LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Introduction à la géopolitique de
l'impérialisme britannique
Luc Michel
Mardi 26 juin 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 06 25/ Résumé français
d’une analyse de Luc MICHEL
publiée
originellement en anglais.
* Version anglaise
complète sur :
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
INTRODUCTION TO THE GEOPOLITICS OF
BRITISH IMPERIALISM
sur
http://www.lucmichel.net/2018/03/16/luc-michels-geopolitical-daily-introduction-to-the-geopolitics-of-british-imperialism/
L’impérialisme britannique est
aujourd’hui surtout une nostalgie de
grandeur géopolitique. Mais différente
de celles des autres petit-nationalismes
européens – France, Allemagne, Pologne
ou Roumanie – parce que l’impérialisme
anglo-saxon a un héritier direct,
l’impérialisme américain. La
thalassocratie de Washington et
Wall-street ayant succédé entre 1917 et
1945 à la puissance maritime de Londres.
Les deux versions modernes de Carthage
(1). Avec le Brexit, qui a été soutenu
par les mêmes réseaux qui ont porté
Trump au pouvoir, la relation
privilégiée entre Londres et les USA
s’est rénovée. Voilà un impérialisme
britannique 2.0. Nous allons l’analyser
dans une série d’analyses.
Mais en guise d’introduction, nous
allons tout d’abord examiner comment la
géopolitique vue des USA envisage le
rôle de Londres, ses rapports avec le
continent européen et ses rapports avec
Washington. George Friedman (l’ex patron
de Stratfor, qui dirige aujourd’hui
‘Geopolitical Future’) a publié en mars
dernier « The Geopolitics of Britain »
(2).
"LE PROBLÈME FONDAMENTAL POUR LA
GRANDE-BRETAGNE A TOUJOURS ÉTÉ L'EUROPE
CONTINENTALE"
Il explique comment "Le problème
fondamental pour la Grande-Bretagne a
toujours été l'Europe continentale. Le
danger pour la Grande-Bretagne était
qu'une entité unique et puissante
surgisse qui pourrait faire deux choses.
Premièrement, il pourrait s'allier avec
l'élite écossaise pour faire la guerre
contre l'Angleterre sur terre.
Deuxièmement, il pourrait construire une
force navale qui pourrait vaincre la
marine britannique et débarquer une
force d'invasion le long de la côte
anglaise de la Manche. Les Romains l'ont
fait, tout comme les Normands. Des
puissances successives surgirent en
Europe qui voyaient une opportunité de
vaincre l'Angleterre et plus tard la
Grande-Bretagne. Les Espagnols ont tenté
une invasion au 16ème siècle; les
Français au 19ème siècle; les Allemands
au 20ème siècle. Chacun a été vaincu par
les eaux traîtresses et la Royal Navy.
Beaucoup d'autres invasions potentielles
n'ont jamais été lancées parce que les
marines n'existaient pas. Ils
n'existaient pas à cause de la grande
stratégie britannique, dont le noyau
était que la masse continentale la plus
proche, l'Europe continentale, placerait
toujours la Grande-Bretagne à un
désavantage démographique dans une
guerre. La population de l'Europe était
la base des armées beaucoup plus grande
que celle que la Grande-Bretagne pouvait
aligner. Par conséquent, la stratégie
centrale était d'empêcher une telle
force d'atterrir en Grande-Bretagne.
(...) Grande stratégie britannique,
donc, est de maintenir une grande force
navale, mais au-delà, de faire ce
qu'elle peut sur le continent européen
pour décourager l'hégémonie sur le
continent en empêchant la formation de
coalitions ou en suscitant des
rivalités. En d'autres termes, la grande
stratégie britannique était une
implication constante sur le continent
européen, avec pour objectif principal
de détourner toute nation se concentrant
sur le développement naval. Ces actions
pourraient impliquer une politique
commerciale, soutenant diverses
dynasties ou nations, utilisant la
capacité de bloquer, ou insérant des
forces terrestres limitées pour soutenir
une coalition de forces. La stratégie
britannique était un kaléidoscope
interminable de tactiques ... "
APRÈS 1945 UN PORTE-AVION AMÉRICAIN FACE
À L’EUROPE
Après 1945, le rôle géopolitique de
Londres au sein de l’impérialisme
anglo-saxon, dont Washington avait pris
la tête, a été d’être un porte-avion
américain face à l’Europe. Puis, lorsque
le général de Gaulle (opposé à l’entrée
de Londres dans la CCE, comme le
géopoliticien Jean Thiriart) s’était
retiré du pouvoir, la Grande-Bretagne
était devenue un Cheval de Troie
américain au sein de la CEE, devenue
ensuite UE. Avec le Brexit, voilà
Londres redevenue porte-avion US. Et en
confrontation avec la puissance
continentale réémergente, la Russie de
Poutine, la 4e guerre punique (3) …
NOTES :
(1) Le conflit de Rome contre Carthage,
de la puissance continentale contre la
puissance maritime, le thalassocratie,
est classique, fondamental en
Géopolitique !
Je peste souvent contre cette absurdité
historique et géopolitique sans nom !
Beaucoup d’écrivains aujourd’hui
à l’extrême-gauche commettent un
contresens de même nature que celui des
Spartakistes allemands en 1916-19, se
déclarant « spartakistes », et qui
relève de la même erreur d’analyse sur
l’Empire romain. Parce qu’ils ne
connaissent mal l’Histoire et la
géopolitique. Et parce que le Gauchisme
développe, singulièrement depuis Mai
1968 en France, Italie ou Belgique, un
discours anti-étatique et anti-jacobin.
Notamment, des gens comme l’idéologue
italien Toni NEGRI, qui parlent des
Etats-Unis comme « d’un nouvel Empire
romain » (sic). Contresens copié-collé
de chez les Altermondialistes par
certains idéologues néofascistes ou pro
islamistes français et italiens.
Les Américains, c’est Carthage !!! Avec
l’impérialisme carthaginois, ils
partagent le recours à des armées de
mercenaires, la domination par une
oligarchie, non pas politique, mais
économique et une vision qui consiste
non pas à diffuser une culture, mais à
piller la planète.
La Géopolitique de la Grande-Europe –
qui est aussi la base et la matrice des
thèses néo-eurasistes – ne fait
qu’exprimer une vision globale,
politique, éthique, de civilisation que
l’on peut résumer par la formule
lapidaire « Rome contre Carthage » !
Cela n’a rien de nouveau. Dès 1967,
THIRIART pouvait déjà s’emporter: « Nous
avons lu, sous la plume d’un journaliste
du régime, que les Etats-Unis semblaient
devenir la « nouvelle Rome ». C’est là
un échantillon de l’inculture historique
– crasse –. Les Etats-Unis sont
essentiellement un Empire maritime,
comme le fut longtemps l’Angleterre,
comme tenta de l’être le Japon, entre
Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait
d’empire maritime demeure Carthage et le
modèle parfait d’Empire continental
reste Rome » Sur ce sujet capital, Jean
THIRIART écrivait encore (« USA : un
empire de mercantis. Carthago delenda
est », LA NATION EUROPEENNE, n° 21,
Bruxelles & Paris, octobre 1967) : «
Actuellement la lutte titanesque qui se
profile en filigrane et qui s’inscrira
dans le siècle à venir, sera la lutte
pour l’hégémonie, entre une puissance
maritime étalée et une puissance
terrestre compacte, entre les Etats-Unis
et la Grande-Europe. Les conditions
continentales et maritimes ont fait
naître des styles extrêmement opposés.
Rome a été, malgré ses duretés et ses
cruautés (…) une puissance civilisatrice
tandis que Carthage n’a été qu’une
puissance mercantile. De Rome partaient
des hommes qui allaient pacifier,
organiser, construire, unifier. De
Carthage partaient des marchands, des
représentants de commerce ; ils
partaient pour aller rapidement
s’enrichir (…) De Carthage, il ne reste
rien : littérature, style architectural,
pensée philosophique, pensée politique :
c’est le vide. On ne peut s’empêcher de
faire un rapprochement avec les
Etats-Unis où s’observe aujourd’hui ce
même phénomène d’une civilisation sans
culture. Le navigateur revient toujours
chez lui, le continental s’implante. On
peut, sans exagération, affirmer que la
géographie ou la géopolitique a créé un
style politique ».
Les révolutionnaires allemands Karl
LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG – dont
LENINE jugeait les vues étroites et qui
ont politiquement échoué
là où les Bolchéviques ont
triomphé – ont eu une vision historique
complètement faussée en choisissant
Spartacus et la Révolte des esclaves
pour emblème. Les esclaves révoltés
n’étaient nullement le prolétariat
antique. Celui-ci, c’est précisément la
plèbe, dont les intérêts s’exprimaient
dans le Parti populaire et qui formaient
l’ossature des Légions de Marius à
César. Le légionnaire est
obligatoirement un citoyen romain sous
la République, héritage de l’ancienne
Démocratie directe des origines
romaines. La vision des révolutionnaires
français de 1789, imprégnés de
l’Histoire romaine, a été plus claire.
Ce n’est pas sans raison que BABEUF, le
« premier communiste de l’Histoire
moderne » selon Marx, avait choisi comme
prénom révolutionnaire celui de «
Gracchus » ! Précisément les Gracques,
les deux leaders martyrs du parti
populaire, les tribuns de la plèbe
assassinés de la République romaine.
(2) Voir George Friedman, “The
Geopolitics of Britain”, ‘Geopolitical
Futures’, March 20, 2018.
(3) Les trois guerres puniques
opposèrent durant près d’un siècle la
Rome antique et Carthage (civilisation
punique et pas « africaine », les
africains sont ses voisins numides,
alliés de Rome). La cause initiale des
guerres puniques fut le heurt des deux
empires en Sicile, qui était en partie
contrôlée par les Carthaginois. Au début
de la première guerre punique, Carthage
avait formé un vaste empire maritime
(thalassocratie) et dominait la mer
Méditerranée, alors que Rome avait
conquis l’Italie péninsulaire (puissance
continentale). À la fin de la troisième
guerre punique, Rome parvint à conquérir
les territoires carthaginois et à
détruire Carthage, devenant ainsi la
plus grande puissance de la
Méditerranée.
(Sources : Geopolitical Futures – EODE
Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
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