LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
La polémique BHL-Iran qui fait rage :
ʽNon, la Perse n'est pas devenue l'Iran
pour faire plaisir à Hitlerʼ...
Luc Michel
Vendredi 18 mai 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 05 17/ « Dans son dernier
ouvrage, L'Empire et les Cinq Rois, M.
Bernard-Henri Lévy affirme que c'est à
la faveur du rapprochement diplomatique
entre la Perse de Reza Shah Pahlavi et
l'Allemagne d'Adolf Hitler, et plus
encore, en raison d'une convergence
idéologique, que le Shah décida de rayer
d'un trait tout le passé glorieux de la
Perse de Darius et de Xerxès et de la
débaptiser pour l'inscrire davantage
dans son identité « aryenne ». Une
identité aryenne qui aurait été conforme
à l'idéologie nazie sur la question
... »
- Ardavan
Amir-Aslani (spécialiste de l’Iran).
« «
Nous avons lu, sous la plume d’un
journaliste du régime, que les
Etats-Unis semblaient devenir la «
nouvelle Rome ». C’est là un échantillon
de l’inculture historique – crasse –.
Les Etats-Unis sont essentiellement un
Empire maritime, comme le fut longtemps
l’Angleterre, comme tenta de l’être le
Japon, entre Tsushima et Hiroshima. Le
modèle parfait d’empire maritime demeure
Carthage et le modèle parfait d’Empire
continental reste Rome »
- Jean Thiriart (La Nation Européenne,
octobre 1967).
Je ne vous ai pas
parlé du nouveau livre de BHL,
« L'Empire et les Cinq Rois » (au titre
qui fleure bon l’histoire chinoise et
Sun-Tsu) (1), parce qu’il n’en vaut pas
la peine ! Mauvais philosophe et
spécialiste de l’imposture
intellectuelle (2), Bernard-Henri Lévy
s’y révèle tout aussi mauvais
géopolitologue. Et y développe une
grille d’analyse erronée, celle qui voit
dans la superpuissance américaine une
version contemporaine de l’Empire
romain. Avec une excuse, l’erreur est
commune et répétitive, d’Emmanuel Todd
(le père des thèses « déclinistes » sur
la puissance US) à l’ex gauchiste Tony
Negri (où à ses clones néofascistes
français). Simplement, Washington n’est
pas Rome et le destin de l’Europe n’est
pas « entre Athènes et Rome, où
Jérusalem ». Mais Bien entre Rome et
Carthage ! (3) Ce que savent depuis les
Jacobins de 1792 et Napoléon aux
Néoeurasistes, en passant par la
Géopolitique allemande, Haushofer (4),
Niekisch (5) et Thiriart (6), ceux qui
sont les praticiens de la géopolitique
grand-continentale. BHL entend
développer une « géophilosophie », mais
semble tout ignorer de la
« Géoidéologie » (7) …
Du livre de BHL, on
retiendra la polémique qui fait rage sur
son affirmation : « la Perse serait
devenue l'Iran pour faire plaisir à
Hitler » (Sous-entendu l’Iran actuel en
serait inspiré) ... Pas seulement parce
qu’elle révélatrice des méthodes
intellectuelles profondément
manipulatrices et malhonnêtes de BHL, et
des réseaux pro-israéliens en Occident,
mais parce qu’elle a amené de véritables
intellectuels à répondre au
« philosophe », apportant des lumières
au débat.
Ainsi l'avocat
Ardavan Amir-Aslani, spécialiste de
l’Iran, remet les pendules à l'heure
dans une Tribune au ‘Point’ (Paris) :
« En 1935, Reza Shah Pahlavi a
notoirement choisi de demander aux pays
étrangers pour l'usage international de
rebaptiser le pays « Iran » au lieu de «
Perse ». « Rebaptiser » est bien le
terme, car le pays avait déjà porté le
nom d'« Iran » au temps des Sassanides,
lorsqu'il s'appelait Ērānšahr, « Royaume
des Aryens » ou « Royaume des Iraniens »
en moyen-persan. C'était surtout le nom
que les Iraniens eux-mêmes employaient
depuis toujours pour désigner leur
propre pays. Le titre n'avait donc rien
de nouveau lorsqu'il fut repris par le
fondateur de la dynastie Pahlavi.
Pourtant, dans son dernier ouvrage,
L'Empire et les Cinq Rois, M.
Bernard-Henri Lévy affirme que c'est à
la faveur du rapprochement diplomatique
entre la Perse de Reza Shah Pahlavi et
l'Allemagne d'Adolf Hitler, et plus
encore, en raison d'une convergence
idéologique, que le Shah décida de rayer
d'un trait tout le passé glorieux de la
Perse de Darius et de Xerxès et de la
débaptiser pour l'inscrire davantage
dans son identité « aryenne ». Une
identité aryenne qui aurait été conforme
à l'idéologie nazie sur la question...
L'objectif non dissimulé de M.
Bernard-Henri Lévy est bien entendu de
démontrer que non seulement les Iraniens
auraient partagé les vues des nazis sur
le concept de race supérieure et,
pourquoi pas, sur les juifs, mais que de
surcroît, le shah aurait changé le nom
de la Perse sur ordre d'Hitler ».
Ardavan Amir-Aslani
rappelle aussi la perspective
géopolitique et historique dans laquelle
s’est fait le rapprochement de certaines
forces orientales – nationalistes
indiens, nationalistes arabes, révolte
de Rachid Ali en Irak en 1941, Pahlavi
en Perse, Grand Mufti de Jérusalem,
nationalistes égyptiens ou algériens,
Afghans – qui recherchaient dans la
Berlin, celle de 1918 comme, hélas celle
d’après 1933, un contrepoids aux
impérialismes britannique ou français.
Les sionistes « révisionnistes », ces
fascistes sionistes de Jabotinski, Begin
et autres Shamir, feront la même
démarche auprès de Berlin et de la Rome
de Mussolini à la même époque. Un rappel
salutaire face à la propagande des
lobbies israéliens …
# DOCUMENT/
« NON, LA PERSE
N'EST PAS DEVENUE L'IRAN POUR FAIRE
PLAISIR A HITLER... »
(ARDAVAN
AMIR-ASLANI, ‘LE POINT, 9 MAI 2018)
TRIBUNE.
La Perse a-t-elle
changé de nom pour complaire à
l'Allemagne nazie ? La polémique fait
rage. L'avocat Ardavan Amir-Aslani (8)
remet les pendules à l'heure.
Extraits :
« Que le shah ait
souhaité se rapprocher de l'Allemagne
nazie sur un plan diplomatique est une
réalité, mais il faut la replacer dans
son contexte pour la comprendre. Il faut
aussi faire un peu d'étymologie et
analyser les origines du nom « Iran »
pour mieux comprendre pourquoi Reza
Pahlavi a souhaité le reprendre au
détriment du nom « Perse ».
Le mot « aryen »,
on le sait, a subi un terrible
détournement de sens dès le XIXe siècle,
à la faveur notamment des thèses de
Joseph Arthur Gobineau exposées dans son
Essai sur l'inégalité des races
humaines. Considéré comme le père de la
pensée raciste, Gobineau fut pillé sans
honte par les nazis pour l'élaboration
de leur propre idéologie. « Aryen » pour
les Iraniens ne désigne aucune race
prétendument supérieure... mais tout
simplement leur peuple. Sous les
Sassanides, Aryānam Xshathra désignait «
le royaume des Aryens », Âiriyā (à la
résonance proche du nom « Iran »)
signifiant « noble » en avestique, la
langue indo-iranienne ancêtre du persan.
À quelques milliers de kilomètres de là,
en Inde, le sanskrit employait à peu
près le même mot : « Âryā ». Ces deux
branches linguistiques, l'une
indo-aryenne, l'autre indo-iranienne, se
sont séparées d'après les linguistes il
y a près de 4 000 ans. Les tribus
aryennes parlant la première
poursuivirent leur route vers l'Est,
pénétrant en Inde par le Pendjab. Les
secondes se sont installées sur le
plateau iranien.
Et c'est aux
Sassanides qu'on doit le concept de
nation iranienne, avec les termes « Ērān
», Aryens, et « Ērānšahr », royaume des
Aryens, ou des Iraniens, mots qui se
veulent avant tout des notions ethniques
et politiques plus qu'administratives.
Comme je l'ai expliqué dans mon dernier
ouvrage, Ērānšahr désignait le
territoire dirigé par les Perses et
essentiellement de culture perse et
sassanide. On trouvait aussi des
Iraniens en dehors des frontières
sassanides, tels que les Sogdiens d'Asie
centrale ou les Alains du Caucase du
Nord, sans compter les Parthes
d'Arménie. Vivaient, évidemment, des
non-Iraniens au sein d'Ērānšahr,
notamment les peuples sémites de l'Irak
actuel. Ils furent néanmoins considérés
comme faisant partie de l'Iran. Le
souverain sassanide était donc de facto
Šhahānšhah Ērān mais aussi Šhahānšhah
Anērān, roi des « Iraniens » et des «
non-Iraniens ». L'objectif des premiers
souverains sassanides qui avaient
succédé aux Parthes était de redonner à
la Perse une structure, une culture et
une religion nationales. L'Iran n'a
jamais changé de nom pour les Iraniens,
qui l'ont toujours appelé Ērān. Ērān, à
la différence du nom « Perse », ne fut
pas repris dans l'Antiquité par les
peuples étrangers pour désigner l'Iran.
Les Perses furent nommés ainsi au-delà
de leurs frontières grâce aux Grecs et
aux Romains, qui adoptèrent ce nom en
référence à la Perside, la région du
Fars dans le sud-ouest de l'Iran, d'où
étaient issus les Achéménides et les
Sassanides. »
« En réalité,
l'Iran n'a jamais changé de nom pour les
Iraniens, qui l'ont toujours appelé
Ērān. Ce changement n'existe que pour
les Occidentaux, qui l'avaient appelé
depuis l'Antiquité « Perse », avec tout
ce que le terme pouvait avoir de
connotation exotique et de références
folkloriques que le shah Reza Pahlavi
souhaitait justement reléguer à
l'arrière-plan. Afficher aux yeux du
monde entier le nom Ērān imposait sa
dynastie, persanophone (à l'inverse des
Qadjar turcophones), comme l'héritière
des Achéménides et des Sassanides.
En outre, choisir
le nom « Iran » faisait partie du « plan
communication » du Shah pour afficher
son pays comme une nation moderne et
ouverte au monde. Souhaitant également
sur ce point distinguer sa dynastie de
celle des Qadjar, souverains corrompus
et soumis aux puissances étrangères
comme la Russie et la Grande-Bretagne,
le shah regarda alors du côté des
puissances « qui se relevaient » et
chercha plusieurs appuis pour engager
son pays dans une voie indépendante.
Cela le porta à se rapprocher autant de
l'Allemagne nazie que de la Turquie
d'Atatürk. Du reste, le rapprochement
avec Berlin commença bien avant
l'avènement d'Hitler, dès la fin de la
Première Guerre mondiale.bIl reste vrai
que ce changement de nom s'effectua
après un rapprochement diplomatique avec
l'Allemagne nazie. Néanmoins, on aurait
tort d'y voir un quelconque
rapprochement idéologique, car il n'y a
aucun lien entre l'aryanité des Iraniens
et celle des nazis. Comme le souligne le
chercheur Frédéric Sallée, si l'Iran se
rapproche de l'Allemagne, c'est plus par
opportunisme que par souci idéologique.
On aura beau chercher, on ne trouvera
donc nulle part un quelconque diktat de
l'Allemagne auquel l'Iran aurait cédé. »
NOTES ET RENVOIS :
(1) Bernard-Henri Levy, L'EMPIRE ET LES
CINQ ROIS, Grasset, Paris, 2018.
Quelles sont les thèses de BHL,
présentées et résumées avec emphase par
son éditeur :
« Assiste-t-on à l’éclipse de l’Empire
américain et au ressac de l’Occident
?
Où l’on voit les cinq Rois des empires
déchus – perse, turc, chinois, russe,
arabe – partir à la reconquête de leur
gloire passée.
Comment Trump enterre, non l’Amérique
d’Obama, mais celle de Virgile.
A quoi pensaient les Iraniens quand ils
rebaptisèrent l’ancienne Perse, en 1935,
pour lui donner un nom nazi
?
Pourquoi le vrai piège est celui, non de
Thucydide, mais d’Hérodote.
L’Empire est-il, comme le pensait Dante,
la forme aboutie de la Cité
?
Géopolitique ou géophilosophie.
Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il
le véritable maître à penser de Mark
Zuckerberg ?
Une rencontre avec l’idéologue de
Poutine. Ce qui manque à la Chine pour
devenir la première puissance mondiale.
Spengler, Vico, Hegel – ou aucun des
trois.
Qu’il y a un temps pour Josué, et un
temps pour Abraham.
Le Messie se cache-t-il, vraiment, parmi
les mendiants de Rome
?
Que la terre américaine est, comme
l’avait compris Melville, un océan.
Que le désordre du monde a plus de sens
qu’il n’y paraît quand on le voit avec
les yeux des penseurs et des poètes.
Quarante ans après La Barbarie à visage
humain, Bernard-Henri Lévy, philosophe
et écrivain, propose ici sa lecture des
barbaries contemporaines.
(2) Voir sur PCN-TV /
COMMENT NEOCONS ET LIKUDNIKS ORGANISENT
LE ‘MICHEL BASHING’ : BHL VERSUS LUC
MICHEL
sur
https://vimeo.com/100334600
(3) Je peste souvent contre cette
absurdité historique et géopolitique
sans nom ! Beaucoup
d’écrivains aujourd’hui à
l’extrême-gauche commettent un
contresens de même nature que celui des
Spartakistes allemands en 1916-19, se
déclarant « spartakistes », et qui
relève de la même erreur d’analyse sur
l’Empire romain. Parce qu’ils ne
connaissent mal l’Histoire et la
géopolitique. Et parce que le Gauchisme
développe, singulièrement depuis Mai
1968 en France, Italie ou Belgique, un
discours anti-étatique et anti-jacobin.
Notamment, des gens comme l’idéologue
italien Toni NEGRI, qui parlent des
Etats-Unis comme « d’un nouvel Empire
romain » (sic). Contresens copié-collé
de chez les Altermondialistes par
certains idéologues néofascistes ou pro
islamistes français et italiens.
Les Américains, c’est Carthage !!! Avec
l’impérialisme carthaginois, ils
partagent le recours à des armées de
mercenaires, la domination par une
oligarchie, non pas politique, mais
économique et une vision qui consiste
non pas à diffuser une culture, mais à
piller la planète.
Cela n’a rien de nouveau. Dès 1967,
THIRIART pouvait déjà s’emporter: « Nous
avons lu, sous la plume d’un journaliste
du régime, que les Etats-Unis semblaient
devenir la « nouvelle Rome ». C’est là
un échantillon de l’inculture historique
– crasse –. Les Etats-Unis sont
essentiellement un Empire maritime,
comme le fut longtemps l’Angleterre,
comme tenta de l’être le Japon, entre
Tsushima et Hiroshima. Le modèle parfait
d’empire maritime demeure Carthage et le
modèle parfait d’Empire continental
reste Rome » Sur ce sujet capital, Jean
THIRIART écrivait encore (« USA : un
empire de mercantis. Carthago delenda
est », LA NATION EUROPEENNE, n° 21,
Bruxelles & Paris, octobre 1967) : «
Actuellement la lutte titanesque qui se
profile en filigrane et qui s’inscrira
dans le siècle à venir, sera la lutte
pour l’hégémonie, entre une puissance
maritime étalée et une puissance
terrestre compacte, entre les Etats-Unis
et la Grande-Europe. Les conditions
continentales et maritimes ont fait
naître des styles extrêmement opposés.
Rome a été, malgré ses duretés et ses
cruautés (…) une puissance civilisatrice
tandis que Carthage n’a été qu’une
puissance mercantile. De Rome partaient
des hommes qui allaient pacifier,
organiser, construire, unifier. De
Carthage partaient des marchands, des
représentants de commerce ; ils
partaient pour aller rapidement
s’enrichir (…) De Carthage, il ne reste
rien : littérature, style architectural,
pensée philosophique, pensée politique :
c’est le vide. On ne peut s’empêcher de
faire un rapprochement avec les
Etats-Unis où s’observe aujourd’hui ce
même phénomène d’une civilisation sans
culture. Le navigateur revient toujours
chez lui, le continental s’implante. On
peut, sans exagération, affirmer que la
géographie ou la géopolitique a créé un
style politique ».
Les révolutionnaires allemands Karl
LIEBKNECHT et Rosa LUXEMBOURG – dont
LENINE jugeait les vues étroites et qui
ont politiquement échoué
là où les Bolchéviques ont
triomphé – ont eu une vision historique
complètement faussée en choisissant
Spartacus et la Révolte des esclaves
pour emblème. Les esclaves révoltés
n’étaient nullement le prolétariat
antique. Celui-ci, c’est précisément la
plèbe, dont les intérêts s’exprimaient
dans le Parti populaire et qui formaient
l’ossature des Légions de Marius à
César. Le légionnaire est
obligatoirement un citoyen romain sous
la République, héritage de l’ancienne
Démocratie directe des origines
romaines. La vision des révolutionnaires
français de 1789, imprégnés de
l’Histoire romaine, a été plus claire.
Ce n’est pas sans raison que BABEUF, le
« premier communiste de l’Histoire
moderne » selon Marx, avait choisi comme
prénom révolutionnaire celui de «
Gracchus » ! Précisément les Gracques,
les deux leaders martyrs du parti
populaire, les tribuns de la plèbe
assassinés de la République romaine.
La Géopolitique de la Grande-Europe –
qui est aussi la base et la matrice des
thèses néo-eurasistes – ne fait
qu’exprimer une vision globale,
politique, éthique, de civilisation que
l’on peut résumer par la formule
lapidaire « Rome contre Carthage » ! Une
formule par laquelle les théoriciens du
Jacobinisme dès 1792 – encore eux -
exposaient déjà le combat – lui
aussi de civilisation, celui de l’Europe
révolutionnaire des Lumières, contre
l’Ancien régime des Rois et des
Religions – contre leur ennemi principal
: l’impérialisme anglo-saxon … Sur
l’utilisation du thème « Rome contre
Carthage » par la France jacobine, à
propos du conflit contre la
Grande-Bretagne, illustration du conflit
classique géopolitique typique de la
Terre – Rome – contre la Mer – Carthage
– , il faut lire Louis MADELIN et son
remarquable livre LE CONSULAT ET
L’EMPIRE !
(4) Influencé par les travaux de
Friedrich Ratzel, Rudolf Kjellén et
Halford John Mackinder, Karl Haushofer
(1869-1946) développe ses théories
géopolitiques et fonde en 1924 la revue
‘Zeitschrift für Geopolitik’ (La Revue
de Géopolitique). « Ouverte aux
chercheurs en géographie de nombreux
pays, notamment l'Union soviétique,
celle-ci obtient rapidement une audience
internationale. S'adressant à un large
public, la revue ne présente cependant
que la position de la géopolitique
allemande6, les membres du comité de
rédaction se montrant tous favorables à
la révision des clauses territoriales
des traités mettant un terme au Premier
conflit mondial5. Durant ces années,
Haushofer souhaite faire de son approche
« une science appliquée et
opérationnelle ». » Partisan d'une
alliance avec l'Union soviétique, il la
défend dans les colonnes de son journal;
il réserve un accueil chaleureux au
Pacte germano-soviétique (Août 1939),
puis, cohérent, condamne le
déclenchement de la guerre à l'Est, ce
qui entraîne l'arrêt de la publication
de son journal en 1941. Après la
tentative d’assassinat de Hitler du 20
juillet 1944, la Gestapo fait interner
Karl Haushofer à Dachau tandis
qu'Albrecht Haushofer, son fils, lié aux
conspirateurs, disparaît dans la
clandestinité. Ce dernier est toutefois
arrêté quatre mois plus tard. Deux
semaines avant la fin du conflit, un
commando SS l'exécute, de nuit en pleine
rue. On retrouve sur lui le recueil de
poèmes Les sonnets de Moabit — du nom de
la prison berlinoise où il a été
incarcéré — qui est considéré comme un
témoignage important de la littérature
résistante allemande.
(5) Niekisch est le père du concept
géopolitique dit du « Grand Espace
continental de Vladivostok à
Flessingue » (Pays-Bas). Un bloc
continental germano-slave. Sa
perspective est celle d’Haushofer, mAIS
d’Est vers l’Ouest, depuis Vladivostok
comme la nôtre ;
Niekisch est aussi le premier des
résistant à Hitler :
Dès 1932, Ernst NIEKISCH, idéologue du
« National-bolchevisme allemand »,
publie ce qui est considéré encore
aujourd'hui comme le plus important et
le plus virulent des pamphlets
anti-hitlériens « EINE DEUTSCHES
VERHÄNGNISS », en français « Hitler une
fatalité allemand »", illustré de
dessins d'André Paul WEBER. Sa
publication provoquera en riposte une
campagne de presse nazie contre
NIEKISCH. Dès cette époque, sa revue
"WIDERSTAND" est citée fréquemment dans
la revue de presse mensuelle de Heinrich
HIMMLER, Reichführer SS, comme « un des
principaux organes de l'adversaire ».
Dès 1933 et l'arrivée au pouvoir des
nazis, le mouvement de NIEKISCH est
persécuté, ses membres fréquemment
arrêtés, sa revue est interdite en
décembre 1934. L'un de ses biographes,
Sebastien HAFFNER, dira de lui qu'il «
resta au sein du IIIeme Reich, quatre
ans durant, le dernier ennemi connu et
ouvertement déclaré de Hitler ». Car le
vieux leader prussien n'abdiqua jamais.
Jusqu'en 1937, son mouvement «
WIDERSTAND », reconstitué dans la
clandestinité, anime un réseau
intellectuel et politique d'opposition
intérieure au IIIeme Reich. NIEKISCH,
qui a poursuivi au grand jour jusqu’en
1937 son activité éditoriale (un courage
unique !), reste le seul opposant
ouvertement déclaré et actif au régime
nazi. Il est finalement arrêté avec
nombre de ses militants le 22 mars 1937.
Emprisonné, condamné deux ans plus tard
par un tribunal d’exception avec 70
membres du cercle « WIDERSTAND » dont
DREXEL et TRÖGER, NIEKISCH sortira par
miracle, presque aveugle et paralytique,
des geôles nazies en 1945.
Le vieux lutteur participera encore à la
naissance de la RDA et, déçu par
l'évolution du nouveau régime, finira sa
vie en RFA dans un exil intellectuel
hautain, n'ayant jamais renoncé à aucune
de ses idées.
Cfr. Luc MICHEL, L’ALTERNATIVE
NATIONAL-COMMUNISTE, MYTHES ET REALITES
DU NATIONAL-BOLCHEVISME 1918-1993,
Editions Machiavel, Bruxelles, 2e
édition, 1995. Traductions en Anglais,
Italien, Espagnol et Portuguais.
(6) Cfr. sur LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL
DAILY/
GEOIDEOLOGIE. AUX ORIGINES DU
NEOEURASISME (I) : LES CONCEPTIONS
GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART, LE
THEORICIEN DE LA ‘NOUVELLE ROME’
sur
http://www.lucmichel.net/2018/03/28/luc-michels-geopolitical-daily-geoideologie-aux-origines-du-neoeurasisme-i-les-conceptions-geopolitiques-de-jean-thiriart-le-theoricien-de-la-nouvelle-rome/
(7)
Ernst JÜNGER (1895-1998) publie en 1932,
LE TRAVAILLEUR (Traduction en langue
française, Christian Bourgois, Paris
1989). Dans ce livre, JÜNGER s'exprime
largement, dans une célébration de
l'État, de la technique, comme force
mobilisatrice, et du vitalisme. Dans «
DER ARBEITER », Ernst JÜNGER
prophétisait l'affrontement final de
gigantesques Etats impériaux pour la
domination mondiale et le triomphe de
visions du monde antithétiques. Une
vision précisée par JÜNGER dans « L'ETAT
UNIVERSEL » publié en 1960. Les thèses
du géopoliticien Jean THIRIART sur l' «
Etat géo-idéologique », stade avancé de
l'Etat continental géopolitique mettant
en oeuvre sa vision du monde, et
publiées dès 1965, s'inscrivent dans la
perspective ouverte par JÜNGER.
(8) Ardavan
Amir-Aslani est avocat et essayiste.
Son dernier livre,
DE LA PERSE A L'IRAN, 2 500 ANS
D'HISTOIRE, est paru aux éditions
Archipel en mars 2018.
(Sources : Editions
Grasset – Le Point – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical
Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE
http://www.eode.org/
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