LUC
MICHEL CONFIDENTIEL
France 2008-2018 (II) :
Comment le ʽsoft powerʼ américain s'est
emparé de
la France avec la ʽFrench-american
foundationʼ
Luc Michel
Mercredi 25 avril 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 04 23/ « La Maison Blanche
a affirmé aujourd’hui que l’alliance
entre les Etats-Unis et la France
restait « aussi forte » qu’auparavant
après la victoire du socialiste François
Hollande la veille sur le président
sortant Nicolas Sarkozy. Evoquant les
relations entre Paris et Washington, le
porte-parole du président américain
Barack Obama, Jay Carney, a affirmé que
« cette alliance est aussi forte
aujourd’hui qu’elle l’était la semaine
dernière »… »
- Le Figaro (7 mai
2012)
« Avant de répondre
aux questions de la presse, Donald Trump
et Emmanuel Macron se sont donné une
franche accolade, accompagnée d'une bise
qui a provoqué les rires d'une partie de
l'assemblée. "Je l'aime beaucoup", a
ensuite souri le président américain,
comme pour se justifier de ce geste
d'affection assez inhabituel de l'autre
côté de l'Atlantique »
- Le Figaro (24
avril 2018).
Le voyage du
président Macron aux USA révèle la
vassalisation profonde de la France à
l’impérialisme américain. Dans la
première Partie de mon analyse, j’avais
expliqué comment la France « rebelle »
du général de Gaulle était devenue en
cinq décennies le meilleur vassal de
Washington.
Voir la Partie I de
cette analyse/
FRANCE 2008-2018
(I) : COMMENT LA FRANCE REBELLE DU
GENERAL DE GAULLE EST DEVENUE LA FRANCE
VASSALE SOUMISE AUX USA DES
SARKOZY-HOLLANDE-MACRON !?
sur
http://www.lucmichel.net/2018/03/09/luc-michels-geopolitical-daily-france-2008-2018-i-comment-la-france-rebelle-du-general-de-gaulle-est-devenue-la-france-vassale-soumise-aux-usa-des-sarkozy-hollande-macron/
Mais la France
n’est pas tombée par hasard dans les
mains américaines ! C’est une opération
très réussie de ‘soft power’ (bien avant
que le terme soit défini par le
professeur américain Joseph Nye en 1990)
(1) (2), mêlant influence politique et
culturelle, qui a été menée à partir de
1976. Et dont les figures emblématiques
sont les présidents Hollande et Macron,
tous deux « young leaders » de la
Fondation …
COMPRENDRE CE QUI
S’EST PASSE EN FRANCE:
LA ‘FRENCH-AMERICAN
FOUNDATION’ MATRICE DE LA COLLABORATION
FRANCAISE
La ‘French-American
Foundation – France’ est la matrice de
la collaboration française avec
Washington. C’est la principale
organisation en France qui se consacre à
« renforcer les liens entre la France et
les États-Unis ».
« Depuis sa
création en 1976, elle se consacre à
encourager un dialogue actif entre les
deux nations. L’objectif de cette
fondation est d’œuvrer à une meilleure
compréhension mutuelle entre les deux
pays et à la recherche de solutions
partagées (…) En 1975, plusieurs
personnalités politiques, universitaires
et économiques décidèrent de créer un
environnement d’échanges et de débats
afin d’approfondir la relation entre la
France et les États-Unis. La naissance
de la French-American Foundation fut
officialisée en 1976 à Washington par
les présidents Valéry Giscard d’Estaing
et Gerald Ford, lors des célébrations du
bicentenaire de la Déclaration
d’indépendance américaine. »
Le Figaro, à
l’occasioin du Dîner 2017 de la
Fondation, révélait, avec une fierté
honteuse, la vassalisation des élites
françaises : « Des patrons à la pelle,
de la nouvelle comme de l'ancienne
économie, qui, pour certains, avaient
acheté des tables: Xavier Niel (Iliad),
Yannick Bolloré (Havas), Jean-Paul Agon
(L'Oréal), Patrick Pouyanné (Total),
Augustin de Romanet (Aéroports de
Paris), Laurent Solly (Facebook France),
Delphine Arnault (Louis Vuitton),
Sébastien Missoffe (Google France). Des
diplomates comme Jean-David Levitte,
ancien ambassadeur de France aux
États-Unis et ancien conseiller de
Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ou
Bernard Emié, ancien ambassadeur de
France en Algérie aujourd'hui à la tête
de la DGSE (Direction générale de la
sécurité extérieure). Des militaires
comme l'amiral Philippe Coindreau,
major-général des armées. Des écrivains
comme Philippe Labro ou Mathieu Laine,
des galeristes comme Emmanuelle et
Jérôme de Noirmont, quelques politiques
comme Louis Giscard d'Estaing, Virginie
Calmels, Jean-François Copé et Jérôme
Chartier et même un spationaute, «le»
héros positif du moment, Thomas Pesquet,
qui s'est exprimé dans un anglais
parfait, après que l'octuor de la garde
républicaine eut joué l'hymne américain
puis La Marseillaise… Le Trianon, salle
de concert branchée du boulevard de
Rochechouart, à Paris, avait rarement
reçu une assistance aussi chic. Lundi 27
novembre, en effet, s'y pressaient la
fine fleur du monde » (sic) (3) ...
L’OUTIL DE
VASSALISATION DES ELITES FRANÇAISES :
LE PROGRAMME ‘YOUNG LEADERS’
L’outil de
vassalisation des élites française est
l’organisation de « séminaires pour des
jeunes dirigeants (Young Leaders)
français et américains issus de la
politique, de la finance, de la presse
», « à fort potentiel
de leadership et appelés à jouer un rôle
important dans leur pays et dans les
relations franco-américaines ».
Le programme «
Young Leaders » a été lancé en 1981. «
Il s’agissait de la première grande
initiative transatlantique visant à
renforcer les liens entre les deux pays
en encourageant la rencontre et
l’échange entre futurs leaders français
et américains (…) Plus de 30 ans après,
il continue de jouer un rôle-clé dans le
développement des liens
transatlantiques, rassemblant
aujourd’hui plus de 400 dirigeants issus
du monde de la haute fonction publique,
de l’entreprise, des médias, de l’armée
et de la recherche ».
Parmi les Young
Leaders de précédentes sélections :
François Hollande et Emmanuel Macron,
Présidents de la République …
PARMI LES
PERSONNALITES FRANÇAISES AYANT PARTICIPE
AU PROGRAMME «YOUNG LEADERS » :
Henri de Castries
(1994, président du directoire du groupe
Axa)
Emmanuel Chain
(1999, journaliste)
Jérôme Clément
(1982, président d’ARTE)
Laurent
Cohen-Tanugi (1996, ancien
vice-président de Sanofi-Synthélabo)
Annick Cojean
(2000, journaliste au Monde)
Jean-Marie
Colombani (1983, fondateur de Slate et
ancien directeur du Monde)
Matthieu
Croissandeau (2002, rédacteur en chef
adjoint du Nouvel Observateur)
Jean-Louis Gergorin
(1994, complexe militaro-industriel)
Nicolas Gaume
(1999, PDG de Mimesis Republic et
président du Syndicat national du jeu
vidéo)
Bernard Guetta
(1981, journaliste à France Inter)
François Hollande
(1996, président de la République
française)
Erik Izraelewicz
(1994, directeur du Monde)
Laurent Joffrin
(1994, PDG de Libération)
Jean-Noël Jeanneney
(1983, président de la Bibliothèque
nationale de France)
Alain Juppé (1981,
maire de Bordeaux)
Sylvie Kauffmann
(1998, journaliste au Monde)
Yves de Kerdrel
(2005, éditorialiste au Figaro)
Anne Lauvergeon
(1996, ancienne présidente d’AREVA)
François Léotard
(1981, ancien ministre de la Défense)
Bruno Le Roux
(1998, ex président du groupe PS à
l’Assemblée nationale)
Alain Minc (1981,
conseiller politique, économiste,
essayiste et dirigeant d’entreprise)
Arnaud Montebourg
(2000, ex ministre du Redressement
productif)
Aquilino Morelle
(1998, conseiller politique au cabinet
du président de la République François
Hollande)
Pierre Moscovici
(1996, ex ministre de l’Économie et des
Finances, commissaire européen)
Olivier Nora (1995,
président des Éditions Fayard)
Christine Ockrent
(1983, journaliste)
Denis Olivennes
(1996, président d’Europe 1)
Valérie Pécresse
(2002, ancienne ministre de l’Éducation
nationale)
Alain Richard
(1981, ancien ministre de la Défense)
Jacques Toubon
(1983, député UMP)
Marisol Touraine
(1998, ex ministre des Affaires sociales
et de la Santé)
Najat
Vallaud-Belkacem (2006, ex ministre des
Droits des femmes)
Henri de Castries
(AXA),
Franck Gervais (Thalys),
Alexis Morel (Thalès),
Hélène Huby
(Airbus)
« Si les nominés
des promotions les plus anciennes sont
bien installés, les membres les plus
jeunes commencent déjà à percer. Il n’y
a pas que les grands pontes de
l’économie française qui se pressent
dans les rangs de la Fondation » :
Frédéric Mazzella
(fondateur et PDG de BlablaCar,
promotion 2015)
Clothilde L’Angevin
(promo 2015, directrice de la stratégie
du Crédit Agricole depuis 2015)
Fatima Hadj (promo
2014, directrice associée à Standard &
Poor’s)
Renaud Guidée
(promo 2013, directeur exécutif de
Goldman Sachs)
Matthieu Pigasse
(promo 2005, Banque Lazard & actionnaire
du Monde)
Édouard Philippe
(promo 2011, Premier ministre)
Cédric Villani (le
célèbre mathématicien à l’Assemblée
nationale)
Julia Minkowski
(associée du célèbre Cabinet Temime et
Associés, a fait partie du groupe de
travail « Justice » d’En Marche ! au
lancement de la campagne présidentielle,
promotion 2014)
Fanny Letier
(promotion 2016, a commencé sa carrière
à la direction générale du Trésor, puis,
après avoir été directrice-adjointe du
cabinet d’Arnaud Montebourg, aujourd’hui
directrice exécutive de BPIFrance,
Banque Publique d’Investissement)
Nicolas
Hazard (2016, fondateur et président du
Comptoir de l’Innovation/Calso)
LA PRESIDENCE
MACRON :
LE CHOIX ET LE
SCENARIO DE LA FONDATION
« Ces derniers
mois, Macron a fait plusieurs voyages
emblématiques aux Etats-Unis, informe un
blog Mediapart (3). Dès le début de
l’année 2016, Emmanuel Macron passe ses
troupes et ses soutiens en revue, de
l’autre côté de l’Atlantique. Alors
ministre de l’Économie, il passe
notamment par Las Vegas. Cet événement
organisé par Business France, dont
l’ancienne présidente est aujourd’hui
ministre du Travail, a mené à des
perquisitions mardi 20 juin 2017 au
siège du groupe publicitaire Havas et de
l’agence nationale Business France sur
ordre de l’Inspection Générale des
Finances, dans le cadre d’une enquête
préliminaire pour « favoritisme,
complicité et recel de favoritisme ».
Quasiment un an plus tard, Emmanuel
Macron, cette fois candidat officiel,
visite New York car « la démocratie n’a
pas de prix, mais elle a un coût. »
Entre deux levées de fonds
traditionnelles aux sommes
astronomiques, Emmanuel Macron participe
à un petit déjeuner anodin mais
fondamental pourtant passé quelque peu
inaperçu dans la presse française. Un
article de Libération daté du 6 décembre
2016 nous indique sans plus d’analyse
que Macron y a rencontré « une trentaine
d’invités de la French-American
Foundation lors d’un petit-déjeuner au
Links Club de l’Upper East Side, un club
de gentlemen golfeurs traditionnellement
issus de l’ancienne élite bancaire de la
ville. Emmanuel Macron est un "Young
Leader" de la French-American
Foundation, promotion 2012. »
VOUS COMPRENEZ
MAINTENANT ?
Tout est sans doute
maintenant plus clair. Nul besoin de la
théorie du complot – incapacitante et
qui détourne de l’action politique – ou
des élucubrations antisémites pour
disséquer la nature du Régime français.
Il suffit d’analyser les rapports de
domination impérialiste en France et ses
outils de vassalisation.
Vous
comprenez-mieux maintenant comment
s’exerce la domination des USA en France
? Comment l’Axe Washington-Paris domine
médias, affaires et monde politique ?
Comment, renforcé encore par divers
lobbies, fondations et réseaux – dont le
lobby pro-israélien, le CRIF, ou encore
les réseaux atlantistes ou neocons en
France (revue de BHL ‘La Règle du jeu’,
etc) -, il impose à la France une
politique au service de l’étranger et
contraire à ses intérêts fondamentaux et
à ceux de la Grande-Europe ?
Vous savez aussi
pourquoi Paris, avec Sarkozy, Hollande
et Macron, s’est détourné de la
véritable politique de la France, celle
de l’Axe Paris-Moscou, celle du général
de Gaulle. Avec son « Europe de
l’Altantique à l’Oural », sa « Grande
politique arabe », son opposition à
l’OTAN et au « parti américain » (dixit
de gaulle lui-même).
Et bien entendu la
situation est la même partout en Europe.
Ce qui existe en France existe à
Bruxelles, Rome, Berlin ou Madrid. Ou
encore au sein du Parlement européen ou
de l’OSCE …
NOTES ET RENVOIS :
(1) Sur le ‘soft
power » US voir :
LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY/
SOFT POWER (III):
LE ‘SOFT POWER’ AMERICAIN ‘BRAS
CULTUREL’ DU PENTAGONE ET DU STATE
DEPARTMENT
sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/18/luc-michels-geopolitical-daily-soft-power-iii-le-soft-power-americain-bras-culturel-du-pentagone-et-du-state-department/
Et SOFT POWER (V):
LA ‘GUERRE
CULTURELLE’ OU LE COTE OBSCUR DU ‘SOFT
POWER’ AMERICAIN
sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/21/luc-michels-geopolitical-daily-soft-power-v-la-guerre-culturelle-ou-le-cote-obscur-du-soft-power-americain/
(2) Voir sur
EODE-TV/ LUC MICHEL:
SUR LE ‘SOFT POWER
AMERICAIN’
– (SOFT POWER PARTIE 3)
sur
https://vimeo.com/242648562
(3) Cfr. « La
French-American Foundation, un pont
entre deux rives »,
http://www.lefigaro.fr/international/2017/12/01/01003-20171201ARTFIG00292-la-french-american-foundation-un-pont-entre-deux-rives.php
(4) Cfr. « Le
programme "Young Leaders", incubateur
d'oligarchie »,
sur
https://blogs.mediapart.fr/revue-frustration/blog/270617/le-programme-young-leaders-incubateur-doligarchie
Photo :
La French-American
Foundation organisait son dîner de gala
annuel 2017, au Trianon, à Paris, avec
pour invité d'honneur Evan Spiegel, le
milliardaire américain créateur de
Snapchat.
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le
Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique –
Géoéconomie – Géoidéologie –
Néoeurasisme –
Néopanafricanisme (Vu de Moscou et
Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE http://www.eode.org/
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