LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Syrie d'une guerre à l'autre (IV) :
La contradiction interne de l'alliance
américano-turque en Syrie et le dilemme
d'Ankara
Luc Michel

Lundi 15 janvier 2018
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2018 01 15/ Depuis mon analyse
de vendredi sur l’alliance entre Ankara
et Washington contre Damas en Syrie,
beaucoup de nouvelles infos ont été
publiées. Et vous êtes nombreux à
m’avoir écrit sur le sujet. Je reviens
donc sur le sujet …
* Voir sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
SYRIE D’UNE GUERRE
A L’AUTRE (III):
USA ET ANKARA
ALLIES CONTRE LA RUSSIE ?
sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/13/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-dune-guerre-a-lautre-iii-usa-et-ankara-allies-contre-la-russie/
I-
LA CONTRADICTION
INTERNE DE L’ALLIANCE AMERICANO-TURQUE
La question
centrale est la contradiction entre :
- la position
turque en Syrie, qui appuie de facto les
USA pour démembrer la Syrie,
- et l’hostilité
d’Ankara à un état de facto kurde en
Syrie, soutenue par l’Administration
Trump.
C’est d’une part la
raison de l’opportunisme d’ Erdogan, qui
entend, à la fois :
- défendre son
projet géopolitique néo-ottoman - une
Grande-Turquie, basée sur le
panturquisme ou pantouranisme (1) – qui
passe par une Syrie éclatée -,
- et ses intérêt
stratégiques immédiats, le redus d’un
état kurde solide sur ses frontière.
D’où les coups de
poker d’Erdogan, ses évolutions
opportunistes. C’est la contradiction
interne de l’Alliance américano-turque !
Mais précisément le
Bataille d’Idlib agit comme un
révélateur de ce double objectif
d’Ankara :
- Utilisation des
djihadistes « dits modérés » du Tahrir
al-Sham (ex Jabbat al-Nosra, al-Qaida en
Syrie), qui sont aussi soutenus par
Washington et hostilité à l’offensive de
Damas, soutenue par les Russes et les
Iraniens, vers Idlib ;
- Tentation des
turcs à contrôler définitivement Idlib
et à étendre leur domination vers Alep.
Précisément pour empêcher un Etat de
facto Kurde viable allant jusqu’à la
Méditerranée. Car Erdogan est un maître
de la duplicité levantine et des entités
kurdes faibles, du type bantoustans, ne
le gêne nullement. Et Erdogan avait de
bonnes relations avec le Kurdistan
autonome d’Irak.
Examinons les
données stratégiques du dossier, en
allant au fond des choses …
LA TURQUIE FACE A
CETTE CONTRADICTION INTERNE EN SYRIE
Selon
l’éditorialiste du journal ‘Rai
al-Youm’, « la Turquie est en proie à un
dilemme en Syrie, ce qui rend difficile
pour Ankara de choisir une stratégie ».
Abdel Bari Atwan s’est penché dans un
article intitulé « À Idlib, pourquoi la
Turquie se trouve confrontée à deux
grandes puissances » sur la « confusion
de la Turquie concernant les opérations
de l’armée syrienne et de ses alliés à
Idlib, lesquelles ne sont pas en faveur
d’Ankara ». Atwan a encore écrit que «
l’avancée de l’armée syrienne, soutenue
par les forces terrestres iraniennes et
les forces aériennes russes, dans la
province d’Idlib a été couronnée de
succès, avec la prise de la ville de
Sinjar et de dizaines d’autres villages
dans le rif d’Idlib et la libération de
la base aérienne d’Abu al-Duhur, dans le
nord du pays ».
« Pour comprendre
les aspects politiques et militaires des
avancées majeures des troupes
gouvernementales syriennes, il faut
revenir en arrière et voir ce qui s’est
passé les 5 et 6 janvier ; 13 drones ont
attaqué les bases navales et aériennes
de la Russie à Tartous et à Hmeimim,
dans l’ouest de la Syrie, puis ces bases
ont été visées par des tirs de roquettes
et d’obus de mortier. L’attaque a
entraîné la mort de deux soldats russes,
sept soldats ont également été blessés à
la suite de la frappe de mortiers,
cependant les missiles ont été
interceptés et les drones ont été
abattus, bien que trois d’entre eux
aient pris la fuite sans être endommagés
». (2) Selon les sources russes, « aucun
avion de combat n’a été endommagé dans
l’attaque », et les « images qui ont été
diffusées sur les réseaux sociaux de
sept avions détruits sont des fake news
».
La question est de
savoir si les drones qui ont attaqué la
base aérienne de Hmeimim ont décollé
d’Idlib avec le consentement de la
Turquie, ou à son insu ?
Les enquêtes russes
sur les drones et les conditions de leur
envoi ont débouché sur des conclusions
extrêmement graves qui ont été un choc
pour les dirigeants russes :
Les deux
gouvernements qui possèdent, produisent,
contrôlent et envoient de tels drones
sont les États-Unis et Israël, mais à ce
stade de l’enquête, il est peu probable
qu’Israël soit impliqué dans l’attaque
parce que le régime israélien n’oserait
jamais s’attirer l’hostilité et la
colère de la Russie. Les experts
estiment donc que « Washington est
impliqué dans ces attaques de drones ».
Les drones ainsi
que les roquettes ont été envoyés depuis
la ville d’Idlib, où sont positionnés
les terroristes du Front al-Nosra. Mais
l’objectif de ces frappes sur la base
russe de Hmeimim est « de créer une
enclave kurde autonome dans le nord de
la Syrie, ce qui permettra une présence
militaire américano-israélienne ». Les
radars russes ont repéré un avion
américain à une altitude de 7 000 mètres
au-dessus des bases de Hmeimim et de
Tartous lors de ces raids nocturnes.
La Turquie, d’une
part, s’oppose au plan américain visant
à créer une région kurde, et d’autre
part, elle ne cache pas son
mécontentement quant aux avancées des
troupes syriennes soutenues par l’Iran
et la Russie qui cherchent à reprendre
le contrôle de la ville d’Idlib, où sont
déployées les forces de l’armée turque
et les terroristes du Front al-Nosra
ainsi que les éléments de l’Armée
syrienne libre (ASL). Si l’armée
syrienne reprend le contrôle de la ville
d’Idlib, « la Turquie perdrait
complètement son influence en Syrie »,
commente ‘Rai al-Youm’(3).
Nous verrons
comment Ankara envisage de résoudre la
question plus avant …
LE PRETEXTE DES FDS
QUI CONSTITUENT UNE FORCE FRONTALIERE :
« ANKARA EN COLERE
» … EN PROFITE POUR AUGMENTER SA
PRESENCE EN SYRIE
La Turquie dit «
fulminer » contre la décision des
États-Unis de coopérer avec leurs alliés
des Forces démocratiques syriennes (FDS)
pour la formation d’une force
frontalière près des frontières
turco-syriennes. Le porte-parole de la
présidence turque Ibrahim Kalin a ainsi
déclaré, le dimanche 14 janvier, que «
son pays se réservait le droit de
déployer de nouveaux contingents sur le
sol syrien, au cas où la coalition
internationale, dirigée par les
États-Unis, mettrait sur pied une ‘Force
de sécurité aux frontières’, comme l’a
annoncé, plus tôt dans la journée, le
service de communication de la coalition
». La coalition internationale a en
effet annoncé sa décision de constituer
une nouvelle « Force de sécurité aux
frontières », composée de 30 000 hommes,
pour contrôler les frontières séparant
la Syrie et la Turquie et la vallée de
l’Euphrate.
Cité par le
quotidien turc ‘Cumhuriyet’, Ibrahim
Kalin a souligné que « la Turquie allait
entreprendre des mesures requises pour
défendre ses intérêts et sa sécurité
nationale ». C’est à dire renforcer sa
présence militaire… face à Damas ! La
Turquie, qui a déjà déployé des
contingents militaires en Syrie
(opération Bouclier de l’Euphrate), a
menacé « d’acheminer un nombre plus
grand de soldats sur le territoire
syrien, en réaction à la nouvelle
décision de la coalition américaine ».
Le gouvernement
syrien, un gouvernement élu ayant le
siège à l’ONU, a, à maintes reprises,
dénoncé la présence des forces
étrangères sur son territoire, la
qualifiant d’« illégale », mais ses
plaintes n’ont jusqu’ici mené nulle
part.

II-
COMMENT ANKARA
ENTEND RESOUDRE SON DILEMME SYRIEN:p>
Si la Turquie est
entrée dans la guerre en Syrie, c’est
avant tout pour accomplir son projet
gépolitique néo-ottoman et affaiblir les
Kurdes, ses principaux ennemis installés
non loin des frontières des deux
voisins. Ankara a toujours relégué le
combat contre Daech au second plan.
LES ALLIES
DJIHADISTES D’ANKARA A L’ASSAUT D’IDLIB
« L’Armée arabe
syrienne et ses alliés ont réussi à
neutraliser une forte attaque
conjointement lancée par le Front
al-Nosra et le ‘Parti islamique du
Turkestan’ sur deux axes dans la
banlieue sud-est d’Idlib », lit-on ce
dimanche 14 janvier dans le dernier
rapport de l’agence de presse iranienne
‘Fars’.
À la faveur de la
nuit, « les terroristes du Front
al-Nosra et leurs alliés ont lancé un
assaut qui se poursuit encore », mais
l’Armée arabe syrienne, « qui avait déjà
pris les devants en surveillant de près
les points d’où les terroristes se
déployaient, a promptement ouvert le feu
sur eux grâce à sa DCA et à son
artillerie », nous rapporte la chaîne de
télévision ‘al-Elam al-Harbi’.
Au cours des 72
dernières heures, la banlieue sud-est
d’Idlib a été le théâtre de combats
acharnés entre les forces régulières
syriennes et les terroristes, qui ont
été contraints de battre en retraite. «
95 personnes ont été tuées au cours des
4 derniers jours dans les rangs des
groupes armés dans la province orientale
d’Idlib, dans le sud-est du pays, parmi
lesquels 28 sont des membres de Tahrir
al-Sham et de leurs alliés ».
Mais les analystes
ont ignoré une info capitale : la
présence du ‘Parti islamique du
Turkestan’ aux côtés du Front al-Nosra.
Cart il s’agit d’une formation islamiste
radicale d’Asie centrale (Chine et
Turkestan oriental, avec l’ethnie
Ouïghour) (4) (5) alignée sur Ankara et
issue du mouvement panturkiste au cœur
du projet géopolitique néo-ottoman (6)
(7) ! Encore une formation de la galaxie
al-Qaida passée du statut d’ennemi
absolu à celui d’allié en Syrie !
LE PANTURKISME AU
CŒUR DES VISEES TURQUES EN SYRIE
Selon certaines
sources syriennes officielles très
récentes, « en avril dernier plus de
5000 djihadistes ont traversé la
frontière turque en direction d’Idlib et
d’Alep. Parmi ceux-ci se trouvaient un
nombre inconnu – quoique considérable –
d’ouïghours en provenance du Xinjiang
chinois (Turkestan oriental). Le soutien
technique et opérationnel à ce nouveau
djihad aurait été fourni par les
services turcs et des unités spéciales
des forces armées turques, à savoir les
« Bérets bruns ». Certaines sources
parlent de 1500 djihadistes du Xinjiang,
tandis que d’autres d’au moins 1000
militants djihadistes en provenance de
cette région chinoise ».
« Le soutien pour
l’organisation et la formation pour
cette opération a été soi-disant fourni
non seulement par les forces turques,
mais aussi par les guérillas turkmènes
elles-mêmes, qui avaient déjà contribué
à abattre l’appareil Sukhoi Su-24M et à
supprimer son équipage au sol en
novembre 2015. Avant le début de la
guerre en Syrie, les djihadistes
turkmènes avaient toujours vécu dans les
zones rurales à l’est d’Alep et dans le
massif côtier près de Lattaquié du nom
de djebel Turkmène ». Lors de la
bataille d’Alep, la brigade
spécifiquement « Turkmène » connue sous
le nom de ‘Liwa al Mu’tasem Billah’
opérait, et y a été présente depuis le
début des affrontements. Néanmoins,
jusqu’à cettebataille, la population
turque était
représentée par « l’Assemblée des Turcs
syriens », « fondée en 2013 par le
gouvernement turc, précisément par le
ministre des Affaires étrangères, Ahmed
Davutoglu ». C’était « la véritable «
porte pivotante » du passage de l’aide
de la Turquie au djihad ouïghour et
turkmène, à la fois à la frontière avec
la Turquie et à l’intérieur de la Syrie
».
Depuis le début des
hostilités, « le soutien à cette
minorité, y compris l’assistance
militaire évidemment secrète, est
organisé par l’ONG turque IHH ». il y a
une autre organisation « humanitaire »
turque – plus pro-djihadiste que l’IHH,
mais à dessein moins connue – appelé
‘Imkander’, qui « a été fondée en 2009
pour aider les veuves et les orphelins
des Turkmènes et des combattants
djihadistes dans le nord du Caucase,
vivant maintenant en Turquie. À ce jour,
elle a fourni jusqu’à 300 millions de
livres turques (près de 100 millions de
dollars) au djebel Turkmène (et donc aux
ouïghours combattant souvent avec eux),
en plus de convois d’aide « humanitaire
» (et militaire) (…) En février 2014, le
dirigeant d’Imkander, Murat Ozer, a
assisté aux funérailles du chef du
djihad tchétchène, Seifullah Al-Shishani
(ie Ruslan Machalikashvili) qui, après
la fin de la guerre islamique dans le
Caucase russe, avait prêté allégeance au
Front al-Nosra en Syrie. Parmi d’autres
ONG turques, il soutient le front
turkmène-ouïghour connu sous le nom de «
Front islamique du Grand Orient »
(IBDA-C), une structure déjà répertoriée
comme organisation terroriste par le
Département d’État des États-Unis en
1992 ».
La complicité
turco-américaine est-elle avérée ? Un
spécialiste des questions de l'Asie de
l'Ouest révèle que « les forces
américaines fournissent des aides
logistiques au Front Fatah al-Cham via
la base militaire d'Incirlik, en Turquie
» (8).
LA TURQUIE SOUHAITE
ETENDRE SON HEGEMONIE MILITAIRE AU SUD
D’ALEP
Dans le cadre d’une
interprétation turque de son accord à
Astana avec l’Iran et la Russie, l’armée
turque, qui a déployé à la mi-octobre
des troupes dans la province d’Idlib,
décide maintenant d’étendre son
hémisphère d’influence dans les zones à
majorité kurde, proches des frontières
communes.
La Turquie a fait
part le 28 novembre dernier d’une »
probable extension de sa zone de mission
en Syrie, en déployant des troupes
militaires dans d’autres zones de
désescalade en Syrie ». Le Conseil pour
la sécurité nationale de la Turquie
avait alors annoncé dans un communiqué
qu’Ankara « avait effectué avec succès
sa mission à Idlib et qu’elle pourrait
étendre son champ d'activités jusqu'à
l’ouest de la province d’Alep et à
Afrine (base des Kurdes syriens) pour
créer une zone bien sécurisée ». Ankara
cherche régulièrement à limiter au
maximum les percées des Kurdes syriens.
Dans ce cadre, le président turc, Recep
Taiyyp Erdogan, a aussi affirmé début
novembre qu’Ankara « devait nettoyer la
ville d’Afrine, dans le nord-ouest de la
Syrie, des Kurdes des YPG ».
« Toutes ces
déclarations ne sont que des Leurres ,
commente un expert iranien, prétendant
toutes opérer ces soi-disant actions
pour "Limiter le maximum des percées
Kurdes" alors réellement sur terrain
jamais aucun combat entre les deux
Parties n'avait été engagé sur Terrain
ce qui montre la complicités mutuelles
entre Ankara et FDS ou YPG , son seul
est unique objectif c'est grignoter
le maximum de territoire Syrien afin
d'avoir un Solide Atout pour faire
chanter Damas au cours d'une préalable
Négociation finale a Genève probablement
pour l'acquisition d'une bande de
sécurité sur les 900 Km de frontières
avec la Syrie » !
LA TURQUIE MASSE
SES TROUPES SUR LES FRONTIERES
Simultanément aux
rumeurs circulées sur les opérations
militaires turques à Afrin dans le nord
de la Syrie, des sources d’information
iraniennes ont fait état « de l’envoi
par la Turquie de nouveaux équipements
militaires vers ses frontières avec la
Syrie » ce 9 janvier. Selon le rapport
de ‘Fars News’ , « la Turquie a envoyé
de nouveaux équipements vers ses
frontières avec la Syrie pour
d’éventuelles opérations militaires dans
la localité d’Afrin ».
Afrin est situé
dans la province d’Alep dans le Nord de
la Syrie, où se trouvent plus de 300
villages. Elle couvre une superficie de
2.033 km² et compte plus de 50.000
d’habitants. Lors de la crise syrienne,
elle était contrôlée par les Kurdes
syriens. Le quotidien syrien ‘al-Watan’
a écrit, ce mardi 9 janvier, « qu’Ankara
avait envoyé de nouveaux équipements à
Kilis, une ville frontalière avec la
Syrie et dans la localité de Lawa
Eskandaroun ». La chaîne d’information
libanaise ‘al-Mayadeen’ a pour sa part
annoncé que « ces équipements étaient
destinés à des opérations militaires à
Afrin ». Les sites d’information proches
des opposants syriens ont confirmé cette
information en annonçant « qu’un convoi
d’engins et de véhicules militaires de
l’armée turque avait traversé le point
frontalier de Kfar Lawsin dans le rif
d’Idlib pour se diriger vers Jabal
Samaan près de la cité de Darat Izza
dans le rif ouest d’Alep ».
Selon l’accord
politique conclu entre les parties
négociatrices à Astana, sur la création
de zones de désescalade, Darat Izza fait
partie des passages par lequel les
forces turques entrent sur le sol
syrien. Cet accord a été conclu le 4 mai
2017 à Astana, où se sont déroulées les
négociations sur la Syrie entre l’Iran,
la Russie et la Turquie en tant que pays
garants du cessez-le-feu en Syrie (entre
l’armée et les forces de l’opposition).
Le processus de paix d’Astana a abouti
notamment à la mise en place de quatre
zones de désescalade en Syrie : dans les
régions d’Idlib (nord-ouest), de Homs
(centre), dans la Ghouta orientale, près
de Damas, ainsi que dans le sud du pays.
Ankara s’en sert pour étendre son
influence en Syrie.
A la grande colère
de Damas … Qui se souvient qu’au début
des hostilités en Syrie Erdogan a fait
voler toute l'infrastructure
industrielle de la ville d'Alep, pour
l'installer au Sud de la Turquie.
LA SYRIE FULMINE
CONTRE LA PRESENCE DES TROUPES TURQUES
ET US SUR SON TERRITOIRE
Le vice-ministre
syrien des Affaires étrangères, Fayçal
al-Mekdad, a qualifié « d’inadmissible
la présence des troupes turques et
américaines sur le territoire syrien ».
Damas exige le retrait immédiat des
forces turques déployées à Idlib.
Fayçal al-Mekdad a appelé le
gouvernement turc à « retirer ses forces
de la Syrie et à ne pas s’ingérer dans
les affaires intérieures syriennes ».
Quant à la position
de Damas envers l'installation des bases
américaines, ce diplomate a déclaré : «
Damas estime que la présence de
n’importe quelle base étrangère en Syrie
constitue une agression flagrante. Il
adoptera une position appropriée en la
matière. » Quant à l’ONU, elle s’est
dite sceptique quant à la participation
aux prochaines négociations
syro-syriennes de Sotchi en Russie. «
Nous ne sommes pas surpris par cette
suspicion, car l’envoyé spécial de l’ONU
pour la Syrie, Staffan de Mistura, n’est
pas assez sérieux pour trouver une issue
à la crise syrienne », a déclaré Fayçal
al-Mekdad.
En allusion au fait
que Damas participera aux négociations
inter-syriennes de Genève, il a annoncé
que son pays « accepterait ce qui
débouchera sur une solution politique ».
Soulignant que « la nouvelle
Constitution syrienne devait être
élaborée en Syrie », Fayçal al-Mekdad a
réaffirmé « qu’il fallait respecter
l’actuelle Constitution, faute de quoi,
le chaos prendrait le dessus ». « Il est
très dangereux de gommer le rôle d’un
gouvernement, ce qui contredit la
résolution de 2254, et nous ne
permettrons jamais que la souveraineté
syrienne soit transgressée », a-t-il
renchéri.
NOTES :
(1) Cfr. LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ LE
SOI-DISANT ‘RAPPROCHEMENT
RUSSO-TURC’(II) : COMMENT LES PROJETS
GEOPOLITIQUES NEOEURASISTE RUSSE ET TURC
(INTEGRATION DANS L’UE OU PANTOURANISME)
SONT ANTAGONISTES !?
sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/08/luc-michels-geopolitical-daily-le-soi-disant-rapprochement-russo-turcii-comment-les-projets-geopolitiques-neoeurasiste-russe-et-turc-integration-dans-lue-ou/
(2) Crr. # LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ SYRIE D’UNE
GUERRE A L’AUTRE (II): LA BATAILLE POUR
IDLIB OU LE PASSAGE D’UN CONFLIT A
L’AUTRE
sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/12/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-dune-guerre-a-lautre-ii-la-bataille-pour-idlib-ou-le-passage-dun-conflit-a-lautre/
(3) Cfr. LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ SYRIE D’UNE
GUERRE A L’AUTRE (III): USA ET ANKARA
ALLIES CONTRE LA RUSSIE ?
sur
http://www.lucmichel.net/2018/01/13/luc-michels-geopolitical-daily-syrie-dune-guerre-a-lautre-iii-usa-et-ankara-allies-contre-la-russie/
(4) Le ‘Parti
islamique du Turkestan’ est proche
d'al-Qaïda. Son objectif est « d'établir
un État islamique ou un califat dans le
Turkestan oriental ». Il est en conflit
avec l'organisation État islamique, qui
dans une vidéo publiée le 27 février
2017 — la première adressée aux
Ouïghours du Xinjiang — qualifie le
Parti islamique du Turkestan d'« apostat
». En juin 2016, Abdul Haq
al-Turkistani, l'émir du Parti islamique
du Turkestan, annonce dans une vidéo
qu'il rejette le califat de l'État
islamique qu'il qualifie d'« illégitime
», il condamne également ses anciens
alliés du Mouvement islamique
d'Ouzbékistan, ralliés à l'EI.
Le ‘Parti islamique
du Turkestan’ (PIT), aussi appelé le
‘Mouvement islamique du Turkestan
oriental’ (Doğu Türkistan İslâm
Hareketi, MITO, anglais : East Turkestan
Islamic Movement, ETIM) est une
organisation militaire et terroriste,
d'idéologie salafiste djihadiste, active
en Chine, au Pakistan et en Syrie lors
de la guerre civile syrienne. Le
Mouvement islamique du Turkestan
oriental est fondé en 1997. Dès 1998, le
groupe se réfugie en Afghanistan, alors
dominé par les talibans, et noue des
liens avec al-Qaïda et le Mouvement
islamique d'Ouzbékistan1. Les
combattants du MITO bénéficie alors
d'une instruction militaire dans les
camps d'entraînement afghans1. En 2002,
le gouvernement chinois affirme qu'il a
obtenu un financement d'Al-Qaïda pour
ses activités terroristes après une
rencontre avec Oussama ben Laden en
1999. Le rapport dit également que le
MITO commandait une formation connue
sous le nom d'« armée du Turkestan » qui
incorporait notamment « un bataillon
chinois de 320 terroristes du Xinjiang
». La plupart des experts s'accordent à
dire que des centaines d'Ouïghours ont
quitté la Chine pour rejoindre les rangs
d'Al-Qaïda et les Talibans en
Afghanistan. En 2001, lors de
l'Operation Enduring Freedom, des
combattants du MITO combattent aux côtés
d'al-Qaïda4. Lors du conflit afghan, 22
combattants ouïghours sont capturés par
l'armée américaine et transférés à
Guantanamo Bay. Ces 22 Ouïghours ont
tous été libérés par les États-Unis car
aucune charge n'avait été retenue contre
eux. Les derniers libérés, deux frères
ouïghours, ont été accueillis dans le
Jura en Suisse au printemps 2010. Selon
un rapport chinois publié en 2002, 200
attaques ont été menées dans le Xinjiang
par le Mouvement islamique du Turkestan
oriental entre 1997 et 2001, causant la
mort de 162 personnes et ayant fait 440
blessés.
(5) Cfr.
DJIHADISTES DU XINJIANG. LE PARTI
ISLAMIQUE DU TURKESTAN, BRAS ARMÉ
OUÏGHOUR D'AL-QAÏDA EN SYRIE
sur
http://www.francesoir.fr/politique-france/le-parti-islamique-du-turkestan-bras-arme-ouighours-al-qaida-en-syrie-djihad-daech-chinois-islam-terrorisme-kamikaze-analyse-syrie-irak-al-nosra-regime-damas-islamiste-xinjiang-stephane-mantoux
(6) Avant le XXe
siècle, les villes du Turkestan oriental
n'avaient guère d'identité nationale
unifiée, accueillant les ethnies
turcophones ouïghoure, kirghize, ouzbèke
et kazakhe, mais aussi les Tadjiks
persanophones. L'identité de cette
région était fragmentée (ou locale),
chaque ville ou village ayant ses
propres racines, selon une cartographie
composée d’« oasis » culturelles. Les
contacts transfrontaliers avec la
Russie, le Tibet, l'Inde et la Chine ont
joué un rôle significatif dans le
moulage de l'identité et les pratiques
culturelles de chaque « oasis ».
Au début du XXe
siècle, le panturquisme émergea avec
pour but d »'unifier les peuples
turcophones par la création d'un État
panturc s'étendant de l'Asie centrale à
la Turquie ». Le panislamisme se
développa à la fin du XIXe siècle « en
appelant tous les pays et les peuples
islamiques à créer un État islamique
universel placé sous la direction du
sultan turc ». Au début du XXe siècle,
Ahmet Kamel, natif de Turquie, vint au
Xinjiang propager le panturquisme parmi
la population locale, et certains
Ouïghours éduqués en Turquie
commencèrent à mener « des missions
panislamiques dans la région ». Les
idées induites par le panturquisme et le
panislamisme devinrent rapidement « les
forces motrices du mouvement
d'indépendance du Turkestan oriental ».
Sous l'influence de ces idées, les
nationalistes se donnèrent pour objectif
de « séparer le Xinjiang de la Chine et
créer un État islamique indépendant
appelé Turkestan oriental ». L'ethnonyme
moderne "Ouïghour" s’est popularisé dans
les années 1930 et a servi d’élément
fondateur à l’identité ouïghoure
moderne.
Dès 2012, des
djihadistes ouïgours commencent à
prendre part à la guerre civile
syrienne. En février 2013, le Parti
islamique du Turkestan lance un appel au
djihad en Syrie. Début 2017, le
mouvement compte environ 1 000
combattants dans ce pays. En plus des
Ouïgours, le PIT compte également dans
ses rangs des Syriens ainsi que des
djihadistes étrangers, dont quelques
Français. Il est essentiellement présent
dans le gouvernorat d'Idleb. En plus de
la région d'Idleb, les forces du Parti
islamique du Turkestan sont présentes
dans le gouvernorat d'Alep, le
gouvernorat de Lattaquié et le
gouvernorat de Hama. En 2013, elles
combattent aux côtés du Front al-Nosra
dans les gouvernorats de Raqqa, Hassaké
et Alep. En mai 2016, le PIT intègre
‘l'Armée de la conquête’. Les forces du
Parti islamique du Turkestan participent
aussi à la bataille d'Alep, présentes à
l'extérieur de la ville elles prennent
part aux offensives menées par les
rebelles pour tenter de briser le siège
imposé par les loyalistes entre l'été et
l'hiver 2016. Lors de ces combats, le
groupe fait usage de kamikazes et
d'enfants soldats ...
(7) Cfr. Frédéric
Pichon, SYRIE UNE GUERRE POUR RIEN, Les
éditions du Cerf, Paris, 2015
(8) Cfr.
http://www.presstv.com/DetailFr/2018/01/12/548678/Les-terroristes-appuys-par-Washington
(Sources : Sana –
Fars Today – Presse iranienne – Presse
turque – Presse libanaise – EODE
Think-Tank)
Carte
Le « Grand-Touran
». La zone concentrique réclamée par
Erdogan en tant que "grand Touran"
(rouge), constituée de populations
prétendument turkmènes, allant depuis
Istanbul jusqu'à la Chine et l’Asie
centrale.
LUC MICHEL (ЛЮК
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