Liban
Michel Aoun lors du serment : Celui qui
s’adresse
à vous est le président que vous avez
choisi
OLJ
Lundi 31 octobre 2016
Le fondateur du Courant patriotique
libre, Michel Aoun, élu lundi 13e
président de la République lors d’une
46e séance électorale avec 83 voix sur
127, a prêté serment et donné son
discours d’investiture au sein du
Parlement en présence de tous les
députés.
Durant son allocution, le général Aoun a
affirmé vouloir renforcer l’armée
libanaise et résoudre la crise des
réfugiés syriens, promettant d’apporter
transparence et réforme au sein des
institutions étatiques et d’améliorer la
situation économique et sociale du pays.
Il a également affirmé vouloir préserver
la neutralité du Liban vis-à-vis des
conflits qui enflamment la région.
« Je jure au nom de Dieu de respecter la
Constitution libanaise et de préserver
l’indépendance et l’intégralité du
territoire libanais », a déclaré le
président Aoun, en début d’investiture.
« Je m’étais promis de me suffire du
serment présidentiel si j’étais élu chef
de l’Etat. (…) Mais le déséquilibre
politique et la vacance à la présidence
m’ont poussé à m’adresser au peuple
libanais qui a toujours été au
rendez-vous et qui a été un rempart (…).
Celui qui s’adresse à vous aujourd’hui
est le président que vous avez choisi,
celui qui a lutté par le passé. (…), un
président qui va assurer la stabilité à
laquelle aspirent les Libanais », a
déclaré Michel Aoun.
« Le premier pas vers la stabilité est
celui de la stabilité politique, par le
respect des lois, du Pacte national et
de la Constitution. Dans ce contexte, il
faut appliquer tout le Pacte national
sans modifications », a-t-il ajouté.
« L’union nationale est primordiale »
Et de poursuivre : « Il faut voter une
loi électorale qui assure une
représentativité juste, avant la date
des prochaines législatives » prévues en
juin. « L’union nationale est
primordiale et nous sommes conscients
des défis qui nous attendent et auxquels
nous devons faire face, en respectant
l’autre et ses croyances. C’est de la
sorte que nous empêchons la discorde. Le
Liban qui traverse un champ de mines au
milieu des flammes de la région, reste
notre priorité et nous devons le garder
à l’écart des conflits extérieurs (…) en
adoptant une politique étrangère
indépendante. Quant à la lutte contre
Israël, nous ne ménagerons pas nos
efforts ou notre résistance afin de
libérer tout notre territoire de
l’ennemi qui nous envie toujours pour
nos ressources. Nous ferons face au
terrorisme jusqu’à en venir à bout. Nous
devons également assurer le retour
rapide des réfugiés syriens, en tâchant
que les campements ne se transforment en
des îlots d’insécurité, et ce en
coopération avec l’Onu. Il ne peut y
avoir de solution en Syrie sans retour
des déplacés syriens. (…) ».
Sur le plan interne, le président Aoun a
estimé que « la stabilité sécuritaire se
fait lorsqu’il y a coopération entre les
services de sécurité et la Justice.
Celle-ci doit être indépendante des
pressions ». Et de souligner : «
Renforcer l’armée sera ma priorité afin
que l’institution puisse mettre un terme
à toute menace contre notre territoire
».
Sur le plan social, économique,
financier, environnemental et éducatif,
le nouveau chef de l’Etat a estimé que «
le pays passe par une crise, pour des
raisons internes et externes. Nous
devons adopter des réformes afin de
changer cette donne, (…) car nous ne
pouvons continuer sans un plan
économique global. Et nous ne pouvons
pas construire d’Etat sans société
civile. Quant à la décentralisation
administrative, elle doit être au centre
de nos intérêts. Ces réformes sociales
et économiques ne peuvent aboutir sans
transparence, notamment en votant des
lois anti-corruption pour renforcer le
contrôle » du travail des institutions.
Et de conclure : « Le Président doit
être garant de la sécurité et de la
sérénité ».
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