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Pétition pour la libération de Laurent
Gbagbo.
Entretien exclusif avec Alphonse Douati
Mikhail Gamandiy-Egorov
© Sputnik
Vendredi 5 août 2016
Source:
Sputnik
Né en 1955, Alphonse
Douati est un homme politique ivoirien.
Secrétaire général du FPI (Front
populaire ivoirien), parti politique
fondé et dirigé par le président Laurent
Gbagbo, il a occupé différents postes
ministériels d’octobre 2000 à novembre
2010 en Côte d’Ivoire.
Il est aujourd'hui
le coordonnateur de la
pétition internationale pour la
libération de Laurent Gbagbo, incarcéré
à la
Cour pénale internationale (CPI) de
La Haye.
Sputnik: :
Vous êtes le coordonnateur de la
pétition internationale pour la
libération de Laurent Gbagbo.
Pouvez-vous expliquer en quoi consiste
votre projet? Et quel est l'objectif
visé?
Alphonse Douati
: Avant tout propos, je voudrais
vous exprimer mes remerciements et ma
reconnaissance pour l'opportunité et le
privilège qui me sont accordés à travers
cet entretien. Une pétition est
l'expression d'une liberté d'opinion
utilisée par tout citoyen et tout
démocrate pour faire connaître sa
position sur une thématique qui concerne
la société. Elle a aussi une valeur
interpellatrice dont dispose les
populations pour s'adresser aux
décideurs. La présente pétition répond à
cette double attente. Mais au-delà, il
s'agit de mettre en lumière aux yeux de
l'opinion publique nationale et
internationale et par ricochet de la
communauté internationale, l'ampleur du
plus grand scandale politique de ce
début du 21ème siècle que représente la
détention de Laurent Gbagbo et de
Charles Blé Goudé à la CPI (La Haye), de
l'incarcération de Simone Gbagbo (épouse
du premier cité), de centaines de
citoyens ivoiriens emprisonnés au seul
motif qu'ils sont adeptes des idées de
Laurent Gbagbo. Ainsi que l'exil forcé
de 100.000 Ivoiriens. De par les
signataires, l'opinion se fera entendre
pour obtenir la libération du président
Laurent Gbagbo.
Sputnik:
Combien de signatures avez-vous
recueilli jusqu'à maintenant? Et quel
est la géographie des signataires?
Alphonse uati: :
La pétition est l'initiative de
l'écrivain patriarche Bernard Binlin
Dadié et de l'ex-Premier ministre
togolais Joseph Koffigoh à qui est
réservée la primeur des résultats. Pour
le moment, je n'en dirai pas plus. Mais
sachez que l'engouement est grand
partout en Côte d'Ivoire, dans plusieurs
pays africains, européens et américains.
Sputnik :
Vous êtes basé en Côte d'Ivoire. Durant
votre campagne, avez-vous subi des
pressions, aussi bien sur le plan
intérieur qu'extérieur?
Alphonse uati: :
Les pressions voire les empêchements ne
nous ont pas été rapportés des pays
étrangers. Mais en Côte d'Ivoire, c'est
à un véritable parcours de combattant
qui nous est servi: saisie de fiches de
pétition vierges, destruction de 500 000
fiches signées, brimades, bastonnades,
arrestations et incarcérations sont
servies au quotidien. 3 jeunes gens ont
été incarcérés à la prison centrale
d'Abidjan pour cause de pétition et
libérés après une semaine pour délit non
constitué. Mais malgré tous ces
obstacles, la pétition crée de
l'enthousiasme dans tout le pays.
Sputnik :
Vous suivez certainement le procès en
cours actuellement à la Cour pénale
internationale de La Haye contre Laurent
Gbagbo et Charles Blé Goudé. Comment
voyez-vous la suite de ce procès? Et
pensez-vous que des pétitions comme la
vôtre auront un effet sur cette suite?
Alphonse Douati
: Comme tout le monde et en
particulier comme adepte de la vision
politique du président Laurent Gbagbo,
je suis avec beaucoup d'intérêt et
d'assiduité le procès conjoint du
président Gbagbo et du Ministre Charles
Blé Goudé devant la CPI. Au plan de la
formation des preuves, le passage de 12
témoins à charge n'a pas permis de
donner la moindre preuve de la
culpabilité des co-accusés. Au
contraire, tout montre leur innocence et
tout….les réhabilite. Sur le plan
procédure, le procureur peine à
construire son accusation. Il est
souvent désolant de voir la cour
privilégier le huis clos perturbant la
publicité des débats, gage d'équité et
de transparence. Or, il faut un débat à
la fois contradictoire et public pour
que la vérité soit connue de l'opinion
publique pour l'honorabilité des
co-accusés. Malgré ces vices que nous
condamnons, je demeure serein et
optimiste pour au moins deux raisons: la
principale est que les preuves
n'existent point et ne sauraient
s'inventer, secundo, l'observation
politique et sociale de la Côte d'Ivoire
à elle seule rétablit la vérité et
disculpe Laurent Gbagbo et son
co-accusé. La pétition comme instrument
de pression populaire et démocratique
mais aussi comme outil de sondage finira
par interpeller les pays membres du
Conseil de sécurité comme la Russie pour
soutenir une action qui concourra à la
libération du président Laurent Gbagbo,
de même que de tous les 400 prisonniers
politiques et le retour apaisé, sécurisé
et digne des 100.000 exilés en Côte
d'Ivoire sans oublier la restitution des
biens illégalement confisqués notamment
les maisons, plantations et les terres
comme à l'ouest par les partisans de
l'actuel pouvoir en place en Côte
d'Ivoire.
Sputnik :
Quel avenir entretenez-vous pour votre
pays la Cote d'Ivoire? Et voyez-vous
Laurent Gbagbo faire partir de cet
avenir?:
Alphonse Douati
: L'avenir de mon pays, la Côte
d'Ivoire, demeure ancré dans la
réconciliation et la paix. Dans cette
dynamique, le président Laurent Gbagbo
demeure le moteur de cette
réconciliation et donc le Levin de cet
avenir. Il ne peut en être autrement.
Penser le contraire, c'est se tromper de
chemin. Laurent Gbagbo doit revenir dans
son pays pour le réconcilier afin que ce
pays se réhabilite et se reconstruise.
Sputnik :
Quelle serait selon vous la solution
dans la protection des leaders patriotes
et souverainistes africains?
Alphonse Douati
: La protection des leaders
patriotes et souverainistes africains
passe avant tout par le renforcement de
la démocratie en Afrique, le
renforcement de la solidarité des
peuples autour de ces leaders mais aussi
la diversification du partenariat
politique, économique et culturel avec
les autres peuples du monde dans un
esprit d'équité et de respect
réciproque, en un mot un partenariat
gagnant-gagnant, ouvert et libre.
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Tous droits réservés.
Publié le 7 août 2016 avec l'aimable
autorisation de l'auteur
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