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L’Algérie ciblée par Daech-EI (Etat-islamique)

Mohsen Abdelmoumen


Daech parade dans la province de Raqqah en Syrie. D.R.

Mardi 2 décembre 2014

L’échec programmé de la coalition internationale contre Daech en Irak et en Syrie

Depuis le lancement en août des frappes de la coalition en Irak et en Syrie, plus de 2000 raids ont été effectués à l’aide d’une gigantesque armada composée d’hélicoptères Apache, d’avions de combat F-16, F-15, F-18, de Tornados, de Rafales, de drones de reconnaissance Predator, Reaper, d’avions ravitailleurs KC 135, d’avions hybrides de transport 22 Osprey, et du tout dernier F-22, apparu pour la première fois dans des opérations de combat. Ces appareils ont été lancés depuis les bases d’al-Dhafra aux Emirats Arabes Unis, d’al-Udeid au Qatar, d’Ali al-Salem au Koweït, depuis la Jordanie, des bombardiers B-1 à grand rayon d’action se sont envolés depuis la base de Diego Garcia dans l’Océan Indien, les F-18 ont décollé depuis le porte-avions USS George HW Bush auquel s’est joint le USS Carl Vinson et toute une série de bâtiments, réunis dans les eaux du Golfe pour constituer une véritable flotte de guerre dont les destroyers USS Philippine Sea et USS Arleight Bruke qui ont servi au lancement des missiles BGM 129 Tomahawk à un million de dollars pièce. Toute cette force utilise le guidage au laser et la technologie de haute précision pour lancer des missiles de croisière par vagues successives de 50, des bombes à haute précision GBU-12 et GBU-32 dont le coût varie entre un demi-million et deux millions de dollars l’unité. Pourtant, cette immense puissance de feu à la pointe de la technologie n’a réussi qu’à détruire des cibles sans importance stratégique et à tuer des combattants kurdes engagés contre Daech-EI ainsi que des civils, et à abattre plusieurs appareils de transport d’armement envoyés par le gouvernement régional du Kurdistan irakien pour soutenir les combattants kurdes qui luttent contre Daech sur le terrain. « Miraculeusement », une grande partie de cet armement est tombé entre les mains des terroristes de l’Etat islamique. De son côté, Daech possède tout un arsenal de guerre sophistiqué allant des mitrailleuses anti-aériennes 14.5 – 23 et 57 MM aux missiles à infrarouge Igla et Strela, en passant par les missiles sol-air FN 6 chinois de troisième génération à guidage infrarouge qui ont été utilisés pour abattre des hélicoptères et des avions irakiens et syriens, mais n’ont jamais été pointés vers les appareils de la coalition opérant à basse altitude, alors que ces missiles sont justement programmés pour ce type de tir. Ainsi, au lieu de se replier et de compter ses morts, Daech garde son potentiel intact, entre 20 000 et 30 000 hommes, et progresse sur la voie royale que lui ouvre la coalition internationale, et acquiert de nouvelles positions. Des voix s’élèvent d’ailleurs aux Etats-Unis contre l’inefficacité des raids aériens, comme celle de l’inénarrable sénateur de Caroline du sud Lindsey Graham, le compère du sénateur criminel John McCain, qui a déclaré à CNN : « La stratégie de bombardements aériens ne va pas détruire ISIS. Vous ne pouvez pas détruire ISIS sans composante au sol ». Ses propos ont été relayés en Grande Bretagne par l’ancien chef d’état-major, Sir David Richards, qui a renchéri à la BBC : « La puissance aérienne ne suffira pas à gagner une campagne de ce type. Ce n’est pas réellement une opération antiterroriste ». Que reflètent de telles contradictions au sein des membres de la coalition ? Comment se fait-il que ces personnalités expriment publiquement l’échec des frappes contre Daech alors que l’opération est en cours ? Et comment l’administration américaine peut-elle continuer à berner sa propre opinion publique et l’opinion publique internationale en continuant d’affirmer qu’elle combat Daech, alors que des voix en son sein affirment le contraire ? Que cachent ces affirmations ? Et que penser de la démission de Chuck Hagel, ministre de la Défense US, qui s’est produite de manière on ne peut plus discrète le 24 novembre ? S’inscrit-elle dans ce contexte suite aux pressions du lobby sioniste, source d’une dissension au sein de l’administration américaine ? Ce désaccord serait-il arrivé à un tel degré de rupture qu’il a entraîné le départ de Hagel ? Que dissimulent réellement ces discordes au sein de la Maison Blanche ?

Le jeu du chat et de la souris entre la coalition menée par les USA et Daech nous révèle que ce dernier est effectivement le bras armé des Etats-Unis, comme nous l’affirment diverses sources du renseignement. La coalition internationale engagée dans ce conflit sans l’aval de l’ONU, et donc sans aucune légitimité, ne combat pas Daech-EI, et a réussi un seul objectif : la venue des troupes américaines en Irak avec 3000 soldats pour encadrer et entraîner l’armée irakienne. Combien de temps va-t-on encore essayer de nous cacher qu’il s’agit en fait d’un retour pur et dur des Etats-Unis en Irak, et que le but est d’un autre ordre que celui annoncé dans le projet initial d’attaquer Daech ? Tous les pays impliqués dans cette coalition ont un lien direct ou indirect avec l’organisation terroriste, chacun ayant ses propres calculs et son agenda personnel. Les Etats-Unis ont créé Daech-EI comme ils ont créé jadis Al-Qaïda, créant des « chaos constructifs » pour générer des guerres destinées à engraisser le complexe militaro-industriel auquel sont liés les néocons et les vieilles badernes étoilées du Pentagone. Israël entraîne et soigne les terroristes blessés dans des hôpitaux de campagne et, grâce à la montée en puissance de Daech, va concrétiser un contrat gazier historique de 4 milliards de dollars en livrant du gaz à l’entreprise égyptienne Dolphinus Holdings à partir de 2015, gaz pompé dans le champ offshore de Tamar revendiqué par le Liban et contenant 250 milliards de mde gaz naturel, alors que jusqu’ici c’était Israël qui achetait du gaz à l’Egypte. Les Saoudiens, bailleurs de fonds, ont financé et armé Daech à coups de milliards de pétrodollars. La France qui a été le fer de lance de la destruction de la Libye, a aidé de mille manières les islamistes coupeurs de têtes dits « modérés » et rêve d’éliminer celui qu’elle nomme le « dictateur » Assad. Les Britanniques ont envoyé quelque 6000 recrues à Daech et lui ont fourni l’entraînement via ses services secrets et d’anciens militaires qui ont enseigné les techniques de combat, le maniement des armes, la façon d’économiser les munitions et de tirer à bon escient, l’organisation des embuscades et comment mener des opérations de jour et de nuit. L’Union européenne, dont certains pays ont acheté du pétrole à Daech-EI, comme l’a affirmé Jana Hybaskova, l’ambassadrice de l’Union européenne en Irak, sans toutefois divulguer la liste des pays impliqués, permet à Daech de gagner plus de 3 millions de dollars par jour avec la vente du pétrole, les vols, les trafics humains et les rançons. L’organisation terroriste contrôle, selon les rapports des services de renseignement occidentaux, onze champs pétroliers dans le nord de l’Irak et dans la province syrienne de Raqqa, le pétrole étant transféré à travers des réseaux établis en Turquie, en Jordanie et dans la région du Kurdistan irakien. La Turquie d’Erdogan, plaque tournante du terrorisme islamique mondial, va accueillir deux mille terroristes dans le centre d’entraînement militaire de Hirfanli à Kırşehir à partir de ce mois de décembre et tamponne les passeports des candidats au djihad en transit ; des centaines de passeports libyens, tchéchènes, turcs, marocains, tunisiens, belges et français portant le tampon de l’Etat turc ont été retrouvés dans les zones de combat. Atteint d’un délire mégalomaniaque dont son nouveau palais extravagant et démesuré est le symbole, le sultan Erdogan Le Maléfique aspire au nettoyage ethnique de tous les Kurdes, qu’ils soient du PKK ou du PYD, et lorgne sans détour vers le Nord et l’Est de la Syrie en vue de s’emparer des ressources gazières et pétrolières et de faire main-basse sur Alep, étendant son appétit insatiable jusqu’en Afrique. Le Qatar entraîne les djihadistes dans son désert où est implantée la base américaine al-Udeid, et même le Maroc, créateur du groupe terroriste Mujao opérant en Afrique noire qui a prêté allégeance à Daech, vient d’envoyer deux F16. Ce n’est pas tout, des sources diplomatiques ont révélé que plusieurs pays européens ont fourni des armes à Daech-EI avec l’aval de l’OTAN. Cette information a été révélée par le quotidien américain World Tribune, citant une source diplomatique sous le couvert de l’anonymat. Selon cette source, « des armes anti-char, des missiles, des RPG, des équipements de télécommunication et des gilets pare-balles ont été commandés en 2013 par Daech à la Bulgarie, la Croatie, la Roumanie, et l’Ukraine. Les services de renseignements de l’OTAN ont facilité le transfert de ces armes sous prétexte qu’il s’agissait d’une aide humanitaire destinée à la Syrie. La Turquie et des républiques de l’ex-Yougoslavie, telle la Croatie, ont joué un grand rôle dans l’armement de Daech. Les services de sécurité occidentaux ont été en charge de choisir des fournisseurs d’armes des pays d’Europe occidentale, fiables pour les transferts d’argent, le transport et la livraison des fournitures «humanitaires» au Moyen-Orient. La Croatie a fourni des véhicules blindés et des lance-roquettes, la Roumanie les chars de combat, l’Ukraine des véhicules de combat pour l’infanterie, et la Bulgarie des munitions. Les fournitures ont été livrées à partir de 2013 par des entreprises créées spécifiquement pour un ou deux marchés, dont les contrats mentionnaient des pays et sociétés autres que ceux auxquels étaient destinées les fournitures». En ce qui concerne la véritable aide humanitaire fournie par l’USAID et des ONG gouvernementales de pays membres de l’UE, ou des camions du Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l’ONU à destination des populations de Syrie, la journaliste libano-américaine, Serena Chélim, envoyée par Press TV et décédée à la suite d’un assassinat déguisé en accident de la route, enquêtait sur le détournement des terroristes de Daech infiltrés avec la complicité de l’ONU. Elle avait réussi à filmer le trafic mais les vidéos prouvant cette complicité ont mystérieusement disparu. L’aide humanitaire sous forme de médicaments, produits de première nécessité et nourriture, supposée destinée aux Syriens déplacés dans leur propre pays et à ceux qui se retrouvent démunis dans les zones de combat, échoue aux mains des mercenaires islamistes de Daech-EI dont les «Emirs» prélèvent un droit de passage. L’argent récolté au passage des camions d’aide humanitaire vient gonfler la caisse du produit de la vente du pétrole syrien et irakien acheminé illégalement via la Turquie en direction de l’UE, du trafic des antiquités volées dans les musées et les sites archéologiques, et qui transitent par la Turquie pour être écoulées en Europe et aux USA. Selon un coordinateur de l’aide humanitaire interviewé par le quotidien américain The Daily Beast, « les convois doivent être approuvés par Daech et nous devons payer des pots-de-vin qui sont dissimulés et enregistrés comme coûts de transport. Ces bakchichs sont payés soit par des ONG étrangères ou locales chargées de distribuer l’aide, soit par des transporteurs turcs ou syriens dont les camions sont affrétés pour le transport ». Il est également probable qu’une partie de l’aide humanitaire soit vendue au marché noir ou utilisée pour recruter de nouveaux djihadistes sur place, mais aussi détournée directement par les terroristes de Daech pour leur propre profit. En conséquence, une grande partie de l’aide humanitaire va dans des zones contrôlées par Daech et très peu vers celles peuplées de Kurdes syriens qui subissent les assauts répétés de l’organisation terroriste.

Daech-EI a son propre style de communication, et qui n’a rien à voir avec celui l’Al-Qaïda. Le recrutement massif repose sur la diffusion des tueries filmées et les supports de propagande sont totalement différents. Si Al-Qaïda s’appuie sur sa machine médiatique qatarie Al Jazeera, Daech possède son propre réseau qui recrute des milliers de gens partout dans le monde, et ce gigantesque appareil de com. n’est certes pas le fruit du prosélytisme d’un groupe terroriste implanté en Irak. De gros moyens techniques et financiers sont nécessaires pour une telle démarche, ce qui implique plutôt un travail des services de renseignement puissants, comme ceux des Etats-Unis et de ses alliés occidentaux, d’Israël, de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar. En effet, comment comprendre qu’une multitude de comptes Twitter, Facebook ou Youtube diffusant la propagande djihadiste puissent envahir le web et recruter en toute impunité ? Remarquons par ailleurs la similitude dans le traitement médiatique du cas Baghdadi avec celui de Ben Laden dont on a annoncé la mort à maintes reprises avant qu’il ne termine sa course par un grand plongeon (qui d’après le communiqué de la Maison Blanche respectait les préceptes de l’islam !) après une scène de capture trépidante digne d’un scénario hollywoodien et qui a même tenu en haleine le président Obama et son staff devant un écran de télévision. Si Daech a développé ses propres caractéristiques dans sa communication et ses méthodes de recrutement, la gestion du cas al-Baghdadi par l’establishment politico-médiatique recourt aux mêmes énigmes et aux mêmes communiqués, démentis ou pas, que ceux réservés à Ben Laden, comme récemment avec l’annonce subite de sa mort qui n’a été ni confirmée ni démentie jusqu’ici. Gageons qu’al-Baghdadi va réapparaître bientôt pour encore passer de vie à trépas un peu plus tard. Par contre, si l’on savait tout ou presque des origines de Ben Laden et de sa famille, cette fois, ils nous ont fabriqué une autre image de chef dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’il aime les Rolex. Le service après-vente de la fabrique des terroristes de l’empire nous a conçu un djihad industriel, incluant l’apparition de phénomènes nouveaux tels que l’organisation de cette véritable armée avec des bataillons bien structurés, un armement lourd, l’instauration de marchés aux esclaves, le recrutement en masse et à distance via internet, l’enthousiasme féminin pour le djihad niqah où l’on a vu des centaines de filles de Tunisie, d’Allemagne, de Grande Bretagne, etc. répondre à un appel d’offre en se portant volontaires pour « le repos du guerrier ». Cette perversité généralisée ne s’est jamais manifestée avec autant d’ampleur que depuis la venue de Daech. Il est à noter tout de même qu’Al-Qaïda ou autres groupes ont affaire à forte concurrence, car personne n’avait jamais eu l’idée d’offrir tout à la fois le paradis dans les cieux et la jouissance terrestre aux adhérents. Sous couvert religieux, la partouze est accessible à tous et à toutes et a désormais atteint son paroxysme. Cela permet à tous les frustrés de la terre de prendre un ticket pour l’aventure et le sexe avec la bénédiction des imams de la CIA, des rabbins du Mossad et de Baghdadi. Il fallait y penser ! Quant à Al-Qaïda évincée, elle va se restructurer dans une nouvelle organisation souvent évoquée par les Américains sous le label « Khorasan » et qui peut se révéler un autre cheval de Troie des USA. Autre point qui nous intrigue, fallait-il donc que les sionistes attendent la naissance et la montée en puissance de l’Etat islamique Daech pour proposer un texte de loi à la Knesset visant à renommer l’Etat d’Israël en Etat national du peuple juif ? Pourquoi maintenant ?

Il est évident que les Etats occidentaux vont devoir faire face à un retour de manivelle lorsque leurs éléments partis combattre pour le « Djihad » reviendront aguerris aux techniques de combat urbain. A titre d’exemple, les services de renseignement algériens ont livré des informations très précises aux autorités du Royaume-Uni concernant des attaques sur son territoire avec le retour de leurs ressortissants ayant combattu dans les rangs de Daech. La Grande-Bretagne est en alerte maximale, et de l’aveu même de la ministre de l’Intérieur et du Premier ministre, jamais un risque d’attentat n’avait été aussi important sur le sol d’Albion. Au regard de tous ces éléments, et malgré les risques majeurs d’attentats dans les Etats occidentaux, Daech-EI a réussi à concrétiser tous les espoirs d’hégémonie de l’empire et à lui permettre d’assouvir ses appétits gargantuesques en l’aidant à faire main-basse sur des richesses qui, sans lui, n’auraient pas été accessibles.


Le sénateur John McCain décore un islamiste. D.R.

Le déplacement de Daech-EI vers le Maghreb

Le déplacement de Daech, comme al-Baghdadi l’a annoncé dans une vidéo, constitue une nouvelle évolution dans la progression de l’organisation terroriste. Al-Baghdadi, avant qu’il ne soit déclaré « mort » a fait diffuser une vidéo dans laquelle il évoquait de futures cibles, dont l’Algérie qui deviendrait une wilaya de l’Etat islamique. Or, depuis cette déclaration, CNN, dont on connaît le poids chez les néocons et ses liens avec le complexe militaro-industriel et qui a été de tous les combats allant du printemps sioniste aux différentes interventions américaines – à l’instar de son clone arabe Al Jazeera, chaîne de propagande d’Al-Qaïda qui diffusait toutes les vidéos de Ben Laden – CNN, donc, a consacré toute une série d’articles concernant le terrorisme englobant l’affaire Gourdel et la probabilité d’attaques visant l’Algérie menées à partir de Derna, sanctuaire de Daech en Libye. Etrangement, quelques jours plus tard, un avion provenant de Libye a été intercepté dans l’espace aérien algérien. Nous rappelons que nous avions déjà évoqué cette menace dans un précédent article, suite aux disparitions de plusieurs avions lors de la prise de l’aéroport de Tripoli. La « coïncidence » entre le dernier article de CNN évoquant les menaces contre l’Algérie et l’incursion de l’avion libyen, ajoutée à la demande américaine de l’ouverture de l’espace aérien algérien, soulève beaucoup de questions et nous amène à entrevoir un scénario catastrophique qui est en train de se mettre en place pour cibler l’Algérie. Il ne faut pas oublier que la Libye, en plus d’être un axe important pour Daech, est devenue, d’après nos sources, une plaque tournante de l’espionnage mondial et que l’EI a pris le contrôle total de la ville de Derna, non loin de la frontière égyptienne et à seulement 950 kms de la rive sud de l’Union européenne. On évoque même le fait que Daech y dispose d’armes chimiques. Les terroristes profitent du chaos politique pour étendre rapidement leur présence le long de la côte vers l’ouest où ils ont accru leur présence, formant des ramifications à al Bayda, Benghazi où le groupe islamiste Ansar al Charia règne déjà, Syrte, Al-Khums et même à Tripoli. Nos sources confirment que la branche de Daech à Derna compte 800 combattants et exploite une demi-douzaine de camps à la périphérie de la ville, ainsi que des installations plus importantes dans les Montagnes Vertes voisines où sont formés les terroristes de toute l’Afrique du Nord. L’organisation terroriste a été renforcée par le retour de Syrie et d’Irak de quelques 300 djihadistes libyens qui faisaient partie de la brigade « al Battar » déployée dans un premier temps à Deir Ezzor en Syrie puis à Mossoul en Irak. En outre, Mokhtar Belmokhtar, élément très important de Daech en Libye et l’initiateur de l’attaque du complexe gazier de Tiguentourine, contrôle, d’après nos informations, au moins quatre villes libyennes.

Outre ces éléments, les USA et la France ont demandé à l’Algérie d’ouvrir son espace aérien aux avions de surveillance et autres avions militaires de transfert des unités de commando pour une mission de reconnaissance dans certaines parties de la Libye. L’Algérie n’a pas encore répondu officiellement à cette demande. Par ailleurs, tout en se félicitant du fait que les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie n’avaient jamais atteint un aussi bon niveau – chanson serinée ad nauseam par les officiels français quand ils visitent Alger – Mme Joan A. Polaschik, ambassadrice US en Algérie, a estimé récemment que « la violence n’est jamais la réponse appropriée au règlement d’un conflit. Nous encourageons toujours les parties d’un conflit à s’asseoir autour d’une même table et à régler les différends sans recourir à la violence ». Si l’ambassadrice nous parle de résolution des problèmes par la négociation, que fait donc la coalition menée par les USA en Irak et en Syrie ? Des frappes pacifiques ? Comment l’ambassadrice peut-elle nous expliquer que son pays peut être à la fois ami avec l’Algérie tout en programmant pour 2015 avec le Maroc les plus grandes manœuvres militaires jamais effectuées dans la Méditerranée ? Que signifie ce double jeu, quand on connaît les désaccords entre l’administration américaine et le royaume du Maroc concernant le cas du Sahara occidental ? Les intérêts des uns et des autres font que la France soutient clairement le Maroc dans ce dossier, tandis que les Etats-Unis jouent sur plusieurs tableaux à la fois. L’Amérique nous demande d’être une sorte de Pakistan en Afrique parce que nous avons une grande armée expérimentée et aguerrie dans la lutte antiterroriste, tout en soufflant le chaud et le froid. Quant aux Français embourbés dans le conflit malien, leurs intentions n’ont jamais été claires. Ils aimeraient impliquer l’ANP dans le chaos qu’ils ont provoqué au Mali et dans une nouvelle guerre avec la Libye, alors qu’ils sont à l’origine de la déstabilisation de toute la région du Sahel par leur première intervention belliqueuse en 2011, et dont nous subissons les conséquences à chaque instant. Nous constatons un conflit d’intérêt entre deux pays alliés, la France estimant l’Afrique comme son jardin privé, et les Etats-Unis voulant y contrer la présence chinoise, ce qui explique l’intervention de la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des Affaires africaines au Burkina Faso, pays considéré pourtant comme chasse gardée des Français. Les Etats-Unis cherchent-ils à stopper l’expansion de la Chine au Maghreb et en Afrique ? Connaissant ce qui se passe en Irak et en Syrie où les pays de la coalition font tout excepté combattre Daech-EI, la demande d’ouverture de notre espace aérien ne peut que nous amener à nous interroger avec la plus vive inquiétude au sujet des réelles motivations. Après une première phase en Irak et en Syrie sans aucune résolution de l’ONU, agissant dans la plus complète illégalité, ils nous proposent de remettre ça en Libye, et la vidéo d’al-Baghdadi n’en était que le prélude. Nous savons qu’ils ne visent pas Daech, alors quel est le but de leur intervention en Libye ? Les objectifs sont-ils définis ? Pour les Français, chacun connait leur intérêt à jouer les gendarmes au Sahel afin de protéger l’uranium extrait au Niger qui alimente leurs centrales nucléaires. Mais concernant les Etats-Unis, quel est leur dessein à travers ce projet d’irakisation de la Libye ? Le pétrole libyen ? Soulignons en outre que la base de l’OTAN à Stuttgart est en mouvement, se préparant à des opérations vers la Libye.

Il est important de noter que dans des think tanks et medias américains, l’affaire Hervé Gourdel a bénéficié d’une très grande couverture qui va bien au-delà de l’événement lui-même, sachant que le groupe Jund al Khilafah est sorti de nulle part pour capturer Gourdel et a disparu dès la diffusion de la vidéo de sa pseudo « décapitation ». Le cas de ce groupe inconnu en Algérie et de cette affaire plus que douteuse soulève plusieurs interrogations qui impliquent les agissements de certains services de renseignement étrangers. En Algérie, on reste toujours dans le schéma où Aqmi joue un grand rôle dans les actions terroristes, même si les tentatives d’incursions venant de la Libye s’intensifient de jour en jour, et c’est pour cette raison que l’on peut parler d’un véritable branle-bas de combat qui se déroule à notre frontière avec la Libye. Par ailleurs, des groupes terroristes en Libye seraient en possession d’équipements destinés à la guerre électronique et auraient réussi à brouiller les télécommunications civiles et militaires dans des régions frontalières avec l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie. La présence de nos troupes n’a jamais atteint un tel niveau de déploiement avec l’implication des forces spéciales, des unités du génie militaire et des démineurs. Dernièrement, l’artillerie lourde a été appelée en renfort, en plus de la gendarmerie nationale avec ses différentes unités. L’Algérie a créé un couloir humanitaire permettant l’entrée sur le territoire aux réfugiés libyens qui fuient les combats, et l’infiltration de groupes terroristes parmi ce flux migratoire est une éventualité à laquelle sont confrontés notre armée et ses services. Le corridor humanitaire doit être filtré et surveillé scrupuleusement. Autre point important : le plus grand contingent de djihadistes partis pour se battre en Syrie dans les rangs de Daech provient de Tunisie et est désormais de retour au bercail. S’il y avait vraiment une guerre en Irak contre Daech, pourquoi ces 3000 terroristes tunisiens et plus ont-ils quitté les zones de combat ? Ce déplacement de l’effectif de Daech est à prendre au sérieux, car si l’on parle beaucoup de la Libye, omettre le sud tunisien qui pullule de terroristes dans cette véritable réserve à l’identique du Sinaï serait une grave erreur. Cela nous confirme qu’il y a effectivement un déplacement de Daech vers le Maghreb, suivant la déclaration de guerre d’al-Baghdadi à l’Algérie. Le sud tunisien peut devenir une autre source de danger, tandis que le gros de nos troupes est concentré sur la frontière libyenne et que celle avec la Tunisie n’étant pas fermée, elle constitue une faille dans laquelle peut se faufiler Daech, utilisant ce point de passage depuis la Libye. Ghannouchi n’avait-il pas déclaré que la Tunisie était une terre de transit ? Transit vers où ? De plus, la prétendue stabilité de la Tunisie n’est qu’une illusion véhiculée par les bobos rêveurs des printemps sionistes qui s’extasient sur des concepts exportés d’Occident tels que laïcité, transition démocratique, etc. et qui applaudissent naïvement, pour certains, le retour de l’ancien régime de Ben Ali relooké. Quant aux terroristes d’Ehnnahda, ce sont eux les véritables arbitres de ces élections. Il faut rappeler que tant qu’il y aura des partis politiques se référant au religieux, le monde arabo-musulman fera face à des mouvements terroristes. La Tunisie, mouchoir de poche sur la carte doté d’une petite démographie, ne pourra jamais être contrôlée par aucun pouvoir, parce que plus la crise économique s’aggrave, plus les radicaux recrutent et font des émules. Et on essaie de nous faire croire que c’est le dinosaure Béji Caïd Essebsi, le Karzai tunisien, qui va régler la problématique sécuritaire en Tunisie ? Un peu de sérieux, s’il vous plaît. C’est grâce à notre armée algérienne et à nos services de renseignement que le mont Chaambi a été nettoyé, mais le réservoir terroriste en Tunisie peut à nouveau prendre de l’ampleur avec la crise économique et sécuritaire.

L’information sécuritaire, si elle est stratégique chez les impérialistes américano-sionistes, est quasi inexistante dans la presse algérienne où tout le monde semble vivre sur une autre planète en dédaignant les analyses sérieuses concernant les enjeux géostratégiques et les dangers qui menacent notre intégrité territoriale. Personne ne sollicite l’avis de spécialistes sur les aspects sécuritaires, la culture de l’entretien est pratiquement inexistante, ne parlons même pas des enquêtes sur le terrain qui se résument à néant. Quelques rares plumes essaient de faire autre chose que de parler de la pluie et du beau temps, mais elles se comptent sur les doigts d’une main. Nous sommes bien loin du professionnalisme pointu de nos ennemis et personne ne semble saisir l’importance d’une information qui relaie les actions de nos forces armées pour contrer le terrorisme. Chaque jour, des terroristes sont neutralisés sur notre territoire et des armes ainsi que du matériel militaire en provenance de plusieurs endroits, surtout de Libye, sont interceptés, sans compter les attentats déjoués. D’après le bilan des dix premiers mois 2014 émanant du commandement de la 5 région de la gendarmerie nationale, 38 terroristes faisant partie de cellules implantées dans 20 villes ont été neutralisés depuis janvier. L’opération de la gendarmerie nationale s’inscrit dans le démantèlement des réseaux de soutien et de logistique qui concerne 15 villes de l’Est algérien, dont certaines sont frontalières avec la Tunisie, ce qui confirme nos craintes développées plus haut. Il est à noter que les terroristes arrêtés on rejoint ces cellules durant ces trois dernières années et qu’ils sont âgés de 30 à 50 ans. Ces chiffres sont d’une importance capitale pour la lutte antiterroriste, car ils nous renseignent sur le nombre de cellules implantées dans des villes algériennes de l’Est dont certaines sont également proches de la Libye, outre le fait très grave que le recrutement des terroristes se poursuit de nos jours puisque la plupart d’entre eux ne sont en action que depuis trois ans. La communication des chiffres délivrés par les différents corps sécuritaires souffre d’un manque d’analyse rétrospective qui pourrait pourtant nous éclairer sur les mécanismes de recrutement du terrorisme d’aujourd’hui, sur la logistique des groupes et les différentes pistes, bref de tous les éléments susceptibles de nous mener à lutter contre le terrorisme sur le plan opérationnel. Plusieurs questions restent en suspend tant que l’on ne dissèque pas sérieusement ces chiffres qui restent uniquement des statistiques. Aucun titre ou organe de presse algérien n’a daigné analyser ces données alors qu’elles sont d’une importance capitale. Sans culture d’analyse du phénomène terroriste en Algérie pris dans sa globalité et de Daech en particulier avec ses visées sur l’Algérie, nous restons dans le flou, même avec ces chiffres d’une importance majeure qui sont le fruit d’un travail minutieux de nos services de sécurité. La nécessité d’une coordination entre la gendarmerie, la police nationale et les autres services relevant de l’ANP, surtout sur le plan de l’information qui relève de la stratégie, est primordiale en ces moments cruciaux de grand danger pour notre pays et l’échange d’informations s’avère indispensable pour contrer le terrorisme. Les représentants d’une presse algérienne inutile qui se gavent de méchoui avec les maîtres du moment tels des geishas et cette soi-disant élite de salon atteinte du syndrome de Sisyphe se complaisent dans un déni crasse, enfouissant la tête dans le sable, alors que de nombreux périls se bousculent à notre porte quand ils ne sont pas sur notre propre sol comme l’a révélé le bilan de la gendarmerie nationale ! La presse trop occupée à goinfrer avec des patrons et à faire des affaires ou à jouer à cache-cache (cash-cash !) avec le pouvoir politique en spéculant sur les uns et les autres, a définitivement enterré son devoir d’informer le public. Nous continuons d’affirmer que le danger qui est au sud dans la wilaya de Ghardaïa et qui s’est étendu à Touggourt pour des raisons ethniques et sociales et que le pouvoir politique et les salonnards de tous bords sous-estiment, peut nous coûter très cher, l’instabilité du sud pouvant profiter aux groupes terroristes liés à Daech. Mais les chiffres récents communiqués par la gendarmerie nationale nous montrent que le danger est aussi au nord avec ses cellules terroristes de soutien et de logistique. Dans ces moments très périlleux, nous remercions le ciel d’avoir des services sécuritaires qui font un travail colossal et remarquable au service de la patrie, quand d’autres se précipitent sur la mangeoire pour étoffer leurs comptes en banque, concentrant leurs efforts pour préserver leurs privilèges d’oligarques. La combinaison réunissant les ingrédients tels qu’un président malade, la chute du prix du baril de pétrole, et les menaces Daech qui se concrétisent, forment un cocktail explosif pouvant constituer un danger mortel pour l’Algérie. Il est indispensable de méditer sur cette constatation. Si l’on veut gagner la guerre contre Daech, il faut aussi combattre dans le domaine de la communication et nous devons tous nous y mettre ! C’est une question de vie ou de mort.

Mohsen Abdelmoumen

Published on Oximity, December 2, 2014:https://www.oximity.com/article/L-Alg%C3%A9rie-cibl%C3%A9e-par-Daech-E-1?faid=512983 with automatic translation

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Source : Mohsen Abdelmoumen
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