LUC
MICHEL PAGE OFFICIELLE I
Comment le Corona virus
va rebattre les cartes du sport mondial
Luc Michel
Jeudi 16 avril 2020
L’ACTU DES SPORTS/
REVUE DE PRESSE NON COMMENTEE …
2020 04 15 (I)
GEOPOLITIQUE – PANDEMIE – FOOTBALL -
SPORTS :
COMMENT LE CORONAVIRUS VA REBATTRE LES
CARTES DU SPORT MONDIAL (LE POINT)
Comment la crise du coronavirus met-elle
en lumière la guerre que se livre l'UEFA
et la Fifa ?
Entretien avec l'économiste du sport
Vincent Chaudel analyse les conséquences
économiques de la pandémie de
coronavirus, qui donnent lieu à des
luttes nouvelles. On est au cœur de la
Géopolitique du Football et du sport
(1) :
Extraits :
« Mercredi 8 avril, un accord a été
trouvé entre le syndicat UNFP (Union
nationale des footballeurs
professionnels) et la LFP (Ligue de
football professionnel) concernant un
décalage temporaire du paiement d'une
partie des salaires des joueurs
professionnels qui sera récupérée à
l'issue de la saison. Dans le même
temps, Bercy va accorder une exonération
temporaire de charges pour les clubs.
Comme les autres domaines, le football
et plus généralement le sport français
et international n'est par épargné par
la pandémie actuelle de nouveau
coronavirus. Économiste du sport,
fondateur de l'Observatoire du sport
business, Vincent Chaudel analyse pour
Le Point les éventuelles conséquences
économiques à venir. Si la volonté de
reprendre (et de finaliser) les
compétitions sportives professionnelles
en suspend est partagée par
l'intégralité des acteurs, il reste de
nombreux points d'achoppement.
Le Point : Le football français est-il
en très grand danger économique, en
raison de cette crise du coronavirus ?
Vincent Chaudel : Dans cette crise, on
peut relever un danger et un problème.
Le problème, c'est celui de la
trésorerie. En temps normal, il y a deux
mois durant lesquels les clubs font face
à des dépenses sans toucher de recettes
: lors de l'intersaison, en juin et
juillet. Les clubs y sont habitués. Sauf
que cette période est précédée de celle
où intervient l'encaissement de toutes
les sommes prévues (sponsoring, droits
télé, billetterie, etc.)
Or, là, cette période arrive aux 3/4 de
la saison et il reste donc un quart de
la recette qui n'est perçu quand les
dépenses, elles, ne sont pas modifiées.
D'où le problème de trésorerie, sachant
que Canal+ et beIn Sport ont refusé de
payer, le 5 avril, l'échéance prévue des
droits télévisés – 110 millions d'euros
pour Canal+ et 42 millions d'euros pour
beIn Sport. C'est une décision qui peut
se comprendre, mais qui crée un problème
de trésorerie.
Le danger, c'est de se retrouver dans
une situation économique compliquée,
pour plusieurs raisons. Tout d'abord,
les dépenses des clubs sont « certaines
» alors que l'accord énoncé est «
temporaire » (...)
La Fifa souhaite étendre le mercato
jusqu'à la fin de l'année civile 2020,
une hypothèse rejetée en bloc par
l'UEFA. Pourquoi ?
L'UEFA ne veut évidemment pas entendre
parler de ce scénario, elle qui vit en
grande partie grâce aux recettes de la
Ligue des champions (LDC). Un mercato
allant jusqu'en décembre remettrait en
cause son modèle économique. Et elle n'a
pas envie de changer son modèle
actuellement…
Que propose-t-elle contrepartie ?
L'UEFA a proposé la date limite du 3
août pour les transferts, puis de
terminer les coupes d'Europe actuelles
au mois d'août. On reprendrait ensuite
les compétitions nationales mi-septembre
et la LDC, à mon avis, début octobre. En
gros, on accuserait 15 jours de retard
par rapport au calendrier actuel, ce qui
n'est pas très grave et facilement
absorbable. Avec cette option, on risque
toutefois d'observer une importante
déflation des transactions cette année,
qui jouerait davantage en faveur des
clubs acheteurs, au détriment des
vendeurs.
CETTE CRISE DE CORONAVIRUS MET-ELLE EN
LUMIÈRE LA GUERRE QUE SE LIVRE L'UEFA ET
LA FIFA ? (2)
L'UEFA et la Fifa ont longtemps
fonctionné de concert sous l'égide de
Sepp Blatter et Michel Platini. Mais les
relations ont commencé à se déliter à la
fin des années 2000, quand l'UEFA, se
développant économiquement, a commencé à
discuter l'hégémonie de la Fifa. Le
point d'inflexion de cette crise était
indubitablement l'éclosion du Fifagate.
Depuis, ces deux acteurs se regardent en
chiens de faïence.
Chacun est dans son rôle actuellement.
La Fifa souhaite réaffirmer son
hégémonie institutionnelle sur le
football international. De son côté, en
déplaçant l'Euro en 2021, l'UEFA a
débloqué la situation pour cette année,
mais en bloquant celle de l'année
prochaine… D'autant plus que les JO
auront lieu à la même période.
L'importance mondiale de ce rendez-vous
fait qu'on ne pourra pas adapter les
dates du Championnat d'Europe en
fonction de celles des championnats de
football national.
Dans cette guerre entre les deux
instances, l'UEFA joue la double carte
de l'économie des ligues nationales et
de l'économie européenne pour poursuivre
la redistribution économique. La Fifa
place le curseur au niveau mondial.
C'est-à-dire ?
On critique beaucoup les transferts dans
le foot pour plusieurs raisons : on y
observe des acteurs parfois peu
recommandables, des sommes démesurées
s'échangent, etc. Mais, en même temps,
c'est un mécanisme de redistribution des
puissants vers les faibles, de l'Europe,
où se trouve le poumon économique du
foot, vers le reste du monde. C'est un
outil de régulation naturel, car
beaucoup de clubs sud-américains, par
exemple, ne vivent que du transfert de
leurs joueurs vers les clubs européens.
La Fifa peut donc dire aux clubs : «
Prenez jusqu'à la fin de l'année civile
pour effectuer vos transactions. »
Mais elle oublie au passage que ce sont
les clubs européens qui sont acheteurs.
Et s'ils ne sont plus dans une bonne
situation, la durée du mercato peut être
rallongée à l'envi, cela ne changera
rien. Toutefois, la Fifa a une autre
carte sous le coude : la prochaine Coupe
du monde, en 2022, au Qatar, se jouera
aux mois de novembre et décembre. Elle
peut très bien déclarer – ce qu'elle n'a
pas fait à l'heure où l'on parle –
qu'elle souhaite réorganiser les
calendriers nationaux pour coïncider
avec cette future compétition. Sans
oublier sa volonté de créer une Coupe du
monde des clubs, sorte de LDC mondiale,
pour venir concurrencer l'UEFA sur son
propre terrain.
Pour conclure, si cette guéguerre
entrave de trop le business des clubs,
cela va rouvrir la porte au spectre
d'une ligue fermée ; les clubs vont
s'organiser entre eux dans leur coin.
Justement, ce conflit ne pourrait-il
profiter à un troisième acteur, l'ECA
(Association des clubs européens) ?
Si l'on regarde dans l'histoire du sport
professionnel, c'est comme cela que
l'Euroligue de basket s'est monté ou que
la Premier League de football a pu
s'émanciper de la Fédération anglaise.
Des périodes de tensions peuvent ouvrir
des portes dans lesquels certains
s'infiltrent et se développent. Il y a
toujours des opportunités dans les
situations de crise.
Quand on lit son patron Andrea Angelli
(qui est également président de la
Juventus Turin), le 26 mars déclarer : «
Nous sommes confrontés à une réelle
menace existentielle… », il y a de quoi
se poser des questions. Pose-t-il les
premières pierres d'une nouvelle
organisation ?
Je pense sincèrement qu'il est loin du
premier coup de pelle. Peut-être que
certains clubs pensent pouvoir profiter
de cette crise pour générer plus
d'argent dans une ligue fermée. C'est un
vœu pieux de clubs comme la Juventus
Turin, le Bayern Munich, le Real Madrid
ou le FC Barcelone depuis longtemps. Des
clubs très forts institutionnellement.
Mais il va leur falloir monter un modèle
très rapidement et ce n'est peut-être
pas la meilleure période pour le faire…
Car les recettes de droits télé pour
l'année prochaine sont déjà connues.
Dans le contexte actuel économique, j'ai
du mal à voir comment certains clubs
pourraient se lancer dans une initiative
sans ces garanties de revenus. À mon
avis, beaucoup appliqueront la maxime «
Un tiens vaut mieux que tu auras » au
détriment d'un grand saut dans le vide.
Vous parlez de recettes certaines avec
l'arrivée en France du diffuseur
Mediapro ? Mais est-on sûr qu'ils payent
si le produit n'est pas là ?
Jaume Roures a affirmé jeudi dans
L'Équipe que « Mediapro est prêt à
diffuser la fin de la saison ».
J'analyse cette prise de position comme
un exercice de communication : un
message envoyé aux clubs français qui se
voudrait rassurant après une entrée sur
scène assez inquiétante ces derniers
mois.
Il n'empêche, j'étais déjà peu confiant
sur les chiffres annoncés avant le
confinement – Mediapro envisage 3,5
millions d'abonnés pour un abonnement à
25 euros par mois. J'ai toujours
aujourd'hui un doute sur la stratégie de
Mediapro consistant à acheter si cher
des droits sur une durée si courte de
quatre ans. Il a fallu entre sept et
huit ans à beIn Sport pour atteindre les
3,5 millions d'abonnés au prix de moult
efforts. Mediapro va connaître des
premières années de déséquilibre
économique, cela paraît inévitable. Ce
qui ne fera qu'augmenter le chiffre à
atteindre pour être viable à terme…
Peut-être vont-ils pouvoir compenser ces
pertes par la revente partielle de
droits à d'autres acteurs médiatiques,
ça reste encore flou. On s'est tous
réjouis de ce deal, mais on s'est tous
interrogés sur le montage qui suivra…
Reste que dans le contrat, ils doivent
faire une chaîne et on n'a toujours
aucune information là-dessus. La seule
chose positive, c'est que le championnat
devant repartir mi-septembre plutôt que
début août, ils ont un mois et demi de
délai en plus pour monter leur équipe et
leur plan commercial. Cette contrainte
est un avantage pour eux si l'on est
optimiste.
SI ROLAND-GARROS EST ANNULÉ, LA PYRAMIDE
FÉDÉRALE DU TENNIS FRANÇAIS S'ÉCROULE
Hormis la Ligue 1, quelles sont en
France les compétitions sportives en
danger ?
Il y a les sports télédépendants et les
autres. Pour les premiers, le sujet va
être de savoir s'ils vont avoir lieu,
même reporté, comme Roland-Garros en
tennis. Prenons l'exemple du tournoi des
Petits As, à Tarbes. C'est un tournoi
important où l'on repère les champions
de demain. Ce n'est pas pour autant un
tournoi télédépendant ; son problème va
se résumer à s'assurer que les
entreprises qui financent habituellement
son déroulement vont pouvoir continuer.
Mais un tournoi comme Roland-Garros se
révèle au contraire problématique.
L'argent généré par cet événement majeur
du tennis français et international pèse
pour 80 % des revenus de la Fédération
française de tennis. C'est donc ce seul
tournoi qui permet de financer les
ligues, les clubs et cadres techniques.
S'il est annulé, la pyramide fédérale du
tennis français s'écroule. Et il faut le
déplacer à un moment où vous serez sûr
qu'il soit diffusé. Sans diffusion pas
de sponsor. À l'inverse, Wimbledon a
totalement annulé son édition 2020. Mais
il y a une grande différence, c'est un
tournoi privé, organisé par un club.
S'ils ont un accord avec la fédération
anglaise de tennis, les enjeux sont
moindres pour la vitalité du tennis
britannique.
PARMI LES SPORTS DIFFUSÉS, IL VA Y AVOIR
ÉGALEMENT UN PROBLÈME AVEC LE RUGBY.
Le Top 14 se divise en une saison
régulière et une phase finale. Or, c'est
cette dernière qui rapporte le plus
d'argent (billetterie, droits télé,
festivités, etc.). C'est donc vital là
aussi pour le rugby que les phases
finales se jouent cette année.
Le ballon ovale pose un problème
supplémentaire : au basket-ball, vous
pouvez jouer tous les jours, vous pouvez
jouer tous les trois jours au football.
Mais au rugby, il faut cinq à sept jours
d'arrêt entre deux matchs, compte tenu
des chocs physiques plus importants. De
plus, il faut prendre en compte la
période de réathlétisation après cette
période de confinement forcée. Enfin,
tous les ans, fin juin début juillet, la
sélection nationale organise une tournée
dans l'hémisphère sud. Ce qu'on ne sait
pas ou peu, c'est qu'elle est vitale
pour les fédérations du Sud, notamment
l'Australie, déjà frappée par les
incendies cette année… Tous ces éléments
font que la finalisation de la saison de
Top 14 fait partie des événements les
plus compliqués à accomplir après cette
crise du coronavirus.
* Info originale intéressante. MAIS A
lire avec esprit critique …
https://www.lepoint.fr/sport/comment-le-coronavirus-va-rebattre-les-cartes-du-sport-mondial-13-04-2020-2371155_26.php
(1) Cfr. Luc MICHEL, Géopolitique du
football: si le football a envahi la
géopolitique, voici la géopolitique qui
conquiert le football
sur
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.luc_michel.020718.htm
(2) Ecouter mon
Podcast sur EODE-TV/ RADIO CAMEROUN :
LUC MICHEL.
FIFAGATE A QUI PROFITE LE SCANDALE ?
sur
https://vimeo.com/130627045
REVUE DE PRESSE …
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/
http://www.lucmichel.net/
https://www.instagram.com/lucmichel.org2/
https://vimeo.com/lucmicheltv
# LE SPORT ELEMENT DE LA CONFRONTATION
GEOPOLITIQUE :
Géopolitique du Sport, Géopolitique du
Football … Aujourd’hui le Sport de haut
niveau, en particulier le football, mais
aussi les Jeux Olympiques, est devenu un
élément fondamental du « Soft power ».
Une évolution amorcée lors de JO de 1936
à Berlin. La FIFA, le CIO sont devenus
des arènes où s’affrontent le Bloc
américano-atlantiste et Moscou ou Pékin.
Le Sport est aussi devenu un élément de
la puissance géopolitique via le « soft
power » des petits pays (voir le Qatar,
la Corée du Nord ou encore la Guinée
Equatoriale).
Voilà pourquoi j’ai ajouté depuis
plusieurs mois une « Revue de Presse
Sports » à mes publications …
LM
* PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s
Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* PAGE OFFICIELLE
III – GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
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