Sputnik
Contre-sanctions russes,
symbole d’un monde multipolaire en
marche
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Vladimir Vyatkine
Lundi 31 juillet 2017
Source:
Sputnik
Chaque patience a des limites. Chaque
comportement insolent mérite une réponse
adéquate. Les États-Unis commencent à
entrevoir le résultat de leurs actions.
Après l'expulsion
en décembre dernier de 35 diplomates
russes en poste aux USA, décidée par
l'Administration Obama, le gouvernement
russe avait décidé de ne pas réagir
immédiatement. Pourtant, des mesures de
rétorsion avaient été préparées par le
ministère russe des Affaires étrangères
et se trouvaient déjà sur la table. Le
Kremlin voulait ainsi donner un minimum
de capacité d'action à la nouvelle
administration étasunienne.
Les mois ont passé,
mais l'État profond étasunien poursuit
sa politique de russophobie hystérique,
Moscou incarnant sans doute à ses yeux
le bouleversement multipolaire des
relations internationales. Les
États-Unis sont ce qu'ils sont et cela
n'est pas encore prêt à changer. Le
temps est donc venu pour de nouvelles
mesures de riposte.
En quoi
consistent-elles d'ailleurs? En réponse
aux nouvelles sanctions étasuniennes
visant la Russie, ainsi qu'à la
limitation d'accès aux propriétés
diplomatiques russes aux USA, la Russie
a annoncé le blocage de plusieurs
bâtiments utilisés par la mission
diplomatique US en Russie.
Mais ce n'est pas
tout. La Russie annonce une nette
diminution du personnel diplomatique US
en Russie. Enfin, l'État russe se garde
le droit de frapper les intérêts
commerciaux des entreprises étasuniennes
et d'adopter d'autres mesures pouvant
frapper les intérêts américains.
En parlant de la
diminution plus que conséquente à venir
du personnel diplomatique étasunien sur
le sol russe, voici quelques chiffres.
Après l'expulsion en décembre 2016, à la
veille du Nouvel An, de 35 diplomates
russes en poste aux USA, l'effectif
total actuel de la mission diplomatique
russe aux États-Unis comptabilisait 455
personnes. Qu'en est-il de la mission
diplomatique US en Russie? Son effectif
total à l'heure actuelle représente
1.210 personnes, basées à Moscou,
Saint-Pétersbourg, Ekaterinbourg et
Vladivostok. Désormais, la Russie donne
jusqu'au 1er septembre afin que son
«partenaire» étasunien ajuste ses
effectifs diplomatiques sur ceux des
diplomates russes se trouvant aux USA.
Cela représente 755 cadres de la mission
«diplomatique» US qui vont devoir assez
rapidement faire leurs bagages et
rentrer chez eux.
En passant, voilà
qui évoque le single de 1986 interprété
par la chanteuse Desireless «Voyage,
voyage» avec un léger remix: «Bagages,
bagages»… Bref, la Russie a confirmé que
malgré toute la patience et l'ouverture
au dialogue dont elle avait fait preuve,
le temps d'une riposte adéquate à
l'attitude provocatrice des USA était
venu. Certains y voient un retour aux
meilleurs temps de la Guerre froide.
Guerre froide ou
pas, l'essentiel est qu'il n'y aura
certainement pas de retour aux années
1990, lorsqu'un seul pays s'était
retrouvé en position hégémonique avec
des conséquences dramatiques pour une
très large partie de l'humanité. Cela
n'a plus lieu d'être aujourd'hui.
Difficile évidemment de l'accepter pour
les défenseurs du concept unipolaire,
notamment ceux qui appartiennent à ce
fameux «État profond». Mais les faits
s'imposent d'eux-mêmes. Et les pays
partisans actifs de la multipolarité,
dont évidemment la Russie, confirment
chaque jour un peu plus qu'ils ne
toléreront plus l'insolence, le diktat
et les actions criminelles de ceux qui
s'étaient habitués à un comportement
hégémonique.
Dernier point pour
clore le thème des États-Unis. Laissons
parler à ce sujet Nelson Mandela, grand
héros sud-africain, longtemps considéré
comme «terroriste» par les gouvernements
occidentaux, y compris étasunien:
«S'il y a un pays
qui a commis des atrocités indicibles
dans le monde, c'est bien les États-Unis
d'Amérique. Ils n'ont rien à faire des
êtres humains (…). Si l'on étudie ces
choses, on arrive à la conclusion que le
comportement des USA est une menace pour
la paix dans le monde».
Le temps est donc
effectivement venu que des forces
responsables puissent y mettre un terme
et promouvoir une relation de justice
dans les relations internationales.
Point.
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Publié le 31 juillet 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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