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La carte kurde ne fonctionnera pas
Mikhail Gamandiy-Egorov
© AFP 2017
UYGAR ONDER SIMSE
Lundi 23 octobre 2017
Source:
Sputnik
L’intervention
antiterroriste russe en Syrie a anéanti
les plans de nombreux lobbies opposés au
gouvernement syrien. À tel point
qu’aujourd’hui les dites «élites» ne se
font plus d’illusions quant à la chute
voulue d’Assad. Restent les USA, qui
tentent de jouer leur dernière carte
avec leurs mercenaires kurdes…
Avant le 30
septembre 2015, date à laquelle la
Russie débute son opération
antiterroriste en terre syrienne à la
demande officielle du gouvernement de ce
pays, les représentants des élites
politico-médiatiques occidentales
donnaient quelques semaines, tout au
plus quelques mois avant que la chute du
Président
Assad, qu'ils espéraient tellement,
ne devienne réalité. Et ce malgré la
persévérance des soldats de l'armée
syrienne, qui résistaient courageusement
aux assauts des
terroristes de plusieurs dizaines de
pays, armés de façon la plus
sophistiquée qui soit (pour des pseudos
«rebelles») et financés généreusement
par une large coalition de pays:
occidentaux et du Golfe.
Aujourd'hui, tout
est différent. Très différent. Assad a
tenu mais c'est loin d'être tout:
l'armée nationale contrôle désormais non
seulement la Syrie dite «utile» (les
cinq plus grandes villes du pays et la
zone côtière), mais étend son contrôle
jusqu'à l'est désertique, en passe
d'éliminer une bonne fois pour toute les
derniers éléments de la secte de Daech
présents en terre syrienne, avec le
soutien de ses alliés. Tout va pour le
mieux donc en ce sens même s'il a fallu
faire des sacrifices certains pour
anéantir cette présence terroriste, se
comptant par dizaines de milliers.
La suite?
Reconstruction prévue du pays, avec le
soutien là aussi des pays-alliés, et
retour progressif à une vie pacifique
avec la contribution indéniable des
pourparlers d'Astana. Le souci principal
est que les États-Unis souhaitent faire
retarder à tout prix ce processus,
sachant que leur projet de départ est
tout simplement tombé à l'eau. Le
gouvernement syrien est au meilleur,
Daech va perdre, Al-Qaïda aussi. Les
autres éléments extrémistes d'obédience
salafiste ont eux aussi été éliminés,
soit ont décidé de déposer les armes et
bénéficié de l'amnistie offerte par les
autorités du pays. Enfin, les éléments
armés sous influence turque se sont
joints au processus de paix dans le
cadre d'Astana. La tentative américaine
d'occuper, avec ses mercenaires
islamistes, de larges zones au sud de la
Syrie à partir de la Jordanie est elle
aussi tombée à l'eau. La Jordanie se
voit même dialoguer désormais de plus en
plus avec Damas et les relations
commerciales reprennent peu à peu entre
les deux pays.
Que reste-t-il donc
à l'establishment américain? À l'instar
de l'Irak: la carte kurde. Les pseudos
Forces démocratiques syriennes (FDS),
composés majoritairement de combattants
kurdes, contrôlent une partie du nord
syrien et tentent de se tailler une part
du «gâteau» dans la province de Deir
ez-Zor, pourtant peuplée très
majoritairement d'habitants arabes. Si
jusqu'ici les affrontements entre
l'armée gouvernementale syrienne et les
FDS étaient assez sporadiques, la
priorité de Damas étant l'anéantissement
de Daech, ce dernier a déjà fait savoir
qu'en cas de nécessité l'armée nationale
n'hésiterait pas à affronter les troupes
kurdes pro-US.
Le problème kurde
est complexe. Peuple ancien, reparti
entre des territoires de plusieurs pays,
et surtout désuni, d'où la manipulation
dont il continue d'être lui-même la
victime. Et vraisemblablement cette
dernière carte kurde dont tente de
profiter Washington sera elle aussi
perdante.
Pourquoi? Pour
plusieurs raisons. Tout d'abord, il
suffit d'observer les événements récents
en Irak voisin lorsque les troupes de
Bagdad avec le soutien de hauts
conseillers iraniens, ont tout
simplement forcé les Peshmergas kurdes à
se retirer (et très rapidement) de la
province de Kirkouk, riche région
pétrolière irakienne. Il ne fait aucun
doute que la région syrienne de Deir
ez-Zor, à large prédominance arabe,
connaîtra (si nécessaire) le même
scénario, étant donné la détermination
du gouvernement syrien et de ses alliés.
Que pourraient
faire alors les USA? Eh bien pas
grand-chose. Si on analyse les
événements dans le sud syrien, à la
frontière avec la Jordanie, on se
rappellera bien que les forces US, qui
se trouvent pour rappel illégalement en
terre syrienne car non invitées, ont
tenté à un certain moment de stopper par
les armes l'avancée des troupes
pro-gouvernementales. En vain. Résultat:
les mercenaires islamistes
pro-américains se sont faits encerclés
par les forces de Damas dans ladite zone
sans pratiquement aucune possibilité de
mouvement. Et que d'autre part, les
États-Unis seront forcés, à un moment ou
à un autre, de quitter le territoire
syrien, Daech étant pratiquement éliminé
(la raison avancée par Washington de sa
présence) et la diplomatie russe étant
déterminée à obtenir ce départ.
Dernier point tout
aussi important: la solidarité observée
de la part de plusieurs pays de la
région face à ce problème. En effet, non
seulement Damas, Bagdad et Téhéran sont
unis face à ce projet «kurde» de
Washington et Tel Aviv, mais Ankara
aussi affiche tous les instruments
nécessaires en vue d'anéantir toute
tentative en ce sens: aussi bien par la
voie militaire que via les leviers
économiques qui ne manquent pas.
Solution? Les
Kurdes de Syrie, comme d'Irak, doivent
s'asseoir rapidement à la table des
négociations avec Damas et Bagdad, et
trouver le consensus qui arrangerait
tout le monde. La Russie est d'ailleurs
prête à y contribuer. Au vu des
déclarations récentes de plusieurs
responsables kurdes (syriens comme
irakiens), cette option commence à être
de plus en plus privilégiée. Quant aux
éléments armés les plus radicaux,
pensant que Washington les soutiendra
jusqu'au bout, ils devraient se préparer
au combat duquel ils sortiront perdants,
ou à faire leurs valises.
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Publié le 24 octobre 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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