ELAC & ALAC
Quand les
pyromanes jouent aux pompiers...
Libye. Le Conseil de sécurité se penche
sur le déploiement d'une unité spéciale
de l'ONU
Luc Michel
Lundi 23 décembre 2013
Luc MICHEL pour ELAC & ALAC Website /
avec PCN-SPO – Xinhua – La Voix de la
Russie / 2013 12 23 /
http://www.elac-committees.org/
https://www.facebook.com/elac.committees
Le Conseil de sécurité de l’ONU, tous
membres confondus pour une fois, porte
une lourde responsabilité dans la
destruction de la Jamahiriya et dans le
chaos qui s’est installé de ce fait en
Libye. Tous membres confondus, car la
Russie de Medvedev et la Chine, ainsi
que les non-alignés et les brics
(membres non permanents), pour s’être
abstenus, ont permis et légitimé
l’agression des USA et de l’OTAN contre
la Libye de Kadhafi.
Presque trois ans après cette agression,
voilà le Conseil de sécurité de l'ONU en
train d'évaluer la possibilité du
déploiement d'une unité spéciale de 235
gardes chargés de protéger la mission de
l'ONU à Tripoli, la capitale libyenne,
selon un communiqué de la Mission
d'appui de l'ONU en Libye (MANUL) obtenu
ce mercredi 18 déc. 2013 par Xinhua.
Lors d'une conférence de presse tenue
mardi à Tripoli, Tarek Mitri, le
représentant spécial de l'ONU en Libye
et chef de la MANUL, a annoncé que le
type d'unité et le nombre d'hommes
déployés dans l'unité étaient
actuellement en cours d'évaluation. Il a
également expliqué que « la mesure était
en train d'être prise pour apaiser les
craintes exprimées par certains groupes
en Libye » (sic).
Lors de la conférence de presse, Mitri a
également « salué les institutions
libyennes pour leur dévouement envers le
développement démocratique du pays » (resic).
Il a indiqué « qu'un certain nombre de
membres du Conseil de sécurité
estimaient qu'en transformant la crise
politique actuelle et l'instabilité en
une opportunité permettrait à la Libye
d'avancer dans sa transition
démocratique » (resic). Précisant qu’il
s’agissait de : « construction de
l'Etat, établissement de l'Etat de
droit, stabilisation de la situation
sécuritaire, promotion des droits de
l'homme et amélioration de la qualité de
vie ...
Un mensonge grossier quand on se
souvient de la prospère et sûre Libye de
Kadhafi, de son haut niveau de vie (le
premier en Afrique), de son enseignement
modèle, de son système social et de son
expérience de Démocratie directe. C’est
l’agression occidentale qui a détruit
tout cela, avec la complicité directe de
l’ONU !
Mitri a encore ajouté que « d'autres
membres avaient relevé les risques
associés à la détérioration de la
situation sécuritaire dans le pays,
ainsi que l'impact de la prolifération
des armes en Libye, et ont donc appelé à
des actions concrètes et urgentes pour y
répondre ». « Plus de deux ans après la
fin du soulèvement de 2011, les
autorités libyennes peinent toujours à
établir un Etat de droit et à imposer
leurs forces de sécurité face aux
milices armées formées pendant les
affrontements de 2011 » conclut Xinhua.
DES LES PREMIERS JOURS DU COUP D’ETAT DE
FEVRIER 2011, L'ONU SE POSAIT EN
PARTENAIRE DE LA « TRANSITION LIBYENNE »
AUX COTÉS DE LA JUNTE EXTRÉMISTE DE
BENGHAZI
Confirmant l’engagement de l’ONU dès les
premiers jours du coup d’état de février
2011 aux côtés de la Junte
islamo-monarchiste de Benghazi, lors
d’une visite à Tripoli le 3 novembre
2011, le secrétaire général de l'ONU
déclarait que "La Libye nouvelle aspire
à être une nation libérée de la peur,
libérée de l'injustice et de
l'oppression du passé. Les Nations unies
seront votre partenaire dans la
transformation de ces espoirs en
réalité". Le secrétaire général de
l'ONU, Ban Ki-moon, s'était rendu en
Libye pour « assurer les nouveaux
dirigeants du pays du soutien de la
communauté internationale durant la
période de transition ».
Ecoutons ses paroles cyniques et
fallacieuses et confrontons les à ce
qu’est devenue la pauvre Libye, pillée,
somalisée …
"Nous sommes ici pour vous soutenir dans
la lutte pour la démocratie et la
liberté" (sic), déclarait Ban, qui
disait être venu "à un moment historique
pour saluer le peuple courageux de Libye
(...) qui a payé le prix fort pour la
liberté" et "inspiré le monde en
renversant la tyrannie" (resic). "L'ONU
se tient prête à soutenir le peuple
libyen dans tous les domaines dont nous
avons discuté [avec les responsables du
pays] : les élections, une nouvelle
Constitution, les droits humains, la
sécurité publique et le contrôle des
armes", avait encore déclaré le chef de
l'ONU, accompagné dans sa visite par le
président de l'Assemblée générale de
l'ONU, Nassir Abdulaziz Al-Nasser.
"La Libye nouvelle aspire à être une
nation libérée de la peur, libérée de
l'injustice et de l'oppression du passé.
Les Nations unies seront votre
partenaire dans la transformation de ces
espoirs en réalité" (resic), avait-il
ajouté au cours d'une conférence de
presse. Il avait qualifié de "très
productifs" ses entretiens avec le chef
du Conseil national libyen de transition
(CNT) Moustapha Abdeljalil, les membres
du CNT et le nouveau premier ministre
libyen, notamment pour avoir une idée
sur "la façon dont l'ONU peut aider le
peuple libyen après la libération" (resic).
"Ils [les dirigeants libyens] ont tous
exprimé un engagement clair pour la
construction d'une Libye démocratique,
fondée sur le respect des droits de
l'homme et la dignité" (resic), avait-il
encore dit.
Le secrétaire général de l'ONU avait
reconnu toutefois que "le chemin vers la
démocratie n'est pas facile. Construire
un Etat avec des institutions efficaces
et responsables prend du temps", a-t-il
dit. "Il est crucial que le peuple
trouve un consensus sur les questions
principales et reste uni. Cela va
nécessiter beaucoup de pragmatisme, de
compromis, particulièrement pendant
cette phase très importante", a souligné
M. Ban.
Il avait ajouté s'être entretenu
longuement avec les dirigeants libyens
au sujet de la sécurité et de la
« nécessité de sécuriser les arsenaux de
l'ancien régime ». Mais pas ceux offerts
par l’OTAN et en particulier la France
de Sarkozy aux milices islamistes de
Misratta, Zintan, Tripoli et Derna … Le
Conseil de sécurité de l'ONU avait
adopté quelques jours avant ce voyage
une résolution appelant la Libye et les
pays voisins à mettre un terme à la
prolifération, dans la région, « des
armes amassées par Mouammar Kadhafi, en
particulier les missiles sol-air de
courte portée ».
Deux ans après cette visite de Ban Ki-moon,
le chaos libyen répond tragiquement aux
belles paroles cyniques de l’ONU.
Il y a quelques jours, La Voix de la
Russie dressait le bilan de cette
« libération » de la Libye tant vantée
par Ban, ses comparses et ses maîtres
occidentaux : « Plus de deux
années se sont écoulées après
l’assassinat barbare et sauvage du
colonel Mouammar Kadhafi en Libye.
Depuis la chute de la Jamahiriya
libyenne, on est très loin des promesses
faites par certains grands amateurs des
interventions « humanitaires » armées
quant à l’avenir de ce pays. La
« nouvelle » Libye sombre de jour en
jour dans le chaos et visiblement est en
train de devenir un non-Etat failli,
hors-la-loi, raciste, intégriste, ainsi
que le théâtre de scénarios d’afghanisation
et de somalisation. Un pays qui était
pourtant encore récemment l’un des plus
prospères d’Afrique. Cet avenir sombre
n’est plus une perspective pessimiste,
tout cela est devenu une triste
réalité » ...
Luc MICHEL
http://www.lucmichel.net/2013/12/22/elac-alac-website-quand-les-pyromanes-jouent-aux-pompiers-libye-le-conseil-de-securite-se-penche-sur-le-deploiement-dune-unite-speciale-de-lonu/
Photos : Ban avec Abdeljalil, alors
leader du CNT, aujourd’hui en fuite en
Tunisie pour son implication dans le
meurtre sous la torture du général félon
Younes, chef des katibas du CNT, en
juillet 2011.
Ban avec Zeidan, agent de la CIA,
défecteur libyen en 1980 devenu citoyen
US, et présentement premier ministre
fantoche de la Libye occupée.
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