Liban
Aoun : Le respect de la Constitution et
du pacte,
premier pas vers la construction du pays
O.L.J.
Samedi 29 octobre 2016
« Notre rêve en 2016 est le même qu'en
1990 et en 2005. Notre rêve est celui
d'édifier une nation », a déclaré hier
le chef du CPL, Gebran Bassil.
Le chef du bloc parlementaire du
Changement et de la Réforme, le général
Michel Aoun, a estimé hier que la
reconstruction du pays est tributaire du
respect du pacte national, lors d'un
discours prononcé à l'occasion de la
commémoration du 13 octobre 1990, date
du coup de force syrien qui avait abouti
à son départ du palais de Baabda.
Des partisans du Courant patriotique
libre ont afflué hier matin de toutes
les régions libanaises vers le palais
présidentiel à Baabda, où s'est tenu un
rassemblement à l'occasion de la
commémoration du 13 octobre 1990. Les
manifestants s'attendaient à voir durant
le meeting le général Aoun, mais ce
dernier s'est absenté de la
commémoration et s'est adressé à ses
partisans via une retransmission
télévisée.
« Le premier pas vers la construction
d'un pays réside dans le respect de la
Constitution, du pacte national et des
lois, ainsi que dans la participation
égale de toutes les confessions, a dit
M. Aoun. La construction d'un pays se
fait à travers une loi électorale juste
qui assure la bonne représentation des
composantes du pays. » Et le leader
maronite d'ajouter : « La construction
d'un pays et des institutions doit se
faire à travers l'indépendance de la
justice. »
« Le sang de nos martyrs restera notre
phare et la voix de la raison qui nous
commande de continuer ce qu'ils ont
commencé, a déclaré M. Aoun. Le sang de
nos martyrs nous empêchera de nous
arrêter jusqu'à ce que se réalise le
rêve. Nos martyrs ont combattu pour la
liberté du Liban, sa dignité et son
indépendance, a-t-il poursuivi. Leur
rêve d'un État avec des institutions et
une économie florissante est votre rêve
à tous, a affirmé le général Aoun. Nous
ne nous arrêterons pas avant la
réalisation de ces rêves. »
Le chef du Courant patriotique libre,
Gebran Bassil, a également prononcé un
discours dans lequel il a appelé au
respect du pacte national. « Le Liban
sans pacte national n'est pas une
patrie. Notre rêve doit se réaliser et
sa réalisation requiert du travail.
Notre présence aujourd'hui fait partie
de ce travail », a-t-il dit. « Notre
rêve en 2016 est le même qu'en 1990 et
en 2005. Notre rêve est celui d'édifier
une nation », a ajouté M. Bassil.
« Nous sommes rassemblés aujourd'hui,
fidèles à la mémoire de ceux qui sont
morts pour la patrie et nous sommes
vivants grâce à leur martyre, a déclaré
aussi le ministre des Affaires
étrangères. Notre rêve aujourd'hui est
de nettoyer la patrie, non pas des
déchets, mais de la corruption... Notre
rêve est de voir Michel Aoun debout à la
fenêtre du palais présidentiel saluant,
entouré des leaders, le peuple libanais.
»
« Notre rêve est celui d'un pays qui
possède une identité, un patrimoine et
une culture, un pays qui n'échange pas
sa population pour des déplacés ou des
réfugiés... Notre rêve est d'avoir de
l'électricité, de l'eau, du pétrole, des
transports publics, des télécoms, une
Sécurité sociale et des services »,
a-t-il encore poursuivi.
« L'accord avec Hariri a été conclu »
Gebran Bassil avait rejoint les
partisans de son parti rassemblés dès
samedi soir à Baabda, affirmant que
cette commémoration est organisée « en
mémoire des martyrs et n'a rien à voir
avec la présidentielle », mais les
propos sur la présidentielle et
l'éventuelle élection de Michel Aoun à
la magistrature suprême prédominaient
dans les commentaires des responsables
aounistes.
« Nous espérons que le pacte national se
réalisera et que nous verrons le général
Aoun, le 31 octobre (date de la
prochaine séance pour l'élection
présidentielle), au palais du peuple
(présidentiel) », a déclaré le député
Walid Khoury à la chaîne OTV. « Nous
avons énormément avancé sur la question
de l'élection présidentielle et bientôt
cessera l'hémorragie dont souffre le
Liban », a de son côté affirmé le député
Farid Élias el-Khazen. Interrogé par la
chaîne LBCI, l'ancien ministre Fady
Abboud a estimé que « M. Aoun bénéficie,
depuis longtemps, du plus large appui
populaire pour la présidence ».
Ces déclarations interviennent au
lendemain de celle du ministre de
l'Éducation, Élias Bou Saab, qui a
affirmé que le chef du courant du Futur,
Saad Hariri, qui soutient en principe le
leader des Marada, Sleiman Frangié,
apportera son appui à la candidature de
Michel Aoun. Dans une déclaration
rapportée par la LBCI hier, M. Bou Saab
a réaffirmé que « l'accord avec M.
Hariri a été conclu ». « Nous sommes
aujourd'hui au plus proche de la
réalisation d'un partenariat avec toutes
les parties du pays et il n'y aura pas
de retour en arrière », a-t-il ajouté.
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