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De BRICS à BRICS+ ?
Mikhail Gamandiy-Egorov
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Photo Host Agency / Alexei Kudenko
Mercredi 15 mars 2017
Source:
Sputnik
L’alliance des BRICS ne se contente pas
de tenir, en dépit des oiseaux de
mauvais augure, elle se renforce. En
plus de la coopération économique, les
cinq pays émergents collaborent en effet
de plus en plus sur le plan politique.
De plus, un élargissement de l’alliance
se dessine, au profit des partisans de
la multipolarité.
Malgré toutes les « réserves » émises
par nombre d'experts, principalement
occidentaux, sur la capacité de
l'alliance des
BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine,
Afrique du Sud) à subsister sur le long
terme, ladite union continue à se
renforcer et même peut-être bientôt à
s'élargir. En effet, il suffit de lire
ou de relire différentes analyses
écrites au cours des dernières années
pour se rendre compte à quel point leurs
auteurs s'étaient trompés. Beaucoup
d'entre eux considéraient l'alliance des
BRICS comme une union de quelques
années, qui allait se dissoudre
d'elle-même tant « les pays membres sont
différents sur le plan culturel et des
réalités politiques ». Pourtant et
justement, les pays membres ont fait de
cette différence l'un de leurs
principaux atouts, en donnant au passage
une valorisation supplémentaire à l'idée
même de la multipolarité.
Aujourd'hui et vu
que les BRICS n'ont toujours pas pu être
brisés par leurs adversaires, l'alliance
est désormais accusée par certains
économistes occidentaux d'être devenue
une organisation non seulement
économique de puissances émergentes,
mais aussi une structure politique qui
conteste activement la domination de
l'Occident. Question: pourquoi ces
prétendus experts ont-ils pensé que les
pays des BRICS se limiteraient au volet
économique de leur relation, au moment
où le monde multipolaire a plus que
jamais besoin d'en finir avec les
vestiges de l'unipolarité?
Il suffit d'ailleurs de relire nos
analyses passées en ce sens pour se
rendre compte que les BRICS étaient
justement destinés à devenir plus qu'une
union économique, à l'instar d'autres
structures comme l'Organisation de
coopération de Shanghai (OCS).
Le lancement de la
banque des BRICS, la Nouvelle banque de
développement (NDB BRICS), avec son
siège principal à Shanghai et son siège
régional à Johannesburg, a confirmé
l'ambition, déjà annoncée de devenir une
véritable alternative au G7, au FMI et à
la Banque mondiale. Son objectif, entre
autres, sera de financer des projets
dans les pays en voie de développement.
Une réalité qui est loin de plaire à
nombre de partisans de l'unipolarité,
mais qu'il sera aujourd'hui difficile de
stopper.
L'autre fait qui
déplaît beaucoup aux élites occidentales
(et qui confirment nos prévisions),
c'est que justement au-delà de la
collaboration économique, on observe la
solidarité politique et géopolitique de
l'alliance. En effet, et sur plusieurs
dossiers, les cinq pays de l'alliance
ont montré leur solidarité et leur
approche commune. Ce fut le cas lors du
soutien affiché à la Russie par les
quatre autres pays BRICS sur le dossier
syrien. Un soutien qui s'est également
traduit dans l'opposition aux sanctions
occidentales contre la Russie. De son
côté, la Chine, a également pu
bénéficier du soutien déclaré de ses
partenaires, en premier lieu de la
Russie, sur des dossiers comme la
situation en mer de Chine méridionale,
zone dans laquelle elle fait face aux
tensions avec les E.U.
Parlons maintenant
de l'élargissement. Le ministre chinois
des Affaires étrangères, Wang Yi, dont
le pays présidera l'alliance des BRICS à
partir du mois de septembre, a déclaré «
plaider pour que d'autres pays
rejoignent cette union, et que celle-ci
satisfasse les besoins de tous les
pays-membres ». À ce titre, on parle
déjà de l'acronyme BRICS+, avec la
possibilité de participation d'une
dizaine d'autres pays aux travaux des
cinq pays fondateurs. L'Iran, la
Turquie, le Mexique, l'Indonésie, le
Vietnam, les Philippines, le Pakistan,
le Nigeria, le Bangladesh ou encore la
Corée sont mentionnés. Si la possibilité
de rejoindre l'union pour certains de
ces pays prendrait encore du temps, dans
le cas de l'Iran, de la Turquie ou de
l'Indonésie, les perspectives sont tout
à fait réelles.
Les BRICS, dans
l'état actuel de l'alliance,
représentent déjà à eux seuls près de la
moitié de la population mondiale, 26 %
de la surface terrestre et environ 35 %
du PIB mondial, un pourcentage qui ne
cesse en passant de monter. L'alliance
pèse déjà de son poids au sein du G20,
de l'aveu même des observateurs
occidentaux. Qu'ils s'y habituent, car
les BRICS représentent en effet l'une
des principales voix du monde
multipolaire. Une chose est également
certaine: plus les BRICS, tout comme
l'OCS, continueront de s'affirmer, plus
certains comprendront une bonne fois
pour toutes ce que représente
véritablement la notion de communauté
internationale.
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Publié
le 17 mars 2017 avec l'aimable autorisation de l'auteur.
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