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Algérie résistance

À qui profite l’ascension fulgurante du clan
de l’argent sale en Algérie ?

Mohsen Abdelmoumen


Photo: D.R.

Lundi 10 novembre 2014

“Doing business in Algeria”, c’est le sigle alléchant que la bourgeoisie compradore algérienne est partie vendre récemment au centre capitaliste à Washington, l’option ultralibérale du quatrième mandat du président impotent n’ayant jamais été aussi visible qu’en ce moment. Un seul mot revient de façon récurrente dans les démarches de ce gouvernement de faillite et de misère : « brader ». Comme si l’économie ruineuse s’appuyant sur l’import-import ne suffisait pas, la règle 51/49 est destinée à disparaître dans la loi de finance 2015, livrant le pays aux diverses multinationales qui feront de l’Algérie ce qu’elles voudront. Mais à quels investisseurs et à quels investissements fait référence le ministre de l’Industrie et des mines Abdeslam Bouchouareb ? Celui des Emirati qui, d’après nos sources au sein même du port d’Alger, n’ont pas versé un centime pour investir dans le terminal portuaire d’Alger dont ils tiennent les commandes, alors que celui-ci génère des profits de plusieurs milliards de dollars ? La visite aux USA du ministre Bouchouareb était destinée à sceller le partenariat entre Varian et Ali Haddad, ce dernier étant du voyage pour diversifier son activité du bâtiment vers la pharmacie. Haddad, prédateur national qui nomme et dégomme PDG et cadres de l’Etat à sa guise, est le porte-étendard du clan de l’argent sale et de la bourgeoisie compradore sur lesquels s’appuie le règne du président Bouteflika et de son frère cadet Saïd. L’appui du ministre de l’Industrie et des mines dans les tractions aux USA entre Haddad et Varian nous renseigne sur le poids du clan de l’argent sale et de son chef Saïd Bouteflika, dans la décision politique en Algérie. Saïd, qui se positionne d’ores et déjà dans un projet présidentiel, sait très bien que pour briguer le poste suprême, il faut mettre tous les atouts de son côté, l’argent étant le nerf de la guerre. Le projet de transmission de pouvoir se confirme donc avec ces nouveaux riches, véritables piliers de l’ordre nouveau impulsé par Saïd Bouteflika. Les accords du Val-de-Grâce ne suffisant pas, il fallait rassurer tout le capital dans toutes les capitales, l’axe Paris-Washington étant le ticket gagnant du frère cadet du président. Quel meilleur gage de bonne foi que de renoncer à la règle 51/49 et pourquoi ne pas brader tous les bijoux de famille, comme Gara Djebilet, ou privatiser l’Algérie au profit d’Aigle Azur (dont on connaît les liens avec le clan) et autres compagnies internationales ? Nous ne croyons pas les démentis du ministre de l’Industrie, comme on n’a pas cru davantage les mensonges du ministre des Transports, Amar Ghoul, qui passe son temps à nous raconter des bobards sur l’état de santé du président alors que toute la planète sait que celui-ci est malade, ou concernant la gestion désastreuse de son secteur quand des avions tombent et des trains déraillent sans qu’il juge bon de démissionner. Peut-on croire un seul membre du gouvernement actuel ? La réponse est bien entendu NON, et ce n’est pas un remaniement ministériel qui renverra au placard les ministres de l’Intérieur, de la Communication, de la Pub et de la Vertu, des Affaires religieuses, de l’Education, etc. qui pourra nous leurrer. Il ne suffit pas de permuter les sièges ministériels ou d’offrir des retraites dorées à des gens qui ont échoué dans leur mission, nous aurions préféré que l’esprit de démission s’installe en Algérie, mais, hélas, chacun s’accroche à son fauteuil en attendant d’être muté ou « appelé à d’autres fonctions », bricolage et amateurisme étant les caractéristiques majeures du règne de Bouteflika. Certes, nous ne pleurerons pas le départ de Hamid Grine qui a échoué lamentablement en instrumentalisant l’argent de la publicité publique pour faire pression sur les titres de presse à des fins politiques. Il n’a pas été en mesure de remplir la tâche souhaitée par son maître Saïd Bouteflika qui voulait briser les reins de la presse, mais de manière plus subtile. Grine n’a pas su non plus gérer l’affaire d’Abdessami Abdelhai, journaliste incarcéré depuis des mois sans jugement, et dont le cas est en train de provoquer un tollé au sein des instances européennes à Bruxelles sans que le ministre daigne lever le petit doigt pour résoudre le problème, alors que l’Algérie pourrait être sanctionnée par l’Europe. De quoi ce journaliste est-il coupable ? A-t-il pu commettre autant de méfaits que ceux imputables au clan de l’argent sale ? C’est à la Justice de trancher et si l’on veut appliquer la Loi, il faudrait l’utiliser également pour punir Chakib Khelil et tous les prédateurs qui ont saigné l’Algérie. Même si c’est un vœu pieux et irréalisable d’avoir une Justice transparente, indépendante et impartiale avec le gang de la chaise roulante aux commandes du pays, il serait temps de cesser de bidouiller des affaires qui peuvent nous coûter très cher en termes politiques. Et ce n’est pas avec des journalistes emprisonnés pour des raisons obscures que le clan va attirer des investisseurs occidentaux. Mais, en Algérie, le pouvoir est passé maître dans la navigation à vue, et tout le monde gère les affaires courantes sans se soucier le moins du monde d’exercer une véritable politique. Hamid Grine paiera son incompétence de son poste, rejoignant ainsi sa maison-mère Djezzy et redevenant ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, un délégué commercial faisant du porte-à-porte pour vendre des abonnements téléphoniques. Par ailleurs, son départ nous épargnera beaucoup d’encre. Quant au ministre des Transports, Amar Ghoul, il doit reprendre la route suite à ses ravages dans l’économie nationale. Après le scandale de l’autoroute Est-Ouest lorsqu’il était ministre des Travaux publics, Ghoul, au lieu d’être jugé pour sa nuisance, a été parachuté dans un autre ministère pour nous présenter à nouveau des résultats catastrophiques avec des crashs aériens et des accidents ferroviaires sans qu’il y ait la moindre sanction, parce que Monsieur Ghoul est un proche et un fidèle exécutant du clan, comme tous ses compères au gouvernement. En Algérie, la règle d’or veut que l’on soit promu quand on échoue. De son côté, Tayeb Belaiz, le ministre de l’Intérieur, n’a rien vu venir au sujet de la contestation des policiers et écopera certainement pour sa « distraction ». Sans parler du ministre de l’Agriculture Abdelouahab Nouri qui a réussi à patauger dans la régularisation du prix de la pomme de terre qui s’est envolé, atteignant des sommets inégalés pour un légume de consommation courante. Tout le monde attend le remaniement, y compris les walis (préfets) qui ont la bougeotte, chacun restant suspendu au journal télévisé pour savoir si son nom figure sur la liste. Tout en étant caduc, le procédé de remaniement est fondamentalement vicieux, car les nominations reposent essentiellement sur le régionalisme, principal critère de désignation au détriment de la compétence et de l’intégrité. En changeant des tètes au sein de l’exécutif, au niveau des walis  ou dans le corps diplomatique, le frère cadet du président impotent donne une illusion de changement de façade tout en laissant penser qu’il y a encore un pilote aux commandes du pays et que ces décisions proviennent du président mourant qui, en fait, ne décide plus de rien. Hélas, ce jeu pervers va s’étaler durant tout le reste du mandat infâme du président agonisant. Jusqu’au-boutiste comme son frère, Saïd Bouteflika sait que s’il perd le pouvoir maintenant, tout son clan passera à la trappe. Il doit donc créer l’initiative, même au prix d’une imposture. La survie du clan et les enjeux colossaux sont au-delà de toute autre considération. Dans cette optique, le clan de l’argent sale gagne du temps pour mieux s’organiser et placer leur joker.

Le système Bouteflika a vu surgir des comportements de voyous de la part des nouveaux riches, ces maquignons devenus potentats et responsables grâce à l’argent sale et à la politique de la chkara où tout s’achète et où tout est permis. Leurs rejetons multiplient les frasques et défraient la chronique tous les jours, comme insulter des policiers ou des gendarmes qui font leur travail, quand ils ne les agressent pas physiquement. Le mépris des institutions sécuritaires n’a jamais atteint un tel degré. Ces gens-là se croient intouchables parce qu’ils sont « les fils de » et se comportent avec arrogance, montrant que le respect de la loi ne les concerne pas. Les exemples ne manquent pas et les scandales se produisent quasi quotidiennement. Sachant que chaque gang produit ses affranchis, le clan de Bouteflika a produit une génération de vauriens qui provoquent la société en brûlant des billets de banque, en se vantant de leurs privilèges et d’être au-dessus des lois, quand ils ne se donnent pas en spectacle dans les cabarets à coups de rechkas à la santé de tel responsable ou de tel copain affairiste pourri, dans un grand étalage d’opulence. Pourquoi respecteraient-ils les institutions, sachant que le premier magistrat du pays lui-même n’a pas obéi à la Constitution ? Le modèle de gouvernance de Bouteflika n’a inculqué d’aucune façon la culture de l’Etat puisque lui-même a réduit les institutions à une peau de chagrin. Jamais, dans l’histoire de l’Algérie, on n’a assisté à une telle dégradation. Lorsque le peuple algérien, à bout de patience, en aura assez et que les caisses vides ne permettront plus d’acheter la paix sociale, le retour de manivelle sera à la mesure de toutes les trahisons et des offenses subies. Moralité : le clan de l’argent sale est en train de ruiner l’Algérie, non seulement sur le plan économique mais sur le plan moral, historique, au niveau des repères, et la relation entre le citoyen et l’Etat qui a souffert de différentes crises, a atteint son apogée. Le risque d’une déflagration n’est pas à exclure et les responsables sont clairement identifiés. Le clan du président, son frère et leur entourage immédiat qui, tous, ont véhiculé de fausses valeurs à l’opposé de notre culture et de notre histoire, risquent de goûter les fruits amers de la chute. Après ce qu’ils ont fait à l’Algérie, eux et leurs rejetons, il ne faut pas demander au peuple de respecter quoi que ce soit alors que la loi de la jungle est devenue constitutionnelle. N’oublions pas que c’est à cause de ce type d’injustices que la Révolution a eu lieu, mais les nouveaux colons qui répètent cette partition déjà jouée dans d’autres temps ne semblent pas s’en rendre compte. Le destin de l’Algérie, confrontée à la menace interne et externe, et face aux enjeux stratégiques du moment, dépasse de loin la vision nombriliste de la horde sauvage qui entoure la chaise roulante présidentielle et notre nation se passerait volontiers d’un tel pouvoir, antinational par essence.

Il est inutile d’énumérer tous les départs prévus qui donnent l’impression que le gouvernement est un hall de gare où chacun fait les cents pas en attendant sa prochaine destination, et dénombrer la liste des ministères, dont certains sont en hibernation totale pendant que d’autres sont en proie à des gesticulations désespérées de dernière minute pour éviter d’être touchés par le remaniement prochain, serait un gaspillage de temps. Cependant, ce grand cafouillage cache un véritable jeu d’ombres qui consiste à déblayer le terrain pour le frère cadet du président. L’après-Bouteflika est désormais dans l’air et la machine bien huilée de la succession est organisée avec soin par les jeunes loups. Saïd est en train d’œuvrer à tous les niveaux, et notamment auprès des partis politiques dont le FFS, appelé à intégrer le gouvernement et enthousiaste à l’idée de partager la rente tout en réalisant son plus vieux rêve, la fin programmée des services de renseignement, le DRS, dans l’optique d’une amnistie générale sur laquelle reposera le règne du frère cadet du président impotent. Si l’acharnement contre le DRS de la part de Saïdani et du FLN – parti qu’il a dévoyé – est récent, celui du FFS est mythique. Il ne faut pas oublier que le FFS était un fervent défenseur de Sant’ Egidio, qu’il a été le fer de lance des cercles du « qui-tue-qui » et qu’il a flirté avec les islamistes du FIS en vue de partager le pouvoir, et, soudain, on voit émerger une alliance entre le FLN de Saïdani, version argent sale, et le FFS de l’Internationale socialiste. Rappelons aussi que le FFS et le FLN de Saïdani font tous deux partie de l’Internationale socialiste à laquelle appartient le parti socialiste de François Hollande, dont Mitterrand était un membre très actif et qui a fait des pieds et des mains pour isoler l’Algérie sur le plan international via cette organisation lors de l’arrêt du processus électoral en 1992. Dans une tentative de sauver le règne de Bouteflika alors que d’autres partis de l’opposition réclament son départ, l’implication du FFS n’est rien d’autre qu’une feuille de route concoctée dans les laboratoires des services français, manœuvre destinée à préparer l’après-Bouteflika de façon à préserver les intérêts de la France du CAC 40 en Algérie, et qui n’a strictement rien à voir avec ces concepts creux nommés hypocritement « transition démocratique », « Etat civil », etc. Tous ces mots ne sont que du baratin. Bien sûr, il existe peut-être une tendance qui préfère Washington à Paris, mais ce n’est jamais qu’une question de goût éloignée de toute stratégie. On appréhende mieux le décret que l’on prête au président alors qu’il émane de Saïd, et qui exclut les colonels du DRS des entreprises. Il est clair que ce décret n’a pas été signé à des « fins démocratiques », la dernière préoccupation de Saïd étant la démocratie. Le but était de neutraliser le DRS qui a toujours été la hantise du clan de l’argent sale, dans la mesure où nos services de renseignement sont les seuls à pouvoir l’atteindre par l’élaboration de dossiers, comme dans l’affaire Chakib Khelil. Les espaces desquels a été chassé le DRS ont été immédiatement repris par le clan de l’argent sale pour aboutir à un seul centre de décision aux mains du frère cadet du président mourant et son gang de vautours. La genèse de toute cette affaire qui n’est pas terminée a commencé avec l’entrée en scène du drabki Saïdani, lors de sa célèbre danse du ventre contre le général de corps d’armée Mohamed Mediène, dit Toufik. Pour mieux avancer leurs pions, les voyous de l’argent sale doivent affaiblir le DRS, car les épais dossiers que celui-ci a constitués sur tous ces pantins et leurs maîtres font grincer les dents des innombrables ennemis de la nation. Y a-t-il un seul pays au monde où les services de renseignement sont conspués régulièrement par des minables issus du pouvoir politique, comme ce sinistre Saïdani ou son chef Saïd qui veut créer des services à sa mesure ? Dans les pays qui se respectent, ces cafards seraient punis avec fermeté. C’est encore une exception algérienne que d’attaquer nos propres services de renseignement, véritable rempart face aux ennemis d’hier et d’aujourd’hui. Pour plaire à Paris, doit-on discréditer l’institution qui est la colonne vertébrale de notre armée ? Essayer d’imaginer un scenario identique aux USA, en France ou ailleurs, tiendrait de la science fiction. A-t-on jamais vu les politiciens d’un autre pays jeter l’opprobre sur leurs propres services de renseignement ? En outre, le DRS n’a pas été importé, il s’agit de notre armée, de notre police et de notre gendarmerie, issues de notre peuple !

Dans l’ombre du président mourant se planque une horde sauvage rodée dans l’ultralibéralisme qui ne connait aucune limite et qui attend son heure pour prendre le pouvoir de manière affichée. Alors que l’Algérie est menacée sur le plan régional et que le roi du Maroc prononce un discours de guerre accusant l’Algérie de tous les maux de la terre, peut-on résister et garder notre souveraineté sous le règne d’une bourgeoisie compradore qui, quand elle n’est pas au service de la France, se soumet aux dictats des Etats-Unis ? Le pouvoir antinational qui a vu surgir le frère cadet du président qui signe tous les décrets à la place de son frère et qui prépare minutieusement le tremplin qui le mènera à la tête du consensus entre le clan de l’argent sale, le FFS, plus vieux parti d’opposition, et bien d’autres acteurs et clients du régime, donnera naissance à un nouveau pouvoir. Saïd Bouteflika n’a désormais plus rien en face de lui pour contrer ses projets. Comme derniers remparts, il reste quelques patriotes ici et là, et quelques titres de presse qu’il n’aura aucune peine à asphyxier ou à corrompre, leur intimant de choisir entre le bâton et la carotte. Dans son équation, il ne mentionne guère le peuple relégué aux abonnés absents, car il a dépensé des fortunes en distribuant l’argent à foison pour acheter la paix sociale. Rien n’arrêtera les jeunes loups de la bourgeoisie compradore et de l’argent sale qui ont fait fortune dans l’informel, au point où leurs chaînes de télévision off-shore émettent en dehors de toute légalité, à partir de territoires échappant au contrôle de l’Etat. Ces chaînes hors-la-loi font partie du dispositif mis en place par le clan pour faire sa propagande, conscient de l’importance de la manipulation de l’info. Dans le même temps, il faut vendre et brader, encore et encore, même à Lakshmi Mittal, patron gangster décrié en Europe, mais reçu avec tous les honneurs par le Premier ministre Sellal bien qu’il ait failli à tous points de vue dans la gestion du complexe sidérurgique d’El Hadjar. Que cache cette rencontre entre Sellal et Mittal ? Des sources évoquent l’éventualité d’offrir Gara Djebilet à Mittal, l’un des éléments les plus représentatifs de la bourgeoisie compradore, voleur et pilleur au service du grand capital, et qui est tout sauf un investisseur. Chacun sait qu’il a établi sa fortune en magouillant comme Haddad, et il n’est pas nécessaire d’être un expert pour deviner ce qui ce trame derrière notre dos. Tout se sait aujourd’hui, cessez tous de nous prendre pour des imbéciles ! On comprend aisément pourquoi, préoccupés par leur participation à la grande bouffe, les ministres français se bousculent à Alger, quand ce ne sont pas les Américains, les Qatari, les Emirati, les Allemands, etc. tous intéressés à se positionner favorablement dans le festin des fauves. Le pouvoir de Bouteflika et de son clan a transformé l’Algérie en un immense gâteau dont chacun veut sa part. Hier, c’était le gaz de schiste, avant c’était la loi infâme des hydrocarbures de 2005 retirée de justesse, demain ce sera Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie, Gara Djebilet… ils finiront par vendre le sous-sol, le sol et le ciel de l’Algérie, hypothéquant éternellement l’avenir des Algériens. Est-ce cela le « pouvoir civil » de Saïdani le pilleur, lui qui a détourné des milliards pour les placer dans les banques françaises ? En exécutant la feuille de route des Français, à savoir le démantèlement du DRS au profit de ces parvenus que sont les membres omniprésents du clan de l’argent sale, l’Algérie va-t-elle se transformer en Etat moderne ? Bien sûr que non, c’est même tout le contraire. Nous sommes plus que jamais acculés dans une impasse caractérisée par la dangerosité, les secteurs de l’éducation nationale et de la santé sont en ébullition permanente, les policiers ont mené leur action avec détermination, et les protestations se multiplient dans le pays, reflétant le mécontentement populaire. Les gangsters de la bourgeoisie compradore dont l’unique préoccupation est d’appartenir à la confrérie des pirates des Bouteflika et des Haddad, n’ont qu’un seul projet, celui de leur maître-marionnettiste qui les a mis en place et qui tire les ficelles et, pourquoi pas, faire partie des brigades de choc pour porter le nouveau règne qui se dessine dans l’ombre d’une chaise roulante. Qu’ils nous épargnent leurs valses entre Paris et Washington, et leurs formules magiques bidon sur l’investissement, car ils ne disposent d’aucune vision stratégique, ni de l’économie, ni de la politique, ni de quoi que ce soit d’autre, seuls les privilèges dont leurs maîtres les ont gavés leur importent. Le coq de bassecour, Saïd Bouteflika, aidé de son acolyte Haddad, distribue les grains à picorer et la volaille servile obéit en caquetant de concert, du plus bas de l’échelle jusque tout en haut. L’Algérie ne peut pas s’offrir le luxe d’être dirigée par des corrompus faibles et inaptes qui s’enfuiront au moindre pépin, au moment où les menaces pèsent de plus en plus sur les frontières, où notre armée est confrontée à des attentats terroristes quasi quotidiens et quand l’instabilité régionale a atteint son paroxysme dans tout le Sahel. Le pouvoir de Bouteflika est-il en mesure de garantir la stabilité, slogan que nous ont vendu les missionnaires du quatrième mandat pendant la campagne électorale du candidat invisible ? A quelle stabilité faisaient-ils allusion ? A celle de leurs comptes en banque à l’étranger, à celle de leur train de vie de nababs, ou à celle des privilèges de leur progéniture arrogante et mal élevée ?

Le dispositif de la succession s’est mis en place, chacun prend position, et au diable l’Algérie ! nous disent-ces chacals. Saïd Bouteflika, devenu la pièce maîtresse du pouvoir en place, a plus que jamais le champ libre pour faire ce qu’il veut. Rien ne se décidera sans lui, il continuera à signer des décrets au nom de son frère, à pactiser avec le diable s’il le faut, afin de rester au pouvoir et de garantir les intérêts de sa famille et de la bourgeoisie compradore, et bien évidemment, ceux du grand capital, dont lui et son frère sont les fidèles serviteurs. Seules deux options peuvent contrarier ce plan machiavélique pour s’emparer du pouvoir d’une manière directe : soit une chute brutale du pétrole qui entraînera une rébellion, soit le décès de l’actuel président. Nous n’avons pas besoin d’investisseurs étrangers, l’Algérie a des potentialités inouïes et elle peut se relever si elle le veut, car elle en a les moyens. Il est plus que certain qu’il y aura toujours des patriotes à tous les niveaux pour combattre le projet de Saïd Bouteflika et de son clan, mais tant que les voyous et les gangsters de l’argent sale règneront avec le clientélisme, le régionalisme, et la corruption qui ont gangréné toute la sphère politique et économique, nous ne pourrons pas décoller. Il n’y a rien de pire que des anciens dirigeants des services publics qui se convertissent dans le privé tout en fredonnant en chœur des airs ultralibéraux, ni des idéologues de gauche qui deviennent champions du libéralisme pur et dur. Nous ne sommes pas près de sortir de la dépendance à 100% des hydrocarbures, l’argent coule à flots mais ne va pas là où il faut et se disperse dans un gigantesque gaspillage. Cette manne échoue directement dans la poche des prédateurs économiques, cette voyoucratie, cette bassecour qui engloutit des milliards pour les jeter par les fenêtres. Le constat est que cette bourgeoisie compradore hétéroclite composée de maquignons et de bagarras issus de divers horizons est l’une des plus ultralibérales au monde, ce qui fait d’elle une cible de choix pour tous les patriotes qui ont le devoir de résister face à ses effets dévastateurs et de l’anéantir totalement. L’heure est grave pour les patriotes. Il ne sert à rien de changer les têtes et de remanier, c’est tout le système de Bouteflika dans son ensemble qui doit partir, parce qu’il a échoué. S’il a garanti les intérêts du capital et des multinationales, il n’a jamais préservé les intérêts de la nation. La nécessité de briser les reins au clan de l’argent sale est plus que vitale, c’est une question de survie de l’Etat algérien. Néfaste et antinational, le système politique actuel est en fin de vie, à l’image de son président, il faut juste l’aider en le poussant dans le précipice avant qu’il ne nous entraîne dans son autodestruction.

Mohsen Abdelmoumen

Published on Oximity, November 10, 2014:https://www.oximity.com/article/%C3%80-qui-profite-l-ascension-fulgura-1#.VF_8V2VSYzw.twitter

Reçu de l'auteur pour publication

 

 

   

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Source : Mohsen Abdelmoumen
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