Algérie Résistance
Vincent Emanuele : « Oncle Sam a
intensifié ses opérations en Afrique
depuis un certain temps »
Mohsen Abdelmoumen
Vincent
Emanuele. DR.
Vendredi 7 avril 2017
English version
here:
https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/2017/04/07/vincent-emanueleuncle-sam-has-been-ramping-up-operations-in-africa-for-some-time/
Mohsen
Abdelmoumen : Vous êtes un vétéran
de la guerre en Irak et vous avez
témoigné devant le Congrès. Que
pouvez-vous nous dire à ce propos ?
Vincent Emanuele
: Mes expériences pendant la guerre
en Irak ont été le catalyseur de ma
transformation personnelle qui a mené
finalement à mon témoignage au Congrès
américain. Que puis-je dire au sujet de
la guerre ? C’était horrible. La guerre,
comme dit le vieil adage, c’est l’Enfer.
Mais c’est surtout l’Enfer pour ceux qui
sont occupés. Dans ce cas, le peuple de
l’Irak.
Les marines
américains tuaient régulièrement des
innocents, torturant des prisonniers,
mutilant des cadavres, prenant des
photos avec des cadavres et toute une
série de comportements barbares trop
nombreux pour être mentionnés. En fin de
compte, j’ai décidé que je ne pouvais
plus participer à de telles choses,
alors j’ai refusé de faire partie d’un
autre déploiement et le Corps des
Marines m’a libéré.
Après être rentré à
la maison, j’ai assisté à quelques
actions locales anti-guerre et j’ai
finalement rencontré Nick Egnatz qui m’a
présenté à Iraq Veterans Against the
War (les Vétérans d’Irak Contre la
Guerre) (IVAW) et Veterans for Peace
(les Vétérans pour la Paix) (VFP). J’ai
fait des tournées dans le pays, en
prenant la parole dans les églises, les
syndicats, les écoles, etc., au sujet de
la politique étrangère des États-Unis et
de mes expériences dans la guerre.
Finalement, ces
actions ont abouti aux audiences (Winter
Soldier Hearings) de 2008, où des
dizaines d’anciens combattants ont
témoigné au sujet des crimes de guerre
et des atrocités commis en Irak et en
Afghanistan. Quelques mois plus tard,
neuf d’entre nous ont témoigné devant le
Congrès américain sur ces questions.
Selon vous,
l’invasion de l’Irak par les troupes
américaines est-elle une erreur majeure
de l’empire ?
Cela dépend de la
perspective que nous envisageons. D’une
part, bien sûr, la guerre en Irak a
produit tellement de retours de flamme
qu’il est difficile de soutenir que
l’Empire des États-Unis n’a pas été
sérieusement endommagé par l’occupation
de Bush. Pourtant, dans le même temps,
beaucoup d’entités ont bénéficié de la
guerre.
Donc, du point de
vue des États-Unis en tant
qu’État-nation, je dirais que la guerre
en Irak a été désastreuse. Alors que les
États-Unis ont fini par dépenser plus de
6 billions de dollars pour l’invasion et
l’occupation illégales de l’Irak, ils se
décomposent en interne. Notre
infrastructure est en ruine et au moins
un tiers de la population vit dans la
pauvreté.
Nous avons un
fasciste au pouvoir et les tensions de
classe atteignent un point d’ébullition.
Les nationalistes blancs et les éléments
les plus réactionnaires de la société
américaine ont plus de pouvoir qu’à
aucun moment de la mémoire récente. Oui,
je dirais que la guerre en Irak a eu un
impact profondément négatif sur l’Empire
des États-Unis.
Mais, comme le
montre l’histoire, c’est la façon dont
la plupart des empires s’effondrent :
l’orgueil, la corruption, la
concentration du pouvoir et le
surdéploiement de l’armée. Les
États-Unis suivent la trajectoire de
Rome.
Votre passage
dans l’armée a-t-il influencé votre
parcours de militant de gauche ?
Je ne suis pas sûr
de me considérer comme un « militant ».
En d’autres termes, je ne dirais pas que
je suis quelqu’un de violent simplement
pour être violent. Mais je ne suis pas
non plus pacifiste, donc pour répondre à
une question différente : oui, l’armée a
influencé mon point de vue sur la
violence.
C’est un cliché de
dire que la violence est catastrophique
et tout le reste. Oui, la violence
détruit les vies. Mais la violence sauve
aussi des vies. En Irak, par exemple,
nous avons rarement patrouillé dans les
zones les plus hostiles. Maintenant, je
ne sais pas si c’était le cas pour
chaque unité ou peloton, mais c’est
ainsi que nous avons opéré. Les brutes
n’aiment pas quand leurs victimes se
défendent.
Il y a une histoire
très populaire qui se passe aux
États-Unis au sujet d’une femme qui
faisait du jogging à Seattle,
Washington, où elle a été attaquée par
un violeur probable. Le type se cachait
dans les toilettes publiques et a tenté
de violer la femme. Cependant, la femme
qui a été attaquée s’est défendue. Elle
connaissait des techniques
d’auto-défense et les a utilisées pour
sauver sa vie.
Parfois, les gens
ne méritent pas de pitié. Mais ce sont
des formes très subjectives de violence
et d’autodéfense. En ce qui concerne la
violence politique, je ne crois pas
qu’il soit logique que les mouvements
politiques américains utilisent des
tactiques violentes dans notre contexte
actuel. La Gauche est déjà très
désorganisée et fracturée. Je ne peux
pas imaginer ce qui se passerait si
certains groupes commençaient à faire
exploser des choses ou à prendre les
armes contre la police, par exemple.
Mais je pense que
les gens devraient être équipés et
formés pour utiliser ces armes. Je pense
que les gens devraient savoir comment se
défendre avec leurs mains, pieds, genoux
et coudes. Les arts martiaux sont
géniaux. L’autodéfense communautaire est
géniale, surtout si nous parlons de nous
défendre des milices ou des flics
renégats, et il y en a beaucoup.
Comment
voyez-vous l’évolution du mouvement
anti-guerre aux USA ?
Eh bien, pour être
tout à fait honnête, les États-Unis
n’ont pas de mouvement anti-guerre. Il
n’existe tout simplement pas de façon
significative. Il y a des individus et
des groupes, des gens comme Kathy Kelly
et des groupes comme Code Pink et
Veterans for Peace, qui ont gardé la
torche allumée, mais leur nombre est
réduit et beaucoup de leurs membres et
partisans les plus éminents sont assez
âgés.
Le mouvement
anti-guerre tel qu’il était compris dans
les années 1960 ou pendant l’ère Bush
est mort, à mon avis. L’Empire et le
militarisme des États-Unis sont beaucoup
plus complexes et décentralisés que par
le passé. Il n’y a pas de projet. Les
guerres sur le terrain sont de petite
taille par rapport au Vietnam, mais les
guerres actuelles de l’Oncle Sam ont
duré plus longtemps qu’au Vietnam, dans
le cas de l’Afghanistan.
Les États-Unis sont
actuellement engagés dans la plus longue
guerre de leur histoire et vous n’en
auriez aucune idée si vous allumiez la
télévision, lisiez un journal ou alliez
à une réunion politique locale. C’est
probablement l’aspect le plus frustrant
de la société et de la culture
américaine moderne. La question est donc
de savoir comment construire un nouveau
mouvement anti-guerre pour le XXIe
siècle.
Premièrement, nous
devons comprendre comment fonctionne le
nouvel empire. Ici, le travail de Nick
Turse et les gens de TomDispatch est
absolument indispensable. Oncle Sam a
accéléré ses opérations en Afrique
depuis un certain temps maintenant, avec
peu ou pas de mention dans la presse
grand public. Obama et le soi-disant
« pivot asiatique » de Clinton a envoyé
des ondes de choc à travers l’Asie de
l’Est et le Pacifique Sud, créant un
accroissement des tensions, d’où la
militarisation de cette partie du globe
déjà trop militarisée.
Ce sont là
quelques-uns des défis géopolitiques. Un
nouveau mouvement anti-guerre sera
également confronté à la perspective de
plus de machines de combat robotisées
sans pilote, tout comme les drones mais
sous des formes différentes.
L’intelligence artificielle jouera un
rôle important dans l’avenir de l’Empire
étasunien et du militarisme mondial. À
l’heure actuelle, plus de 30 pays
développent la technologie des drones.
Ce nombre va augmenter, malheureusement.
Sur une note
positive, de nouvelles alliances se
forment à travers le spectre
idéologique. Standing Rock est un bon
exemple. Oui, nous avons perdu. Mais
j’ai vu et expérimenté de nouvelles
possibilités de coalition. Des
libertariens blancs en solidarité avec
les gauchistes noirs et bruns, eux-mêmes
solidaires des peuples autochtones et
ainsi de suite. Ensuite, bien sûr, vous
avez des anciens combattants qui ont
rejoint la mêlée. Ces relations ne
doivent pas être minimisées. Elles
pourraient être les graines d’un nouveau
mouvement anti-guerre.
Où est passée la
gauche américaine ? Je parle de la vraie
gauche, pas celle des citadins petits
bourgeois.
Pour être honnête,
je ne suis pas sûr de savoir quoi ou qui
je considère comme « de gauche ». En
l’absence d’un meilleur terme ou en
raison d’un manque d’imagination, je me
réfère parfois à moi-même en tant que
gauchiste ou je dis aux gens que je suis
« de gauche ». Pourtant, je ne sais pas
ce que cela signifie réellement de
plusieurs façons. Bien sûr, je suis
anticapitaliste. Oui, je veux changer
radicalement la société. Mais je connais
beaucoup de gens qui ressentent la même
chose et pourtant ils ne s’appellent pas
eux-mêmes des « gauchistes ».
Si vous demandez où
sont les mouvements politiques,
culturels et sociaux massifs qui ont
existé à travers le temps et qui
existent ailleurs, je dirais qu’il y a
beaucoup de gens qui sont actifs, mais
que leurs actions et leurs organisations
sont très marginales et fracturées.
La plupart des
propriétaires de petites entreprises que
je connais ne sont pas de gauche, du
moins comme je comprends la gauche. Je
pense que les petits bourgeois sont
principalement démocrates ou
républicains. La gauche a la tête dans
un sac, ce qui constitue une autre
raison pour laquelle des mouvements
politiques plus radicaux n’existent pas.
La gauche manque de
discipline, de solidarité et de
leadership. Le sectarisme et le
comportement égoïste ont détruit de
grands segments de la gauche. En même
temps, il existe un grand potentiel dans
le climat politique d’aujourd’hui pour
organiser de vastes segments de la
population américaine. Comme je l’ai
déjà mentionné, beaucoup d’Américains,
selon certaines estimations 40 %, vivent
dans la pauvreté. Beaucoup d’autres sont
aliénés et/ou opprimés et réprimés de
diverses manières et, par conséquent,
les choses arrivent à un point
d’ébullition.
Vous avez écrit
un article dans lequel vous dites que
vous avez aidé à la création de l’État
islamique en Irak. Pouvez-vous nous
expliquer cela ?
Eh bien, j’ai
participé purement et simplement au plus
grand crime de guerre depuis l’invasion
et l’occupation du Vietnam par les
États-Unis. Nous avons fait des choses
brutales et horribles au peuple irakien,
des choses qui me hantent à jamais, et
ces actes violents et méprisables ont
contribué à créer le climat dans lequel
ISIS existe maintenant.
Nous avons
patrouillé les zones sunnites, tué des
leaders politiques sunnites, détruit un
gouvernement sunnite, aidé les factions
religieuses et politiques rivales à
détruire les Sunnites dans toute la
nation, et nous sommes surpris qu’un
groupe politique radical sunnite ait
émergé ? Ce n’est pas étonnant.
J’aime beaucoup
votre engagement politique et je partage
beaucoup de vos idées. Comment
vivez-vous votre engagement d’homme de
gauche et de vétéran anti-guerre ?
Ici, vous pourriez
ne pas aimer ma réponse, mais je ne
pense pas trop à la politique en ce qui
concerne la façon dont je vis ma vie
quotidienne. Pour moi, il y a beaucoup
plus que la politique. Pourtant, je ne
suis pas non plus une personne
religieuse. J’aime la philosophie, en
fin de compte. J’aime penser, lire,
apprendre, et parler avec les gens au
sujet des grands problèmes et des idées.
Ces choses contribuent à motiver la
façon dont je vis, davantage que de me
considérer comme un homme de gauche ou
un ancien combattant anti-guerre.
Nous n’avons qu’une
seule vie, autant que nous sachions.
Puisque nous savons que c’est le cas,
nous devrions agir en fonction de cela.
Nous ne devrions pas perdre du temps.
Nous devrions toujours être engagés dans
un travail ayant du sens et passer notre
temps avec des personnes intéressantes.
Nous devrions nous alimenter sainement
et faire de l’exercice. Nous devrions
être des personnes bien organisées.
J’essaie de vivre ma vie selon cette
devise, mais je suis humain, alors
j’échoue souvent.
À votre avis,
pourquoi la résistance face à l’empire
n’est-elle ni structurée, ni efficace,
alors que le grand capital dispose de
soldats et de troupes bien disciplinés?
Probablement parce
que « les troupes et les soldats » du
capital savent pour quoi ils se battent
: l’argent et le pouvoir. La gauche n’a
pas la moindre idée de ce pourquoi elle
lutte, en dehors de quelques slogans
vagues et simplistes. Pour quoi
exactement lutte la gauche mondiale? Les
droits de l’homme? La démocratie? Ce
sont de grandes choses, mais elles
doivent être définies et affinées au fil
du temps et je n’en entends pas parler.
Quelqu’un qui
travaille chez Goldman Sachs sait
exactement pourquoi il se lève le matin,
et c’est pour gagner de l’argent. La
gauche a une aversion pour le mot et le
concept « discipline ». C’est un
problème majeur.
Je peux voir
pourquoi le Dr King, Gandhi et Malcolm X
avaient une attitude religieuse à leur
travail : cela aide à inculquer un sens
de la discipline, de l’ordre, du travail
acharné, de l’engagement et de
l’altruisme. Nous luttons contre la
machine la plus huilée que l’homme ait
jamais créée : le capitalisme mondial et
l’empire. Afin de vaincre cette machine,
dans la mesure où les gens veulent
vaincre ces systèmes de pouvoir et de
contrôle, nos mouvements de résistance
doivent aussi être disciplinés et prêts
au sacrifice.
D’après vous,
quels seraient les outils nécessaires à
la création d’une vraie gauche ?
Tout d’abord, les
gens doivent apprendre à s’organiser.
Regardez les sites de médias alternatifs
de gauche : ils publient des articles
principalement sur la façon dont le
monde est défiguré. Ils ne donnent pas
aux gens les outils dont ils ont besoin
pour naviguer dans ce monde perturbé.
Nous avons besoin de plus
d’organisateurs communautaires et de
moins de guerriers du clavier.
Nous avons besoin
que les gens se bougent les fesses et
s’engagent à quelque chose qui n’est pas
intrinsèquement individualiste et
égoïste. Plus les gens passent du temps
avec les groupes communautaires locaux,
mieux ils seront à long terme. Nous
sommes intrinsèquement des créatures
sociales. Bien sûr, certaines personnes
sont plus sociables que d’autres, mais
en général, les gens ont besoin de
contact humain.
Pourtant, au fur et
à mesure que le temps passe, les gens
passent de moins en moins de temps
ensemble en chair et en os et plus de
temps à interagir les uns avec les
autres sur les sites de médias sociaux
ou sur diverses autres entités qui sont
médiatisées à travers un écran
bidimensionnel. Ces défis sociaux très
fondamentaux posent de grands problèmes.
En d’autres termes,
les outils que j’ai à l’esprit sont très
basiques. Je vois et entends beaucoup de
gauchistes et militants parler de la
révolution, etc., mais ils essaient de
décorer une maison qui n’a pas de
fondement. Nous devons créer des
organisations véritablement
indépendantes basées sur des communautés
réelles et je ne parle pas d’ONG ou de
PAC ni de quoi que ce soit de ce type,
je parle de rencontres entre vraies
personnes, de conversations difficiles
entre elles et qu’elles décident comment
répondre à ces problèmes difficiles et à
ces conversations.
À long terme, la
question est, encore une fois, un manque
de vision. Pour quoi, exactement, nous
battons-nous? Et cela devrait être
beaucoup plus vaste que la santé
universelle, les augmentations du
salaire minimum, etc. En d’autres
termes, posons des questions
intéressantes et proposons de grandes
idées et des alternatives. C’est ce qui
enthousiasme les gens, pas des petites
réformes, c’est l’une des raisons pour
laquelle Obamacare sera vidé de sa
substance sans grand combat : c’était
une connerie de chiffe molle.
Vous animez une
émission de radio, quel est leur impact
?
Oui, j’anime un
programme hebdomadaire intitulé
« Méditations et Molotovs » sur le
Progressive Radio Network (prn.fm).
En ce qui concerne son impact, il est
pratiquement impossible de le mesurer.
Je reçois tout le temps des emails de
personnes qui aiment le programme, mais
sont-elles impliquées ? Est-ce qu’elles
restent impliquées? Je l’espère.
L’objectif de
l’émission est double : le premier
objectif est de faire réfléchir les gens
et le deuxième objectif est de leur
permettre de se battre. Si l’émission
aide les gens à le faire, je la
considère comme réussie. Bien sûr, cela
peut toujours être mieux. Je peux
toujours être plus efficace et organisé,
donc j’espère que c’est le cas au fil du
temps.
Je ne veux jamais
me sentir stagnant ou sans originalité.
Si le programme de radio stagne ou se
fissure, il sera temps de passer à un
autre projet. Cela étant dit, j’adore
faire de la radio. J’adore faire des
programmes solo autant que j’adore
interviewer certains de mes artistes,
militants, musiciens et amis préférés.
C’est un média formidable, et aussi mon
préféré. J’aime écrire, mais j’adore
encore plus les conversations avec les
gens.
Interview
réalisée par Mohsen Abdelmoumen
Qui est Vincent
Emanuele ?
Vincent Emanuele
est un écrivain, un activiste et un
animateur de radio qui vit et travaille
à Michigan City, Indiana. Vétéran de
l’armée, Vincent a rejoint le mouvement
anti-guerre après avoir été déployé en
Irak avec le corps des Marines des
États-Unis. Depuis lors, Vincent a
travaillé avec des mouvements politiques
de gauche dans le monde entier. Ses
écrits et ses interviews sont apparus
dans CounterPunch, Al Jazeera,
TeleSUR English, ZMagazine,
TruthOut et ROAR Magazine.
Actuellement, Vincent anime un programme
de radio hebdomadaire appelé
« Méditations et Molotovs » diffusé
chaque lundi @1:00pm (temps de Chicago)
sur Progressive Radio Network (prn.fm).
Il est membre de Veterans for Peace et
de National Writers Union.
Published in
English in American Herald Tribune,
April 6, 2017: http://ahtribune.com/in-depth/1592-vincent-emanuele.html
In Oximity: https://www.oximity.com/article/Vincent-Emanuele-Oncle-Sam-a-intensifi-1
Reçu de l'auteur pour
publication
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