LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
La France doit-elle rester au Sahel ?
(Marianne)
Luc Michel
Mercredi 20 mai 2020
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 05 20/ "Sur le fond nous
sommes toujours dans un ascenseur qui ne
bouge plus. Et qui se trouve plutôt au
sous-sol que dans les étages"
- Hebdo Marianne
(ce 14 mai).
Le débat ouvert par
le livre de Mar-Antoine Pérouse de
Monclos sort de la shpère des
spécialistes et déborde enfin dans le
domaine du grand public. « Dilemme au
soleil. La France doit-elle rester au
Sahel ? » titre ‘Marianne’ ce 14 mai
(magazine n°1209) …
L’hebdo parisien
pose une série de questions mais pas sur
les aspects essentiels de la guerre
française au Sahel :
« Deux soldats morts en quelques jours.
Et une opération qui dure maintenant
depuis plus de sept ans. Partir et voir
les djihadistes prospérer ? Rester au
risque de s'embourber ? “Marianne”, qui
a accompagné en opération l'armée
française, pèse le pour et le contre »
LES QUESTIONS
POSEES PAR ‘MARIANNE’
Ces question sont
celles du livre de Pérouse de Montclos
(Lattès Editeur) : « Un jour, après
avoir perdu sa chemise (et tout le
reste) lors d'une partie privée, un
célèbre joueur de poker télégraphia ce
message à son épouse : « Peux pas
rester, peux pas partir. » C'est grosso
modo la situation dans laquelle se
trouve aujourd'hui l'armée française au
Sahel, sept ans après avoir débarqué au
Mali, le 11 janvier 2013, avec 4.000
hommes et une mission prévue
initialement pour être limitée dans le
temps et l'espace : contenir la menace
djihadiste et rétablir la souveraineté
pleine et entière du Mali sur son
territoire. Au mois de juillet 2014, en
s'étendant à quatre autres pays de la
bande sahélo-saharienne (Niger, Tchad,
Burkina Faso et Mauritanie), l'opération
« Serval » est devenue « Barkhane ».
‘Marianne’ dresse
le bilan de l’échec occidental global au
Sahel face aux djihadistes : « Avec des
objectifs à peu près similaires et, sur
le papier du moins, le renfort des
armées nationales des cinq pays
concernés, regroupés dans le G5 Sahel
(5.000 hommes), celui de la Minusma
(Mission multidimensionnelle intégrée
des Nations unies pour la stabilisation
au Mali, près de 20.000 hommes) et,
depuis peu, l'engagement ferme de six
pays de l'UE (sur les 11 ayant donné
leur accord de principe) dans un
regroupement de plusieurs centaines
d'éléments de leurs forces spéciales,
baptisé force « Takuba ». Ces forces
doivent notamment intervenir dans le
Liptako Gourma, région dite des « trois
frontières », aux confins du Mali, du
Niger et du Burkina Faso » ...
L’EQUATION DE
BARKHANE REDUITE A UNE « STORYTELLING »
MILITAIRE
A lire ‘Marianne’
l’équation de Barkhane se limite à
l’analyse d’une « storytelling »
militaire, l’échec ou les limites d’un
grand « wargame » exotique (un
« Kriegspiel auraient dit les militaires
d’avant 1945). Révélateur est
l’article « Dans la fournaise
malienne » : « Reportage aux côtés des
forces françaises au Mali, dans
l'incessante chasse aux islamistes (…)
Dans le nord-est du Mali, les
légionnaires traquent les groupes
terroristes de l'Etat islamique, qui
opèrent dans cette région dite des
"trois frontières", bordée par le Niger
et le Burkina Faso. "Marianne" a partagé
le quotidien des soldats du 1er REC et
ceux du 2e REI lors de l’opération
"Monclar", en mars (…)
Menés par le lieutenant Bertrand
à bord de leurs blindés légers, les
légionnaires cavaliers pistent les
terroristes de l'EIGS. Ils se
définissent eux-mêmes comme des "chiens
de chasse" (…) Ses journées et celles de
ses hommes sont des journées de
chasseurs. Levés bien avant l'aube,
écrasées de chaleur et de poussière (…)
L'ensemble du groupe pousse les
terroristes qui écument le secteur vers
le dispositif constitué par les forces
maliennes et burkinabè, et celles
réunies au sein de la force conjointe G5
(...) On ne compte plus les véhicules
ensablés, les situations qui au premier
abord semblent inextricables. Et
pourtant, les convois repartent
toujours, grâce à la ténacité et à
l'ingéniosité des légionnaires, aux
solutions trouvés par de vieux
caporaux-chefs mystérieux et respectés »
…
PREMIER ELEMENT
MANQUANT DE L’EQUATION :
LA HAINE DE LA
FRANCE. COMMENT BARKHANE A PERDU LES
ESPRITS ET LES COEURS ?
Dans cette
équation, il manque tout d’abord une
donnée essentielle : la haine de la
France. Les généraux français des
guerres d’Algérie et de sa jumelle la
Guerre du Kamerun (1955-1971), la
« petite guerre d’Algérie », ont alors
défini la théorie de la Guerre
révolutionnaire, stratégie et tactique
de la Contre-insurrection. Que l’ont
enseigne toujours dans les écoles
militaires américaines, les généraux du
Pentagone étant de grands admirateurs de
leurs prédécesseurs français des guerres
coloniales (à l’instar du Général James
Mattis, le précédent patron du
Pentagone).
Au cœur de cette
« Guerre révolutionnaire », la
« conquête des esprits et des cœurs ».
L’échec de Barkhane est total dans ce
domaine. Comme le révèlent les
manifestations anti-françaises au Mali,
au Niger ou au Burkina Faso. Sur les
sites militants africains, Barkhane y
est décrite comme « la force
d’occupation » ! Malgré la
désinformation occidentale sur les
manifestations anti-françaises, en
particulier au Mali, cette haine est
bien réelle, lourde, non rattrapable.
Comme est bien
réelle la peur de Paris face à cette
vague de fond de la colère
anti-française parmi les masses
africaines, en particulier au Mali, au
Niger et au Burkina Faso ; Convoquant le
Sommet de Pau en janvier dernier,
Macron n’avait pas caché sa colère en
demandant sur un ton insolent aux
dirigeants africains des pays du G5 une
« une clarification » quant à la
présence française sur place.
SECOND ELEMENT
MANQUANT DE L’EQUATION :
COMMENT
L’INTERVENTION RUSSE EN CENTRAFRIQUE ET
AU MALI A CHANGE LA
DONNE GEOPOLITIQUE ?
Second élément
manquant dans l’équation de l’échec de
Barkhane : la Russie. Absente de
‘Marianne’ comme dans le livre de
Pérouse de Montclos. Cherchez bien !
Vous ne trouverez pas non plus la
mention de la Centrafrique. Qui, si le
pays n’appartient pas géographiquement
au Sahel, est un élément essentiel de la
féfaite française au Sahel.
Le seul russe qui
apparaît dans ‘Marianne’ est un
légionnaire : « Tous les soirs, à
l’arrière de son véhicule blindé, le
sergent Denis s’étire. Prononcez « Denis
» avec l’accent guttural qui s’impose.
Le chef de groupe a 24 ans, il est
russe, et ne décroche un sourire que
lorsque tout ce qu’il a à faire est
fait. Ancien défenseur dans l’équipe de
hockey d’Oufa, en Bachkirie, à 1.000 km
de Moscou, il aimait de ce sport de
contact l’engagement et l’agressivité.
Il voulait l’aventure et voir le monde.
Le jeune homme a découvert la Légion
étrangère par Internet, alors qu’il
était au lycée militaire ». Anecdote
folklorique qui fait oublier d’autres
russes, ceux qui inquiètent tellement
Paris (et Washington) : les spécialistes
des groupes de Sécurité (comme Wagner)
proches du Kremlin, déployés au Soudan,
en RCA, en Libye. Ou encore les
conseillers de l’Armée russe en
Centrafrique. Sans oublier les officiers
russes des casques bleus de la MINUSCA à
Bangui !
Si les
français ont perdu les coeurs et les
esprits, les russes ont visiblement
gagnés. ‘Le
Monde’ (Paris, financé par les Réseaux
Sorös), est en aveu et titre « Une
pétition pour une intervention russe »
(10 janvier 2020) :
« De cette impatience est né le Groupe
des patriotes du Mali (GPM). Ses membres
n’ont pas oublié le 30 janvier 2013,
quand l’armée française est entrée dans
Kidal, ville du nord du Mali connue pour
être le fief des rebelles, « et qu’ils
ont empêché les soldats maliens de les
suivre », ajoute Seydou Sidibé, du GPM.
Aujourd’hui en première ligne dans
l’organisation des manifestations, ils
sont également à l’origine d’une
pétition réclamant une intervention
russe signée, selon eux, par 8 millions
de Maliens. Selon un sondage publié
mercredi 11 décembre 2019 par le site
Maliweb, une aide russe « pour sortir
définitivement de la crise » aurait la
faveur de 89,4 % de la population, et 80
% aurait une opinion défavorable de la
France. Pourtant, cette enquête a été
uniquement réalisée « dans le district
de Bamako » (…) »
LA CENTRAFRIQUE, LE CENTRE DU
BASCULEMENT GEOPOLITIQUE DE L’AFRIQUE
Pourquoi la Centrafrique
inquiète-t-elle autant Paris (et
les américains) ?
Venus de Syrie en passant par le Soudan
(celui d’El Béchir), la Russie a surgi
en Centrafrique, au cœur même du Pré
carré français. Donnant le « mauvais
exemple » au Mali !
Cette présence a débouché immédiatement
sur un fond de tension géopolitique avec
en filigrane cette présence russe en
Centrafrique ! « le rôle des Russes en
Centrafrique pose problème. Leurs
activités cadrent mal avec le processus
de paix. Ils ont leurs propres
priorités, qui manquent parfois de
transparence », disait ce début janvier
le Secrétaire d’état adjoint américain
aux affaires africaines, Tibor Nagy. Ce
17 janvier sur RFI, il ajoutait : « Nous
devons y voir plus clair (…) en
Centrafrique sont déployés plusieurs
centaines de militaires russes. Les uns,
comme conseillers, les autres, comme
membres de milices privées ».
Contrairement aux français et aux
américains, les russes aident le
Président Touadera à reconstruire la
République centrafricaine et à réarmer,
former, restructurer les FACA. Moscou a
de plus forcé la main à l’ONU et aux
occidentaux, à Khartoum, pour organiser
un accord de pacification nationale avec
les groupes armés … Au Mali, Moscou a
proposé la même assistance. Barkhane est
prise dans un triple étau : la montée en
puissance des divers forces djihadistes,
le rejet des populations africaines, la
présence russe en Afrique (qui est « de
retour sur les champs de bataille de la
guerre froide », disait déjà ‘Stratfor’
en 2018).
Oui, il est temps que la France quitte
le Sahel, où elle ne trouvera que
l’échec et le déshonneur, après la
défaite militaire déjà consommée …
(Sources : Marianne - Le Monde –
Stratfor – EODE Think Tank)
# LES ANALYSES DE
REFERENCE SUR
LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :
* LA FRANCE
A-T-ELLE DEJA PERDU LA GUERRE DU SAHEL
CONTRE LES DJIHADISTES ?
sur
http://www.lucmichel.net/2020/04/04/luc-michels-geopolitical-daily-la-france-a-t-elle-deja-perdu-la-guerre-du-sahel-contre-les-djihadistes/
* GEOPOLITIQUE DU
TCHAD (III) :
NDJAMENA FACE A LA
GUERRE PERDUE DU SAHEL PAR LA FRANCE
sur
http://www.panafricom-tv.com/2020/04/05/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-du-tchad-iii-ndjamena-face-a-la-guerre-perdue-du-sahel-par-la-france/
VOIR AUSSI :
* Sur
EODE-BOOKS/
UNE GUERRE PERDUE : LA FRANCE AU SAHEL:
http://www.lucmichel.net/2020/02/03/eode-books-revue-de-presse-une-guerre-perdue-la-france-au-sahel/
*
Sur WEBTV TCHAD/ LUC MICHEL:
DE BARKHANE A
TAKUBA, LA GUERRE PERDUE DE LA FRANCE AU
SAHEL (‘ZOOM AFRIQUE’ DE PRESS TV, IRAN)
sur
https://vimeo.com/405054376
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical
Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
LUC-MICHEL-TV
https://vimeo.com/lucmicheltv
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE
http://www.eode.org/
LINKEDIN
https://www.linkedin.com/in/luc-michel-eode-600661163/
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