Quatorze morts
dans un attentat à la voiture piégée
contre la police
Le Caire accuse les Frères musulmans de
terrorisme
Merzak Tigrine
Photo:
Mahmoud Khaled, AFP
Jeudi 26 décembre 2013
L’attentat
à la voiture piégée contre la police à
Mansoura, ayant coûté la vie à quatorze
personnes, semble constituer la
goutte qui fait déborder le vase, car
provoquant la colère populaire et du
gouvernement égyptien contre les
Frères musulmans, qualifiés de
“terroristes” par le Premier ministre,
Hazem Beblawi.
Ne mâchant pas ses mots hier, le Premier
ministre égyptien, Hazem Beblawi, a
qualifié les Frères musulmans, la
confrérie du président destitué Mohamed
Morsi, d'“organisation terroriste”, en
réaction à l’attentat à la voiture
piégée contre la police à Mansoura ayant
tué 14 personnes. Selon l’agence
officielle Mena, Chérif Chawqi,
conseiller de Hazem Beblawi, “le Premier
ministre a déclaré les Frères musulmans
d’organisation terroriste”, alors que
les nouvelles autorités accusent la
confrérie d'aider et de financer les
auteurs des attaques contre les forces
de l'ordre devenues quasi quotidiennes
depuis le début de l'été. Il s’agit
d’une déclaration, à forte portée
politique à trois semaines d'un
référendum constitutionnel que la
confrérie a appelé à boycotter.
C’est dans la nuit de lundi qu’une
voiture chargée de plusieurs dizaines de
kilogrammes d'explosifs, selon des
responsables des services de sécurité, a
explosé devant un bâtiment de la police
à Mansoura, chef-lieu de la province de
Daqahleya. L’explosion a tué 14
personnes et blessé une centaine
d'autres, selon des sources médicales
locales. Même si les Frères musulmans,
la confrérie de Mohamed Morsi, ont
aussitôt condamné l'attaque, de nombreux
résidents, excédés, s'en prenaient aux
Frères musulmans. “C’est une
organisation terroriste internationale,
ils sont responsables de ce qui s'est
passé”, a lancé Hamada Arafat à l'AFP,
accusant la confrérie d’“adopter les
tactiques d'Al-Qaïda”. Lors d'une visite
aux policiers blessés, le ministre de
l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a
promis de son côté “d'éliminer les
terroristes”, affirmant que cette
attaque, “loin d'effrayer (les
autorités), renforçait leur
détermination à les combattre”. Les
autorités accusent régulièrement la
confrérie d'aider et de financer les
auteurs des attaques contre les forces
de l'ordre, quasi quotidiennes depuis le
début de l'été. “Il n'y a rien de
surprenant à ce que Beblawi, le Premier
ministre-marionnette de la junte
militaire, décide d'exploiter le sang
des Egyptiens innocents avec des
déclarations incendiaires destinées à
créer plus de violence, de chaos et
d'instabilité”, ont rétorqué dans un
communiqué les Frères musulmans,
condamnant “dans les termes les plus
forts” cet attentat. “Cette attaque est
plus sophistiquée que les précédentes.
Cela pourrait être un signe annonciateur
de ce qui va suivre (...) La
contestation dans le Sinaï est renforcée
et s'étend au-delà” de la péninsule, a
estimé Shadi Hamid, directeur de
recherche au Brookings Doha Center.
Pour rappel, les attaques visant la
police et l'armée se sont multipliées
dans le pays depuis début juillet, tuant
plus d'une centaine de soldats et de
policiers, en majorité dans la péninsule
désertique du Nord-Sinaï, une région
majoritairement peuplé de Bédouins aux
rapports tendus avec les autorités de
longue date.
Des groupes djihadistes, dont certains
liés au réseau extrémiste, revendiquent
régulièrement ces attentats.
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Publié le 26 décembre 2013 avec
l'aimable autorisation de Liberté
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