Sputnik
Victimes du terrorisme :
pour le mainstream toujours loin d’être
égales
Mikhail Gamandiy-Egorov
© AFP 2016
Ahmad al-Rubaye
Mercredi 6 juillet 2016
Source:
Sputnik
Malheureux de revoir
une énième fois à quel point le degré
d’attention peut-être différent envers
les victimes du terrorisme, en fonction
du pays auquel ils appartiennent.
Lorsqu'on avait
assisté à l'attaque terroriste d'Orlando,
le
buzz du mainstream s'est poursuivi
des jours durant. Elites politiques,
médiatiques, « éminents » experts du
monde occidental, tous ne cessaient de
condamner de la plus vive des manières
ladite attaque. Il faut tout de même
rappeler que cette attaque qui a fait 49
morts et 53 blessés a touché une ville
étasunienne, et en addition à cela un
club de la communauté LGBT. Le buzz
était donc assuré.
Puis nous avons eu
droit à l'attaque djihadiste qui a visé
un restaurant de la capitale du
Bangladesh,
Dacca: 20 tués, en majorité
étrangers, principalement des Italiens
et des Japonais. Une attaque également
revendiquée par le groupe Etat
islamique. Le buzz était déjà moins
important. La question à se poser aussi
y-aurait-il eu une attention quelconque
si la majorité des victimes auraient été
locales? Connaissant l'approche
particulière des médias occidentaux en
ce sens, il faut bien se poser cette
question.
Et puis tout
dernièrement, un terrible attentat
sanglant a frappé l'Irak, toujours
l'œuvre de Daech, avec plus de 200
morts. L'une des plus sanglantes
attaques terroristes de la secte
takfiriste, plus que jamais sous
pression depuis les revers sur les
fronts syrien et irakien. Ici, nous
n'avons observé pratiquement aucune
marque de solidarité sérieuse. Et après
cela, on se demande juste comment cela
est possible?
On avait parlé
précédemment du degré fortement
différent des approches médiatiques
mainstrimoises selon l'appartenance
ethnique des victimes. Les exemples
n'ont jamais manqué: l'énorme buzz pour
Charlie Hebdo et presque une banalité
lorsque cela frappe la Syrie, l'Irak, la
Libye, le Nigeria ou le Pakistan. Le
temps passe mais vraisemblablement les
approches ne comptent guère évoluer.
L'exceptionnalisme occidental a la tête
dure. Et bien que nombre de personnes en
Occident s'indigent de plus en plus de
telles approches, les élites elles
poursuivent leur ligne sans aucune
morale.
Il est vrai que
depuis l'invasion US & consorts de 2003
en Irak, la violence y est devenue
monnaie courante. Mais est-ce une raison
valable pour ne pas accorder l'attention
que cela mérite? Les plus de 200
victimes irakiennes valent-elles moins
que la cinquantaine d'Orlando? A notre
avis certainement pas. Il est à croire
qu'il y a aussi une autre raison pour un
tel manque d'attention. Les liens
importants des autorités irakiennes avec
celles d'Iran ne plaisent évidemment
guère à l'administration de Washington,
et donc du reste (des suiveurs).
Bref, le monde des
élites occidentales n'est pas prêt à
suivre les évolutions du monde
contemporain. A savoir d'un monde
multipolaire, où chacun a droit à sa
dignité et où on ne fait pas de
différence selon l'appartenance ethnique
ou religieuse de la personne. C'est le
monde que la grande majorité de
l'humanité souhaite. Ce monde est déjà
là. Bien que s'oppose ardemment à lui
les restes de l'unipolarité, refusant de
reconnaitre l'avènement du nouvel ordre.
Pour revenir aux
victimes du terrorisme, puisque c'est
d'elles qu'il s'agit en premier lieu,
nous ne faisons pas de différence entre
elles sur une base ethnique,
confessionnelle ou raciale. Cela n'est
pas humain. Et tant qu'il y aura ceux
qui poursuivront leur lignée
néocoloniale envers le reste du monde,
il y aura toujours ceux qui répondront à
ces défis.
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Tous droits réservés.
Publié le 7 juillet 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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