Qu'est-ce que philosopher
" La bête humaine
" (Emile Zola)
Manuel de Diéguez
Manuel de
Diéguez
Samedi 7 décembre 2013
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1 - Le
meurtre sacré
2 - La bête qui rêvait de se
regarder du dehors
3 - Dieu et sa biche
4 - Où la métazoologie
cache-t-elle sa caméra ?
5 - La bête cérébralisée
6 - Pascal et Valéry
7 - L'intelligibilité
ventrale du cosmos
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1 - Le meurtre sacré
Dans un texte
précédent, j'ai souligné que le premier
regard de l'extérieur sur le cerveau de
notre espèce est apparu dans la
littérature mondiale moderne avec
Les Voyages de Gulliver de
Jonathan Swift.
-
La politique mondiale et l'avenir de la
philosophie au XXIe siècle , 23
novembre 2013
Le regard du dehors
des historiens, des satiristes ou des
mystiques ne portait pas encore sur le
cerveau semi-animal en tant que tel.
L'origine du globe oculaire proprement
simiohumain se trouve dans Isaïe, le
premier observateur de la boîte osseuse
de l'idolâtre - celle d'un bûcheron qui
se chauffait avec la moitié du bois
rapporté de la forêt le matin et qui se
taillait, le soir même un dieu avec
l'autre moitié de son tas afin de se
prosterner devant lui. Mais les premiers
prophètes n'observaient pas l'animalité
collective des sociétés proprement
simiohumaines, qui s'agenouillent toutes
et unanimement devant des personnages
imaginaires.
C'est pourquoi
Swift se révèle le visionnaire de génie
dont le chef d'œuvre observe de haut et
de loin un animal encore inconnu des
anthropologues de notre temps, le Yahou.
Selon l'auteur, la singularité de cette
bête résidait dans l' "infime lueur
de raison" dont elle disposait, mais
qui demeurait insuffisante pour qu'on la
qualifiât "d'humaine". A l'aide
de quel observatoire Swift portait-il un
regard de simianthropologue avant la
lettre sur la pathologie cérébrale dont
souffrait le genre humain à ses yeux? Né
près de trois décennies avant Voltaire
en 1667, ce visionnaire a construit le
télescope des futurs astronomes du
XVIIIe siècle, les Diderot, les
Voltaire, les d'Holbach, les Grimm. Mais
il faudra attendre un demi-siècle après
son décès, en 1745, pour qu'un second
visionnaire, Balzac, portât un regard
d'entomologiste sur la société de son
temps.
De plus, la raison
infirme dont Les Voyages de
Gulliver combattait le chaos
dans les encéphales de l'époque n'était
encore que celle d'un animal plongé à
son tour dans les ténèbres de la
cosmologie mythique des religions. Mais
ce n'était pas perdre son temps de
commencer par armer du moins la bête de
la logique primaire d'Aristote et
d'Euclide: il fallait bien aplanir les
chemins de la transcendance à venir
2 - La bête qui rêvait de se regarder du
dehors
La civilisation
mondiale est sur le point de prendre un
tournant distanciateur. Il sera lent et
difficile, l'apprentissage d'un regard
du dehors sur le regard que nous
portions hier sur notre espèce. En
vérité, cette ambition est celle de la
pensée philosophique depuis qu'elle
tente de conquérir sur elle-même et sur
le monde un recul moins rudimentaire que
celui de l'animal dont le globe oculaire
demeure privé de tout éloignement à
l'égard de l'image de son corps que la
nature lui renvoie en miroir. Mais dès
lors que l'œil d'une divinité a
progressivement cessé de prêter sa
rétine déformante à des représentations
théâtrales et simplistes de l'univers,
il nous fallait acquérir une vue
plongeante sur des orphelins
soudainement privés de photographe, de
scénariste et de metteur en scène .
Depuis deux
millénaires, nos théologies nous
montraient des bésicles imaginaires
cachés derrière les décors. Ils avaient
même convaincu la créature qu'un acteur
de la pièce l'avait conçue et créée à
partir d'un modèle qu'il cachait dans sa
tête, et qu'elle était une copie fidèle
de son géniteur céleste. Celui-ci ne
contestait donc en rien des lois de la
nature qui s'imposaient d'avance à son
entendement de créateur artisanal. Mais,
au XVIe siècle, l'humanisme hérité des
Anciens et censé à la fois rationaliste
et divin de l'Occident a partiellement
retrouvé l'œil unificateur des Grecs et
des Romains, qui traitaient le bimane
locuteur d' "animal rationale",
de bête "douée de raison", et
cela en exécution d'un seul verdict,
celui de ses propres organes de la
connaissance du cosmos.
Qu'allait-il
advenir de la séparation païenne des
décisions du tribunal des corps et de
celles du tribunal de la Genèse?
D'un côté, la caméra du monde, de
l'autre, celle de Dieu s'étaient de
nouveau séparées, mais suffisamment à
l'amiable pour que la frontière convenue
entre les deux appareils de prises de
vue de la bête demeurât indécise et
contradictoire. En vérité, les clauses
du contrat signé entre l'entendement
naturel et l'entendement religieux
demeuraient à l'avantage de l'Olympe,
puisque l'évadé des forêts flottait
maintenant entre deux eaux: tantôt il se
rapprochait dangereusement de l'animal,
tantôt il frôlait l'homme, mais toujours
à ses risques et périls, donc au gré des
civilisations, des lieux, des époques,
des climats et des cultures. Aussi
n'était-il nullement question d'ébranler
le principe central selon lequel il
existerait une ligne de démarcation,
même confuse et variable, entre deux
espèces de mammifères pourtant
radicalement autonomes et condamnées, au
prix de mille tiraillements à se
partager un seul et même théâtre du
monde.
Mais, au début du
XXIe siècle, la problématique
monopolistique qui servait de poutre de
soutènement à l'humanisme mondial et de
charpente théorique scindée entre le
connaissable qualifié de rationnel et la
connaissance proclamée céleste de notre
espèce, cette problématique bipolaire ,
dis-je, se trouvait soudainement
condamnée à une mutation méthodologique
radicale de sa construction dichotomique
précédente, parce que les notions
axiales de raison et de
déraison se révélaient biphasées à
leur tour, donc semi-animales jusque
dans l'enceinte des théologies
schizoïdes.
Du coup, toute la
difficulté se ramène à fabriquer à
l'usage de notre espèce un appareil
d'optique suffisamment scindé, lui
aussi, pour porter le regard sur un
animal décidément sui generis.
Mais comment construire un œil plus
pénétrant et plus sui generis,
précisément, que celui dont les animaux
attribuent la nature et les capacités à
leur Zeus des animaux? Car si la
"raison" bancale dont la bête bicéphale
était si fière court maintenant sur des
chemins plus en plus tortueux, comment
bâtir un observatoire tellement
perfectionné que son fonctionnement
laisserait au bord du chemin
l'intelligence semi animale des
ancêtres? Mais Socrate n'était-il pas
passé maître dans l'art de se servir de
la raison dédoublée qu'il mettait en
pratique et dont il pesait, dans le même
temps, la valeur et le mode d'emploi?
3 - Dieu et sa biche
Si la lentille d'un
microscope désespérément itinérant ou le
miroir d'un télescope obstinément en
voyage dans l'immensité cheminent du
même pas que leurs utilisateurs
trottinants, le champ d'interprétation
de l'anthropologie transcendantale se
rétrécira à son tour et sa configuration
sautillante obéira, elle aussi, aux
ordres étriqués que lui intimeront des
manchots. Du coup, comme il est dit plus
haut, la pesée de la notion même de
raison dont dispose l'animal
tronçonné de naissance dépendra de la
nature et de la qualité d'une balance
perpétuellement en évolution; et si nous
ne portions pas de regard de l'extérieur
sur notre coude à coude avec nos
appareils d'inspecteurs au petit pied,
nous ne prononcerions jamais d'autre
verdict que celui de nos bésicles
enfumées. C'est pourquoi, depuis Platon,
la philosophie est une pièce de théâtre
à trois personnages, la bête, son œil à
elle et le regardant planté à quelques
pas de ces deux-là.
C'est dire que les
constructeurs de la balance à peser la
distance des rétines à l'égard de leur
objet sont soumis, eux aussi, à une
pesée harassante de la qualité de leurs
pauvres scénarios, tellement les
problématiques demeurent toujours et
nécessairement à l'image de leurs
piètres modélistes. Aussi "Dieu" est-il
demeuré un personnage spéculaire, donc
en formation continue dans la tête de
ses adorateurs et de ses employeurs.
Mais alors, qu'en est-il d'une créature
appelée à se faire, pas à pas,
l'opticien d'un Dieu toujours plus ou
moins myope, toujours plus ou moins
rudimentaire, toujours plus ou moins
taillé à la hache, mais quelquefois
serti de diamants par des orfèvres
avertis? Il s'agit d'apprendre à
regarder du dehors les fabricants du
troisième œil de l'humanité, il s'agit
d'observer la rétine des opticiens de
Dieu.
Pour cela,
demandons-nous ce qu'il advient du
bijoutier quand il s'appelle Isaïe,
Anselme, Bernanos ou Claudel. De même
que la cervelle de l'idole change sans
cesse de place, de complexion, de
calibrage et de mode d'emploi dans
l'atelier de ses joailliers, l'œil des
artistes d'un "Dieu" de grand prix se
trouve sans cesse rattrapé par le
regardant du cosmos qu'il enfante d'un
siècle à l'autre, puis qu'il positionne
et met en œuvre sur le théâtre du monde.
Les géniteurs de "Dieu" sont des peseurs
à la recherche de leur pierre
philosophale. Or l'œil de "Dieu" fuit sa
propre rétine comme une biche impossible
à rattraper à la course.
4 - Où la métazoologie cache-t-elle sa
caméra ?
On voit que la
tentative désespérée des théologiens de
placer non plus seulement l'objet de
leur recherche sous le regard de leur
doctrine, mais également leur propre
globe oculaire met, en retour, la noble
folie de la philosophie au rouet: depuis
Platon, cette discipline demande à
l'humanisme mondial de s'intéresser à
l'auteur du scénario, aux recettes du
metteur en scène, à la nature des
décors, mais surtout aux personnages
censés tapis dans les coulisses du
théâtre confessionnel, tellement le
protagoniste le plus réputé de la pièce
n'est pas près de monter en chair et en
os sur les planches de sa catéchèse.
Car si la folie la
plus précieuse de la raison d'une époque
n'est jamais qu'une sécrétion de qualité
inégale, mais toujours spéculaire et si
le spéculaire est soumis au trépas par
nature, penser, ce sera placer la
connaissance sommitale du monde et de
soi-même sur les barreaux d'une échelle
de Jacob non moins branlante que celle
d'un "Dieu" de passage. Mais alors, le
"spirituel", comme on disait,
débarquera-t-il dans un édifice aux
multiples étages, lesquels
hiérarchiseront les savoirs rationnels?
Placer l'humain
proprement dit quelque part entre la
bête curieuse d'apprendre à se connaitre
et la bête enfermée dans la casemate de
son aveuglement, serait-ce la simple
continuation de la recherche du "Dieu"
incapturable des mystiques? Dans ce cas,
l'histoire d'une espèce en fuite et
insaisissable à elle-même
progresserait-elle de mettre la main sur
le Dieu que cette bête serait
secrètement à elle-même?
5 - La bête cérébralisée
Exemple: est-il
ascensionnel de prolonger à titre
posthume l'existence physique de notre
espèce? Dans ce cas nous devons
concevoir une anthropologie de cette
continuation mythique et, du coup, le
matériau à examiner en laboratoire sera
constitué, de siècle en siècle, par les
sécrétions oniriques de la bête. Si nous
soumettons l'évolutionnisme à cette
discipline, donnera-t-elle sa vraie
postérité au siècle des Lumières?
Présentée de la sorte, la question posée
renvoie tout de suite à la problématique
et à la hiérarchie des valeurs dont
s'inspirera l'interrogateur. Mais le
simianthropologue ne saurait cautionner
en catimini une problématique qu'un
prodige aurait validée d'avance: toute
discipline scientifique en appelle à la
pesée permanente de sa méthodologie, et
il lui appartient de donner
progressivement sa profondeur
épistémologique à la quête sans fin qui
l'inspire.
Certes, l'animal
obéit à un instinct de conservation
"naturel", lequel le porte à défendre
son existence corporelle menacée. Mais,
primo, si la bête contrainte à se
mettre sur la défensive avance d'un seul
pas en direction de la cervelle
spécifique du genre simiohumain et si,
secundo, son système
d'auto-défense fait sécréter des mondes
imaginaires à ses neurones, et si,
tertio, des univers mentaux en
chaîne font leur apparition dans des
conques osseuses armées d'un code de
leur développement qui les aura rendues
cosmiques de naissance, ces
représentations magiques de l'univers
fourniront sa nourriture originelle à
une bête malencontreusement prolongée et
rendue seulement plus fastueuse dans son
imagination religieuse que sur la terre.
Du coup, la
question de l'animalité spécifique de
notre espèce va s'étendre à la
spectrographie des croyances les plus
primitives de la bête, du coup l'examen
de l'évolution des théâtralisations
spéculaires de la vie post mortem
de ce primate va se révéler un
instrument entièrement nouveau de la
recherche anthropologique, du coup il
faudra reconsidérer les métamorphoses de
l'animalité cérébralisée et consécutives
ou connaturelles à l'émergence de mondes
mentaux fantastiques, du coup, les
délires sacrés de ce mammifère viendront
combler les vœux de sa conque osseuse,
puis les hypertrophier, puis les
auréoler, mais sans que les assauts du
fabuleux changent jamais la nature même
d'un ensorcellement cosmologique au
suivant.
Alors la frontière
qui séparera l'homme de l'animal se
trouvera seulement quelque peu déplacée
d'un siècle à l'autre ou d'un millénaire
à son successeur. Du coup, le
débarquement des mythes sacrés
bouleversera toute la problématique
antérieure, qui demeurait incarcérée
dans la démonstration confirmative ou
dans la réfutation en règle de toutes
les allégations de type théologique.
Mais s'il n'est plus nécessaire de
réfuter la fécondation d'Alcmène par
Zeus ou celle d'une vierge de village
par Jahvé, quel champ immense ne
s'ouvrira-t-il pas à une anthropologie
abyssale, puisque, de Platon à nos
jours, toute la philosophie se
convertira à une psychologie
fondamentale de la bête évolutive ! Mais
cette mutation de la problématique
simianthropologique se voudra elle-même
soumise à une pesée sans cesse en
devenir, tellement l'instrument de
mesure d'une science ne sera autre que
la balance transzoologique dont
disposera la connaissance rationnelle de
l'évolution cérébrale du bimane
détoisonné.
Puisque le regard
émergeant que l'historien des corps et
des têtes portera sur sa propre
discipline se révèlera tributaire d' un
itinéraire valorisant ou dépréciatif de
ses méthodes, à quel moment et dans
quelle mesure le religieux
participera-t-il de l'animalité ou des
progrès "spirituels" d'une espèce
devenueimperceptiblement ascensionnelle?
6 - Valéry et Pascal
Valéry découvrira
la bête flottante entre deux espèces et
qui se définit comme un "ni l'un, ni
l'autre"….
Le visionnaire des
Paraboles approfondit la
phrase de Pascal: "L'homme n'est
ni ange ni bête"; car il ne
s'agit plus d'un "tantôt, tantôt",
mais d'un animal dont la spécificité le
constitue en un troisième animal:
Voici : d'entre
les feuilles une Figure vint.
Une Figure vint à la lumière,
Dans la lumière, Et il regardait de
toutes parts,
Et celui-ci
n'était " ni Ange ni Bête.
Qui est le
troisième regardant, celui qui fait dire
au poète?
Car l'ANGE est
l'ANGE et l'ANIMAL est ANIMAL
Et il n'y a rien de l'un dans l'autre
Et rien entre eux
Mais CELUI-CI n'était ni l'un, ni
l'autre.
Valéry n'est pas
homme à jeter des majuscules par la
fenêtre. Et maintenant, il en use à la
manière des théologiens.
MAIS TOI,
Animal,
Plus je te regarde, ANIMAL, plus je
deviens HOMME.
En Esprit,
Et tu te fais toujours plus étrange,
Car l'Esprit ne conçoit que l'Esprit.
Mais s'il n'y a
Rien de l'un
dans l'autre
Et rien entre eux,
quelle est
l'intuition du mystique, ce regardant
qui se tient en suspens dans un étrange
"entre deux" et qui en écoute la
musique? On voit que l'homme en tant que
tel n'est observable que dans un miroir
à inventer.
7 - L'intelligibilité ventrale du cosmos
J'ai rappelé (Lettre
ouverte à M. Vladimir Poutine, Président
de la Fédération de Russie , 21
septembre 2013 ) que la mutation
radicale de la plateforme de la
connaissance rationnelle dont usait
l'humanisme renacentiste se situait dans
la postérité des guerres de religion du
siècle précédent, dont les carnages
avaient illustré le caractère animal des
sacrifices de sang dont ruisselaient les
autels. Et pourtant, il faudra attendre
le XXIe siècle pour qu'un regard de
simianthropologue fût porté sur le XVIe
siècle; car la difficulté qui torturait
les cerveaux n'était encore que de
savoir s'il fallait mâcher bien crue et
à belles dents la chair de la victime
exposée sur l'autel et boire à pleines
rasades son sang bien frais ou s'il
était préférable de laisser de côté les
gorgées d'hémoglobine de Dieu pour se
rabattre seulement sur des symboles
timides d'une déglutition si féroce. On
sait que cette difficulté culinaire
était politique. Mais comment se fait-il
que la question d'ores et déjà si
clairement posée à l'encéphale de
l'humanité, aucun Etat ne se risque
encore à la soulever, ni ne songe
seulement à s'enquérir des secrets
psychobiologiques d'une folie dont
dépendait pourtant, croyait-on, le sort
de l'âme et de l'intelligence de
l'humanité tout entière?
Certes, le XVIII
siècle a inauguré un premier déplacement
de l'attention en direction de la
frontière entre l'homme et l'animal;
mais depuis l'Iphigénie
d'Euripide jusqu'à celles de Racine,
puis de Goethe, personne ne s'est risqué
à anéantir la pseudo distanciation
chrétienne ni le semi recul de
l'humanisme renacentiste. Pour que la
raison se réveille, il faudra que se
produise une mutation préalable de la
problématique entière dans laquelle la
question se posera; et ce sursaut aura
attendu un siècle et demi après la
parution de L'Evolution des
espèces de Darwin. Mais, sans le
préalable du transformisme, comment le
XXIe siècle aurait-il timidement
commencé d'observer la mutation de la
bête et son passage du règne animal aux
immolations jugées payantes d'un
congénère offert à un fauve censé
attablé dans le cosmos et toujours
ripaillant?
Du coup, la
critique généalogique d'une humanité
dont la raison scientifique post
chrétienne commence de s'armer se
révèlera un trésor inépuisable de la
recherche anthropologique future,
tellement il deviendra significatif au
plus haut point que la radiographie du
trafic sanglant de ce bipède avec ses
idoles n'étende plus seulement le champ
de l'analyse sacrilège du sanglant à une
pesée zoologique des assassinats pieux
de la foi, mais également à l'analyse de
la raison rudimentaire dont usait la
physique tri-dimensionnelle - on sait
que, jusqu'en 1905, l'expérience répétée
des phénomènes, mesurables et constants
était censée sécréter une
intelligibilité en soi du cosmos, alors
que le fourrage de la continuité des
routines de la matière n'était jamais
que l'extension animalisée d'un
"principe de raison" miraculé par le
calcul - on faisait sécréter aux nombres
une intelligibilité ventrale. S'il en
est ainsi, quel est le ventre qui sert
d'encéphale à "Dieu".
La semaine
prochaine, j'étudierai l'animalité
spécifique de la preuve expérimentale
classique dans l'univers
tri-dimensionnel dont on sait qu'il a
explosé en 1904 et 1905.
le 7 décembre 2013
Reçu de l'auteur pour publication
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