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Russie-Vietnam : en route pour la zone
de libre-échange dans le cadre de
l’Union eurasiatique
Mikhaïl Gamandiy-Egorov
© Sputnik.
Alexander Astafiev
Lundi 6 avril 2015
La toute récente
visite du premier-ministre russe Dmitri
Medvedev en terre vietnamienne a
confirmé le haut niveau des relations
avec la République socialiste du
Vietnam.
Plus encore, les
perspectives pour l'avenir proche sont
encore plus prometteuses et cela
concerne pratiquement tous les domaines
sans exception: économie, politique,
partenariat militaro-technique.
Confirmant ainsi une fois de plus
l'alliance stratégique entre les deux
pays.
Plusieurs accords
ont été signés dans le cadre de cette
visite. 17 projets dits prioritaires ont
été sélectionnés. La Russie fournira au
Vietnam des avions civils, notamment le
Sukhoï Superjet 100 et créera sur place
des centres d'assemblage de véhicules
russes. En outre, Gazprom Neft et La
corporation de pétrole et de gaz du
Vietnam vont collaborer dans le domaine
pétrolier. Sur le plan énergétique
également, de grandes chances que la
Fédération de Russie construise au
Vietnam la première centrale nucléaire
du pays et assiste à la création du
Centre pour la science et la technologie
nucléaire. Par ailleurs, la Compagnie
des chemins de fer russes (RZD) et les
chemins de fer du Vietnam ont signé
l'accord de partenariat dans le domaine
de la logistique, ainsi que la
réalisation de projets communs dans le
domaine de l'infrastructure. Le tourisme
n'a lui aussi pas été oublié. Les deux
pays se sont mis d'accord sur le
renforcement de la collaboration dans
cette sphère, elle aussi stratégique
pour le Vietnam. A noter que pour la
seule année dernière, 400 000 touristes
russes ont visité ce pays. Sur le plan
des investissements, il est à rappeler
que déjà à l'heure actuelle environ une
centaine de projets à capitaux russes
ont vu le jour au Vietnam.
En 2013, le volume
des échanges entre les deux nations
représentait environ 4 milliards de
dollars. D'ici 2020, le volume devrait
atteindre le chiffre de 10 milliards.
C'est l'objectif qui a été fixé par les
responsables russes et vietnamiens
durant les pourparlers. Mais le point
probablement clé de cette visite est le
fait que le Vietnam compte dans les
quelques prochains mois signer l'accord
sur la création de la zone de
libre-échange avec l'Union économique
eurasiatique (les membres étant la
Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie,
l'Arménie, le Kirghizistan en deviendra
membre officiel d'ici fin mai, puis le
Tadjikistan). Le projet qui fait
tellement inquiéter l'élite étasunienne
et qui représente « à leurs yeux » une
nouvelle URSS.
Et compte tenu du
fait que d'autres pays, non issus de
l'ex-Union soviétique, ont déjà exprimé
leur désir d'établir des zones de
libre-échange avec l'Union économique
eurasiatique, notamment la Syrie et
l'Egypte, fait que l'inquiétude US passe
de plus en plus au stade hystérique. Et
maintenant voici le Vietnam, le dragon
de l'Asie, l'un des pays montrant des
taux de développement les plus
intéressants sur le continent asiatique
et possédant un potentiel énorme.
Le tout après le
récent mini-scandale ou plutôt la «
réclamation » des USA envers le Vietnam
afin que ce dernier ferme la base russe
de Cam Ranh (ex-base navale de l'URSS),
aujourd'hui utilisée pour le
ravitaillement des bombardiers russes.
Les USA avaient vraisemblablement oublié
les crimes terribles qu'ils avaient
commis à l'encontre du peuple
vietnamien. Ils ont par ailleurs
visiblement oublié aussi la raclée
qu'ils ont reçu du peuple du Vietnam qui
avait ardemment et jusqu'au bout défendu
son indépendance et sa souveraineté, le
tout après s'être libéré du colonialisme
français. En tout cas et faisant suite
de ladite « réclamation » étasunienne,
les diplomaties vietnamiennes et russes
avaient alors gentiment demandé aux USA
de s'occuper de… leurs affaires.
Pour finir, il est
à noter que la Russie poursuivra son «
isolation », tellement rêvée et chantée
par l'élite US, à l'image des nombreuses
alliances et partenariats stratégiques
de la Russie confirmés depuis les
derniers mois avec de nombreux pays et
groupes de pays, dont bien évidemment le
Vietnam. Et ce également à la veille de
la visite du chef du gouvernement grec
Alexis Tsipras en Russie, qui inquiète
déjà tellement de monde au sein de
Washington et Bruxelles.
Ainsi qu'après la
décision du président de la République
tchèque, Milos Zeman, ayant tout
simplement décidé de fermer la porte du
palais présidentiel à l'ambassadeur des
USA, après que celui-ci ait eu le culot
de critiquer sur la TV tchèque la
décision du leader du pays de visiter
Moscou pour le 70ème anniversaire de la
victoire de l'URSS sur la peste brune
nazie, le 9 mai prochain, oubliant
vraisemblablement qu'il se trouve en
terre non-américaine. Les USA
comprendront-ils enfin que le temps de
leur diktat, partout et toujours,
approche irrémédiablement sa fin?
Probablement pas encore mais cela
viendra.
A noter d'ailleurs
que la Russie assume depuis quelques
jours la présidence de l'alliance des
BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine,
Afrique du Sud) avec un agenda bien
chargé et beaucoup de projets à
réaliser. Mais cela, c'est une autre
histoire.
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