons plus amplement
sur ce sujet.
Tout en préparant la campagne
d’Hillary Clinton, Barack Obama essaie
de résoudre l’affaire de Guantanamo en
envoyant des prisonniers dans divers
pays. Pourquoi a-t-il choisi la dernière
année de son mandat si ce n’est pour
enjoliver son bilan désastreux de
promesses de campagne non tenues ? La
récente accélération du recasement des
prisonniers de Guantanamo dans des pays
qui ne sont pas proches des USA, comme
en Uruguay et au Kazakhstan, est assez
surréaliste en soi. Malgré toutes ses
tentatives pour redorer son blason,un
sondage d’opinion réalisé par Pew
Research Center début janvier nous
apprend que Barack Obama n’obtient que
43% de satisfaction et révèle qu’une
grande majorité des Américains, soit 71
% des sondés, ne sont pas satisfaits des
conditions dans lesquelles ils vivent,
49% pensant que l’année prochaine
sera meilleure, et 42% estimant que ce
sera pire. Ces derniers sont
certainement des visionnaires, car
l’avenir s’annonce catastrophique avec
les deux candidats en lice pour les
prochaines élections présidentielles
américaines. En effet, pour la première
fois dans l’histoire des Etats-Unis, les
candidats sont connus bien avant les
primaires, Hillary Clinton ayant déjà
placé ses pions et étant considérée
comme favorite dans la course à la
présidence, alors que Jeb Bush se
positionne pour le parti républicain. A
travers ces deux prétendants au bureau
ovale, les Américains auront droit aux
néocons planqués ou aux néocons
affichés. Bien qu’elle porte un lourd
handicap depuis l’affaire de
l’assassinat de l’ambassadeur américain
à Benghazi, Hillary Clinton dispose de
soutiens solides parmi lesquels le
puissant AIPAC. Réputée pour son
ambition démesurée et souvent critiquée
pour avoir tenu un rôle central pendant
la présidence de son mari jusqu’à être
présentée comme « co-présidente », son
parcours est loin d’être sans tache.
Citons les scandales de Whitewater et de
Castle Grande en Arkansas, lorsque Bill
Clinton visait le poste de gouverneur et
qu’Hillary était avocat d’affaires, la
disparition des documents relatifs à la
« Whitewater Development Corporation »
et la dissimulation des bordereaux de
facturation d’Hillary Rodham lorsqu’elle
travaillait dans le cabinet juridique « Rose
Law Firm » dans l’affaire de la « Madison
Garanty« , la mort suspecte du
brillant avocat Vince Foster, l’ami et
conseiller du président Bill Clinton,
les accusations de délit d’initié,
d’enrichissement personnel et de
spéculations immobilières, les enquêtes
dont elle a été l’objet, son rôle
d’instigatrice dans l’affaire du « Travelgate« ,
sa défense des grandes firmes comme
Wal-Mart où elle a occupé un poste
d’administrateur, son soutien
inconditionnel à la politique
d’apartheid de l’entité sioniste
d’Israël à l’égard des Palestiniens, son
support à la politique va-t-en guerre de
Bush en Irak et en Afghanistan, sa
position en faveur de la peine de mort,
et son appartenance au puissant groupe
chrétien The Family ou The
Fellowship, véritable secte aux
ramifications internationales, société
réactionnaire politico-religieuse
fréquentée par des membres du
gouvernement, des politiciens, des
dirigeants d’entreprise, des chefs
d’organisations religieuses et
humanitaires, des ambassadeurs et des
responsables politiques du monde entier.
Souvenons-nous aussi de son discours
quand elle menaçait d’anéantir l’Iran en
cas d’attaque contre Israël si elle
était élue président des Etats-Unis, son
cynisme et son arrogance
insupportables « We came, we saw, he
died » à propos de la mort de
Kadhafi. Son goût du pouvoir et son
arrivisme forcené l’ont poussée à
soutenir toutes les incartades de son
époux prédateur sexuel, que ce soit dans
le scandale Monica Lewinsky jusqu’à ce
jour où Bill Clinton est de plus en plus
souvent cité dans l’affaire du
milliardaire Jeffrey Epstein qui
utilisait son île privée des Caraïbes
pour y inviter ses riches amis afin d’y
pratiquer des viols sur des jeunes
filles mineures utilisées comme esclaves
sexuelles. Il apparaît que Bill Clinton
a effectué plusieurs voyages dans cette
île entre 2002 et 2005 et qu’il était en
contact étroit avec Epstein. Par
ailleurs, la récente reconversion
d’Hillary Clinton en faveur des droits
des LGBT lui permet de compter sur le
support de toute la communauté gay lors
de la future présidentielle. Décidément,
en Occident en général et aux Etats-Unis
en particulier, on peut tout la fois
appartenir à une société secrète
politico-religieuse réactionnaire tout
en couvrant les frasques sexuelles de
son mari et en militant pour le mariage
gay.
Quant à Jeb Bush, lui et sa famille
sont impliqués jusqu’au cou dans les
opérations sous fausse bannière, comme
les attentats du 9/11 qui ont permis aux
Etats-Unis de « combattre le
terrorisme » qu’ils ont créé,
envahissant l’Afghanistan puis l’Irak
pour y inculquer la « démocratie » à
coup de bombes. La complicité des Bush
avec les innombrables crimes de la CIA
ne sont plus à prouver, comme vient de
nous le démontrer la récente publication
du rapport tronqué sur les méthodes
d’interrogatoire dignes des pires
tortionnaires de l’Inquisition. Par
ailleurs, son mariage avec une Mexicaine
et son séjour de deux ans à Caracas en
1977 où il gérait la filiale d’une
banque commerciale appartenant à James
Baker, ancien secrétaire d’Etat sous la
présidence de George Bush Sr, sa
parfaite connaissance de l’espagnol, le
prédisposent à exercer des activités
criminelles en Floride où il entretient
des rapports étroits avec la gangrène
anticastriste et avec le monde du trafic
de la drogue et des armes en Amérique
Latine.
Au regard de tous ces éléments, lors
des présidentielles de 2016, les
Américains devront choisir entre la
peste et le choléra.
L’axe de la résistance à l’impérialo-sionisme
est face à une situation de guerre dont
il doit trouver la solution qui ne peut
être que dans l’union des pays qui
partagent le même destin et qui
subissent l’acharnement impérialo-sioniste.
L’Empire n’acceptera jamais de voir un
monde multipolaire avec l’émergence du
BRICS et des différentes alliances
regroupant des nations
anti-impérialistes et antisionistes.
Pour contrer son processus d’hostilité,
il faut effectuer un travail en amont et
en aval dans les sociétés des pays de
l’axe de la résistance. Les peuples
doivent comprendre que les sanctions
décidées par les Américains avec ou sans
l’aval de l’ONU qui compte pour du
beurre et dont nous lançons à nouveau
l’appel de sa dissolution tant il est
inutile, sont destinées à déstabiliser
les nations de l’axe de résistance
anti-impérialiste afin de les briser
dans l’intérêt d’Israël, comme cela
s’est déjà produit avec plusieurs pays.
Un travail d’approche des gouvernements
de la résistance anti-impérialiste est
nécessaire au niveau populaire et il
faut apprendre à mobiliser les peuples.
Des exemples concrets existent avec des
Etats qui ont subi le blocus et n’ont
jamais flanché. Nous avons
l’illustration remarquable de Cuba qui a
réussi à édifier l’une des meilleures
médecines du monde malgré l’embargo, et
de l’Iran isolé qui a mené des
recherches très pointues dans divers
domaines scientifiques. Il faut stopper
la mentalité de l’importation à outrance
et de la dépendance au centre
capitaliste en privilégiant le
développement d’un transfert des
différentes expertises, qu’elles soient
économiques, technologiques ou
culturelles et qui existent au sein de
tous les Etats, intensifier les échanges
entre des pays comme le Brésil,
l’Argentine, l’Iran, la Russie, la
Chine, le Venezuela, Cuba, l’Iran et
autres, au sein de ce que l’on nommait
auparavant la coopération sud-sud, dans
un plan d’action regroupant les pays qui
résistent à la stratégie
américano-sioniste. Ces pays doivent
fonctionner en bloc en se solidarisant
les uns avec les autres, chaque Etat
apportant sa contribution avec les
moyens où il est le plus avancé. Les
intérêts de ces pays et leur avenir sont
étroitement liés, et l’Algérie fait
partie de cet axe. Revenons à la
production nationale et travaillons en
commun au sein du bloc de la résistance.
Nous ne pouvons affronter l’Empire qu’en
restant unis, car l’impérialo-sionisme
agit comme une meute de loups,
s’attaquant à des proies isolées. Briser
les alliances entre les nations fait
partie de la tactique d’isolement
pratiquée par l’Empire en vue de
détruire sa proie fragilisée, sa
stratégie pour diviser les nations
résistantes s’appuyant sur les
différences confessionnelles, ethniques,
etc. afin de continuer à régner en
maître absolu. Sa puissance hégémonique
dans un monde unipolaire a-t-elle pu
régler les problèmes de l’Homme ? Non,
parce que le chômage explose dans les
sociétés, la récession appauvrit les
populations pendant qu’une poignée
d’individus s’enrichissent
outrageusement, mais on voit un pays
comme la France qui n’arrive pas à payer
ses fonctionnaires, exiger encore une
guerre en Libye. Deux mondes
s’affrontent, et notre camp est celui de
l’humanité face à sa négation, l’impérialo-sionisme.
Il est donc nécessaire d’avoir recours à
davantage de motivation et
d’aguerrissement au sein des peuples et
des gouvernements, d’approfondir les
alliances, de rester très soudés autour
de valeurs communes de résistance face à
l’impérialisme. Nous sommes engagés dans
un combat entre les valeurs saines
telles que la justice sociale, la
fraternité, la solidarité, la liberté,
opposées à la domination des banques,
des finances et des multinationales qui
ont consumé cette planète, l’usant
jusqu’à la corde et constituant une
réelle menace non seulement pour
l’espèce humaine mais pour toutes les
espèces. Les différents sommets sur le
climat nous montrent des représentants
de la société de consommation qui
refusent d’entendre parler de la
réduction des gaz à effet de serre pour
préserver leur propre intérêt, allant
même jusqu’à payer des « scientifiques »
pourris pour nier l’évidence. Les
peuples qui résistent doivent être
conscients que l’enjeu n’est pas
seulement lié à quelques pays mais à
l’humanité dans sa globalité. Nous ne
pouvons pas laisser notre sort commun
entre les mains de l’impérialisme
américain et de ses alliés sionistes qui
ont mené le monde à la récession,
l’austérité, les sanctions, les
massacres, les guerres, et tous les
fléaux qu’ils sèment depuis des années
sans se lasser, cherchant plus que
jamais à nuire à tous ceux qui résistent
à leur idéologie meurtrière. Ces
criminels devront rendre des comptes un
jour pour les millions de bébés que leur
logique de sanctions a tués. Ils ont
refusé un monde multipolaire qui aurait
été positif pour tous, s’obstinant dans
leur vision totalitaire d’un règne
impérial exclusif qui nous mènera
inéluctablement vers Armageddon si nous
ne nous dressons pas pour les combattre.
Nous ne pourrons le faire qu’en restant
unis. Deux mondes s’affrontent
désormais : les nations qui se
reconnaissent dans le progrès et qui
accordent de la valeur à l’être humain
contre ceux qui ont placé leur foi dans
les multinationales, les banques et les
finances. C’est une guerre totale que
les forces obscures du capital et de
l‘impérialisme prêtes à recourir à
l’arme nucléaire si elles le jugent
utile, mènent envers les nations qui
leur résistent, et nous devons nous
préparer à la riposte qui ne sera
possible qu’avec notre volonté de nous
affranchir de leur diktat et de nous
unir pour les contrer. Il faut que ces
monstres soient défaits si nous voulons
survivre. Nous forgerons notre destin
ensemble ou ce sera la fin de l’humanité
si nous nous résignons.
Suite et fin
Mohsen Abdelmoumen
Published on Oximity, January 11,
2015:https://www.oximity.com/article/L-humanit%C3%A9-peut-elle-survivre-au-2?faid=550869
Reçu de l'auteur pour publication
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