PANAFRICOM
Comment Washington veut se saisir de
la crise anglophone au Cameroun et
parraine les lobbies sécessionnistes !?
Luc Michel
Lundi 20 novembre 2017
# PANAFRICOM/ ENQUETES SUR LA
DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (XII) Luc MICHEL pour
PANAFRICOM/
Enquêtes sur la
Déstabilisation de l’Afrique (XII)/
2017 11 20/
Washington qui joue
depuis l’automne 2014 les pyromanes au
Cameroun (Sommet USA-African Leaders)
(1), organise et finance le principal
lobby anti-Yaoundé, la NDI (financée sur
le budget de l’Etat américain, une des «
vitrines légales de la CIA) (2), du
camerouno-américain Cristoher Fomunyoh
(3), entend aujourd’hui jouer les
pompiers intéressés au Cameroun (4).
« CAMEROUN
ANGLOPHONE LA DIPLOMATIE AMERICAINE
VIGILANTE » :
LE TERRORISME
PRETEXTE A WASHINGTON POUR TENTER DE SE
SAISIR LA « CRISE ANGLOPHONE »
« La crise en cours
dans la partie anglophone du Cameroun
inquiète les États-Unis. Interpellée par
des élus de l’État de New York, Nikki
Haley pourrait se saisir de la question.
La représentante permanente des
États-Unis aux Nations unies, Nikki
Haley, va-t-elle se saisir du dossier de
la crise anglophone au Cameroun ? Selon
nos sources, la diplomate s’est dite «
ouverte à la réflexion » après que 24
élus de l’État de New York à la Chambre
des représentants l’ont interpellée par
courrier le 17 octobre », commente
Jeune-Afrique (25 octobre 2017), sous le
titre « Cameroun anglophone la
diplomatie américaine vigilante ».
Derrière
l’opération, un certain « Cameroon
American Council » :
« Alertés par
l’association Cameroon American Council,
dirigée par Sylvie Bello, ces élus – 18
démocrates et 6 républicains –, inquiets
de la « détérioration des conditions de
vie de la minorité anglophone », ont
réclamé à la diplomatie américaine un
communiqué destiné à la diaspora
camerounaise. Parmi eux, le républicain
Dan Donovan et le démocrate Thomas
Suozzi, membres du Comité des affaires
étrangères de la Chambre des
représentants et de son sous-comité sur
l’Afrique, les droits de l’homme et les
organisations internationales.
L’IMPERIALISME
ANGLO-SAXON DERRIERE LES LOBBIES
SECESSIONNISTES DE LA SOI-DISANT «
EMBAZONIE »
Les USA et leurs
alliés au sein de « l’impérialisme
anglo-saxon » (Canada, mais aussi
Nigeria et Afrique du Sud), une réalité
géopolitique plus que jamais
d’actualité, sont en effet les parrains
des lobbies sécessionnistes de la
soi-disant « Embazonie »
« Les groupes de la
diaspora dans la banlieue américaine (de
Washington) soutiennent une nation
africaine dissidente (séparatiste),
commente (avec une indécente jubilation)
ce 7 novembre 2017 la revue
d’intelligence ‘Quartz Afrique’ (USA,) :
« Le mois dernier,
à la veille du 1er octobre, des dizaines
de Camerounais du Sud se sont rassemblés
dans une salle à Greenbelt, Maryland, à
environ 30 minutes de Washington DC,
pour déclarer l'indépendance de leur
région d'origine de la République du
Cameroun. Les jeunes enfants portaient
des petits drapeaux bleus et blancs de
la région renommée, Ambazonia, tandis
que d'autres se drapaient avec des plus
grands drapeaux pour danser. Alors que
les événements dans la ville de banlieue
se sont terminés à 3 heures du matin, au
Cameroun avec le décalage horaire (5
heures de plus) la jubilation continuait
dans les villes de Buea et de Bamenda,
au sud du Cameroun. Mais ce qui a
commencé comme une célébration dans le
sud du Cameroun s'est terminé par la
mort de 17 personnes après des
affrontements avec les forces de
sécurité. Le gouvernement camerounais ne
reconnaît pas les tentatives de créer
une région séparatiste ou une autonomie.
»
Derrière la « crise
anglophone », une diaspora anglophone
prise en mains par les spécialistes de
la manipulation de foules en détresse :
« La campagne pour
un Etat du Sud-Cameroun séparatiste
vient après des années de frustration
dans la région anglophone qui dit avoir
été marginalisée politiquement et
économiquement dans un pays dominé par
son gouvernement national francophone »,
écrit encore ‘Quartz Afrique’. « Les
tensions entre les régions remontent à
l'époque coloniale, il y a près de
soixante ans, lorsque l'actuelle
République du Cameroun a été formée à
partir de la combinaison de l'ancienne
colonie britannique avec la grande
colonie française.
Comme il devient de
plus en plus dangereux pour les
manifestants dans le sud du Cameroun
d'exprimer leur espoir d'une nation
indépendante, beaucoup de leurs
homologues de la diaspora se sont
également mobilisés ».
Selon le
recensement américain de 2014, il y
avait 36.000 camerounais vivant aux
États-Unis entre 2008 et 2012. Le
rapport n'a pas distingué de quelle
région du Cameroun ils provenaient, mais
une estimation non officielle par
‘Bongo’ place le nombre de Camerounais
du Sud actuellement majoritaires dans la
diaspora camerounaise en Amérique du
Nord (USA et Canada).
LE ROLE DES RESEAUX
SOCIAUX ET DU NET DANS LA PHASE ACTUELLE
DE LA « REVOLUTION DE COULEUR » RAMPANTE
AU CAMEROUN
Comme partout
depuis 18 ans (première « révolution de
couleur » en 2000 en Yougoslavie, qui va
en imploser), en EUYrasie, au
Proche-Orient (« Printemps arabe ») et
depuis 2014 en Afrique (« printemps
africain »), le net et les réseaux
sociaux servent d’ « organisateur
collectif » (selon la théorie léniniste
récupérée par les réseaux amé&ricains).
Derrière cette mobilisation les
spécialistes de la Centrale OTPOR/CANVAS
à Belgrade (les tombeurs de Milosevic en
2000) et leurs succursales africaines à
Dakar (Yen a Marre) et à Ouagadougou
(Balai citoyen et CAR). Mais aussi les
moyens illimités des Réseaux du
milliardaire Sorös (Open society
foundations, OSIWA) et des fondations de
l’OTAN (comme la Friedrich Ebert
Stiftung ou la Konrad Adenauer
Stiftung).
Ecoutons encore
‘Quartz Afrique’, qui confirme
l’organisation depuis les USA des grèves
insurrectionnelles et des émeutes du
Southern Cameroon :
« Ces dernières
années, ces tensions ont atteint leur
paroxysme. Et ceux qui vivent à
l'étranger, originaires de la région
anglophone, utilisent maintenant
Facebook et WhatsApp et un service de
diffusion par satellite pour partager
des détails sur les tactiques de
désobéissance civile. Un exemple est
appelé « Ghost Towns », lorsque les
entreprises et les écoles du Sud du
Cameroun ferment, et que la région, qui
représente 20% de la population du
Cameroun, s'immobilise ».
« (Internet) est
devenu le point de ralliement », a
déclaré Kingsley Ashu, une militante
vivant à Dallas : « Nous utilisons
WhatsApp pour envoyer des messages aux
nôtres. Facebook est l'outil de médias
sociaux le plus dynamique pour
transmettre notre message chez nous. »
‘Quartz Afrique’
poursuit son analyse : « Le gouvernement
du président Paul Biya a restreint
l'accès à Internet dans le sud du
Cameroun pendant au moins deux longues
périodes au cours de l'année écoulée, en
réponse à l'activisme croissant en
ligne, mais ceux qui sont à l'étranger
ont aussi trouvé une solution. Harriet
Fomuki, une Camerounaise du Sud vivant
dans le Massachusetts estime que les
résidents de la diaspora ont recueilli
au moins 100 000 $ depuis mars 2017,
avec des individus faisant des dons
singuliers aussi important que 1 000 $.
»
« La liberté ne va
pas de soi, nous devons nous battre pour
cela », a déclaré Caleche Bongo, 38 ans.
« Alors vous vous battez avec votre
portefeuille, vous vous battez avec
votre salaire. »
Excités par les
rapports bidon des Ong des Réseaux Sorös
(Amnesty, ICG, HRW et cie), les
camerounais anglophones des USA
financent la « révolution de couleur » :
L'estimation de Harriet Fomuki «
n'inclut pas le montant des Camerounais
du Sud dans le Massachusetts qui a
augmenté l'année dernière après la série
de protestations qui ont entraîné la
mort d'au moins deux personnes et la
détention de plus de 100 autres, selon
Amnesty International.
Alors que les
images des victimes tournaient sur les
médias sociaux, Fomuki, 42 ans, qui
travaille en tant qu'infirmière, s'est
sentie obligée de faire quelque chose
aux États-Unis.
« J'ai envoyé un
message à notre communauté, et je me
suis dit "S'il vous plaît, quelqu'un
peut-il faire quelque chose ? Est-ce que
quelqu'un peut nous rassembler et voir
si nous pouvons récolter des fonds pour
les envoyer au Sud du Cameroun ?", A
demandé Fomuki dans un message WhatsApp.
En un rien de temps, environ 40
Camerounais du Sud se sont rassemblés
chez un leader communautaire et ont
recueilli près de 4 000 $ » (dixit
‘Quartz Afrique’).
LE ROLE
COORDINATEUR DU ‘SOUTHERN CAMEROONS
AMBAZONIA CONSORTIUM UNITED FRONT’
(SCACUF)
Le plus grave c’est
que ce sont les radicaux sécessionnistes
du SCACUF qui dirigent la manoeuvre,
avec une aile extrémiste partisane de la
lutte armée ! A commencer par les grèves
et les procés, le mouvement des avocats
et des enseignants anglophones …
« Le SCACUF agit
comme un organe directeur pour unir les
organisations luttant pour
l'indépendance et, via son site web, le
consortium sollicite des dons ou des «
parrainages » pour les enseignants et
les avocats du Sud Cameroun touchés par
les grèves dans les écoles et les
tribunaux », précise encore ‘Quartz
Afrique’.
ORGANISER UN LOBBY
POUR SAISIR L’ONU ET LE CONGRES
AMEREICAIN
« Mais la majeure
partie de l'argent collecté par les
Camerounais du Sud dans la diaspora
cette année a servi à payer Foley Hoag,
un cabinet d'avocats américain
spécialisé dans le droit international
qui aide la région à porter son cas
devant la communauté internationale ».
Le 16 octobre, le
Comité des droits de l'homme des Nations
Unies (déjà en pointe contre Bujumbura
et Kinshasha) « a passé en revue la
République du Cameroun pour voir si elle
respectait le Pacte international
relatif aux droits civils et politiques
» (PIDCP). Les défenseurs
sud-camerounais ont soumis « un document
affirmant que le gouvernement
camerounais a violé le droit
international par la discrimination
institutionnelle des Camerounais du Sud,
avec les abus des forces de sécurité
ainsi que la torture et les meurtres ».
Les conclusions du comité seront
disponibles le 09 novembre 2017.
Junior Mekinda, un
consultant en communication vivant dans
le Bronx, affirme que « les Camerounais
francophones sont en faveur d'un
Cameroun égalitaire, mais ne croient pas
que la séparation des régions soit la
réponse. Pour lui, la résolution réside
dans un mouvement collectif entre les
deux parties du Cameroun pour faire
entendre leur voix lors des élections
présidentielles de 2018 ». « Nous devons
lutter contre le système, lutter contre
le gouvernement, ne pas se battre les
uns contre les autres. » Avec la NDI en
embuscade, dont le Directeur Afrique
Fomunyoh se voit en candidat unique de
l’opposition. Quel aveu !
A noter encore que
le reportage de ‘Quartz Afrique’ fait
partie d’une vaste campagne
internationale de propagande et de
médiatisation de la sécession de «
l’Ambazonie ». Voir ce vendredi 17
novembre, le reportage de la TV France
24 sur « le président de l’Ambazonie »
(sic), qui y appelle à la « lutte armée
» …
(Sources : Quartz
Africa – Jeune Afrique – EODE Africa)
Photo :
Le « président
(américain) de l’Ambazonie » (sic)
Sisiku Ayuk Tabe (du Minesota).
LUC MICHEL /
PANAFRICOM
NOTES
(1) Cfr. mon
analyse : EODE THINK TANK/ GEOPOLITIQUE/
LE SOMMET ‘USA-AFRICAN LEADERS’ OU LES
MAUVAISES VUES DE WASHINGTON SUR
L’AFRIQUE
Sur
http://www.lucmichel.net/2014/08/15/eode-think-tank-geopolitique-le-sommet-usa-african-leaders-ou-les-mauvaises-vues-de-washington-sur-lafrique/
Voir une de mes
trois émissions sur le Sommet de
Washington coproduite avec AFRIQUE MEDIA
:
EODE-TV & AFRIQUE
MEDIA/ LES USA PREPARENT-ILS UN «
PRINTEMPS AFRICAIN » ?/ LE SOMMET
USA-AFRICAN LEADERS DECRYPTE (1)
Sur
http://www.lucmichel.net/2014/08/15/eode-think-tank-geopolitique-le-sommet-usa-african-leaders-ou-les-mauvaises-vues-de-washington-sur-lafrique/
Et lire : VOUS
AVEZ-DIT NEOCOLONIALISME US ?
http://www.lucmichel.net/2014/08/15/eode-think-tank-geopolitique-le-sommet-usa-african-leaders-ou-les-mauvaises-vues-de-washington-sur-lafrique/
(2) NED et NDI sont
organismes d'état US (créé par Ronald
Reagan et Madleen Albright dans les
Années 1980), financé sur le budget
américain, que certains analystes
qualifient de « vitrine légale de la CIA
». En collaboration avec une de ses
filiales, la NDI (lui aussi un organisme
d'état US, financé sur le budget
américain), l'USAID, l'Open Society de
Söros et un ensemble d'ONG et médias que
l'on retrouve depuis 15 ans dans les «
révolutions de couleur » en Eurasie et
le « printemps arabe », les réseaux de
la NED rayonnent sur le monde. Des
centaines d'activistes, de
syndicalistes, de journalistes surtout y
sont pris en main.
Car pas de «
révolution de couleur » sans une intense
préparation médiatique, à la fois au
niveau du pays déstabilisé, mais aussi
international. Support dans les grandes
capitales occidentales. Rapidement les
groupes de jeunes activistes sont
organisés, sur le modèle des Serbes
d'OTPOR/CANVAS (les tombeurs de
Milosevic en 2000, la première des
révolutions de couleur). Pour le pseudo
« printemps africain », tout aussi vite
la conformisation de la presse africaine
est mise en place, d'autant plus
facilement qu'un vaste réseau d'ONG,
Instituts et médias existe déjà.
Soutenu, financé, organisé à la fois par
les Réseau Söros (notamment la Fondation
OSIWA, «Open Society Initiative for West
Africa », en Afrique du Sud) et la NED,
la NDI et leurs pseudopodes. La suite
fait l'actualité de dizaines de pays
livrés à la déstabilisation ...
(3) Cfr. Luc
MICHEL, PANAFRICOM/ ENQUETES SUR LA
DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (X) : NDI
AMERICAINE ET FONDATION TFF AU CAMEROUN.
LE DIRECTEUR CHRISTOPHER FOMUNYOH
PROCHAIN PRESIDENT DU
CAMEROUN?
sur
http://www.lucmichel.net/2017/09/25/panafricom-enquetes-sur-la-destabilisation-de-lafrique-x-ndi-americaine-et-fondation-tff-au-cameroun-le-directeur-christopher-fomunyoh-prochain-president-du-cameroun/
(4) Voir sur
PANAFRICOM-TV/
LUC MICHEL:
POURQUOI LES ‘VITRINES LEGALES DE LA
CIA’ (NDI & CIE) CIBLENT LE CAMEROUN ?
QUE CACHE LA
DESTABILISATION DU CAMEROUN SOUS
PRETEXTE D’ANTAGONISME FRANCOPHONES VS
ANGLOPHONES ?
sur
https://vimeo.com/199892727
(première version
éditée en novembre 2017 pour EODE-AFRICA)
* Page spéciale :
Luc Michel -
Enquetes sur la Destabilisation de
l'Afrique
https://www.facebook.com/LucMICHEL.destabilisationafricaine/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
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