Venezuela
Venezuela : médias et terrorisme
Luis Britto Garcia
Luis
Britto Garcia
Dimanche 13 avril 2014
Note : On a rappellé récemment le
rôle de médias locaux et de puissances
occidentales dans le génocide du Rwanda.
En abril 2002 les médias privés
vénézuéliens ont co-organisé un coup
d’État sanglant qui substitua brièvement
le président élu Hugo Chavez par le chef
du patronat. Les évènements récents
montrent que ces médias,
hégémoniques au Venezuela, et
relayés par les médias internationaux,
continuent à justifier la violence d’une
opposition et à la conforter dans son
refus d’accepter les résultats
d’élections favorables à la révolution.
L’auteur de cette étude, Luis Britto
García (Caracas, 9 octobre 1940) est un
écrivain vénézuélien. Professeur
universitaire, essayiste, dramaturge.
Parmi une soixantaine de titres, on lui
doit “Rajatabla” (Prix "Casa de las
Américas" 1970) et “Abrapalabra” (Prix
"Casa de las Américas" 1969).
T.D., Caracas 13 avril 2014
Traduction : Jean-Marc del
Percio
Chaque fois que l’on traite du thème
de la liberté d’expression au Venezuela,
l’on devrait obligatoirement recourir au
classique paradoxe du grec menteur :
« Tous les Grecs sont menteurs »,
proclame le sophiste, et d’enchaîner :
« je suis Grec ». « Il n’y a pas de
liberté d’expression au Venezuela »
assénera en mentant, un commentateur. Et
il l’affirmera librement dans un pays où
supposément, la liberté de le dire
serait inexistante.
Or, tout cela ne concerne pas un pays
quelconque. Il soutient qu’il n’y a pas
de liberté d’expression, dans un pays
qui aura vécu en 2002, le premier coup
d’Etat fondé sur le recours aux médias.
Et par conséquent, en abusant de cette
liberté. Ce coup d’Etat -premier du
genre- a consisté à confisquer la parole
au Président en exercice, et dans le
même temps, à propager la fausse
nouvelle de son retrait. A la toute fin
de la même année 2002 et au début de
celle qui suivit, tous les médias
s’employèrent durant deux mois et demi à
déclamer sur tous les tons -24 heures
sur 24- le renversement du gouvernement
légitime. En vain, cependant. Cela
étant, aucun des médias ayant participé
à ces activités pourtant délictueuses
n’aura à connaître une fermeture
administrative ; aucun de ceux-ci n’aura
été poursuivi en justice.
Une thèse n’est bien bâtie qu’à
partir du moment où elle se fonde sur
des faits, et non pas sur des
contradictions. Celui qui souhaite
toucher du doigt l’absolue liberté
d’expression que la société et l’Etat
vénézuélien accordent aux moyens de
communication de ce pays, n’a qu’à
s’informer lui-même y compris
sommairement, de son contenu. Ce n’est
pas difficile. Il peut le faire
quotidiennement, à travers -entre autres
possibilités- la consultation de la page
Web de la Organisation of American
States.
Les médias vénézueliens répètent à
l’envi et sans entrave aucune, que le
gouvernement du Venezuela serait
tyrannique ou autoritaire. C’est un
mensonge. Pourtant, en date du 21 mars
2014 El Nacional exposera en
page 8 et sur 5 colonnes, l’opinion de
Marco Rubio, sénateur de l’Etat de
Floride. Ce dernier annoncera sans
embages que « le Venezuela vivrait sous
la tyrannie ». Il n’est qu’à réfléchir
un peu. Quel type de tyrannie
permettrait qu’un quotidien la qualifie
ainsi ? Le même jour, El Universal
imprimera (page 1-7) : « Marquez :
Nicolas Maduro est natif de Bogota.
C’est un fait irréfutable». Il faudrait
pouvoir expliquer quel genre de
« dictateur » tolérerait que l’on émette
des doutes sur sa propre nationalité ;
et que l’on en déduise « que son
élection à la tête de l’Etat vénézuélien
serait nulle et non avenue ». Ce même
jour également, les journaux les plus
importants du pays relaieront l’appel de
Leopoldo Lopez à un « rassemblement
national contre la dictature et pour la
liberté ». Or, existe-t-il une seule
dictature au monde qui permettrait que
l’on diffuse cette proclamation à
l’échelle nationale ? Qui plus est, un
appel à le renverser ?
En possession de ces éléments
d’information, le lecteur ne s’étonnera
aucunement que le 18 février, El
Universal, publiera en page une de
son volet 3 ce qui suit : « Les
étudiants ont dénoncé la censure en
s’adressant à Conatel (Commission
Nationale des Télecoms) ». Quel
gouvernement pratique la censure de
telle façon que l’on puisse accéder
librement aux protestations émises
contre elle ? Il est inutile de
multiplier les exemples, que le public a
la faculté de glaner jour après jour au
hasard de n’importe quel kiosque à
journaux, écran de télévision ou radio
allumée dans les transports en commun ou
le bar d’à côté. Une part notable des
communicants venezueliens se situent non
seulement bien loin de la vérité, mais
toute forme de honte et de scrupule leur
sont étrangers.
La censure existe-t-elle au
Venezuela ? Oui, en effet. Elle est le
fait d’une partie des médias nationaux
et internationaux qui en use pour
occulter ce qui en réalité se passe dans
le pays ; privant ainsi de son droit à
l’information l’immense majorité
silencieuse dans le monde entier. Une
dictature règne-t-elle au Venezuela ?
Oui, en effet. Une dictature médiatique
qui prétend imposer des tyrans du style
de Carmona Estanga (chef du patronat
putschiste qui avec l’appui de
militaires de droite déposa Chavez
brièvement en 2002, NdT), ou des
énormités de ce genre : ¨le Venezuela
est confronté à une guerre civile. Pour
quelle raison mentent-ils ? Munis d’un
tel bagage éthique, ils prétendent
s’imposer comme des acteurs politiques à
part entière, déposer ou désigner des
mandataires, s’interposer auprès
d’organismes internationaux -qui
s’occupent de pays qui eux, commettent
des fraudes semblables- et porter des
accusations contre le Venezuela. C’est
le plus grave.
Hégémonie
des moyens de communication privés.
Avec la même indifférence pour la
vérité qui leur permet d’imposer
l’allégation selon laquelle une
dictature sévirait au Venezuela, ils
soutiennent que l’Etat exerce une
hégémonie sur le plan de la
communication. La
réalité est diamétralement opposée à ce
qu’ils affirment. En 1998, 80% des
stations de télévision et 97% du secteur
de la radio-diffusion (FM) relevaient du
secteur privé. Par ailleurs, les moyens
de communication communautaires étaient
inexistants. Ces medias aux mains du
privé, se caractérisaient par une haute
concentration de la propriété, tant sur
le plan horizontal que vertical.
En 2014, pas moins de 2896
medias opèrent au Venezuela. 2332
d’entre eux sont des entreprises
privées. 65,18% appartiennent au secteur
privé ; 30,76% dépendent du secteur
communautaire ; et à peine 3,22% de
l’ensemble, ressortissent au service
public.
La multiplication des médias
communautaires s’impose comme le
changement principal. A travers eux,
c’est l’ensemble de la société qui
accède à la communication. Il faut
ajouter que la grande majorité d’entre
eux est pourvue d’une portée restreinte
et leur temps de vie est limité.
Dans le domaine de la
radio-diffusion, 1598 émetteurs
appartiennent au secteur privé, 654
dépendent du domaine communautaire et à
peine 80 d’entre eux relèvent du service
public.
Quant aux canaux de
télévision en signal ouvert, 55 d’entre
eux relèvent du secteur privé, 25 du
secteur communautaire ; alors que le
service public contrôle à peine 8
d’entre eux.
La quasi totalité de ces medias
privés se situent dans l’opposition. Par
conséquent, prétendre que l’Etat en
serait à exercer son hégémonie dans le
domaine de la communication, en
s’appuyant sur les faibles moyens dont
il dispose, est une affirmation infondée
qui suffit à disqualifier celui qui la
propage. Le bolivarisme exerce toutefois
une évidente hégémonie. Non pas en terme
quantitatif, mais en ce qui concerne le
message qu’il formule. Un message qui
postule la démocratie face à la
dictature, l’égalité face au privilège,
la tolérance en lieu et place du
racisme, l’éducation gratuite et la
sécurité sociale pour tous. Tout cela
est bien évidemment préférable à celui
qui soutiendrait le contraire. C’est la
raison pour laquelle cette politique
assure de solides majorités électorales
à ceux qui la préconisent et
l’appliquent.
L’accès à
l’information.
Certains médias soutiennent la thèse
selon laquelle l’Etat ne leur fournirait
pas les informations qu’ils attendent de
lui, et/ou ne les invite pas lors des
événements qui lui en permettraient la
pleine diffusion. Il convient tout
d’abord de signaler que si l’on
considère que pas moins de 3000 médias
de communication sont en activité sur le
sol vénézuélien, il semble extrêmement
difficile pour l’Etat de transmettre à
chacun d’entre eux les informations
requises. D’autant plus que certains
d’entre eux, emploient des dizaines,
voire des centaines de personnes. A
cela, il faut ajouter que la déformation
systématique de la teneur des
déclarations et des données émanant du
secteur public, justifie si besoin
était, de traiter avec circonspection
les exigences que les medias privés
formulent. Il en est ainsi par exemple,
de diverses pages d’Internet -anonymes
ou dont la source se trouve à
l’extérieur des frontières- dédiées à la
diffusion de supposés taux de cotation
du dollar ou de l’euro. L’intention
étant de provoquer la dévaluation de la
monnaie nationale. En vertu des articles
5 et 12 de la loi relative aux
transactions illicites en matière de
change (17 mai 2010), une centaine de
pages internet destinées à diffuser ces
informations fallacieuses et visant à
déstabiliser l’équilibre de la monnaie
nationale, ont été bloquées.
Les chiffres
réels de l’insécurité.
Dans d’autres cas, les médias privés
diffusent des informations au contenu
volontairement exagéré, ou simplement
fausses et sans fondement. L’Etat
s’employant quant à lui, à divulguer des
chiffres et données bien plus fiables.
Se basant sur des enquêtes de
« perception » de l’insécurité, des
organisations non gouvernementales
telles que l’Observatorio Venezolano de
Violencia aboutissent à des résultats
plaçant le taux d’homicide pour 100 000
habitants, à une hauteur oscillant entre
73 et 75,8. Cherchant à amplifier le
sentiment d’insécurité, il ajoutera aux
chiffres des victimes de la violence,
les personnes ayant perdu la vie dans
les accidents de la route ou du
travail ; et abordera par ailleurs sous
un angle sensationnaliste la question
des délits.
A l’opposé, le ministre de
l’Intérieur et de la Justice Miguel
Rodriguez Torres, a tenu à préciser que
le taux réel des homicides (2013)
s’élève en fait, à 39 pour 100 000
habitants. Divisant ainsi par deux, les
données que les médias privés ont rendu
publiques. Cela dit, les données
falsifiées ayant trait à l’insécurité
sont la clé de voûte de la campagne de
propagande menée par l’opposition. La
manifestation du 12 février 2014, qui
déclencha tout un tragique déchaînement
de violence, était initialement destinée
à… protester contre l’insécurité.
Il semble bien que notre pays soit la
victime depuis 5 ans, d’une opération de
Guerre Psychologique basée sur la
question de l’ « insécurité ». Elle aura
consisté à instaurer un climat de
panique, à susciter divers types de
violence. Et ce, afin de donner corps au
renversement du gouvernement bolivarien
démocratiquement élu, par le recours à
la terreur. Celui-là même qui aura vu
75% des municipalités voter en sa faveur
en décembre 2013 et qui bénéficiera d’un
avantage de 10 points et demi du total
des votes sur l’opposition.
Les médias vénézuéliens et
la légitimation du terrorisme.
Dans un
quartier huppé de Caracas, une mise en
scène destinée à l’opinion publique
internationale. L’image de ces jeunes "guarimberos"
d’extrême droite, alliée à l’occultation
des marches pacifiques d’une majorité de
vénézuéliens défendant de leur choix
électoral, a produit une inversion du
réel sur les petits écrans occidentaux.
Au Venezuela, une violence terroriste
se manifeste sous la forme de barrages
routiers, d’assassinats prémédités dont
les habitants de moins d’une douzaine de
municipalités sont les victimes. Cette
violence est suscitée en sous-main par
des maires et des polices locales se
situant dans l’opposition. Les
véritables raisons en sont falsifiées.
Les médias appuient et promeuvent cet
ensemble de phénomènes, en prétendant
qu’il s’agit là d’un « soulèvement
social », « pacifique » à l’« échelle
nationale ». Les violences seront mises
en avant lorsqu’elles seront le fait d’infiltrés
ou des membres de « collectifs ». Nous
allons nous pencher sur le traitement
biaisé et tendancieux de ces événements.
Le dirigeant du parti minoritaire
Voluntad Popular, Leopoldo Lopez qui
était déjà de ceux qui participèrent au
coup d’Etat d’avril 2002, s’exprimera en
ces termes (janvier 2014) dans les
médias : « Qu’ils s’en aillent tous,
ceux qui détiennent les rênes du pouvoir
au niveau national doivent faire l’objet
d’un changement total et profond ». Le
même, ajoutera quelque temps après :
« Nous souhaitons lancer un appel aux
Vénézuéliens (…) à ceux qui nous
soutiennent. Nous invitons le peuple
vénézuélien a dire "basta ya". (…)
L’objectif dont il faut discuter : "la
sortie (du président)". Quelle est le
type de sortie que ce désastre
implique ? ». Celle qui consiste à
persister dans la voie menant à la
violence. Il insistera sur ce point,
tout en incitant ses acolytes à y
recourir : « Je lance un appel au pays
afin que l’on maintienne et que l’on
augmente la pression jusqu’à ce que la
dictature soit brisée ». (Salim Lamrani,
« 25 verdades sobre a manifestaçoes na
Venezuela », Opera mundi, et « Opositor
Leopoldo Lopez pide a venezolanos
aumentar presion "hasta quebrar la
dictadura" », 19 de março de 2014).
Le 13 février 2014, Notitarde écrit
en page 1 : « Des infiltrés émaillent de
violence les marches étudiantes ». (Sauf
indication contraire, les citations qui
vont suivre relèvent également de
« unes »). Le même jour, Ultimas
noticias titrera : « Juan Montoya, d’un
collectif du 23 Janvier et Basil da
Costa, étudiant de la Humboldt, sont
tombés à la Candelaria ». El National
déploiera le titre suivant : « des
éléments violents ont attaqué la
Manifestation pour la Paix ». Ce journal
se gardera bien d’expliquer comment il
est possible d’en appeler à « la Paix »,
pour faire en sorte qu’un Président élu
« s’en aille immédiatement ». Le
Carabobeno quant à lui, cherchera à
légitimer ce qui est arrivé, en ayant
recours au bandeau « visionnaire »
suivant : « La protestation est dans la
rue ». Au même moment, El Universal
mentira également en affichant à sa
« une » : « Dans tout le pays, la
jeunesse s’est mobilisée », confondant
ainsi un secteur du quartier La
Candelaria avec la totalité du
Venezuela. Afin de semer un peu plus la
confusion, il affirmera en outre, que
« des membres des collectifs proches du
pouvoir, ont tiré contre des personnes
rassemblées avenue Universidad ». Ce
faisant, il jettera les bases d’une
affirmation infondée qui sera reprise à
l’envi par les médias, de longues
semaines durant : « dans tout le pays »
(alors que tout cela s’est déroulé sur
le territoire d’une municipalité),une
manifestation « pacifique » (dans le
sillage de laquelle des édifices et des
véhicules ont été incendiés), aurait été
la cible de tirs du fait de
« collectifs ». C’est à partir de cette
configuration d’ensemble, que la
présence (imaginaire) de groupes armés
bolivariens sur le terrain prendra
corps.
En fin de compte, est-il nécessaire
de poursuivre cette analyse
indéfiniment ? A travers elle, il est
possible d’obtenir la confirmation de
l’existence d’une atteinte durable à la
vérité de l’information, et ce lorsqu’il
s’agit d’affirmer que le gouvernement
serait d’essence dictatoriale ou
tyrannique (bien qu’étant
démocratiquement élu) ; de l’exercice
d’une censure (bien qu’elle n’entrave en
aucune manière la diffusion de ce genre
d’allégations). Tout cela accompagne les
prétentions d’une opposition bien
décidée à rechercher une « issue », par
le biais de l’instauration d’un
« gouvernement de transition »
inconstitutionnel. Ce serait des groupes
« non violents » (qui entravent par la
violence la circulation à l’aide de
barrages routiers, et qui assassinent
tous ceux qui entendent bien déplacer
ces obstacles) qui opéreraient sur
l’ensemble du « territoire national »
(alors qu’ils ne représentent qu’un
petit nombre de groupes terroristes,
agissant sur le territoire d’une poignée
de municipalités se situant dans
l’opposition).
C’est en ces termes que les médias
défigurent la réalité des faits. Ceux-là
même qui feignent d’être confrontés à
une ¨guerre civile.¨ Qui servirait le
cas échéant, de prétexte au
déclenchement d’un coup d’Etat, à une
invasion étrangère ou à une sécession du
territoire national, alors que la
réalité du Venezuela, pour paraphraser
l’écrivain colombien William Ospina,
voit les pauvres se réjouir, et les
riches protester.
Une
présentation erronée de la violence
terroriste comme forme de protestation
sociale.
La
campagne des médias privés en faveur du
coup d’État contre Hugo Chavez (avril
2002)
A la défense et illustration du coup
d’Etat « médiatique » (2002) ; au
lock-out patronal accompagné du sabotage
du secteur de l’industrie pétrolière
(2002/2003), il convient d’ajouter le
fait que les médias venezueliens
s’emploient à promouvoir la violence
terroriste, en tant qu’elle serait une
forme supposée de protestation sociale.
L’emploi de la violence, et le recours à
la désinformation et au terrorisme
tendent à atteindre un objectif
politique illégitime. Dans cette
perspective, une partie de l’opposition
vénézuélienne s’attelle à la tâche
visant à user de violence, mais aussi à
abuser de la désinformation. Et ce, dans
le dessein de renverser le gouvernement
démocratiquement élu de Nicolas Maduro
et de lui substituer un « gouvernement
de transition » pour lequel personne
n’aurait voté. Tous ceux qui ont suivi
de près les agressions violentes dont le
Venezuela aura été le théâtre, et la
manière dont la presse les aura
abordées, ont su en discerner les
caractéristiques suivantes :
1 – à l’instar de la
marche du 11 avril 2002, la violence
inhérente à celle qui se sera déroulée
le 12 février, aura été préparée et
planifiée par l’opposition. Le 11
février 2014, Venezolano de Television a
rendue publique la teneur d’un échange
téléphonique entre les tenants de
l’opposition que sont Fernando Gerbasi
et Carratu Molina. Il spécifiait que le
rassemblement prévu le jour suivant (12
février) devrait être émaillés d’actes
de violence s’inspirant du 11 avril
(2002). Pour ce faire, ils déclarent
disposer d’un fond d’un montant de 120
000 millions de bolivars pour les
financer.
2 – dans un premier
temps, les actes terroristes se
focalisèrent en 19, puis en 9 points,
pour se concentrer sur le territoire de
certaines des municipalité à la tête
desquelles se trouvent des maires de
l’opposition où la classe moyenne/à
moyenne supérieure est hégémonique par
rapport aux secteurs populaires.
Quelque-unes d’entre elles se situant
par ailleurs, à l’intérieur de zones
frontalières sous influence du
paramilitarisme colombien. Mais il est
utile de le répéter, elles
correspondent à d’infimes portions de
territoire au regard des 335 divisions
communales constitutives du Venezuela.
Les zones urbaines ¨selec¨t – telles que
le Country Club ou La Lagunita –
habitées par les classes sociales
particulièrement aisées n’ont pas connu
de perturbations du type barrage. Et on
n’osa pas fomneter ces violences dans
les zones populaires. Comme le notera à
la une, Ultimas Noticias (23 février
2014) : « les zones populaires n’ont pas
fait de guarimbas (barrages)».
3 – Les maires de
l’opposition et leurs polices
municipales respectives ont appuyé les
troubles et protégé les violences à un
point tel que des agents de la Police de
Chacao ont assassiné un agent des
services de la sûreté bolivarienne en
ouvrant le feu sur lui. Ce dernier avait
procédé à l’arrestation de l’un des
éléments violents. Répondant à la
demande de riverains ayant été les
victimes de barrages, il aura été
nécessaire au Tribunal Suprême de
Justice -par une sentence en date du 17
mars-de rappeler à leur devoir les
maires ; de se mettre en conformité avec
la Constitution et avec les dispositions
légales leur ordonnant de garantir le
droit à la circulation de chacun, là où
les voies de communication étaient
bloquées. Etaient concernées les villes
et les édiles suivants : Chacao (Ramon
Muchachos) ; San Diego (Vicencio Scarano) ;
San Cristobal (Daniel Ceballos) ; El
Hatillo (Davis Smolanski) ; Baruta
(Gerardo Blyde) ; Lecherias (Gustavo
Marcano).
4 – Le lendemain du
jour qui aura vu le Tribunal Suprême de
Justice rendre sa sentence, les
violences (et les barrages) supposément
placés sous le signe de spontanéité, ont
quasiment tous cessé. C’est-à-dire à
partir du moment où les éléments à
l’origine de ces actes, ne purent plus
compter sur la protection des polices
locales/municipales. Exception faite de
San Cristobal dont le maire (Daniel
Ceballos) fera l’objet d’un mandat
d’arrêt pour rébellion et complot, et de
Vicencio Scarano qui sera condamné à 10
mois et 15 jours de prison pour outrage
à l’autorité, et refus d’appliquer la
sentence initiale.
5 – Les activistes
usant de violence sont présentés par les
médias comme de « jeunes étudiants ».
Cependant des adultes cagoulés,
notamment paramilitaires et mercenaires
étrangers, se feront passer pour eux.
D’ailleurs, le 14 mars, Nicolas Maduro
déclarera que sur les 1529 personnes
détenues à l’issue d’un mois de
violences, seulement 558 d’entre elles
-c’est-à-dire 1/3 de celles-ci- sont
réellement des étudiants. Elles
seront toutes libérées, hormis 105
individus contre lesquels seront
appliquées des mesures de privation de
liberté, du fait qu’au moment de leur
arrestation, ils se trouvaient en
possession d’armes à feu. Par
ailleurs, des cinq détenus ayant été
appréhendés par le corps de sécurité de
l’Université Centrale du Venezuela,
aucun ne possédera la qualité
d’étudiants. Et celui qui l’est, est
issu de l’Université privée Santa María.
Il convient d’ajouter que plus de 9
millions et demi de vénézuéliens sont à
l’heure actuelle étudiants. C’est-à-dire
à peu près 1 sur 3. Ce qui signifie que
si cette population étudiante était
hostile à la Révolution bolivarienne,
celle-ci n’aurait pas remporté les
élections de mars et décembre 2013 et
n’aurait pas pu résister à cette flambée
de violence.
6 – Au lieu de manifester
pacifiquement, les éléments violents
cagoulés ont incendié une centaine de
véhicules de transports collectifs et
alimentaires. Ils ont également procédé
à la destruction totale ou partielle
d’édifices publics, de stations du
Metro, des sièges de 15 universités
gratuites, sans oublier les
installations électriques et
téléphoniques. Ils ont ouvert le feu
contre la population et à maintes
reprises – dans le dos – contre celles
et ceux qui participaient aux
manifestations. Ils ont élevé des
barrages routiers sur le territoire des
communes dont les maires se situent dans
l’opposition ; employant la force, ils
ont empêché les riverains de circuler,
allant jusqu’à les séquestrer dans leurs
propres lieux d’habitation. Ils les ont
intoxiqué en mettant le feu aux
immondices ; ils sont responsables de la
destruction d’un millier d’arbres et de
divers panneaux de signalisation. Et
pour finir, ils se sont employés à
verser du gasoile dans les adductions
d’eau potable.
7 – Les terroristes
ont abandonné les multiples obstacles
qu’ils laissèrent sur la voie publique,
et ont assassiné à distance -par tirs
d’armes à feu- les personnes ou les
représentants des autorités (notamment
des policiers ou gardes nationaux) qui
tentaient de les déplacer.
8 – Les terroristes
cagoulés ont eu recours aux menaces, aux
agressions physiques et jusqu’à
l’assassinat de personnes -tirs à la
tête et dans le dos- après les avoir
attiré dans des pièges qu’ils leur
avaient tendus. Leur parcours les mena
finalement au pillage et au rançonnage.
9 – Ils
s’approvisionnent en argent, produits
alimentaires, vêtements imperméables à
capuches ; en substances incendiaires et
explosives, mais aussi en armes dans des
stocks organisés non loin des lieux où
les troubles se déroulaient, et
installés dans des zones relevant de la
juridiction des communes dont les maires
sont liés à l’opposition.
10 – l’activisme des
terroristes s’imposa 4 semaines durant.
C’est un laps de temps inusuel pour des
manifestations spontanées. A l’évidence,
elles auront fait l’objet d’une
préparation et d’une coordination sur le
plan organisationnel ; bénéficié d’un
entraînement et d’un financement à
grande échelle.
11 – Les terroristes
ont utilisé des armes à feu, munies de
lunettes à visée laser. Le plus souvent
gantés, ils se déplaçaient suivi
d’«anges gardiens», qui s’employaient à
recueillir les douilles. Et ce, afin
d’empêcher toute identification des
armes employées. Ils ont par ailleurs
usé du maniement de divers engins afin
de rendre inutilisables les pneus des
véhicules. Ils ont également eu recours
aux grenades à fragmentation, et ont
tendus divers pièges contre des
personnes. Le 24 février, un terroriste
du Medio Oriente a été capturé. Il
s’agit de Mokded Mokde. Le gouverneur
Tarek el Aisami a déclaré qu’il existait
contre lui des « preuves convergentes de
son implication, en vue de la
réalisation d’actes terroristes »
(Ciudad CCS 25-2-2014,p.4). Un autre
terroriste d’origine chinoise celui-là,
a été arrêté en possession d’un arsenal,
et placé en détention. Le 1er avril,
Tarek el Aissami a annoncé via la chaîne
Venezolana de Television la
confiscation d’un autre arsenal
(explosifs, substances incendiaires, et
détonateurs pourvus d’un mécanisme à
déclenchement différé). De plus, fin
mars les observateurs constateront une
inhabituelle concentration de
para-militaires. C’est la division
administrative frontalière du
Departamento Norte de Santander qui sera
concerné. Le président Maduro a par
ailleurs annoncé l’emprisonnement de 3
généraux d’aviation. Une enquête a été
ouverte pour faire la lumière sur leur
participation présumée à la préparation
d’un coup d’Etat. Aucun de tous ces
individus impliqués n’est étudiant.
12 – Le décompte des
victimes et le bilan qui en découle,
dément formellement l’allégation selon
laquelle ces diverses actions auraient
été « pacifiques ». En date du 29 mars,
6 membres des gardes nationales et 19
personnes sont tombés sous les tirs.
Tout laisse supposer que ces coups de
feu ont été tirés des rangs des
manifestants de l’opposition. Au total,
25 compatriotes ont été atteints. 7
personnes ont perdu la vie dans des
accidents qui ont été causés par les
barrages routiers que des manifestants
ont installé. Du fait de cette entrave à
la libre circulation, 2 d’entre elles
sont mortes, faute d’avoir pu être
transportées à temps vers les centres de
secours. Une octogénaire a été victime
d’un infarctus. Son lieu d’habitation
ayant été investi par les manifestants
de l’opposition. L’un de ces derniers
est mort à la suite de la manipulation
inappropriée d’un mortier. Un autre
s’est électrocuté après avoir tenté de
rétablir une barricade. Cela dit, 3
riverains seulement sont décédés des
suites de coups de feu probablement
tirés par des agents de la force
publique. Un autre est tombé, victime
d’un tir issu des rang de la Garde
Nationale. En tout, 14 fonctionnaires
font l’objet d’enquêtes relatives à ces
événements. 5 des personnes ayant eu à
voir avec ces événements possède
réellement la qualité d’étudiants. L’âge
des victimes quant à elles, avoisinent
les 30 ans en moyenne. Il semble par
conséquent, que la participation des
étudiants et des jeunes à ces actes, est
loin d’être prépondérante. Au 24 mars,
on a enregistré le nombre de 461
blessés. 143 de ceux-ci -c’est-à-dire
1/3 de l’ensemble- sont des policiers ou
des gardes nationaux.
Les actions de ces groupes
terroristes ne peuvent en aucune manière
obtenir l’assentiment du corps social.
Selon diverses enquêtes réalisées (notament
par la firme privée Interlaces), 87% des
vénézuéliens rejettent les « guarimbas »(« barrages »).
Les commentateurs de l’opposition tels
que Carolina Espada et Milagros Socorro
les condamnent également en des termes
dévastateurs. Le maire de l’opposition
Carlos Ocariz (Municipio Sucre de l’Etat
Miranda) confiera à El Universal :
« ceux qui sont à l’origine des
guarimbas, se situent en situation de
faiblesse -ils soustraient – et n’additionnent
pas ». (2 mars 2014).
13 – Aussi
incroyable que cela puisse paraître, les
terroristes ne proposent aucun
programme, aucun projet d’ensemble et
n’avancent pas de revendications
précises. La seule exigence
(inconstitutionnelle) qu’ils émettent :
imposer par la force la « sortie » du
gouvernement issu des élections, et lui
substituer un « gouvernement de
transition ». le tout étant assorti du
slogan « Maduro va-t-en maintenant ».
C’est en ces termes qu’ils se présentent
aux médias nationaux et internationaux
qui couvrent -d’une manière bien opaque-
les événements en cours.
14 – En tant que
telles, ces actions terroristes n’ont
pas de buts réellement affichés. Il
s’agit uniquement -à l’intention des
médias- de jeter les bases d’un scenario
de « guerre civile » (supposée), qui ne
touchent en réalité qu’une petite
minorité des 335 municipalités du
Venezuela.
15 – Sur le plan
pratique, tactique et logistique ces
actions terroristes n’ont rien à voir
-ni de près, ni de loin- avec un
mouvement qui serait à dominante
étudiante, et qui mobiliserait la
jeunesse.
L’appui des
médias étrangers au terrorisme.
"Vous
m’entendez Fernando ?" En direct du
Vénézuela avec les "jeunes étudiants
contestataires" : Fernando Rincon de
CNN.
Jamais au monde, aucun mouvement de
la « jeunesse » n’aura bénéficié d’un
soutien aussi empressé, suspect et
systématique, que celui qui émane de la
Sociedad Interamericana de Prensa (SIP)
(laquelle avait déjà été trés active
dans la campagne internationale contre
le gouvernement Allende peu avant le
coup d’État de Pinochet en 1973). La SIP
a demandé à ses patrons de médias
affiliés qu’ils consacrent
quotidiennement au moins une page pour
dénigrer le gouvernement du Venezuela.
L’immense majorité des medias privés
n’est pas en reste, qui met au pinacle
les actions délictuelles de
l’opposition, et passe sous silence les
massives et convergentes manifestations
pour la paix qui mobilisent l’immense
majorité du peuple « bolivarien ».
Jamais au monde, aucun mouvement de
la « jeunesse » n’aura bénéficié d’un
soutien aussi assidu des 3 groupes de
presse dominants d’Amérique latine : GDA
(Grupo de Diarios de las Americas),
ANDIARIOS (Asociacion de Editores de
Diarios et Medios Informativos), PAL (Grupo
Periodicos Asociados Latinoamericanos),
qui regroupent à eux seuls, 82 journaux
qui publient jour après jour leur page
sur le Venezuela.
Bien évidemment, aucun mouvement
étudiant ou de la jeunesse digne de ce
nom, n’accepterait le patronage d’hommes
tels que l’ex président colombien Uribe,
intimement lié au secteur paramilitaire
et responsable de crimes massifs contre
l’humanité, qui s’emploie aujourd’hui à
réunir un million de signatures en
faveur du renversement du gouvernement
légitime du Venezuela ; d’individus tels
que le président en exercice de l’OEA,
qui s’est immiscé dans les affaires
intérieures du Venezuela en tentant de
dépêcher sur place une commission
d’enquête ; de personnes telle que le
Haut Commissaire pour les Droits de
l’Homme de l’ONU, qui attend du
Venezuela que soient déférés devant la
justice, les responsables des attaques
contre les manifestants
anti-gouvernementaux ; de responsables
tels que le Secrétaire d’Etat
états-unien, ou d’institutions telles
que la Chambre des Représentants de ce
même pays, qui déplore quant à elle
« l’inexcusable violence exercée contre
les dirigeants et les manifestants de
l’opposition vénézuéliens ».
Il est frappant qu’aucun de ces
groupes de presse, aucune de ces
structures institutionnelles ne se soit
prononcée en faveur de jeunes et
d’étudiants tels que ceux qui au Chili
-et ailleurs- réclament la gratuité de
l’enseignement supérieur et subissent la
répression de gouvernements néo-libéraux.
Ni n’ont appuyé les mouvements des
travailleurs colombiens en lutte contre
le Traité de Libre Commerce. En
revanche, ces corporations médiatiques
ont toujours manifesté leur sympathie
envers des interventions impériales
contre des gouvernements démocratiques
Parallèlement aux actes de violence
que les médias encensent d’une manière
disproportionnée, ce sont uniquement les
terroristes cagoulés qui s’attellent à
justifier le recours à un coup d’Etat,
qui en appellent à une intervention
étrangère, ou qui soutiennent
l’établissement d’un « territoire
libéré » qui légitimerait la sécession
des riches états (vénézuéliens)
frontaliers.
A
Valencia, dans le centre du pays, des
militants de droite "pendent" des
effigies de militants bolivariens, dans
le plus pur style de la terreur du
paramilitarisme colombien ou des cartels
de la drogue mexicains.
Sous
l’effigie d’un chaviste pendu haut et
court, la dirigeante de droite María
Corina Machado tient un discours dans
l’État de Tachira (région sous influence
des paramilitaires colombiens et des
mafias de la contrebande, où ont débuté
les violences de février 2014).
Le terrorisme mercenaire.
A ce sombre tableau d’ensemble
s’ajoute la conversation téléphonique
entre le dirigeant de l’opposition
Requesens et un complice. Cet échange
porte sur l’abandon des activités
subversives de certains terroristes, du
fait qu’il aurait négligé de les
dédommager totalement en retour de leurs
actes de destruction (1000 bolivares par
jour et 3000 bolivars/jour pour les
motards). Nous n’approuvons pas
particulièrement l’interception des
communications privées, mais encore
moins les mercenaires stipendiés pour
assassiner des compatriotes.
Par ailleurs, le ministre de
l’Intérieur et de la Justice Miguel
Rodriguez Torres a rendu publique la
nouvelle selon laquelle parmi les
détenus on compte des paramilitaires.
Ces éléments d’information aident à
tracer les contours de la nébuleuse qui
est à l’origine des actes terroristes.
Ils en restituent la véritable nature.
Et ils explicitent la persistance de
traits spécifiques, qui rendent ces
procédés totalement étrangers aux
étudiants. Nous songeons à des actes
tels que les assassinats sélectifs
(balles dans la tête), les actions de
sabotage à grande échelle, et la
destruction aveugle des biens publics et
privés.
Ces dix dernières années, nous nous
sommes souvent inquiétés face à la
politique d’infiltration des
para-militaires. Lesquels supervisent
les agissements de la pègre créole, tout
en dominant les secteurs du commerce
informel et de la contrebande d’aliments
de médicaments et de carburant vers la
Colombie et les Caraïbes; ils prélèvent
également des impôts sur les ventes
illicites, pratiquent le racket, et sont
impliqués dans le trafic de personnes et
de stupéfiants. Ils lavent des capitaux,
régentent le secteur des casinos et des
jeux d’argent, font l’acquisition
d’entreprises de transport. Ils
assassinent également des syndicalistes
ou des leaders des comunes en
construction, tant en milieu agraire,
qu’en milieu urbain.
Bien qu’ils soient en tant que tels
suffisamment préoccupants, il convient
d’ajouter ce qui suit : les
paramilitaires colombiens pénètrent
d’une manière continuelle sur le
territoire national. Selon des sources
fiables, ces derniers prélèveraient
également des impôts et des rançons. Cet
état de fait concerne les états
(vénézuéliens) frontaliers. En outre,
feu le Président Hugo Chavez Frias avait
annoncé que ces groupes auraient pris
pied dans la capitale.
Les paramilitaires s’installent dans
des zones populaires et recourent à
l’argent du narcotrafic pour prendre la
tête d’activités financières de type
usuraire. Ils organisent le trafic de
personnes, de drogue, des tueurs à gage.
Ils s’intéressent de près au secteur
illégal des jeux d’argent (loterie,
casinos) et machines à sous installées
dans les débits de boisson. Certains de
ces groupes de para-militaires vont
jusqu’à prendre le contrôle de lignes de
transport. D’autres industries
présentant un intérêt stratégique, ne
sont pas délaissées.
En cas d’intervention, ces noyaux
paramilitaires sont autant de têtes de
pont potentielles. Ils en sont également
la « cinquième colonne ». Ils pourraient
être le détonateur qui déclencherait une
guerre civile. Ils pourraient également
être de ceux qui chercheraient à enrayer
la mobilisation des secteurs populaires,
s’il advenait qu’un conflit interne au
Venezuela éclate. Une déstabilisation
interne du type de celui qui a débouché
sur le 13 avril 2002.
Il semble bien que nous nous
trouvions confrontés à la concrétisation
de ce scénario. Bénéficiant du soutien
des polices municipales concernées, tout
un réseau d’agents perturbateurs dont
les principales municipalités gouvernées
par l’opposition seraient autant de
points d’appui, auraient la faculté de
tenir sur pied durant un mois, forts de
la présence d’un complexe maillage
terroriste.
L’ex-président Uribe Alvaro Uribe, un
des principaux soutiens financiers et
paramilitaires, avec les États-Unis, de
l’insurrection de l’extrême-droite au
Venezuela.
La liberté sur Internet.
L’Institut Presse et Societé soutient
la thèse selon laquelle se serait
l’exécutif national qui aurait fait
appel à la capacité délibérative
qu’accordent les réseaux sociaux à la
population. Entre février et mars 2014,
il a été affirmé que Twitter avait été
bloqué partiellement. La société
publique CANTV a nié toute
responsabilité en la matière. De son
côté l’entreprise twitter n’a jamais
confirmé qu’un tel blocage ait jamais
existé. En réalité le flux intense des
deux parties n’a jamais cessé, le
Venezuela étant un des pays du continent
connaissant l’usage le plus élevé des
réseaux sociaux, même si, en revancha,
des miliers de compte de militants
bolivariesn furent mystérieusement
supprimés par Twitter durant 24 heures
et une partie seulement rétablie aprés
protestations des usagers.
S’exprimant sur ce sujet, le
Ministère du Pouvoir Populaire pour la
Communication et l’Information, insiste
sur le fait que « le Venezuela est à
l’heure actuelle victime d’une stratégie
relevant de la cyberguerre. En effet,
toute une série d’attaques cybernétiques
et informatiques cherche à pénétrer
-pour la détruire- la plateforme des
technologies de communication et
d’information du gouvernement ». Durant
ce laps de temps, « pas moins de 160
sites internet (hautement sensibes) du
secteur public tels ceux de Pdvsa, des
ministères de la Défense, des Finances,
de la telefonica CANTV, et de la
Commission Nationale des
Télécommunications ont eu à subir des
attaques systématiques visant à pénétrer
leurs systèmes d’information respectifs.
Et ce, afin de les rendre
inutilisables ». Cette attaque a mis en
péril 266 000 domaines publics et
privés. Par ailleurs, certains des sites
relevant du secteur public ont eu à
subir pas moins de 10 millions
d’attaques focalisées sur un temps
restreint (quelques heures).
Au Venezuela, l’accès à Internet et
aux réseaux sociaux est entièrement
libre. Or, l’opposition use et abuse de
ces technologies pour adresser au plus
grand nombre des messages haineux et
discriminatoires. Karen Rojas Mata
écrira par exemple qu’il faut
tuer tous ces maudits chavistes.
Mayelis Colmenarez : Chaque fois que
je croise des chavistes, j’ai envie
d’avoir en ma possession un mitraillette
et tatatatata, de les tuer. Oscary :
je me sens mal à l’aise lorsque je
vois un groupe de chavistes parlant de
leur Président. Une seule envie me
prend : sortir un fusil et les tuer tous.
A tout cela, se mêle la diffusion de
rumeurs et de nouvelles infondées. Nous
en voulons pour preuve les scènes de
répression dont on a prétendu qu’elles
se déroulaient au Venezuela
alors qu’elles avaient été prises en
Turquie, au Chili, en Egypte, en
Espagne, au Brésil ou en Syrie ; les
annonces ayant trait à de supposées
ruptures d’approvisionnement ; les
allégations prophétisant le collapsus de
l’économie vénézuélienne ; les attaques
médiatiques visant à déstabiliser la
monnaie nationale ; la pure invention
d’événements divers, mais aussi le
recours à toute série de méthodes
consistant à instrumentaliser l’outil
Internet et les réseaux sociaux, et les
associer par voie de conséquence, au
terrorisme.
C’est dans ce contexte, qu’il faut
interpréter l’émergence d’une xénophobie
hystérique que dénoncera Eduardo Rothe
dans son article « De la haine ».
Partie prenante de l’actuel coup d’Etat
prenant pour cible la démocratie
vénézuélienne, la CIA (fidèle à
elle-même) a intensifié -par le
truchement des réseaux sociaux- sa
campagne sur la ¨cubanisation¨ du
Venezuela lancée il y a 10 ans. Elle a
réussi à s’insinuer dans les cerveaux
des opposants. Il en est ainsi du
malsain Padre Palmar, mais aussi de la
jeunesse dorée qui s’exprime sur twitter.
Ils rapportent tous que des camions de
transport de troupes cubains convergent
sur Caracas ; ou que des officiers du G2
cubain seraint ceux qui donneraient les
ordres à Fuerte Tiuna (complexe
militaire et siège du Ministère
vénézuélien de la Défense). La seule et
unique preuve avancée, ce sont les
photographies de soldats vénézuéliens,
teintées de racisme. Car « Au Venezuela,
nous n’avons pas de noirs aussi noirs
que ceux-ci »…
Luis Britto García
Traduction : Jean-Marc del
Percio
Original (espagnol) :
http://luisbrittogarcia.blogspot.com/2014/04/venezuela-medios-de-comunicacion-y.html
Reçu de Thierry Deronne pour publication
Le dossier Amérique latine
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