L’histoire se répète une fois de
plus. Laquelle ? Celle qui confirme
qu’on ne peut aucunement faire confiance
aux élites politiques occidentales,
surtout lorsque cela concerne l’élite
étasunienne.
On a beaucoup parlé de
l’Accord de Genève qui faisait la une
depuis la semaine dernière et ces
derniers jours. Cet accord prévoyait
entre autres le désarmement de tous les
groupes paramilitaires illégaux et
l’évacuation des bâtiments occupés par
ces groupes, et ce dans toutes les
villes ukrainiennes.
Dès la signature dudit
accord, l’Occident politique et leurs
acolytes putschistes à Kiev ont
immédiatement réclamé le désarmement des
unités d’autodéfense des régions du
Sud-Est, en oubliant par la même
occasion la nécessité (d’abord) de
désarmer leurs groupes extrémistes (à
Kiev et dans l’Ouest du pays), par qui
tous les problèmes sont arrivés.
En effet et mis à part le
fait d’être une création pure et simple
des élites étasuniennes, le chaos qui
prédomine aujourd’hui sur le territoire
ukrainien est dû à la présence de ces
groupes extrémistes armés, ouvertement
néo-nazis et ultra-nationalistes, formés
et contrôlés par la CIA & Co. Aussi bien
à Kiev que dans l’Ouest du pays. A la
demande légitime de les désarmer, en
conformité totale avec l’Accord signé à
Genève, les pseudo-autorités kiéviennes
ont répliqué que le désarmement ne les
concernait pas et que le Maïdan
continuerait à être contrôlé par ces
groupes.
Très originale comme
approche, comme toute la politique
occidentale d’ailleurs. Ces groupes
armés qui menacent ouvertement (comme
ils l’ont fait pour la Crimée) les
régions du Sud-Est, qui constituent le
noyau dur « sécuritaire » du pouvoir
putschiste en place et qui ne cachent
guère leur haine pour leurs «
compatriotes » à l’Est et au Sud du
pays, garderont donc les armes. Et les
unités d’autodéfense des régions
insoumises ouvertement menacées
doivent-elles les déposer ? Au moment où
les menaces envers les civils de ces
régions affluent quotidiennement ?
On sait que la politique
étasunienne et plus généralement
occidentale est souvent sans logique
véritable (surtout lorsque leurs plans
malsains ne se sont pas déroulés comme
prévu). On connait également leur «
professionnalisme » consistant à semer
le chaos partout où ils peuvent, y
compris en s’alliant avec des
extrémistes et des terroristes. Mais
n’ont-ils pas compris encore que la
Russie ne se laissera pas faire ? Si tel
est le cas, leur chute ne fera que
s’accélérer.
Pour revenir à ces groupes
extrémistes, on peut comprendre aussi
pourquoi leur désarmement pose autant
problème, aussi bien à Kiev qu’en
Occident. Constituant le noyau dur du
putsch de Maïdan et occupant les postes
clés dans le domaine sécuritaire actuel,
à l’heure où de plus en plus de
représentants ukrainiens des forces
armées et services spéciaux refusent
d’appliquer les ordres criminels du
nouveau pouvoir, voire passent
ouvertement du côté des manifestants du
Sud-Est, les groupes néo-nazis
ukrainiens assurent, eux, la mainmise
sur le pouvoir, ne serait-ce que pour le
moment…
Pour revenir aux USA, les
politiciens étasuniens ne savent
vraiment plus comment stopper leur
maladresse évidente, notamment en
reprenant le refrain menaçant. «
La Russie paiera le prix fort si elle
poursuit sa politique actuelle à l’égard
de l’Ukraine »,a déclaré jeudi
soir à Washington le secrétaire d’Etat
John Kerry. Ne serait-il pas plus juste
de dire que les USA paieront eux le prix
fort s’ils poursuivent leur sale
politique à l’égard de l’Ukraine, de la
Syrie, du Venezuela et du monde entier ?
La porte-parole du
Département d’Etat étasunien, Jen Psaki,
tourne elle une fois de plus
complètement au ridicule. A la question
d’un journaliste américain si elle et
surtout ses chefs disposaient de preuves
et d’éléments concrets qui
confirmeraient qu’il y a bel et bien
l’intervention de la Russie dans les
événements en Ukraine ou si tout n’était
basé que sur ce que disent leurs « amis
» à Kiev, elle a répondu : « Nous
sommes entièrement sûrs de notre version
des faits »…C’est vrai qu’en
connaissant « l’exceptionnalisme »
étasunien et de leur droit à « disposer
de la vie des autres peuples » en leur
apportant « la démocratie version US »
(ou en d’autres termes le chaos, la
destruction et la mort), ce genre de
déclaration n’est nullement surprenante.
Le ministre russe des
Affaire étrangères, Sergueï Lavrov, a de
son côté déclaré que la Russie fait tout
son possible pour obtenir une
désescalade du conflit en Ukraine, tout
en réitérant la nécessité urgente de
respecter en intégralité l’accord qui a
été signé la semaine dernière à Genève.
Il a également rappelé la responsabilité
des pays occidentaux à faire respecter
les clauses de l’accord et non pas,
comme c’est le cas actuellement, à
attiser la tension en donnant le feu
vert aux putschistes de Kiev d’utiliser
la force armée contre leur propre
peuple. Il a rappelé une fois encore que
l’accord signé en Suisse prévoit le
désarmement de tous les groupuscules
clandestins sans exception, y compris
ceux de l’extrême-droite ukrainienne.
Aujourd’hui et on le voit
bien, tout n’était qu’une ruse
supplémentaire de la part de nos
pseudo-« partenaires » occidentaux.
Pensant qu’ils sont les plus
intelligents, ils espéraient voir le
désarmement des unités d’autodéfense des
régions du Sud-Est, pour permettre à
leurs marionnettes extrémistes de
massacrer les civils désarmés qui
refusent de reconnaitre la junte
putschiste de Kiev. Réalisant une fois
de plus que leur « plan » n’a pas
marché, ils reprennent la rhétorique des
menaces à laquelle nous sommes déjà
habitués.
Pendant ce temps, la
résistance antifasciste des régions du
Sud-Est ne faiblit aucunement mais au
contraire ne fait que se renforcer. Et
cela est très visible lorsqu’on voit le
soutien populaire des habitants de ces
régions, qui ont montré ouvertement de
quel côté ils se trouvaient. Même
certains principaux médias occidentaux
finissent par l’avouer. Comme l’a bien
dit Lavrov aujourd’hui durant la
conférence de presse qui a suivi le
Forum des jeunes diplomates de la CEI,
« Il est grand temps pour
l’Occident de comprendre qu’il n’a pas
le monopole de la vérité. A l’heure
d’aujourd’hui, il n’est plus possible de
cacher la vérité ».
Au vu des dernières
déclarations, les putschistes de Kiev
via leurs soutiens externes, eux,
comptent reprendre leurs actions pour le
contrôle des régions insoumises par la
force armée et la violence. La Russie,
elle, observe pour l’instant tout en
espérant que les fous de la guerre se
garderont de dépasser la ligne rouge une
fois de plus. A notre niveau, il est
aujourd’hui plus clair que jamais qu’il
est tout simplement impossible d’avoir
ne serait-ce qu’un minimum de confiance
envers l’élite politique occidentale.
Toutes les mesures nécessaires seront
prises en conséquence. Enough is enough
!
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org