LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY
Comment Boris Johnson et les partisans
du
ʽhard brexitʼ vont faire de Londres un
état voyou !?
Luc Michel
Mardi 15 septembre 2020
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2020 09 14/
(Série
III/2020-1235) « Cela en dit long
sur les préférences personnelles de
Trump, et vers quel genre de Brexit dur
il veut voir le Royaume-Uni prendre le
chemin »
- The Guardian
(2018 07 11).
Certains doutaient
de la réalité du Brexit. L’évolution des
négociations – sans merci – entre
Londres et Bruxelles dément ces doutes.
On en sait plus aussi sur ce « Brexit »
qu est, comme nous l’analysions dès le
début, une opération américaine visant à
fracturer l’Union Européenne dans les
guerres commerciale entre UE et USA et
financière entre Dollar et Euro.
Devant les députés,
Boris Johnson a défendu un texte qui
vise à « garantir la fluidité et la
sécurité » du marché intérieur
britannique. Le protocole nord-irlandais
vise à garantir l'absence de frontière
physique entre l'Irlande du Nord et la
République d'Irlande, membre de l'UE, et
à éviter la résurgence de tensions dans
cette région, ensanglantée par trois
décennies de « troubles » jusqu'à la
signature de l'accord de paix du
Vendredi saint en 1998. Le retour de
contrôles douaniers fait craindre un
regain de tensions dans la province
britannique.
LE BUT DES
‘HARD-BREXITERS’ :
CREUSER UN FOSSE
DEFINITIF ENTRE LONDRES ET BRUXELLES
Depuis le départ,
le noyau dur des « hard-brexiters » -
Johnson, farrage, mais aussi Trump et
ses réseaux américains conservateurs – a
toujours été de creuser un fossé
définitif entre Bruxelles et Londres
(1). Jamais ils n’ont cherché
véritablement un accord avec l’UE et
Trump est allé deux fois les soutenir à
Londres !
On préfère ne pas
vouloir voir cette hostilité à
Bruxelles ! Pour la présidente de la
Commission européenne, Ursula von der
Leyen, une telle violation « saperait la
confiance » entre les deux partenaires.
L'Allemande s'est dite dans un tweet «
très préoccupée » par les annonces
britanniques, soulignant, locution
latine à l'appui, que le respect des
conventions représente le « fondement de
relations futures prospères ». La
décision britannique a suscité une pluie
de critiques, jusque dans le camp
conservateur de Boris Johnson, y compris
de la part d'anciens chefs du
gouvernement, de Theresa May à John
Major. Ce dernier estime que si le
Royaume-Uni « perdait sa réputation
d'honorer (ses) promesses », il perdrait
« quelque chose qui n'a pas de prix et
que nous ne retrouverons peut-être
jamais ».
Il s'agit de «
protéger notre pays contre
l'interprétation extrême ou
irrationnelle du protocole, qui pourrait
conduire à une frontière en mer
d'Irlande d'une manière qui, à mon avis
serait préjudiciable à l'intérêt de
l'accord du Vendredi saint et
préjudiciable aux intérêts de la paix
dans notre pays », a plaidé Boris
Johnson. Le leader des indépendantistes
écossais du SNP à la Chambre des
communes, Ian Blackford, l'a accusé de
créer un « Etat voyou ». Le gouvernement
allemand a dit « attendre » du
Royaume-Uni la mise en œuvre « complète
» de l'accord sur le Brexit.
BREXIT : LONDRES NE
RETIRERA PAS SON PROJET DE LOI, MALGRE
L'ULTIMATUM DE L'UE
Ce jeudi 10
septembre, l'UE avait sommé le
Royaume-Uni de retirer avant la fin du
mois son projet de loi remettant en
cause certains de ses engagements sur le
Brexit. Londres a défendu mercredi sa
volonté de revenir sur certains
engagements pris dans le cadre du
Brexit.
C'est
un nouvel épisode important du Brexit
qui se jouait ce jeudi. Maros Sefcovic,
vice-président de la Commission
européenne, a rencontré Michael Gove, le
ministre britannique chargé de
superviser les négociations sur le
Brexit. Il s'agissait ici « d'obtenir
des clarifications du Royaume-Uni quant
à l'application pleine et entière, et à
la date prévue, de l'accord de retrait
», a expliqué le porte-parole de
l'exécutif européen Éric Mamer sur
Twitter. « Car la volonté de Londres de
revenir sur certains de ses engagements
a quelque peu crispé l'Union
européenne », dit l’AFP (sic). Lors de
ces discussions, la Commission
européenne a exigé que le Royaume-Uni
retire son projet de loi remettant en
cause certains de ses engagements sur le
Brexit avant la fin du mois. L'UE a fait
savoir qu'elle « n'hésiterait pas » le
cas échéant à utiliser des recours
juridiques. Avec son projet de loi,
présenté mercredi, « le Royaume-Uni a
gravement porté atteinte à la confiance
» avec l'UE, écrit l'exécutif européen
dans un communiqué. « Il appartient
maintenant au gouvernement britannique
de rétablir cette confiance. » Cet
ultimatum fait suite à une réunion à
Londres convoquée en urgence par l'UE
entre le ministre d'État britannique
Michael Gove et le vice-président de la
Commission européenne Maros Sefcovic,
destinée à obtenir des clarifications
sur le texte britannique. Dans la soirée
de jeudi, le négociateur britannique
David Frost a lui nié tout blocage des
tractations par le Royaume-Uni et assuré
de son intention de « travailler dur
pour parvenir à un accord d'ici la
mi-octobre » (resic).
UNE « VIOLATION
EXTREMEMENT GRAVE DE L'ACCORD DE RETRAIT
» QUI VIOLE LE DROIT INTERNATIONAL
L'UE considère que
l'entrée en vigueur du texte britannique
constituerait une « violation
extrêmement grave de l'accord de retrait
» conclu en janvier dernier, en
particulier en ce qui concerne le
protocole sur l'Irlande et l'Irlande du
Nord, destiné à éviter le retour d'une
frontière sur l'île. Maros Sefcovic a «
déclaré en des termes très clairs » à
son homologue britannique « que la mise
en œuvre complète et en temps voulu de
l'accord de retrait, y compris le
protocole sur l'Irlande/Irlande du Nord
[…] était une obligation légale ». « La
violation des termes de l'accord de
retrait enfreindrait le droit
international, saperait la confiance et
mettrait en péril les négociations en
cours sur les relations futures », écrit
la Commission.
Un ultimatum qui
n'effraye pas le Royaume-Uni qui prévoit
le maintien de son projet de loi. « J'ai
été parfaitement clair sur le fait que
nous n'allions pas retirer cette loi, et
il l'a compris. Bien sûr, il l'a
regretté », a déclaré sur la chaîne
d'information Sky News le ministre
d'État Michael Gove après une réunion
d'urgence avec le vice-président de la
Commission européenne, Maros Sefcovic,
ajoutant avoir « souligné l'importance
vitale d'arriver à un accord ».
QUEL RECOURS POUR
L'UE ?
Selon un document
interne dont l'AFP a pris connaissance
jeudi, l'UE pourrait « engager des
procédures d'infraction pour violation
des dispositions pertinentes du
protocole » auprès de la Cour de justice
de l'Union européenne, ce qui pourrait
aller jusqu'à l'imposition d'« une somme
forfaitaire ou d'une astreinte ». Elle
pourrait également « utiliser le
mécanisme de règlement des différends
prévu par l'accord de retrait », qui
prévoit la création d'un « groupe
spécial d'arbitrage », habilité lui
aussi à imposer des « sanctions
financières ».
Londres avait
défendu mercredi sa volonté de revenir
sur certains engagements pris dans le
cadre du Brexit, une violation assumée
du droit international qui provoque la
colère des Européens à un moment
critique des négociations sur la future
relation entre le Royaume-Uni et les 27.
Plus de sept mois après la sortie
historique du Royaume-Uni de l'Union
européenne, les deux parties sont
censées s'accorder avant la fin de
l'année sur les modalités de leur
coopération, commerciale ou sécuritaire.
Dans ce contexte
délicat, le gouvernement britannique
avait publié le projet de loi retouchant
pour le « clarifier » le divorce
officiellement prononcé en janvier
dernier. Concernant en particulier les
dispositions douanières en Irlande du
Nord, il est destiné à faciliter les
échanges commerciaux au sein du
Royaume-Uni après la fin de la période
de transition post-Brexit qui s'achèvera
fin décembre. Mais en retoquant un
traité international, ce texte « viole
le droit international d'une manière
très spécifique et limitée », de l'aveu
même du ministre chargé de l'Irlande du
Nord, Brandon Lewis.
LA FRANCE SE
PREPARE « A TOUS LES SCENARIOS »
Dans ce qui est
devenu un bras de fer international
entre Londres et Paris (2) (3), la
France est en première ligne. « Des
engagements ont été pris, ils doivent
être appliqués. Entre amis et alliés,
nous devons tenir parole et respecter le
droit », a renchéri le secrétaire d'État
français chargé des affaires européennes
Clément Beaune. Malgré sa sortie de
l'UE, le Royaume-Uni reste régi par la
réglementation européenne jusqu'à fin
décembre, période de transition pendant
laquelle les deux parties tentent de
conclure un accord de libre-échange. Les
discussions calent et font craindre un «
no deal » destructeur pour l'économie.
La France se prépare « à tous les
scénarios », selon le porte-parole du
gouvernement Gabriel Attal. Avant le
démarrage, le négociateur britannique
David Frost avait appelé l'UE à « faire
preuve de plus de réalisme sur le statut
de pays indépendant » du Royaume-Uni.
FAUTE DE COMPROMIS
D'ICI AU SOMMET EUROPEEN DU 15 OCTOBRE,
LONDRES SE SATISFERAIT D'UN « NO DEAL »
Les négociations
butent notamment sur la pêche et les
conditions de concurrence équitable. Le
temps presse, Bruxelles voulant un
accord d'ici à la fin octobre pour
permettre une ratification dans les
temps. Boris Johnson a averti de son
côté que faute de compromis d'ici au
sommet européen du 15 octobre, il se
satisferait d'un « no deal ».
Quant aux exigences
de l'UE sur les contrôles douaniers à la
frontière entre le nord et le sud de
l'Irlande, les conditions de concurrence
en matière de subventions publiques ou
les quotas de pêche, elles sont jugées
inacceptables au nom de la souveraineté
nationale retrouvée, « nous ne pouvons
ni ne voulons accepter de compromis sur
les conditions de notre indépendance
nationale ». Aussi, aux yeux de Johnson,
d’une insondable mauvaise foi, et ceci
dès le départ, l'énorme coût de la crise
du coronavirus éclipserait de loin celui
d'une sortie brutale de l'UE.
Enfin, le Premier
ministre croit dur comme fer que le
Royaume-Uni est prêt sur le plan
économique à affronter le scénario du «
no deal ». À l'écouter, les
investisseurs étrangers ne seront pas
rebutés par un passage aux seules règles
de l'Organisation mondiale du commerce,
avec droits de douane élevés et
contrôles pointilleux du premier
partenaire commercial du Royaume-Uni.
C'est prendre son désir pour des
réalités. Les organismes de gestion
logistique des douanes ainsi que les
entreprises de fret affirment que le
dispositif en place est totalement
inadéquat et créerait de graves
perturbations dans les chaînes
d'approvisionnement. Par ailleurs, en
raison de l'incertitude ambiante, les
entreprises étrangères implantées
outre-Manche, à commencer par leur
figure emblématique Nissan, ont reporté
leurs projets d'investissement à des
jours meilleurs.
En fait, c'est
contraint et forcé que Boris Johnson a
accepté l'accord avec Bruxelles
nécessaire pour mettre la réalisation du
Brexit au cœur de sa campagne électorale
victorieuse. Mais en son for intérieur,
le chef de file des « brexiters » lors
du référendum de 2016 tient le texte
pour une capitulation face au diktat de
Bruxelles.
Faute d'accord
commercial avec l'UE, Downing Street
entend relancer les négociations au
deuxième semestre 2021 destinées à créer
une « relation spéciale » avec l'UE sur
le modèle des liens économiques et
stratégiques entre le Canada et les
Etats-Unis …
NOTES ET RENVOIS :
(1) Il faut
rappeler rappelant que le Brexit est une
opération géopolitique des USA et de
Trump pour fracturer l’Union Européenne
et occuper une position de force dans la
Guerre commerciale USA vs UE.
Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY :
GEOPOLITIQUE DU
BREXIT.
LE BREXIT OPERATION
AMERICAINE. TRUMP DERRIERE LES RADICAUX
DU ‘BREXIT DUR’ TORPILLE THERESA MAY…
sur
http://www.lucmichel.net/2018/07/12/luc-michels-geopolitical-daily-geopolitique-du-brexit-le-brexit-operation-americaine-trump-derriere-les-radicaux-du-brexit-dur-torpille-theresa-may/
(2) Voir LE BREXIT
:
UNE OPERATION
GEOPOLITIQUE DES USA CONTRE BRUXELLES
La Video sur
LUC-MICHEL-TV
https://vimeo.com/453731274
(3) Notamment le
Brexit a débouché sur une guerre pour le
contrôle géopolitique de la CEDEAO.
Cfr. sur
AFRIQUE-MEDIA-WEBTV :
DERRIERE LE CHOC
OUATTARA-BUHARI, LA GRANDE OMBRE DU
BREXIT (LUC MICHEL, LE MERITE
PANAFRICAIN)
https://vimeo.com/396123388
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* Avec le Géopoliticien de l’Axe
Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie –
Géoidéologie – Géohistoire –
Géopolitismes - Néoeurasisme –
Néopanafricanisme
(Vu de Moscou et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical
Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
LUC-MICHEL-TV
https://vimeo.com/lucmicheltv
* EODE :
EODE-TV
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http://www.eode.org/
LINKEDIN
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