Opinion
La résistance palestinienne et
l’équation iranienne
Mohsen Abdelmoumen
Le Général
major Qassem Suleimani. D.R
Vendredi 1er août 2014
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Plus que jamais, la Résistance
palestinienne se trouve en position de
force face à l’ennemi sioniste et à ses
coups meurtriers qui visent la
population civile mais restent sans
impact sur la détermination et la
capacité offensive des factions de la
Résistance engagées dans le combat. Au
moment où le peuple de Gaza est massacré
par les bombardements sauvages de
l’armée sioniste qui démolit
systématiquement toutes les
infrastructures : maisons, hôpitaux,
écoles, mosquées, centrale électrique,
plongeant la Bande de Gaza dans une
situation humanitaire épouvantable, sans
eau ni électricité, ce n’est pas un
hasard si diverses déclarations très
importantes émanant des responsables
iraniens s’enchaînent les unes aux
autres, et brisent le silence
assourdissant des dirigeants des pays «
frères » arabes. Ce fut d’abord
l’intervention du Guide suprême de la
Révolution islamique d’Iran, l’Ayatollah
Seyyed Ali-Khamenei, qui a déclaré lors
de la prière de l’Aïd al-Fitr, à propos
d’Israël : « Un chien enragé, un loup
sauvage attaque des personnes
innocentes, des enfants qui ont perdu
leur vie innocemment. Ce que font les
dirigeants du régime sioniste est un
génocide et une catastrophe historique »
et « Le président américain a émis une
fatwa pour que la Résistance soit
désarmée et qu’elle ne puisse pas
répondre à tous ces crimes. Nous disons
le contraire : le monde entier, et en
particulier le monde islamique, doit
armer autant qu’il le peut le peuple
palestinien », a-t-il ajouté.
Ensuite, tout récemment, ce fut
le discours du commandant de l’unité
d’élite de l’armée iranienne, la Force
Al-Qods. Le Général major Qassem
Suleimani, d’habitude très discret et
fréquentant peu les médias, a marqué son
soutien sans faille à la résistance
palestinienne jusqu’à la victoire : « Le
sol et le ciel de Gaza seront
transformés en enfer pour les sionistes
» et « le désarmement de la Résistance
est une illusion qui ne se réalisera
point ». « Que les meurtriers et les
mercenaires sachent que nous n’épargnons
aucun effort pour défendre et soutenir
la Résistance ainsi que le peuple
palestinien » a-t-il poursuivi. « Les
images douloureuses provenant de la
Palestine ensanglantent nos cœurs et
nous enragent profondément, et nous
allons déverser notre colère sur la tête
des sionistes criminels au moment
opportun ». Saluant les factions de la
Résistance palestinienne, il a ajouté :
« Paix aux dirigeants de la Résistance
qui ne se plient pas face aux pressions
et manœuvres visant leur soumission.
Paix aux dirigeants de la Résistance qui
ont gravé leurs noms avec les lettres de
la dignité dans l’histoire de la
Palestine». « Tuez-les, où que vous les
rencontriez ; et chassez-les d’où ils
vous ont chassés. Que Dieu maudisse tous
ceux qui voient vos douleurs et
souffrances et encouragent vos tueries
par leur mutisme lâche. Que Dieu
maudisse tous ceux qui ont fermé les
voies d’approvisionnement, participant
ainsi dans les crimes sionistes. Que
Dieu maudisse les Etats-Unis, figurant à
la tête de la tyrannie mondiale. Que
Dieu maudisse tout tyran défendant et
protégeant cette entité criminelle ».
S’adressant aux musulmans, il a
conseillé : « Votre unité et coopération
pour la Palestine terrifient l’ennemi
alors que vos querelles le réjouissent
et affaiblissent vos capacités », a
conclu le général Suleimani.
Le secrétaire général adjoint du
Jihad islamique Ziad Nakhala, a
communiqué que le cessez-le-feu est lié
à la réouverture de tous les passages
de la bande de Gaza et que le soutien de
l’Iran est capital pour la Résistance.
Mohammed Deïf, le Général en chef des
Brigades al-Qassam a certifié quant à
lui que « Les Brigades Ezzedine al-Qassam
n’accepteront aucun cessez-le-feu sans
l’arrêt de l’agression et la levée du
siège », a-t-il déclaré dans une
rarissime déclaration de la part de ce
personnage caractérisé par son humilité
et sa discrétion, s’exprimant peu après
la déclaration du chef du Hezbollah,
Seyyed Hassan Nasrallah qui a confirmé
son soutien inconditionnel à la
Résistance palestinienne. Ces
différentes sorties qui se sont
succédées vont certainement changer la
donne sur le terrain des opérations et
sur le plan des négociations, car les
différentes déclarations sont claires et
nettes : la Résistance ne désarmera pas
et gardera sa capacité que ce soit en
armement ou en ténacité pour porter des
coups à l’armée sioniste qui n’a montré
qu’un seul visage, celui d’une armée
criminelle pratiquant l’assassinat
collectif. La volonté du chef des
Brigades al-Qassam à vouloir libérer son
peuple se traduit par son refus à tout
compromis ou négociation ignorant
l’intérêt du peuple palestinien de Gaza
qui souffre le martyre, et son discours
s’avère crucial dans ce moment précis où
des intermédiaires américains, arabes ou
européens essaient de sauver la face de
l’entité sioniste d’Israël. Ses propos
prouvent que le seul maître de la
situation sur le terrain est la
Résistance. Dans ce cas de figure, le
renforcement des alliances stratégiques
de la Résistance par l’axe
Hezbollah-Iran va être décisif dans le
dénouement de cette situation tragique,
avec le Hezbollah qui réaffirme qu’il a
toujours aidé et continuera à aider la
Résistance palestinienne avec ses
différentes factions, et l’Iran qui, par
la déclaration du Général major
Suleimani, vient à point nommé mettre
fin à toutes les basses manœuvres et les
combines de certains traîtres arabes,
des USA et de leur valet Erdogan qui
veulent sortir Israël du pétrin dans
lequel il s’est fourvoyé. La fermeté du
général Suleimani qui connaît toutes les
factions palestiniennes pour les avoir
encadrées et formées militairement dans
le désert iranien, montre sa résolution
en affirmant que l’objectif d’Israël et
des Etats-Unis de désarmer la Résistance
palestinienne n’est qu’une illusion
menant tout droit au cimetière. Ce
discours d’une importance stratégique
majeure alors qu’Israël semble vouloir
négocier en imposant ses seules
conditions, avertit d’un risque de
confrontation régionale entre l’axe de
la Résistance palestinienne appuyée par
l’Iran, le Hezbollah et la Syrie, et
l’axe de la trahison représenté par le
Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite
et où les bases américaines implantées
dans ces trois derniers pays pourraient
en faire les frais. Ajoutons l’échec de
John Kerry qui a dévoilé une crise
profonde au sein de l’administration
Obama soumise, d’une part, aux dictats
des cercles sionistes va-t-en guerre,
d’autre part en plein rapprochement avec
l’Iran pour les négociations sur le
dossier nucléaire iranien, et face à une
opinion publique de plus en plus opposée
au soutien indéfectible des USA à
Israël. Ce casse-tête auquel est
confronté le gouvernement américain
explique pourquoi Kerry a préféré
prendre la fuite en Asie. Car il est
évident que le conflit a désormais
dépassé Gaza et s’est exporté sur le sol
américain avec des mouvements de boycott
et de protestation très organisés,
parrainés par des personnalités de
premier plan. Le débat sur le soutien
américain à Israël qui a toujours été un
tabou jusqu’ici est en pleine expansion.
Gaza est désormais devenue l’épicentre
mondial de la résistance à
l’impérialisme et au sionisme avec
l’implication de célébrités, comme on
l’a vu avec la pétition des différents
prix Nobel ou les mouvements BDS,
l’implication des vedettes du cinéma et
autres, et des ONG qui militent pour
boycotter et désarmer Israël. Tous
exercent une pression exceptionnelle sur
Israël. Le sortilège s’est retourné
contre le sorcier au point où une
délégation israélienne est rentrée
bredouille d’une tentative de médiation
au Caire, avortée faute d’interlocuteur
palestinien.
Après l’abnégation de la Résistance
qui a gardé tout son potentiel de
riposte en allant même effectuer des
opérations derrière les lignes ennemies,
l’apport et le soutien de la force Al-Qods
du Général Suleimani place très haut la
barre de toute éventuelle négociation et
la Résistance a revu ses revendications
à la hausse. Toutes les factions
palestiniennes se félicitent du soutien
iranien qui rend un souffle nouveau au
mouvement de libération de la Palestine,
à l’instant où, comme l’a exprimé l’un
des chefs du Jihad islamique, certains
pays veulent marchander le sang des
Palestiniens et forcer la Résistance à
négocier en position de faiblesse, sans
aucun apport pour la population de Gaza.
L’heure n’est plus aux gesticulations
des USA, du Qatar, de la Turquie, de
l’Arabie saoudite et des autres larbins
du sionisme qui se sont agités pendant
plusieurs jours sans résultat. Toute
négociation qui ne prendra pas en charge
les revendications du peuple palestinien
à vivre dans la liberté et la dignité
n’est pas à l’ordre du jour. Les
magouilles sont balayées par ces
déclarations du Hezbollah, des Brigades
al-Qassam et du général major Suleimani
et inscrivent la lutte qui se déroule à
Gaza dans un conflit qui peut embraser
toute la région. Chacun choisira son
camp selon ses intérêts. La cause
palestinienne n’a pas besoin des
gémissements de l’ONU, organisme
fantoche au service du sionisme qui a
prouvé son inutilité et qui nécessite
d’être soit réformé, soit dissout, car
dans ce monde, seule la force compte.
Les médias israéliens traduisent la peur
qui s’est emparée des autorités de
l’entité sioniste face à l’intervention
qualitative du Hezbollah et de l’armée
iranienne. Quand le vent tourne, on est
parfois surpris par la tempête et l’on
apprend aussi que les services de
renseignements iraniens ont révélé la
véritable identité du « calife à la
Rolex », le chef de Daech (EIIL ou
ISIL), Abou Bakr al-Baghdadi. Le pseudo
que lui ont donné les Israéliens est
Ibrahim ben Awad ben Ibrahim al Badri al
Radhaoui al Husseini et l’on apprend
qu’il n’est autre que l’agent Shimon
Eiloth du Mossad, dont la mission
s’inscrit dans le plan du grand Israël.
Selon nos sources, Abou Moussab al-Zarqaoui
a été abattu juste après une réunion à
laquelle assistait al-Baghdadi, lequel
avait quitté l’immeuble où se déroulait
l’entrevue juste avant l’intervention
américaine, et nous sommes en mesure
d’affirmer que les Américains ont
liquidé tous les supérieurs de Baghdadi
afin de confier à ce dernier la mission
qu’il accomplit actuellement en Irak en
assassinant des milliers d’Irakiens
chiites, sunnites, en expulsant et en
pillant les communautés chrétiennes, et
en détruisant des sites religieux
millénaires. Il est à noter que
l’offensive des terroristes de Daech
(EIIL ou ISIL) coïncide avec l’attaque
israélienne sur Gaza. Rappelons les
propos de ce criminel, car ça ne
s’invente pas : « dieu n’a pas ordonné à
l’EIIL (ISIL) de combattre Israël » !
Les pays occidentaux vont-ils accueillir
les dizaines de milliers de chrétiens
chassés de leurs habitations par les
troupes sanguinaires que l’Occident a
financées et entraînées ? Car on assiste
bel et bien, sur fond de guerre
confessionnelle entraînant
l’extermination des chiites et des
sunnites, à un plan qui consiste à vider
le Moyen-Orient de ses chrétiens, comme
l’avait annoncé un haut dignitaire
religieux russe voici deux ans. Le chaos
préconisé par Condoleezza Rice et les
néocons a-t-il été suffisamment «
créatif » en voyant les scènes de
désolation en Irak, en Syrie, en Libye,
au Soudan, au Yémen, etc. ?
Au vu de tous ces éléments nouveaux,
Israël risque aujourd’hui d’être pris en
sandwich par de véritables armées à
l’appui de la Résistance palestinienne
et va certainement courir vers une trêve
unilatérale. Sauver la face va être très
compliqué pour le gouvernement sioniste.
Il est clair qu’Israël n’a pas atteint
et n’atteindra jamais aucun des
objectifs stratégiques de son offensive,
soit la démilitarisation de la
Résistance ou la destruction
hypothétique des tunnels. Ceux-ci ne
seront jamais entièrement détruits
puisqu’Israël est dépourvu du moyen des
renseignements, d’où les tracts jetés à
la population de Gaza pour l’inciter à
la délation et à la collaboration avec
Tsahal, ce que la population unie par la
souffrance et le deuil refuse
catégoriquement. L’amateurisme sidérant
de cette stratégie stupide dévoile
l’échec total de l’armée sioniste qui
penser pouvoir retourner les citoyens de
Gaza tout en les bombardant. Et l’on
nous parle d’une armée puissante ! Il
faudrait enseigner aux académies
militaires israéliennes et américaines
qu’on ne tue pas les civils si l’on veut
les recruter pour le renseignement.
Bref, les récents événements et
l’abnégation de la Résistance
palestinienne qui étend sa popularité,
contrairement à Israël, même avec les
scènes de désolation auxquelles nous
assistons tous les jours, vont donner
raison aux Justes qui se battent avec
bravoure contre l’entité sioniste
d’Israël et offrent une leçon de courage
à toute la planète. L’aide inestimable
de l’Iran conjuguée aux différents
mouvements dans le monde, dont celui du
président de la Bolivie qui qualifie
l’Etat d’Israël d’Etat terroriste,
constitue un bond qualitatif jamais
atteint par la Résistance palestinienne.
La libération de tous les territoires
occupés par l’entité sioniste est à la
portée de la Résistance, loin des jeux
de salon des traîtres du monde arabe ou
d’Occident à la botte d’Israël. Le
rapport de force penche vers la
Résistance qui ne doit rien lâcher car
l’ennemi sioniste est plus que jamais à
portée de main. Toutes les conditions
militaires et humaines sont réunies pour
abattre l’hydre sioniste et le coup de
grâce à la bête blessée se fera
uniquement par le combat sur le terrain.
L’élan de solidarité internationale
devenue un véritable leitmotiv a réuni
tous les anti-impérialistes et les
antisionistes du monde, et travaille
dans le sens de la libération une fois
pour toutes de la terre de la Palestine.
Mohsen Abdelmoumen
Published on Oximity, 1 August
2014:
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