LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
Géopolitique africaine : introduction à
la “nouvelle politique africaine” de
Trump
Luc Michel
Mardi 18 décembre 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) &
EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 12 17/ Contrairement à la
vision simpliste des médias européens,
la politique de l’Administration Trump
n’est dans ses fondements et sa vision
idéologique ni erratique ni impulsive.
Trump et les siens, bien au contraire,
définissent une vision structurée du
monde et agissent selon
des programmes élaborés (sécurité
nationale, vision nucléaire, guerres
commerciales et maintenant Afrique).
Voici donc la
vision de la « nouvelle politique
africaine » de la Maison Blanche.
Définie en avant-première par le
conseiller Bolton (figure de proue
neocon du Régime Bush II) devant la très
influente ‘Heritage Foundation’ – preuve
de la place que tiennent les réseaux
neo-conservateurs dans le Régime Trump
-, cette « nouvelle politique
africaine » s’inscrit dans la droite
ligne de la politique africaine des
administrations Bush II et Obama :
- recolonisation
directe de l’Afrique,
- utilisation
cynique des alliés de l’OTAN (dont la
France) mais réduction de leurs
positions africaines,
- déstabilisation
et isolement des gouvernements africains
non-alignés sur les USA,
- « containment »
et expulsion d’Afrique des Chinois et
des Russes,
- accent mis sur la
compétition économique et les guerres
commerciales …
- priorité à la
« guerre au terrorisme », prétexte à
l’ingérence américano-occidentale,
Dans cette « America
First », chargée de faire du « XXIe
siècle un nouveau siècle américain »,
l’Afrique, envisagée comme un continent
fragmenté et qui doit le rester, n’est
pas un partenaire mais un butin !
J’annonçais tout ceci dès janvier 2017.
Je me rappelle avec tristesse de cette
époque où un avocat africain fan de
Trump expliquait bruyamment sur les
plateaux de Télévision que les USA,
versés dans l’isolationnisme (sic),
« allaient quitter le continent noir » (resic)
…
# I-
QUAND « LE COWBOY
BOLTON MENACE L’AFRIQUE » (PRESS TV)
Le ‘ZOOM AFRIQUE’
de la Télévision d’Etat iranienne
francophone a consacré une de ses
émissions à cette « nouvelle politique
africaine », avec une analyse pointue du
programme néo-colonisateur américain,
suivie d’une de mes analyses sur la
Corne de l’Afrique, exemple de la
confrontation entre les USA, les chinois
et les russes …
* Voir sur
PANAFRICOM-TV/
LA « NOUVELLE
POLITIQUE AFRICAINE » DE TRUMP ET BOLTON
(AVEC LUC MICHEL
SUR LE ‘ZOOM AFRIQUE’ DE PRESS TV, 16
DEC. 2018)
sur
https://vimeo.com/306769332
PARTIE 1/
ANALYSE DE LA
REDACTION DE PRESS TV :
« LE COWBOY BOLTON
MENACE L’AFRIQUE »
Que dit ‘Press
TV’ :
« Le Wall Street
Journal rend ici compte des projets de
l’administration Trump concernant la
politique américaine en Afrique : le
président Trump envisage de remodeler la
politique américaine en Afrique en
sommant les dirigeants du continent de
faire un choix stratégique en s’alignant
sur l’Amérique plutôt que sur la Russie
ou la Chine. Comme il l’a fait dans
d’autres parties du monde, Trump a pour
objectif de renforcer les liens avec des
alliés africains aux vues similaires aux
siennes et d’isoler les dirigeants peu
coopératifs qui travaillent avec les
plus grands concurrents de l’Amérique. »
PARTIE 2/
MON ANALYSE :
L’EXEMPLE DE LA
CORNE DE L’AFRIQUE, LES EVOLUTIONS EN
AFRIQUE DE L’EST …
« Corne de
l’Afrique: Isaias Afwerki, le chef de
l’État érythréen assis à la même table
qu’un haut responsable américain, à
Asmara, capitale d’un pays jusqu’alors
isolé par la communauté internationale…
Cela n’était plus arrivé depuis bien
longtemps. Ce mardi, cependant, les
relations entre les États-Unis et le
pays d’Afrique de l’Est semblent avoir
pris un nouveau départ. Mais que se
passe-t-il dans la Corne de
l’Afrique ? »
« AFRICOM : TRUMP
SE DEMENE POUR L’AFRIQUE ET VEUT OBLIGER
LES DIRIGEANTS AFRICAINS A CHOISIR ENTRE
LES ÉTATS-UNIS, LA RUSSIE ET LA CHINE »
(PRESS TV)
Comment la
Télévision d’Etat iranienne francophone
analyse-t-elle la « nouvelle politique
africaine » de Trump et Bolton :
« Les États-Unis ne
se sentent pas menacés par les
influences chinoises et russes dans le
domaine sécuritaire en Afrique, et
présenter la politique des États-Unis à
l’ensemble du continent comme une
compétition à somme nulle ne sera pas
très attrayant pour les gouvernements
africains. Par contre, ce sont les
intérêts économiques qui pourraient
inquiéter les États-Unis, et surtout les
intérêts géostratégiques. Mais compte
tenu de la taille et de la diversité de
l’Afrique, définir une politique unique
s’appliquant à l’ensemble du continent
sera certainement interprété comme un
signe que l’administration ne sait pas
de quoi elle parle et que Washington
cherche à recoloniser le continent.
Cela dit,
Washington a déjà pris sa décision.
Après le déploiement des bases
militaires au Niger, c’est maintenant le
transfert du quartier général de
l’AFRICOM, se trouvant actuellement à
Stuttgart en Allemagne, qui doit se
faire en Afrique. Les États-Unis ne
demandent pas, ils imposent.
L’actuel chef de
l’AFRICOM, le général Thomas Waldhauser
est réticent à un éventuel transfert en
Afrique. Il s’en était expliqué devant
les sénateurs américains, en affirmant
que déplacer le quartier général de ce
commandement, avec ses 1 500 employés,
allait être coûteux sans pour autant en
valoir la peine. Et le choix d’un pays
en particulier pour cela « pourrait
soulever des questions sur ce que cela
signifierait pour les autres partenaires
de la région », avait-il souligné. Par
ailleurs, M. Bolton s’est inquiété de
l’influence grandissante de la Chine en
Afrique, et notamment à Djibouti, où les
forces américaines disposent d’une
importante base, le Camp Lemonnier.
Selon Bolton, la stratégie américaine
pour l’Afrique va évoluer. Désormais,
les États-Unis auront trois priorités :
le renforcement des liens commerciaux,
la lutte contre le terrorisme et
l’efficacité de l’aide américaine. Sur
ce dernier point, Washington a
l’intention de retirer tout soutien aux
opérations de maintien de la paix menées
par l’ONU jugées inefficaces. Washington
est bien décidé à prendre sérieusement
les choses en main et à chasser tous ses
alliés qui ont plus l’air de le gêner
qu’autre chose. Les États-Unis croient
que le fait de noircir les politiques
des pays européens et même de l’ONU
pourraient les faire passer pour les
gentils qui désirent réellement apporter
une aide sur le continent. Le fait que
Washington compte réduire ses effectifs
militaires en Afrique ne veut pas dire
qu’il n’y aura plus de mission militaire
US sur le continent. En effet, ce sont
les européens qui se chargent d’être les
bras armés des États-Unis. Washington se
contente de déployer des base militaires
et de mettre en place une logistique
pour centraliser et diriger toutes
opérations, quelles qu’elles soient.
Les gouvernements
africains et les peuples africains sont
sceptiques quant au fait que Trump
veuille que leurs pays prospèrent. Le
plan semble vouloir contraindre les
gouvernements africains à choisir le
camp de Washington ou à risquer de faire
face à un isolement imposé par les
États-Unis ou même a une invasion
militaire ou avec les mercenaires
terroristes. C’est une approche
typiquement autoritaire, et elle ne sera
pas bien accueillie. Surtout que cette
méthode a été imposée au Moyen-Orient,
et c’est l’effet contraire qui s’est
produit. Comme elle l’a fait dans
d’autres parties du monde,
l’administration Trump pense qu’elle
peut compter sur les menaces pour
obliger les États à choisir dans son
sens, mais cela n’est pas plus
susceptible de fonctionner en Afrique
que partout ailleurs. »
# II-
MES COMMENTAIRES :
PRESS TV s’inspire directement de mes
analyses sur cette Recolonisation de
l’Afrique par les USA, sous prétexte du
soi-disant « Printemps africain », qui
est la menace principale en Afrique
aujourd’hui. Paris et la Françafrique
étant devenu les auxilliaires militaires
de l’AFRICOM (la nouvelle « infanterie
sénégalaise du Pentagone », comme je la
nomme), « le nouveau sherif de
l’Afrique » comme l’a dit le Général US
Mattis, chef du Pentagone sous Trump, en
avril 2017 sur la base française de
Djibouti …
COMPRENDRE L’ARRIERE-PLAN GEOPOLITIQUE
DU DOSSIER :
QUELLE EST MA THESE ?
LE PANAFRICANISME DOIT REGARDER VERS
L’AVENIR. LA GEOPOLITIQUE AFRICAINE DE
2016 N’EST PLUS CELLE DES ANNEES
1960-2007 …
Il y a un arrière-plan géopolitique au
soi-disant « printemps africain » de
2014-2018.
Ma thèse, c’est que cet arrière-plan a
changé depuis 2007-2008, que 2007 et
2008 ont été des tournants géopolitiques
en Afrique …
« Beaucoup de panafricanistes ont une
vision du passé, un logiciel bloqué il y
a 10, 20 ou 50 ans. La haine justifiée
de la Françafrique leur occulte la
réalité de LA RECOLONISATION DE
L’AFRIQUE PAR LES USA. Le retour de la
France dans l’OTAN organisé par Sarkozy
en 2007, la création de l’AFRICOM, le
commandement unifié de l’US Army pour
l’Afrique, par Bush II et Obama en
2007-2008, sont les marques de naissance
d’une nouvelle donne géopolitique en
Afrique. Que confirment Trump et Bolton
(lui même idéologue du Régime Bush II)
aujourd’hui !
Comme dans l’OTAN, la collaboration
militaire et politique franco-américaine
se double d’une « CONTRADICTION
INTERNE » (caractéristique du Bloc
américano-occidental) : l’allié
militaire français est aussi le
concurrent économique des USA, qu’il
faut évincer des marchés africains
(Alliés politico-militaires dans l’OTAN,
les pays de l’UE sont aussi opposés aux
USA depuis les Années ’80 par la guerre
économique USA vs UE et la guerre
financière Dollar vs Euro). Autrement
dit Paris tire les marrons du feu pour
Washington en Afrique !
Lors du « sommet USA-African Leaders »
de Washington début août 2014, Obama a
annoncé une vague de changements de
régime sur le continent, par les
méthodes habituelles des USA (révolution
de couleur ou soi-disant « printemps
arabe » -sic-, cloné en « printemps
africain » -resic-). De nombreux pays
ont ensuite été secoués par les vents
mauvais de ce « printemps arabe » venu
de Washington. De 15 à 20 pays sont
concernés. Notamment Le Brurundi, où la
révolution de couleur a échoué et a fait
place ensuite au terrorisme. La RDC qui
est la cible principale actuelle (le
« pivot géopolitique » de l’Afrique) et
le Cameroun (qui est le pivot du Golfe
de Guinée), où des scénarios de
déstabilisation occidentale sont
toujours en cours d’implantation …
(Sources : PANAFRICOM-TV – Press TV –
EODE Think Tank)
Photo :
Le général des Marines US Mattis, chef
du Pentagone (mais aussi homme fort du
Club des 121 généraux et amiraux
américains qui a imposé Trump en 2015),
sur la base française de Djibouti en
avril 2016.
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
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