L'art de la guerre
Le réarmement USA anti-russe est
bipartisan
Manlio Dinucci
© Manlio
Dinucci
Mardi 17 octobre 2017
Les Démocrates, qui chaque jour
attaquent le républicain Trump pour ses
déclarations belliqueuses, ont voté au
Sénat avec les Républicains pour
augmenter en 2018 le budget du Pentagone
à 700 milliards de dollars, 60 milliards
de plus que ce qu’avait demandé Trump.
En ajoutant les 186 milliards annuels
pour les militaires retraités et autres
postes, la dépense militaire totale des
Etats-Unis se monte à environ 1000
milliards, c’est-à-dire un quart du
budget fédéral. Le vote à l’unanimité du
Comité des services armés, formé de 14
sénateurs républicains et 13 démocrates,
a été décisif.
Le Comité souligne que “les Etats-Unis doivent renforcer la dissuasion
face à l’agression russe : la Russie
continue à occuper la Crimée, à
déstabiliser l’Ukraine, à menacer nos
alliés Otan, à violer le Traité Inf de
1987 sur les forces nucléaires à
distance intermédiaire, et à soutenir le
régime d’Assad en Syrie”. Il accuse en
outre la Russie de mener “une attaque
sans précédent contre nos intérêts et
valeurs fondamentales”, en particulier à
travers “une campagne visant à miner la
démocratie américaine”. Véritable
déclaration de guerre, avec laquelle la
coalition bipartisane justifie la montée
en puissance de toute la machine de
guerre étasunienne. Voici quelques uns
des postes de dépense dans l’année
fiscale 2018 (commencée le 1er
octobre 2017) : 10,6 milliards de
dollars pour acheter 94 chasseurs F-35,
24 de plus que requis par
l’administration Trump ; 17 milliards
pour le “bouclier anti-missiles” et les
activités militaires spatiales, 1,5 de
plus que le chiffre requis par
l’administration ; 25 milliards pour
construire 13 navires de guerre, 5 de
plus que requis par l’administration.
Des 700 milliards du budget 2018, 640 servent principalement à l’achat de
nouveaux armements et à l’entretien du
personnel militaire, dont les soldes
sont augmentées portant le coût annuel à
141 milliards ; 60 milliards servent aux
opérations guerrières en Syrie, Irak,
Afghanistan et ailleurs. En outre 1,8
milliards sont destinés à l’entraînement
et l’équipement de formations armées
sous commandement USA en Syrie et Irak,
et 4,9 milliards au “Fonds pour les
forces de sécurité afghanes”.
Pour l’ “Initiative de réassurance européenne”, lancée en 2014 par
l’administration Obama après
“l’agression revancharde russe contre
l’Ukraine”, sont destinés, en 2018, 4,6
milliards : ils servent à augmenter la
présence de forces blindées étasuniennes
et le “prépositionnement stratégique”
d’armements étasuniens en Europe. Pour
fournir une “assistance létale” (
c’est-à-dire des armements) à l’Ukraine
ce sont 500 millions de dollars qui sont
alloués.
L’augmentation du budget du Pentagone entraîne celles des autres membres
de l’Otan sous commandement USA, Italie
comprise dont la dépense militaire, des
actuels 70 millions d’euros par jour,
devra monter jusqu’a 100 environ.
En même temps le budget du Pentagone présente ce qui se prépare
pour l’Italie. Parmi les postes de
dépense mineures, mais pour autant non
moins importantes, se trouvent 27
millions de dollars pour la base d’Aviano,
preuve que continue sa potentialisation
en vue de l’installation des nouvelles
bombes nucléaires B61-12, et 65 millions
pour le programme de recherche et
développement d’ “un nouveau missile
avec base à terre à portée intermédiaire
pour commencer à réduire l’écart de
capacité provoqué par la violation russe
du Traité Inf”.
En d’autres termes, les Etats-Unis ont un programme de déploiement en
Europe de missiles nucléaires analogues
aux Pershing 2 et aux Cruise des années
80, ces derniers installés aussi à
l’époque en Italie à Comiso. C’est ce
que nous annonce du Sénat des
Etats-Unis, avec son vote bipartisan
unanime, le Comité sur les services
armés.
Edition de mardi 17 octobre 2017
de il manifesto
https://ilmanifesto.it/bipartisan-il-riarmo-usa-anti-russia/
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