Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour La Voix de la Russie Journaux de Cathy et Marc Les vidéos Centre d'infos francophone Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité


 
Centre Palestinien
d'Information



 
Invitation à lire





Réseau Voltaire



BDS



Solidarité



Produits palestiniens





En direct d'Iran





Voix de la Russie



Agence syrienne



Palestine Solidarité
sur Facebook



 




Opinion

Sénégal : la renaissance de l’esprit ceddo

Malao Kanté


Malao Kanté

Jeudi 14 août 2014

On dit souvent que le Sénégal est un pays islamique. C’est peut être vrai dans la mesure où beaucoup de gens revendiquent cet héritage culturel. Mais à y voir de plus près, cet islam n’est que folklorique. Les marabouts ont fait un travail exceptionnel de transformation sociale ; toutefois, le culturel a toujours eu le dessus sur le religieux. La plupart des adeptes n’ont que faire des principes religieux. Ce qui les intéresse, c’est le « culte de la facilité ». Les « talibés » se concentrent plus chez le guide qui promet le paradis par une simple allégeance que chez celui qui exige plus d’investissement dans la voie.

Ainsi, malgré une présence islamique millénaire, l’esprit ceddo est resté presque le même. Certes, il n’y a pas de tensions entre groupes ou catégories ethniques mais le sénégalais (à l’instar des autres noirs d’Afrique) se définit toujours par rapport à sa catégorie ethnique ou clanique. Ils font tous généralement référence à un passé souvent non islamique et très peu significatif. L’expression « très peu significatif » signifie que la plupart des « dignitaires » de l’époque n’avaient pas obtenu leur rang grâce à leur courage mais c’est surtout grâce à leur subordination aux blancs colonisateurs. De Bouna N’diaye à Samba laobé Fall en passant par le dernier Bour sine tous ont eu leur statut grâce à leur soumission aux blancs voire même à leur trahison. Le cas du Cayor est un exemple patent de cette bassesse morale. Seul Lat Dior a fait montre d’une bravoure exceptionnelle.

Au Fouta aussi, le travail des marabouts est sapé par l’esprit ceddo du peulh. Comme dans les autres groupes ethniques africains, ici encore chacun se valorise et se croît être un descendant de Zeus. Longtemps dominé par les Sarakollés et les Sérères, le Fouta est tombée entre les mains des Peulhs en 1495. Mais malgré la révolution de 1776 des « Almaamis », La conscience sociale ceddo est restée la même. Ce qu’on appelle « Déniyenkobé» est remplacé injustement par le mot « Torodo ». Or « torodo » veut dire à l’origine mendiant ou du moins celui qui maîtrise le coran (un aspirant). Ce terme qui fut à la base religieux est réapproprié par cette conscience malsaine pour en faire une affaire de sang. De façon résumée, c’est donc sur cet esprit de folie de grandeurs entre africains que les blancs se sont appuyés pour diviser et pour dominer l’Afrique dans son ensemble et le Sénégal en particulier.

D’ailleurs, beaucoup des résistants n’ont pas été éliminés directement par les colonisateurs mais bien par leurs propres frères noirs. C’est le cas d’El Hadj Oumar (on se souvient encore des actes posés par le capitaine Racine Sy contre le sage de Alwar), de Cheichou Ahmadou, de mbamba Diakhou Ba etc… Même le vaillant Cheich Ahmadou Bamba a été victime de cet ostracisme noir (l’un des commandants les plus sévères à son endroit était un sénégalais du nom de Doudou Guèye ou Doudou mambèye). Les ceddo ont été les premiers à le combattre voire à vouloir le sacrifier pour plaire à leurs chefs blancs. Ils se croyaient plus purs et plus dignes que cet illustre homme de Dieu. Il a fallu qu’il revienne sain et sauf des tartares de l’exil pour qu’ils acceptent enfin de lui faire allégeance.

Mais comme les toucouleurs du Fouta (avec la trahison de la révolution ou de la charte de Souleymane Baal et de Abdel Kader), les familles maraboutiques sénégalaises sont aussi victimes de cette malédiction ceddo. Aujourd’hui, on ne reconnaît plus le vertueux par son ascétisme mais par son nom (et c’est exactement le contraire que Cheich Ahmadou Bamba enseignait comme le martèle Serigne Bassirou Khelcom). Le folklore qui règne dans les familles maraboutiques est inconcevable. La famille prime sur l’islam. La situation est telle qu’on affirme ouvertement dans les rues l’expression selon la quelle : «  Au Sénégal, on peut dire, sans risque, du mal à l’égard de Dieu et envers son prophète mais il suffit de critiquer un marabout pour mourir ».

On dit souvent que le Sénégal est un pays islamique. C’est peut être vrai dans la mesure où beaucoup de gens revendiquent cet héritage culturel. Mais à y voir de plus près, cet islam n’est que folklorique. Les marabouts ont fait un travail exceptionnel de transformation sociale ; toutefois, le culturel a toujours eu le dessus sur le religieux. La plupart des adeptes n’ont que faire des principes religieux. Ce qui les intéresse, c’est le « culte de la facilité ». Les « talibés » se concentrent plus chez le guide qui promet le paradis par une simple allégeance que chez celui qui exige plus d’investissement dans la voie.

Ainsi, malgré une présence islamique millénaire, l’esprit ceddo est resté presque le même. Certes, il n’y a pas de tensions entre groupes ou catégories ethniques mais le sénégalais (à l’instar des autres noirs d’Afrique) se définit toujours par rapport à sa catégorie ethnique ou clanique. Ils font tous généralement référence à un passé souvent non islamique et très peu significatif. L’expression « très peu significatif » signifie que la plupart des « dignitaires » de l’époque n’avaient pas obtenu leur rang grâce à leur courage mais c’est surtout grâce à leur subordination aux blancs colonisateurs. De Bouna N’diaye à Samba laobé Fall en passant par le dernier Bour sine tous ont eu leur statut grâce à leur soumission aux blancs voire même à leur trahison. Le cas du Cayor est un exemple patent de cette bassesse morale. Seul Lat Dior a fait montre d’une bravoure exceptionnelle.

Au Fouta aussi, le travail des marabouts est sapé par l’esprit ceddo du peulh. Comme dans les autres groupes ethniques africains, ici encore chacun se valorise et se croît être un descendant de Zeus. Longtemps dominé par les Sarakollés et les Sérères, le Fouta est tombée entre les mains des Peulhs en 1495. Mais malgré la révolution de 1776 des « Almaamis », La conscience sociale ceddo est restée la même. Ce qu’on appelle « Déniyenkobé» est remplacé injustement par le mot « Torodo ». Or « torodo » veut dire à l’origine mendiant ou du moins celui qui maîtrise le coran (un aspirant). Ce terme qui fut à la base religieux est réapproprié par cette conscience malsaine pour en faire une affaire de sang. De façon résumée, c’est donc sur cet esprit de folie de grandeurs entre africains que les blancs se sont appuyés pour diviser et pour dominer l’Afrique dans son ensemble et le Sénégal en particulier.

D’ailleurs, beaucoup des résistants n’ont pas été éliminés directement par les colonisateurs mais bien par leurs propres frères noirs. C’est le cas d’El Hadj Oumar (on se souvient encore des actes posés par le capitaine Racine Sy contre le sage de Alwar), de Cheichou Ahmadou, de mbamba Diakhou Ba etc… Même le vaillant Cheich Ahmadou Bamba a été victime de cet ostracisme noir (l’un des commandants les plus sévères à son endroit était un sénégalais du nom de Doudou Guèye ou Doudou mambèye). Les ceddo ont été les premiers à le combattre voire à vouloir le sacrifier pour plaire à leurs chefs blancs. Ils se croyaient plus purs et plus dignes que cet illustre homme de Dieu. Il a fallu qu’il revienne sain et sauf des tartares de l’exil pour qu’ils acceptent enfin de lui faire allégeance.

Mais comme les toucouleurs du Fouta (avec la trahison de la révolution ou de la charte de Souleymane Baal et de Abdel Kader), les familles maraboutiques sénégalaises sont aussi victimes de cette malédiction ceddo. Aujourd’hui, on ne reconnaît plus le vertueux par son ascétisme mais par son nom (et c’est exactement le contraire que Cheich Ahmadou Bamba enseignait comme le martèle Serigne Bassirou Khelcom). Le folklore qui règne dans les familles maraboutiques est inconcevable. La famille prime sur l’islam. La situation est telle qu’on affirme ouvertement dans les rues l’expression selon la quelle : «  Au Sénégal, on peut dire, sans risque, du mal à l’égard de Dieu et envers son prophète mais il suffit de critiquer un marabout pour mourir ».

Malao Kanté (Sociologue)

 

 

   

Le sommaire de Malao Kanté
Le dossier Afrique noire
Les dernières mises à jour



Source : Auteur

Abonnement newsletter: Quotidienne - Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Parrainage :

Rentabilisez efficacement votre site

 


Ziad Medoukh

Analyses et poèmes
 
Silvia Cattori

Analyses

René Naba

Analyses

Manuel de Diéguez

Analyses

Fadwa Nassar

Analyses et traductions

Alexandre Latsa

Un autre regard sur la Russie

Chems Eddine Chitour

Analyses

Mikhaïl
Gamandiy-Egorov

Afrique-Russie
 
Luc Michel

Analyses

Robert Bibeau

Analyses
 
Salim Lamrani

Analyses
 
Allain Jules

Infos au Kärcher