LUCMICHEL.
NET
L'UE et la pandémie vont-elles ouvrir la
voie
à une surveillance mondiale israélienne
?
Luc Michel
Jeudi 23 avril 2020
LE TEMPS DES ‘CORONA-DICTATURES’ (010)
REVUE DE PRESSE
Avec / 2020 04 22/
* voir sur PRESS TV/
‘REPORTAGE’ DU 23 MARS 2020/
LUC MICHEL:
VOICI VENIR LE TEMPS DES
CORONA-DICTATURES SOUS PRETEXTE DE LA
PANDEMIE
https://vimeo.com/406639883
La pandémie du coronavirus est une
opportunité considérable pour les
gouvernements et les entreprises
d’espionnage d’étendre leur portée, y
compris dans la vie privée des
individus. Nous évoquions dans notre
article précédent la firme de Sécurité
israélienne NSO. Le ministre israélien
de la Défense Naftali Bennett, à gauche
espère maintenant que d’autres pays
achèteront un système de repérage du
coronavirus fabriqué par cette
entreprise d’espionnage impliquée dans
l’assassinat du journaliste saoudien
Jamal Khashoggi …
# L’UE ET LA PANDÉMIE VONT-ELLES OUVRIR
LA VOIE À UNE SURVEILLANCE MONDIALE
ISRAÉLIENNE ?
(AGENCE MÉDIA PALESTINE/THE
ELECTRONIC INTIFADA, 16 04 2020)
Extraits : “Les autorités de santé
publique affirment qu’un tracking
efficace sera essentiel pour mettre fin
à de longs confinements et mettre
rapidement un stop à de nouveaux rebonds
du virus, au moins jusqu’à ce qu’un
vaccin soit développé. Cela signifie que
les technologies de surveillance qui
promettent d’identifier rapidement
quiconque est exposé au virus peuvent
certainement trouver un marché mondial.
Le danger étant que ce genre de
surveillance intrusive devienne
permanent. Le célèbre NSO Group est
l’une des entreprises qui cherche à
tirer parti de cette opportunité. C’est
la société qui produit le logiciel
malveillant appelé Pegasus qui peut
discrètement s’insérer dans le téléphone
portable d’une cible. Il peut ensuite
être utilisé pour renvoyer presque
toutes les informations privées à ceux
qui espionnent, y compris les
enregistrements, les captures d’écran,
les mots de passe, mails et textes. “
L’INDUSTRIE TECHNOLOGIQUE TANT VANTÉE
D’ISRAËL A DES LIENS PROFOND AVEC
L’APPAREIL MILITAIRE ET D’ESPIONNAGE DU
PAYS
“L’industrie technologique tant vantée
d’Israël a des liens profond avec
l’appareil militaire et d’espionnage du
pays, qui utilise les Palestiniens sous
occupation armée comme d’involontaires
cobayes pour des systèmes qui sont
maintenant mis en vente pour d’autres
pays. Et on découvre maintenant que les
gouvernements européens sont prêts à
profiter de cette structure abusive et
oppressive, au prétexte de combattre la
pandémie.
Pegasus du Groupe NSO, qui n’est vendu
qu’à des gouvernements, a été
abusivement utilisé contre des
journalistes et des militants des droits
de l’Homme dans des dizaines de pays.
Parmi les utilisateurs suspectés, il y a
le Maroc, le Mexique, les Emirats Arabes
Unis, le Bahreïn et le Kazakhstan.
Pegasus a également été impliqué dans
l’assassinat de Jamal Kashoggi, le
journaliste saoudien attiré dans le
consulat de son pays en 2018 à Istanbul
et sauvagement assassiné et dépecé (…)
Facebook intente également un procès à
NSO Group pour avoir compromis sa
plate-forme de messagerie WhatsApp afin
d’aider des gouvernements à espionner
environ 1.400 personnes. Aujourd’hui,
les experts de la vie privée et pour les
droits humains s’inquiètent du fait que
NSO Group soit à la pointe d’un effort
de surveillance du coronavirus
sponsorisé par le gouvernement israélien
qui pourrait être adopté dans d’autres
pays.
Le ministre israélien de la Défense
Naftali Bennett s’est vanté le mois
dernier que son ministère et l’armée
israélienne aient travaillé avec NSO
Group au développement d’un système qui
permette de donner aux Israéliens une
évaluation de la probabilité qu’ils
avaient d’être infectés par le nouveau
coronavirus. D’après le journal
financier israélien Globes, « ce système
collectera des informations sur les
Israéliens, les mettra à jour en temps
réel et attribuera à chaque Israélien un
‘taux d’infection’ sur une échelle de un
à 10 ».
Vice.com a fait des recherches sur la
technologie de NSO Group.
Le site décrit le système fabriqué par
NSO Group, et un système semblable
développé par l’entreprise italienne
Cy4Gate, comme « essentiellement des
outils de surveillance de masse qui
aideraient les gouvernements et les
autorités de santé à garder la trace des
mouvements de chaque citoyen et à rester
en contact avec eux ». Dans ce but,
selon Vice.com, NSO Group a « adapté
l’interface utilisateur et l’outil
analytique qu’il avait déjà développés
pour pouvoir l’utiliser parallèlement à
son puissant logiciel malveillant connu
sous le nom de Pegasus, qui peut pirater
les téléphones portables et en extraire
des données comme les photos, les
messages et les appels téléphoniques ».
Ce nouveau système, appelé Fleming, «
permet aux analystes de dépister où vont
les gens, qui ils rencontrent, combien
de temps, et où ». Les individus sont
censés se voir attribuer un numéro
d’identification secret pour protéger
leur vie privée, mais une source de NSO
Group a affirmé à Vice.com que le
gouvernement peut enlever l’anonymat «
lorsque nécessaire ».
EN RÉALITÉ, C’EST DU PIRATAGE EN TEMPS
RÉEL.
« Il s’agit d’une tentative extrêmement
cynique de la part d’une célèbre
entreprise de logiciels espions pour se
lancer dans la surveillance de masse »,
a affirmé John Scott-Railton, chercheur
à Citizen Lab de l’université de
Toronto, à Vice. Citizen Lab a joué un
rôle juridique essentiel en dévoilant
comment le logiciel malveillant de NSO
Group a été détourné de son usage à
travers le monde. « Chaque citoyen dans
le monde veut revenir à la normale dès
que possible. La ruée vers l’or de la
technologie de surveillance pourrait
facilement signifier qu’il y a une
attente normale de vie privée à laquelle
il nous sera très difficile de revenir
», a ajouté Scott-Railton.
Comme le fait remarquer Vice, les
détenteurs de mobiles dans des pays
comme l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche,
l’Espagne, la France, la Belgique et le
Royaume Uni « partagent déjà
l’emplacement de leurs courses avec
leurs gouvernements respectifs dans un
effort pour dépister l’expansion du
virus ». Alors qu’il n’y a aucun rapport
fait par ces gouvernements qui utilisent
les systèmes du NSO Group, il existe des
signes troublants selon lesquels l’Union
Européenne et ses membres cherchent à
adopter la technologie de surveillance
de masse sous couvert de lutte contre le
COVID-19. Lundi, l’ambassade des Pays
Bas à Tel Aviv a déclaré dans un tweet
qu’elle « cherchait des sociétés
hollandaises qui voudraient s’associer à
un partenaire israélien afin de
soumissionner pour une offre unique de
solutions numériques intelligentes au
Corona par le ministère de la Santé des
Pays Bas.
BENNETT, LE MINISTRE ISRAÉLIEN DE LA
DÉFENSE, A CLAIREMENT AFFIRMÉ QU’IL
VOULAIT EXPORTER LE SYSTÈME DE
SURVEILLANCE DU CORONAVIRUS DE NSO GROUP
D’après Giaufret, l’UE a affecté environ
150 millions de dollars de son programme
scientifique Horizon 2020 « au
financement d’équipes scientifiques à
travers l’Europe ainsi que dans des pays
partenaires, dont Israël, pour aider à
trouver rapidement un vaccin contre le
COVID-19 ». Il ajoute que le but de cet
effort, « c’est d’améliorer les
diagnostics, les préparatifs, la gestion
clinique et les traitements ». Ces
activités sont suffisamment vastes pour
y inclure les efforts de financement de
la surveillance, surtout quand Horizon
2020 a déjà servi ces dernières années à
financer Elbit Systems, entre autres
sociétés de l’industrie guerrière
d’Israël. Elbit, qui fait actuellement
sa promotion en tant que fournisseur de
technologie pour combattre la pandémie.
Bennett, le ministre israélien de la
Défense, a clairement affirmé qu’il
voulait exporter le système de
surveillance du coronavirus de NSO
Group. Et Sky News a rapporté au début
du mois que NSO Group a « contacté
quantité de pays occidentaux pour leur
envoyer son logiciel de dépistage du
coronavirus ».
TESTÉ SUR LES PALESTINIENS
La maltraitance israélienne sur les
Palestiniens, y compris sur ses propres
citoyens, pendant la pandémie a
poursuivi le même schéma de racisme, de
violence et de négligence qui sont
fondateurs de cet Etat. Les travailleurs
palestiniens de Cisjordanie occupée ont
peu d’autre choix que de travailler pour
des employeurs israéliens s’ils veulent
nourrir leurs familles. Quand ils sont
en Israël, ils sont exposés au virus
qu’ils risquent alors de rapporter dans
leurs propres communautés.
Mais l’indifférence systématique
d’Israël pour la santé et la sécurité
des Palestiniens ne l’a pas empêché de
les obliger à être des sujets
d’expérience pour ses technologies de
contrôle et de surveillance. « Les
Palestiniens qui cherchent à vérifier si
leurs permis de séjour en Israël sont
encore valides ont reçu l’instruction
par Israël de charger une application
qui permet à l’armée d’accéder à leurs
téléphones portables », a rapporté la
semaine dernière le journal de Tel Aviv
Haaretz. « L’application permettrait à
l’armée de pister la localisation du
portable des Palestiniens, ainsi que
d’accéder aux avis qu’ils reçoivent, aux
fichiers qu’il chargent et sauvegardent,
et à la caméra de l’appareil. »
Haaretz n’explique pas comment un accès
aussi indiscret a quoi que ce soit à
voir avec le combat contre le virus, et
il ne dit pas non plus qui a fabriqué
cette application particulière. Mais les
médias israéliens ont confirmé que la
branche de guerre informatique de
l’armée israélienne, Unité 8200, est
impliquée dans le projet de dépistage du
coronavirus de NSO Group. En 2014, des
vétérans de l’Unité 8200 ont révélé que
« la population palestinienne sous
régime militaire est entièrement exposée
à l’espionnage et à la surveillance du
renseignement israélien ». Les agents
israéliens ont avoué que les
informations qu’ils ont aidé à collecter
et à stocker « nuisent à des gens
innocents ». « On s’en sert pour des
persécutions politiques et pour créer
des divisions à l’intérieur de la
société palestinienne en recrutant des
collaborateurs et en montant des parties
de la société palestinienne contre elle
même », ont-il ajouté.
MAINTENANT, LE RESTE DU MONDE PEUT
OBTENIR LE TRAITEMENT DES PALESTINIENS
« Ce qui se passe en Palestine ne reste
pas en Palestine », note le groupe de
recherche Who Profits sur un nouveau
site internet consacré à la surveillance
de la façon dont la crise du COVID-19 se
développe dans le contexte de
l’occupation israélienne. « Une raison
essentielle pour laquelle Israël cherche
perpétuellement à diversifier son
arsenal de répression est qu’il peut
ensuite le transformer en profit
économique et en gains politiques. »
La pandémie du coronavirus est
l’opportunité parfaite pour Israël de
mettre son espionnage sur le marché de
cette façon. Et tout indique que l’Union
Européenne – en conformité avec son
record sans faille de complicité – est
prête à aider Israël à répandre sa
surveillance partout dans le monde.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média
Palestine
Source : The Electronic Intifada
* Lire aussi sur la firme NSO Luc Michel
sur :
Israël comme modèle de surveillance ?
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.luc_michel.160420a.htm
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