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Al-Qaida est-il devenu
"fréquentable" pour l’Occident?
Mikhail Gamandiy-Egorov
© REUTERS
Khalil Ashawi
Lundi 5 octobre 2015
Source:
Sputnik
Les médias
occidentaux (francophones comme
anglophones d’ailleurs) sont tout de
même étonnants (dans le sens négatif).
Leur façon de traiter l’information, ou
plutôt de mener la guerre de
l’information, atteint des niveaux où la
morale et la déontologie n’ont plus
aucune signification.
Quoi qu'il en soit,
depuis que la Russie est entrée dans une
nouvelle phase de lutte contre le
terrorisme en Syrie, le mainstream est
passé, lui, à un autre niveau de guerre
informationnelle. Accuser la Russie de
ne pas limiter ses frappes au groupe
terroriste Daech, mais de les étendre à
« d'autres groupes soutenus par les
Etats du Golfe », qu'ils avouent
eux-mêmes « être liés à Al-Qaida et à
d'autres groupes salafistes »
http://news.yahoo.com/russia-says-increase-air-strikes-against-terrorists-syria-143729897.html,
voilà le comble du comble.
Cela signifie-t-il
que, depuis septembre 2001, tout le
matraquage médiatique voulant que
l'ennemi N°1 de l'humanité soit le
groupe terroriste Al-Qaida, c'était donc
du pipeau? Al-Qaida et ses affiliés
sont-ils devenus désormais
"fréquentables" et même des "alliés"
pour certains membres de la communauté
internationale? Devrait-on alors
réinterpréter complètement les attaques
terroristes du 11 septembre 2001, leur
revoir leur "signification" ainsi que
toute la notion du terrorisme
international qui s'est élaborée depuis?
La Russie de son
côté a toujours été fidèle à ses
principes, y compris ceux liés à la
lutte anti-terroriste. Du terrorisme,
c'est du terrorisme, peu importe contre
qui il est visé. On ne peut pas en dire
autant des élites occidentales, aussi
bien au niveau politique que médiatique.
A une époque, les Talibans étaient des "freedom
fighters" (lorsqu'ils combattaient les
troupes soviétiques) pour devenir par la
suite "des extrémistes du Moyen-Age" à
éliminer à tout prix.
Al-Qaida était
devenu, depuis l'épisode du 11
septembre, le "principal défi pour toute
l'humanité", à en croire là encore les
politiciens et journalistes d'une partie
de l'humanité. Mais aujourd'hui, ces
terroristes sont soudainement devenus
plutôt "fréquentables", du moment qu'ils
aident à nous débarrasser d'un leader
arabe laïc qui n'arrange aucunement les
intérêts néocolonialistes de certains.
Cette hypocrisie
atteint donc une telle altitude qu'il ne
faut nullement s'étonner que la chute
soit proportionnelle. En différents
endroits du globe, y compris même au
sein des pays occidentaux, un grand
nombre de voix s'élèvent pour dire que
ce genre d'approche ne peut plus être
tolérée. On peut partager des valeurs
différentes, basées notamment sur nos
histoires et traditions respectives
(n'est-ce pas d'ailleurs ce qu'avait
rappelé le président russe lors de son
allocution à la 70ème Assemblée générale
de l'ONU?). Mais il est tout simplement
inacceptable et en fonction des intérêts
géopolitiques du moment de portraiturer
un terroriste pur et simple en "rebelle
modéré", pour ensuite, lorsque les
intérêts immédiats auront été satisfaits
et qu'une nouvelle donne sera à l'ordre
du jour, le remaquiller en le terroriste
égorgeur qu'il a toujours été.
Pendant ce temps,
les frappes russes contre les positions
des terroristes en territoire syrien ont
donné, en quelques jours, plus de
résultat que les "frappes" de la
coalition occidentalo-golfiste depuis
plus d'un an… On peut du reste se
demander ce que faisait ladite
"coalition" pendant tout ce temps, et
quels étaient ses objectifs véritables.
Depuis les tout
débuts de l'intervention russe répondant
à la demande officielle du gouvernement
syrien, et selon les dernières
informations, un grand nombre de
terroristes sont désormais pris de
panique, ceux possédant des passeports
de pays occidentaux, dont européens,
cherchant par tous les moyens à rentrer
chez eux. Reste à savoir, après, si les
autorités des pays en question sauront
les accueillir comme il se doit, ou pas…
"Nos
bombardements sur les positions des
terroristes apportent leurs fruits. Les
terroristes paniquent, nombreux quittent
leurs positions et fuient. Selon les
informations dont nous disposons, plus
de 600 terroristes tentent de quitter la
Syrie pour rejoindre l'Europe (ce qui
laisse supposer qu'ils sont citoyens de
l'Union européenne). Dans cette
situation, non seulement nous n'allons
pas réduire le nombre de nos frappes,
mais nous allons au contraire les
intensifier".
Andrey Kartapolov,
chef de la direction opérationnelle de
l'état-major des Forces armées de la
Fédération de Russie
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Publié le 5 octobre 2015 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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