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Tentative de
révolution colorée à Erevan:
l’Arménie tient bon
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© AFP
2015. Karen Minasyan
Mercredi 24 juin 2015
Source:
Sputnik
Il fallait bien s’y
attendre. L’Arménie était dans le
collimateur de Washington depuis un bon
bout de temps.
Le fait que
l'Arménie soit visée par une révolution
de couleur made in USA n'a donc
effectivement rien de surprenant. Et ce
pour plusieurs raisons:
1) L'Arménie est un
allié de longue date de la Russie. Les
peuples russe et arménien partagent une
relation plus qu'étroite depuis de longs
siècles.
2) Une position
géographique du pays réellement
stratégique: frontières communes avec la
Turquie et l'Iran, ainsi qu'avec
l'Azerbaïdjan et la Géorgie.
3) L'Arménie a fait
le choix de l'intégration eurasiatique
et est devenue membre à part entière de
l'Union économique eurasiatique avec la
Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie.
A laquelle s'est jointe également le
Kirghizistan en mai dernier (le
Tadjikistan en cours). Une union qui
donne beaucoup de stress à
l'administration étasunienne, pour qui
l'UEEA représente une nouvelle URSS. Le
tout en refusant de signer l'accord
d'association avec l'Union européenne,
tant voulu par les Occidentaux (cela ne
rappelle rien à personne?…).
4) Last but not
least, le leadership arménien a adopté
une position diamétralement opposée aux
élites occidentales sur la Crimée.
Durant la tentative ukraino-étasunienne
à l'Assemblée générale de l'ONU en mars
de l'année dernière de faire "condamner"
le retour de la Crimée à la Russie,
l'Arménie n'a pas soutenu l'initiative
occidentale.
Le temps est donc
bien arrivé pour les Soros & Co. de s'en
prendre à l'Arménie. D'une part pour
punir les élites arméniennes, résolument
pro-russes et de l'autre tenter de faire
passer la République d'Arménie dans le
giron occidental. Les méthodes
n'impressionnent plus personne. Plus
encore: cela devient un peu "old school"
et pas très innovant. Des manifestants
sortent pour manifester contre la hausse
du prix de l'électricité. Jusqu'ici tout
est relativement compréhensible: les
citoyens expriment leur désaccord sur
une question d'ordre économique et
social d'actualité. Puis, quelques
représentants radicaux lancent des
provocations aux représentants des
forces de l'ordre avec des appels
n'ayant plus rien à avoir avec les
réclamations initiales. En bref, rien de
nouveau à l'horizon. Une tentative de
révolution de couleur, tout ce qu'il y a
de plus simple. D'ailleurs beaucoup de
spécialistes arméniens sont unanimes:
"l'œuvre" des services secrets et
organismes affiliés étasuniens est
évidente.
A noter que les
forces de l'ordre arméniennes ont fait
preuve de beaucoup de retenue. Les
députés arméniens sont mêmes sortis dans
les rues pour proposer aux manifestants
de nommer un groupe de contact et avoir
une rencontre avec le leadership du
pays, y compris le président. Les USA et
l'UE ont tout de même eu le culot de
dire que les policiers arméniens ont
utilisé la force d'une manière
"excessive". Révoltant une fois encore
d'entendre cela en voyant la retenue
évidente des policiers arméniens et
parallèlement l'extrême violence des
"forces de l'ordre" étasuniennes, ne
serait-ce qu'à Ferguson et dans d'autres
localités environnantes, avec d'autant
plus des tendances policières
ouvertement racistes.
Affaire à suivre
donc. Mais à souligner quand même que
beaucoup d'Arméniens et de leurs amis
partagent un optimisme assez évident:
— Les instigateurs
ne font aucun doute. Ils sont connus et
reconnus.
— L'Arménie était
visée depuis longtemps et cela était
connu par les experts et organes
compétents.
— Les Arméniens, en
tant que peuple digne et fier, ne
permettront pas le chaos dans leur pays,
à l'instar de la sauce Maïdan. De la
même manière qu'ils ne permettront
certainement pas que de personnages
outre-Atlantique, choisissent leur
destin à leur place. Cela n'arrivera
pas.
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Publié le 25 juin 2015 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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