En direct de Gaza
L'avenir de la jeunesse à Gaza
Marwa Abou Labn
Vendredi 30 janvier 2015
La jeunesse à Gaza s’enfuit vers la mort
et l’inconnu alors que dans le même
temps celle-ci continue de se raccrocher
à toute les sources de vie et d’espoirs
qu’elle puisse trouver et qui lui manque
cruellement sur ses terres.
La situation difficile nous dépeint une
jeunesse à bout de souffle, en quête
d’une vie meilleure, de sécurité et de
travail en fonction des besoins vitaux
qui les dirigent au quotidien.
La jeunesse meurt chaque jour à petit
feu dans cette prison à ciel ouvert où
elle vit dans des conditions
désespérantes. Si c'est à cause des
guerres ponctuelles du régime sioniste
que cette situation dramatique existe
c’est aussi et surtout à cause de ce
blocus imposé sur la bande de Gaza
depuis 8 ans par Israël et l’Égypte.
Cette mesure irresponsable et inhumaine
à notre époque se vérifie et crée une
injustice aux yeux de tous les pays
arabes et musulmans sans même
occasionner une réaction en faveur des
palestiniens. La passivité et l’inaction
se réalise en définitive contre toutes
les âmes qui peuplent Gaza. Ce
constat touche la tranche d’âge qui est
la plus sensible au cours de cette vie
puisque c’est celle qui détermine le
plus souvent l'avenir de toute personne
à Gaza que celle qui détermine le sort
de toutes jeune personne pour chaque
pays du reste du monde.
Dans les faits, les jeunes vivent
réellement un cauchemar : au titre de
celui-ci nous pouvons mentionner
l'incapacité humaine pour beaucoup
envers le moindre but ou objectif social
et culturel ainsi que toute possibilité
d’optimisme, l'occupation israélienne et
ses multiples agressions militaires, le
blocus inhumain, l'indifférence de la
communauté internationale et les
violations des droits humains de la
jeunesse. Au vue de ce qui précède, ceci
n’est qu’un échantillon de toute la
panoplie des obstacles qui se mettent en
travers de la jeunesse palestinienne
vers la réalisation de leurs buts de
développement humain.
En tant que jeune fille et au titre d’un
témoignage personnel, je trouve injuste
la répétition de cette violence cruelle,
arbitraire et à quel point après chaque
guerre Israël détruit nos vie et nos
rêves. Au terme de bombardements
acharnés la destruction est encore et
toujours sur nos maisons. Ensuite,
l’horreur et le sang fait place à une
vie quotidienne sans salaire, sans
travail, et même avec presque plus de
famille.
La parole ne suffit pas à exprimer toute
cette douleur quotidienne et il est
difficile de trouver les mots pour
dépeindre la pression à laquelle nous
sommes soumis constamment.
Nous sommes des jeunes, nous sommes
palestiniens et nous bâtirons nos
propres rêves qu’il soit les plus
concret, les plus incroyables ou les
plus simples, dont nous sommes remplies:
continuer les études, avoir un emploi en
Palestine ou ailleurs et vivre en
sécurité sont nos priorités actuelles.
Si nous ne trouvons pas une façon de
canaliser cette dynamique et cette
énergie qui grandit en nous
quotidiennement en quelque chose d’utile
afin de nous donner l'espoir sur cette
terre, il est sûre que l'impatience nous
détruira.
Nous sommes très attachés à la vie et
nous voulons vivre comme tout individu
peut aspirer au minimum où qu’il soit
dans le respect de sa dignité et ses
droits humains. Ce souhait ne signifie
pas qu’ailleurs la vie est forcément
parfaite ou meilleure que celle que nous
avons mais elle est sans nul doute mieux
que la notre du point de vue des
attentes fondamentales de l’individu et
son intégrité quotidienne.
La jeunesse à Gaza est en détresse et en
déception à cause de ce blocus qui
détruit les sources de la vie nécessaire
pourtant à tout être humain dans le
monde. Cependant, la dernière offensive
sur la bande de Gaza a bouleversé la
situation vers le mauvais et a anéantie
énormément de moyens pouvant nous
conduire vers l’accomplissement de nos
rêves les plus simples.
Nous sommes privés de la capacité de
voyager pour les études ou le travail
avec cette atteintes caractérisée de
notre liberté de circulation et d’aller
et venir par la gestion injuste des
voies de passage qui pourraient nous
ouvrir vers le monde, que cela soit par
la mer ou par le ciel. Sans cette
liberté, comment cette jeunesse
pourrait-elle vivre, échanger et se
connaitre fraternellement avec d’autres
peuples tant que les frontières
terrestres et maritimes demeureront
fermées.
Le passage de Rafah qui relie la bande
de Gaza avec l’extérieur est reste
rarement ouvert, hormis pour faire
passer les aides alimentaires
uniquement. Pour autant, cette jeunesse
qui fait partie intégrante de ce peuple
résistant demeure lucide pour comprendre
que ce ne sont pas ces maigres denrées
vitales telles des perfusions qui leur
permettront de se développer à long
terme. La priorité est plutôt le devoir
de les laissez la vivre en liberté et
sanctionner les oppresseurs.
Une chose est sûre, cette jeunesse
refuse avec force de perdre espoir. Elle
souhaite vivre ces jours où le soleil
brille tout en aspirant à la liberté
sans risque pour sa sécurité et sa
dignité, tout en rêvant à une vie
normale d’une beauté minimale comme tout
un chacun de par le monde peut en rêver.
La jeunesse à Gaza est une jeunesse tout
aussi forte que courageuse. Celle-ci
fait chaque jour l'impossible afin de
pouvoir surmonter les obstacles qui
mettent en suspens ses rêves ainsi que
ses ambitions. Cette jeunesse garde
encore et toujours l’espoir face au
désespoir que tentent d’imposer et
dicter les assauts sanguinaires et
arbitraires d’Israël. Cette
jeunesse rit malgré la guerre, exprime
la joie malgré la douleur, manifeste son
sourire malgré la tristesse. ....Malgré
tout
Israël, sache que tu ne pourras jamais
effacer la jeunesse gazaouie sur cette
terre sacrée dans ses ambitions, ses
rêves et ses espoirs. Tu ne pourras pas
enlever notre volonté et notre force qui
grandissent chaque jour et pour
toujours : de nos ruines nous
reconstruirons, de nos cendres nous nous
relèveront. De nos divisions nous nous
réunirons debout comme un seul homme
pour te faire face. Plus tu voudras nous
détruire plus nous voudrons nous
construire tant nous demeureront encore
et toujours attachés à nos rêves jusqu’à
leurs proches ou lointains
accomplissements nous l’espérons.
Brisez le mur du silence face à
l’indifférence mondiale reste notre
priorité, aidez la jeunesse de
Gaza pour qu’elle puisse vivre et voir
des jours heureux reste la puissance de
notre volonté. Ne dit on pas
qu’après l’obscurité vient la lumière
tout comme après la nuit vient
inévitablement le jour. Ô Israël
ne dénature donc pas et ne contrarie
donc pas cette inévitable et inexorable
alternance qui te dépasse et ce qui a
déjà été décidé bien avant même ta
propre existence. Ô Israël où est ta
dignité, où est ton humanité, où est ta
raison……
Marwa Abou Labn
Diplômée de français
Gaza
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