Algérie Résistance
Quand l’Algérie passera-t-elle aux
choses sérieuses ?
Mohsen Abdelmoumen

Jeudi 3 mars 2016
Passer d’un pouvoir personnel
à un État avec des institutions fortes
La fatigue du patriote coureur de
fond ne l’empêche pas de s’infliger la
corvée d’évoquer les divers
grenouillages, cafouillages et les
guéguerres médiatiques qui minent
l’Algérie, laquelle reste pourtant notre
patrie en dépit des présumés
dépositaires d’un patriotisme d’essence
« divine ». Il est important de revenir
à certaines informations, comme
l’affaire Djezzy qui a soulevé
un tollé général chez les Algériens
lorsqu’ils ont appris que leur État est
associé à un sioniste notoire bien connu
du FSB pour de multiples opérations plus
que douteuses dont une tendance à
confondre le sucre et la drogue dans ses
importations, à savoir le milliardaire
russe Mikhail Fridman.
Oui,
l’argent de millions d’Algériens a
participé à la construction de colonies
de l’entité sioniste criminelle en
Palestine et au financement de Tsahal,
l’armée israélienne. Cette révélation
est d’une extrême gravité et réclame un
boycott de Djezzy de la part de
tous les Algériens. Comment l’État
algérien a-t-il géré ce dossier avec
Naguib Sawiris, l’homme d’affaires
égyptien, déjà très gâté par le
gouvernement algérien, et qui a augmenté
sa fortune en revendant ses parts de
Djezzy à Fridman sans consulter qui
que ce soit ? Sans parler d’une autre
opération concernant Nassef Sawiris,
frère du précédent et actuel associé de
Sonatrach à travers la
Sorfert, qui a cédé des cimenteries
algériennes à Lafarge. En
faisant des affaires avec Fridman,
Naguib Sawiris a piégé tout l’État
algérien qui est désormais associé avec
un financier du sionisme. Au moment où
nos amis des BDS portent des coups
mortels contre Israël et sa politique
criminelle, en Algérie, on trouve des
médicaments et du ciment israéliens. Qui
a permis l’importation des
produits israéliens qui n’est rien
d’autre qu’un rapprochement en vue de la
normalisation des relations avec
Israël ? Tous les traîtres responsables
de ce projet doivent être punis, car si
le monde arabo-musulman sert les
intérêts d’Israël, la cause
palestinienne demeure pour chaque
algérien une cause centrale et celui qui
va à son encontre doit payer le prix
fort. Ajoutons à ces faits gravissimes
l’accueil à Alger de Patrick Klugman,
ex-président des étudiants juifs de
France et membre du CRIF, fer de lance
du sionisme en France, venu dans le
sillage de la maire de Paris, Anne
Hidalgo, bien connue pour son dévouement
à l’entité sioniste d’Israël. Klugman,
qui roule pour le Mossad israélien, est
chargé de diffuser la propagande
sioniste et de casser les
pro-Palestiniens en France, notamment en
étant lié à la LDJ (ligue de défense
juive) et au Betar. Est-ce un hasard si
deux sionistes convaincus ont une
présence en Algérie ? La réponse est
non, et les dirigeants algériens actuels
porteront l’entière responsabilité de
cette trahison favorisée par la maladie
d’une seule personne, Abdelaziz
Bouteflika, dont la faiblesse s’est
répandue dans tout le corps de l’État
algérien. Profitant de cette fragilité,
les sionistes ont gagné du terrain, et
le ver est désormais dans le fruit. Que
des sionistes avérés fassent des
affaires avec l’État algérien et aient
une présence en Algérie n’avait jamais
pu avoir lieu jusqu’ici et ce n’est pas
un match de football avec la Palestine
qui parviendra à dissimuler ces faits
gravissimes. La position de l’Algérie
par rapport à la question palestinienne
est une ligne rouge à ne pas dépasser
même si ce clan présidentiel et son
harem sont récidivistes dans les
infractions consistant à brûler les feux
rouges. Je passe sur les scandales de la
gestion des accords avec l’Union
Européenne dus à un cafouillage
lamentable dans la communication où l’on
constate une fois de plus le bricolage
de la classe dirigeante qui nous montre
qu’elle ne sait rien faire à part perdre
du temps et dilapider les potentiels du
pays. C’est dire si les dirigeants
actuels peuvent donner des cours d’échec
sur tous les plans, qu’ils soient
économiques ou politiques. Je suggère
que l’on inscrive un nouveau cours dans
les sections universitaires des sciences
économiques et politiques : « Comment
faire échouer un pays ». Les traîtres du
clan présidentiel ont transformé
l’Algérie en véritable vache à lait pour
tous les requins de la planète, de
Mittal à Fridman en passant par les
Sawaris. Tous ces gens ont été
introduits par Khelil, l’ami d’enfance
de Bouteflika, et donc par le président
lui-même. Pauvre Algérie, vache des
orphelins, qu’a-t-on fait de toi…
Pendant ce temps, on nous rabâche les
oreilles avec « l’État civil » et
d’autres concepts farfelus répandus ici
et là dans des médias informels et
illégaux par des responsables
illégitimes parce que mal élus ou, pour
certains, jamais élus. Le vide politique
sidéral qui sévit en Algérie est
extrêmement dangereux à tous les niveaux
parce qu’il est accompagné de menaces
internes et externes non négligeables,
que ce soit l’instabilité dans la région
du Sasel, et surtout celle de la Libye
qui constitue aujourd’hui un péril
immense pour l’Algérie et pour toute la
région. Le diplomate espagnol et
ex-patron de l’Otan, Javier Solana, a
d’ailleurs tout récemment tiré la
sonnette d’alarme en évoquant
l’instabilité de l’Algérie qui mettrait
tout le Sahel en danger et plaide pour
une réaction du gouvernement algérien
ainsi que pour un renforcement des liens
entre l’Union Européenne et l’Algérie.
Ce n’est pas un hasard si Javier Solana
intervient au moment où l’Algérie se
trouve dans une position plus que
précaire et que la presse française,
avec à sa tête Le Figaro –
lequel a vanté en avril 2015 les mérites
du président Bouteflika dans 8 pages que
le gouvernement algérien avaient
achetées – qui consacre une série
d’articles sur la situation de
l’Algérie, sans que le gouvernement
algérien daigne lever le petit doigt
pour répondre à ses maîtres gaulois.
Qu’y a-t-il donc de changé depuis lors
pour que Le Figaro cogne
aujourd’hui sur le pouvoir actuel ? Et à
quoi sert donc Hamid Grine la Pub et la
Vertu, cet ancien laquais de Djezzy,
qui donne des leçons d’éthique et de
déontologie aux organes de presse
algériens ? Encore un qui a la mémoire
courte concernant ses liens avec le
Makhzen et le sioniste Fridman. Dans le
remaniement incessant qui ne saurait
tarder un de ces jeudis, Grine et
d’autres ministres incompétents comme
Ghoul, Benkhalfa, Khebri, Bouchouareb,
etc., liste non exhaustive, doivent
impérativement rendre leur tablier.
Certaines informations circulent
d’ailleurs sur le départ de certains.
Cependant, je persiste à dire que les
liftings gouvernementaux ne servent à
rien, c’est tout le pouvoir qu’il faut
changer et non pas quelques têtes.
Le pouvoir algérien actuel est-il
armé et outillé pour faire face à tant
de défis en même temps ? La réponse est
encore non, parce que seules des
institutions fortes peuvent immuniser un
pays des périls intérieurs et extérieurs
et construire un front interne
indispensable en cas de menaces de
guerre. On voit que la guerre en Libye a
déjà commencé avec une présence
militaire américaine, française et
britannique, et avec la présence de
Daech dans le sanctuaire terroriste
libyen. Ce n’est pas un autocrate
affaissé entouré d’une flopée de
fervents courtisans et qui ne s’est pas
adressé à son propre peuple depuis des
années qui va pouvoir faire face à cette
situation volcanique. L’Algérie est
fragilisée, tant sur le plan économique
où les revenus ont baissé de moitié,
voire plus, que sur le plan sécuritaire
avec l’instabilité de la Libye voisine
et ce qu’elle comporte de dangers et de
menaces pour la sécurité intérieure de
notre pays. Toute l’équipe dirigeante
dans son ensemble a échoué de l’aveu
même de certains, comme Ouyahia, et doit
impérativement partir sans négociations
et remettre les clés de la maison
Algérie aux patriotes qui existent dans
l’institution militaire, la seule à
rester debout et qui n’a pas été
infectée par les virus propagés par un
clan présidentiel gangréné. Le non
rattachement des structures du DRS à la
Présidence est d’ailleurs un très bon
signe, car les services de renseignement
restent sous la tutelle du Ministère de
la Défense, ce qui est un point positif.
Il est en effet dangereux de jouer avec
des institutions aussi sensibles que les
services de renseignement et de les
placer entre les mains d’un président
sénile entouré d’un sérail de
flagorneurs qui ne maîtrisent pas les
questions liées à la Défense, pour ne
pas dire qu’ils ne maîtrisent rien du
tout. Même avec cette pseudo
« Constitution » votée avec les pieds et
les mains par un Parlement croupion qui
représente moins de 30% du corps
électoral et est constitué
d’affairistes, symbole de la dépravation
et de l’affaissement de l’État algérien,
l’Algérie est très loin d’amorcer le
nouveau virage qualitatif qui
signifierait restituer le pouvoir aux
institutions, laisser les
contre-pouvoirs jouer leur rôle, rendre
la justice indépendante pour sévir
contre tous ceux qui ont pillé et trahi
la nation, bref, une justice au-dessus
de tous. J’ai cherché les traces de ces
éléments dans ce qu’ils ont présenté
comme « Constitution » et je n’ai trouvé
que quelques revendications sociétales
érigées en pratiques constitutionnelles.
Personne n’est dupe, même avec les
diversions concernant la langue amazighe
qui est insérée dans un article « bis »
et dont l’effet d’annonce ne contient
aucun mécanisme d’application quant à sa
pratique dans la vie courante.
Pourrait-on en outre m’expliquer ce que
signifie le fait d’inclure
« l’assainissement du climat des
affaires » dans une Constitution? Un
cadeau aux patrons, à Ali Haddad qui me
fatigue et qui n’a jamais pu réaliser
une route conforme et la livrer à heure
et à temps ? On attribue à Bouteflika
l’incitation à recourir aux énergies
renouvelables dans le dernier Conseil de
l’Énergie alors que le projet Desertec
avec l’Allemagne, stratégique pour
l’Algérie, a été abandonné sous la
pression des Français, bien qu’il aurait
pu garantir notre autosuffisance
énergétique et l’exportation. Ce qu’on
attribue comme déclarations au
président, ses appels au peuple pour que
celui-ci se dévoue à la nation, ne nous
empêche pas de penser qu’on aurait aimé
voir des mesures comme ce fut le cas
dans d’autres pays qui baissent les
salaires des ministres et des députés.
Au lieu de cela, on demande au peuple de
faire des sacrifices sans donner
l’exemple. On voit par exemple un Tliba
en visite privée à Paris qui se balade
en voiture diplomatique pour faire ses
emplettes aux Champs-Élysées. Toujours
les Champs-Élysées, rien que les
Champs-Élysées, la Mecque des néo-harkis
qui dirigent l’Algérie en ce moment.
Donc, verbiages, grenouillages,
diversions multiples, c’est le lot
quotidien des Algériens, avec des
intermittents du spectacle
interchangeables selon la nécessité de
la conjoncture.
La guerre de Dahis et El Ghabra fait
rage entre les chefs du FLN et du RND
pour déterminer qui est la locomotive et
qui est le wagon dans un train sans
conducteur « rakba mayla« . On
apprend ainsi que Saïdani ne fait pas
confiance à Ouyahia, lequel n’a pas
hésité à déclarer que son parti était
non seulement né avec une moustache mais
avec en sus une kalachnikov à l’épaule.
Est-ce que ces chefs de partis qui sont
au gouvernement se rendent compte de
leurs déclarations ou sommes-nous face à
des échappés d’un hôpital psychiatrique
ou chacun dit ce qu’il veut sans mesurer
la portée de ses propos ? Quand on voit
que Nicolas Beau de Mondafrique,
en service commandé, a consacré un
article faisant l’éloge d’Ahmed Ouyahia
en l’érigeant personnage incontournable
dans la politique algérienne et arbitre
entre les différents clans, faisant même
référence à Larbi Belkheir, on se
demande si Nicolas Beau ne pas prend pas
ses désirs pour des réalités. Ahmed
Ouyahia n’est même pas capable de
riposter face aux attaques de Saïdani,
il restera un sous-fifre, un simple
exécutant du clan présidentiel pour
lequel il roule en ce moment et il
n’aura jamais un rôle d’arbitrage avec
un passif aussi lourd que le sien,
chargé d’échecs et de mauvaise gestion,
voire de crimes économiques, doublé
d’une impopularité qui atteint des
sommets et dont le parti n’est rien
d’autre qu’un appareil où se gavent des
affairistes et des prophètes de la
chkara. C’est pareil pour le parti
de Saïdani, lequel ergote dans une
guerre de concierges pour obtenir la
meilleure place dans le harem du sultan
et qui plombe l’ambiance politique déjà
précaire dans une Algérie engluée dans
la bulle de l’absurdité et de la
médiocrité, nous offrant un spectacle de
clowns continu qui sert à la diversion
de ce pouvoir pourri.
La seule chose qu’il faut demander à
tout ce joli monde composé de
copains-coquins, larbins, chiyatine
et spécialistes de la brosse à reluire
qui ont marqué cette fin de règne de
Bouteflika et qui affirment avec zèle le
contraire de tout ce que chacun voit, et
malheur à celui qui contredit
Fakhamatouhoum et sa cour qui
n’arrêtent pas de mentir, suivant
l’exemple de Goebbels, car plus le
mensonge est gros, plus il passe, c’est
de partir illico presto. Le hic pour
eux, c’est qu’à l’ère d’internet et des
nouvelles technologies, chacun peut
recevoir l’information en temps réel
alors que ces gens semblent vivre dans
une autre dimension en essayant de nous
persuader que la Terre n’est pas ronde.
Ces gens sont des montres à remontoir à
l’ère du numérique. Bref, un vrai cirque
qui, s’il continue, nous conduira droit
vers l’effondrement. Est-ce que dans le
bilan de Bouteflika, on va mettre le
passeport biométrique qui nous cause à
tous des tourments et des maux de tête
et qui est un autre symbole de la
forfaiture de ces responsables
irresponsables, cette bande d’incapables
qui ont osé passer à la biométrie sans
aucune préparation et qui cumulent les
retards dans tous les domaines, à
l’heure où les Américains sont dans le
Space Act ? Nos dirigeants ne
sont même pas capables de gérer des
passeports. Il est cependant utile de
savoir que l’entreprise qui a raflé le
marché de la biométrie en Algérie, que
ce soit le passeport ou la carte
d’identité, n’est autre que la société
Gemalto financée par
In-Q-Tel, un fonds de
capital-investissement appartenant à la
Central Intelligence Agency (CIA). Alex
J. Mandl, un agent de la CIA originaire
d’Autriche, a été promu président
exécutif de Gemalto après voir
quitté le conseil d’administration d’In-Q-Tel.
Ainsi, les Algériens, après avoir
participé à leur insu à la construction
de colonies sionistes en Palestine et à
l’effort de guerre d’Israël avec leur
abonnement Djezzy, peuvent se dire que
toutes les données contenues dans la
puce de leur carte d’identité et de leur
passeport sont désormais entre les mains
de la CIA via son entreprise écran
Gemalto. Idem pour les données
téléphoniques des abonnés de Djezzy
qui vont à Israël. Quand Ouyahia,
Saïdani, Ghoul ou un autre des valets
des frères Bouteflika nous parlent de la
main de l’étranger, on se demande ce
qu’ils vont pouvoir répondre à ces fait
très graves. Qu’ils soient bien sûrs,
néanmoins, qu’à chaque fois, nos sources
nous donneront des informations sur
leurs méfaits, et ils répondront tous un
jour de leurs actes de haute trahison
devant la justice. Et dire que ces
gens-là osent se prononcer sur notre
algérianité et notre amazighité, et dire
qu’ils osent attaquer l’immigration
algérienne qui est une plus value
majeure pour que le pays s’en sorte.
L’Algérie n’est pas votre propriété
familiale, elle nous appartient à tous
et personne n’est plus patriote que
l’autre, donc à la niche les caniches !
De plus, le régime pourri du clan
Bouteflika permet à des bédouins du
Golfe, ces buveurs de pisse de chameau,
de chasser l’outarde et autres animaux
dans le sud algérien sous l’escorte de
notre gendarmerie et de nos soldats. Il
faut que cela s’arrête, l’Algérie n’est
pas un terrain de jeu pour les émirs
pervers qui ont perdu leur virilité et
leur honneur et qui les cherchent en
décimant notre faune. Ces images
horribles de trophées de chasse exposés
par dizaines sur notre sol doivent
cesser. L’Algérie n’est pas la ferme de
Bouteflika qu’il peut prêter à ses amis
du Golfe pour qu’ils puissent s’y
défouler.
Il est désormais plus que nécessaire
de passer aux choses sérieuses,
c’est-à-dire construire un État sérieux.
Des institutions solides ne peuvent pas
voir le jour avec un président malade et
absent de la scène nationale et
internationale et une pléthore de
larbins qui se chamaillent pour la
meilleure place derrière la charrette du
monarque, alors que ce dernier ne tient
pas le gouvernail. Comme un bateau en
train de sombrer, l’Algérie tangue de
vague en vague sur une mer déchaînée
alors que les Ouyahia, Ghoul, Haddad,
Saïdani, Tliba, etc. se disputent comme
des chiens sur un os. La nécessité
aujourd’hui de se débarrasser de ces
incapables est urgente, il y va de la
survie de l’Algérie. Si l’on ajoute à
toutes les menaces le fait que ces
gens-là osent augmenter les salaires des
députés tout en disant au peuple qu’il
doit se serrer la ceinture, on a une
idée précise de leur arrogance
je-m’en-foutiste. Cette bande de voyous
et ce souverain incapable, vieux et
malade, constituent une charge
supplémentaire pour l’armée qui doit
aujourd’hui assumer ses responsabilités
en mettant fin à cette mascarade. L’ANP
reste une pièce maîtresse pour sortir
l’Algérie de la tempête et, n’en
déplaise aux partisans de « l’État
civil », les rênes sont entre les mains
de l’armée. Selon mes sources, des
négociations ont lieu en ce moment même
pour choisir celui qui remplacera le
président valétudinaire. Après la
catastrophe où nous a mené Bouteflika et
son clan avec le piège du 4è mandat,
pour échapper au dépècement et à
l’effondrement du pays, l’Algérie doit
trouver une solution et refuser le statu
quo actuel qui nous coûte très cher en
termes économique, politique et
sécuritaire. Il faut un nouveau souffle,
un nouveau rythme, un nouveau staff, un
nouveau président, et cette fois, il
faut que l’on commence à poser les
questions sérieusement et à faire appel
aux compétences algériennes de
l’intérieur et de l’extérieur pour bâtir
une République des institutions et non
pas compter sur des hommes providentiels
qui n’ont jamais existé.

Le retour de Chakib Khelil et
Amar Ghoul qui ne joue plus au foot avec
le général Toufik
Le parfait exemple du délabrement
d’un pays, ce sont des personnages comme
Ghoul, Saïdani, Ouyahia, Haddad, Tliba,
Bouchouareb, Grine, etc. Par exemple,
Amar Ghoul, passé maître dans l’art de
retourner sa veste, vient de nous offrir
une sortie sur commande en affirmant que
le DRS avait fabriqué des dossiers,
notamment sur l’autoroute Est-Ouest et
sur « le pauvre » Chakib Khelil,
improvisé consultant de CBS News
et le meilleur ministre algérien selon
Saïdani el derbouka. Pourtant,
« l’innocent » Chakib Khelil se retrouve
une fois de plus dans la tourmente
puisque la Cour de cassation italienne
vient d’annuler le non-lieu prononcé à
l’encontre de l’ancien patron d’ENI,
Paolo Scaroni, permettant ainsi à
l’accusation de fournir au tribunal de
Milan, avec lequel je suis en contact,
de nouvelles preuves sur les liens de
Scaroni avec, entre autres malfrats,
« le meilleur ministre qu’ait connu
l’Algérie », à savoir Chakib Khelil. 198
milliards de pots-de-vin, ce n’est pas
rien. Le pouvoir corrompu est incapable
de gérer ne fut-ce que le retour d’un
voleur comme Chakib Khelil, agent de
l’Empire cité dans plusieurs affaires de
corruption qui défraient la chronique à
travers le monde. Bien des transfuges
connus et éléments à l’étranger qui
pratiquent la chitaa (la brosse
à reluire) veulent revenir en Algérie,
certains par des compromis politiques
pour des missions du clan présidentiel
et d’autres espérant revenir au pays,
sans projet, en monnayant leur retour,
fatigués d’un long exil doré. Si les
différentes affaires concernant divers
personnages exilés sont connues de tous,
ce que l’on sait moins, c’est que le
retour de Khelil s’inscrit dans
l’objectif d’ouvrir une filiale en
Algérie de la Khelil Enterprise,
une société de consulting dans le
domaine des hydrocarbures et dont le
siège social est établi dans le New
Jersey aux États-Unis. Le fils de Khelil
en est le gérant et c’est l’épouse de ce
dernier, Sonia Khelil, qui sert de
médiatrice avec le gouvernement
algérien. Le clan Bouteflika a programmé
la venue de Khelil en chargeant Ghoul de
préparer le terrain, c’est la raison
pour laquelle Ghoul accuse le DRS
d’avoir monté le dossier de Khelil pour
atteindre le président. Ghoul, dans son
délire, croyant à tort que le bras de
fer qui a opposé la Présidence au DRS a
tourné en faveur du président qui n’a
jamais été plus faible politiquement
qu’aujourd’hui, ne craint pas de
s’attaquer au général Toufik et à
l’institution du DRS, voire à l’armée
toute entière, en accusant les services
de renseignement d’avoir manipulé les
dossiers, dont celui de l’autoroute
Est-Ouest. Est-ce le DRS qui a
transformé l’autoroute en champ de
patates du côté de Bouira ? L’état dans
lequel se trouve cette autoroute
déglinguée est à l’image du personnel
politique plus que médiocre qui dirige
le pays. L’affaire Sonatrach, c’est
aussi le DRS ? Les affaires Khalifa,
BRC, Djezzy, itou ? Et pourquoi pas
Fukushima, tant qu’on y est ? En ce qui
concerne l’autoroute Est-Ouest, il
suffit de la parcourir au risque de sa
vie pour se rendre compte de son état
déplorable et de compter les accidents
mortels qu’elle cause chaque jour. Je
suggère à Saïd Bouteflika de mieux
choisir dorénavant l’équipe chargée de
vendre ses produits avariés, car ce
n’est certes pas Amar Ghoul qui va faire
croire quoi que ce soit à qui que ce
soit.
Il n’y a rien de pire qu’un petit
minable qui retourne sa veste contre
ceux qui l’ont conçu. C’est la raison
pour laquelle je réitère qu’il ne faut
pas s’appuyer sur des incompétents
doublés de traîtres, cooptés non pas
pour leurs compétences et leur
intégrité, mais pour leur propension à
une servilité sans limite. Voilà où mène
l’ancienne méthode de créer des
politiciens de pacotille qui s’attaquent
à des institutions sensibles telles que
les services de renseignement dans un
moment très délicat. Je demande non
seulement l’éjection de cet Amar Ghoul
du gouvernement et son jugement
immédiat, ainsi que tous les autres
ministres irresponsables et incompétents
impliqués dans des affaires de
corruption, quand ce ne sont pas des
affaires d’intelligence avec l’ennemi.
Les propos de Ghoul sont très graves et
on aurait aimé voir leur fameux État
civil à l’œuvre avec une justice
indépendante et un procureur de la
République inflexible pour saisir cette
affaire afin que la lumière soit faite
sur les propos de ce ministre qui essaie
lui-même d’échapper à la justice en
offrant ses services au clan
présidentiel mené par Saïd Bouteflika
qui, comme tout le monde le sait, est
obsédé par le DRS et par le général
Toufik. Celui-ci et son service accusés
par Ghoul doivent réagir à ses propos
diffamatoires, et tant pis si cela
tourne en guerre de tranchées. La vérité
doit être dite. Il est grand temps de
sortir les dossiers, tous les dossiers.
Nous sommes dans l’Algérie du 4è mandat
et d’une guerre des clans à ciel ouvert,
que tout le monde sorte son flingue
comme à O.K. Corral et qu’on en finisse
une fois pour toutes pour pouvoir enfin
passer aux choses sérieuses.
Cela dit, en s’attaquant au DRS,
Ghoul a oublié que lui-même, à l’instar
d’Ouyahia, Sellal, Bouteflika, et
d’autres, ont tous été faits et placés
par le DRS. Les mémoires sont courtes et
celle de Ghoul n’échappe pas à la règle
et on peut y déceler surtout sa
tentation de vouloir échapper au
scandale de l’autoroute Est-Ouest qui le
poursuivra toujours et qui, dès la chute
des têtes actuelles du pouvoir,
l’amènera à rendre des comptes à la
justice. Nul doute qu’il sera jugé ainsi
que le kharay Ali Haddad, dont
on apprend que l’affaire dont j’ai déjà
parlé, à savoir la pénétrante
d’autoroute Djendjen-El Eulma dont son
entreprise ETRHB est en charge
avec l’entreprise italienne Rizzani
de Eccher n’avance toujours pas.
Depuis la pose de la première pierre en
août 2013, le chantier a « progressé »
de 5% ! Le ministre des Travaux publics
a inspecté récemment les travaux et a
constaté par lui-même le manque de
professionnalisme – c’est le moins que
l’on puisse dire – des entreprises
impliquées. Tout ce que j’ai dit dans
mes précédents articles est exact, la
sous-traitance a saboté un projet
immense et vital pour le port de
Djendjen alors qu’on ne manque pas de
problèmes et que ce n’est pas le moment
de perdre du temps et de l’argent. Ali
Haddad doit passer en justice comme Amar
Ghoul et comme tous les responsables qui
ont mal géré leur secteur et pour cela
il faut une véritable volonté politique.
On ne fait pas du neuf avec du vieux,
dit l’adage. Ceux qui ont causé des
pertes, dilapidé, cassé les
potentialités du pays, doivent rendre
des comptes. Nous l’attendrons toujours
même si cela parait utopique, car c’est
une nécessité, et cela arrivera sans
doute après le départ de ce président
grabataire.
Comment un peuple pourrait-il croire
en quoi ce soit de la part de ces
gens-là ? Car aujourd’hui, le problème
se pose aussi en termes de crédibilité,
d’éthique et de morale. Ces dirigeants
immoraux et leur entourage corrompu nous
mènent droit dans le mur en demandant au
peuple d’accepter son sort comme une
fatalité. Cette situation doit changer,
il n’est pas trop tard, et il faut
continuer à mettre la pression sur tous
les personnages de l’entourage du
président afin qu’ils soient traduits en
justice pour les nombreux délits qu’ils
ont commis envers la nation. Pour cela,
il faut aller vers une autre étape et
rejeter les vieux schémas de cooptation
qui produisent le clientélisme, le
régionalisme et la corruption, et passer
au véritable pouvoir, celui des
institutions, c’est-à-dire réhabiliter
la politique et les politiciens. On peut
appeler cela une deuxième République, ou
une deuxième étape de la construction de
l’État algérien dont le garant n’est
autre que l’ANP, car l’armée dans
l’histoire de l’Algérie reste la seule
institution capable de garantir ce
processus, même s’il y a eu des erreurs
d’appréciation dans le passé avec une
situation politique instable et une
donnée géopolitique périlleuse, et si
les choix n’ont pas toujours été les
bons. Ne restons pas dans les constats,
passons à autre chose. Il faut être
réaliste et comprendre que l’armée reste
la vraie détentrice du pouvoir et
qu’elle doit stopper cette hémorragie
qui menace notre pays. Ceux qui
prétendent qu’il existe d’autres acteurs
déterminants dans la décision n’ont qu’à
nous les présenter. Ce n’est ni le lobby
de l’argent sale ni le clan présidentiel
qui détiennent le pouvoir en ce moment,
même si les apparences sont trompeuses.
L’armée reste plus forte que jamais de
par la nature des tâches qui lui
incombent et qui sont des tâches de
souveraineté, et aussi de par l’histoire
de l’armée algérienne qui demeurera le
seul pôle de décision. Les tentatives du
clan de l’argent sale mené par Saïd
Bouteflika à vouloir être le seul maître
à bord ont échoué. Le moment est venu
pour l’armée de mettre hors d’état de
nuire tous ceux à l’intérieur qui
constituent un danger pour le pays et
qui sont le prolongement du danger
externe, trouver un consensus incluant
tous les patriotes dans tous les
domaines pour se diriger vers un
renouveau national qui s’appuiera sur
les forces vives, neuves et intègres, et
non pas reconduire la même clientèle du
pouvoir pourri du clan des Bouteflika,
apprendre de nos erreurs passées et
aller de l’avant. Ce sera soit cela,
soit l’effondrement de l’État algérien.
Il n’y a pas de demi mesure, la
situation est tellement catastrophique à
tous les niveaux que nous devons
dépasser les personnes et les clans et
immuniser le pays avec des institutions
fortes. Notre armée a tout à gagner dans
ce sens parce qu’elle serait soulagée
des charges supplémentaires qui pèsent
aujourd’hui sur ses épaules. Notre armée
doit être une institution forte appuyée
par d’autres institutions fortes. La
présidence ne doit pas être une coquille
vide hantée par une personne et son
clan. Le Parlement doit jouer son rôle
de contrepouvoir, être moderne et
légiférer. Les partis politiques doivent
assumer leur devoir d’opposition forte,
contrairement à ceux qui sont en train
de nous répéter qu’il faut rendre
hommage au dieu vivant, même s’il est à
demi mort. Il faut une société civile
vive et pas celle qui patauge dans le
clientélisme et l’affairisme. Un
gouvernement doit gouverner réellement
et non se contenter de gérer les
affaires courantes en faisant des
constats et des photos de famille. Il
faut aussi une presse vraiment
indépendante et non pas des
médias-poubelles peuplés de carriéristes
flagorneurs. Bref, il faut des
institutions fortes où chacun est à sa
place, c’est-à-dire le contraire de ce
que vit l’Algérie où personne n’est à sa
place et où les usurpateurs se
reproduisent comme des poux en portant
des coups de poignard au pays. Quand on
voit le niveau du débat politique en
Algérie, on ne peut qu’avoir honte. Les
compétences ont été marginalisées et la
mauvaise graine fait la loi. Tous ces
djouha, qualifiés ainsi par
notre ami et frère Boukrouh, doivent
impérativement dégager. Cela ne
solutionnerait pas tous les problèmes,
mais ce serait le début de la solution.
La mission cruciale de l’armée
aujourd’hui est de mettre fin à ce
cirque et de réparer les erreurs du
passé, notamment celle d’avoir choisi le
moins mauvais candidat en 1999,
Abdelaziz Bouteflika. Après tant de
mandats, c’est le pire président que
nous ayons eu et non le moins mauvais.
Quel que soit le président qui dirigera
le pays, l’héritage de ce clan mafieux
ne sera pas une sinécure. Le staff qui
dirigera le pays après le départ de ce
clan fera face à des défis colossaux,
car l’Algérie est sur le chemin de
l’endettement. Ils vont nous léguer un
pays exsangue et qui risque de perdre sa
souveraineté avec de multiples défis
géostratégiques à relever. Le but ultime
n’est pas seulement le départ de ce
régime pourri incarné par le clan des
Bouteflika, mais de trouver une
alternative viable qui peut faire
renaître l’Algérie de ses ruines.
Je continue à soutenir le général
Benhadid qui a entamé une grève de la
faim à 72 ans et qui risque de mourir en
prison, ce qui serait une catastrophe
pour le pays, comme je soutiens Mohamed
al-Qiq, le journaliste palestinien
emprisonné qui a fait une grève de la
faim de 94 jours, et tous les opprimés
de la terre où qu’ils se trouvent. Bien
entendu, la cécité du clan qui a
emprisonné à tort le général Benhadid
l’empêche de voir le désastre que
provoquerait la mort de ce grand
patriote. Il a eu le courage de dire
tout haut ce que nous pensons tous, nous
les patriotes, nous qui n’avons pas été
corrompus par la gangrène qui s’est
propagée dans la classe dirigeante. Le
général Benhadid doit être libéré
immédiatement et ce sont ceux qui l’ont
emprisonné qui doivent rendre des
comptes et être incarcérés. C’est une
position de principe à laquelle je ne
renoncerai jamais. J’ajoute au nom de
Benhadid celui du général Hassan et du
général Medjdoub et ceux de tous les
officiers supérieurs qui ont été
emprisonnés ou limogés et dont certains
m’ont contacté. Je leur apporte mon
soutien total car je connais leur
intégrité. L’arbitraire qui a ciblé le
général Benhadid est scandaleux et ce
qu’il vit dans sa cellule en ce moment
nous interpelle tous. À ceux qui me
disent que je ne soutiens que des
généraux emprisonnés, je réponds que je
n’ai de leçons à recevoir de personne et
encore moins de certains mercenaires de
la plume ou du clavier qui se
chamaillent dans des querelles qui
n’apportent rien au pays et qui montrent
le visage hideux d’une Algérie qui
suffoque. Nos martyrs ne connaîtront le
sommeil que lorsqu’il y aura justice et
réparation.
L’heure des choses sérieuses est
arrivée, la vérité nue a éclaté et a
montré au monde entier l’image dégradée
d’une Algérie otage d’une bande
d’usurpateurs qui nous ont fait rater
l’occasion d’être une nation
respectable, un pays fort, gérée non pas
par des faux prophètes mais par des
institutions. Tirons maintenant les
leçons et la conclusion majeure est de
juger tous ceux qui ont porté atteinte à
l’Algérie, tous les ennemis intérieurs,
serviteurs zélés du néocolonialisme, qui
ont ruiné le pays. Mais de ces ruines,
nous allons construire avec des nouveaux
matériaux une nouvelle conception de
l’État. Telle est l’Algérie de demain.
Mohsen Abdelmoumen
Published in Oximity, March 3,
2016:https://www.oximity.com/article/Quand-l-Alg%C3%A9rie-passera-t-elle-au-1
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