LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Le ʽVietnamʼ des Saouds : Yémen la
seconde guerre chaude du Proche-Orient
après la Syrie
Luc Michel
Mercredi 13 décembre 2017
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Quotidien géopolitique – Geopolitical
Daily/
2017 12 13/
L’actualité du Yemen c’est la famine et
la crise humanitaire, une de plus,
causée par la déstabilisation du pays
par les USA et les Saouds, transformée
en guerre d’agression …
AU BOUT DE LA
GUERRE AMERICANO-SAOUDIENNE :
PLUS DE 8 MILLIONS DE YÉMÉNITES FRAPPÉS
PAR LA FAMINE
La prolongation du
blocus des ports au Yémen mis en place
depuis un mois par la coalition
saoudienne, enraye la distribution de
nourriture, de carburant et de
médicament. Le nombre de personnes
vulnérables qui ont besoin d’aide a donc
considérablement augmenté, a déclaré
dans un communiqué le coordinateur
humanitaire des Nations unies, Jamie
McGoldrick. Les belligérants doivent
laisser passer l'aide humanitaire à 8,4
millions de personnes qui sont "à un pas
de la famine" au Yémen, a déclaré le
haut responsable des Nations unies cité
par Reuters. "Le blocus a été allégé
mais la situation des civils reste
dramatique... La vie de millions de
personnes dépend de notre capacité à
poursuivre les opérations et à leur
fournir des conditions hygiéniques, de
l'eau potable, de la nourriture, un abri
ainsi qu’un soutien nutritionnel",
a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le
Secrétaire général de l’ONU Antonio
Guterres s'est dit profondément
préoccupé par la crise humanitaire au
Yémen. Faisant part au site
d'informations Al-Hadath des vives
critiques de Guterres vis-à-vis de la
coalition dirigée par l’Arabie saoudite,
son porte-parole adjoint Farhan Haq a
déclaré : "Le Secrétaire général de
l’ONU suit de près la situation dans
laquelle se trouve les Yéménites et a
exprimé à maintes reprises son
inquiétude quant à la détérioration de
celle-ci qui s’impose au peuple après
trois années de conflits. Guterres
exprime sa sympathie à toutes les
victimes au Yémen."
La fin du conflit
et de la crise humanitaire au Yémen est
« la condition préalable de l’ONU pour
entamer les négociations ». D’autant
plus que la distribution de l'aide
humanitaire et la réouverture des ports
principaux du pays en dépendent en
grande partie, a conclu Farhan Haq.
En langage diplomatique, c'est du
chantage ! L'ONU demande au Yémen de
capituler si le peuple veut manger …
RETOUR SUR LA
TRAGEDIE YEMENITE …
Le Yémen, une
tragédie sur laquelle les médias de
l’OTAN restent fort discrets. C’est
pourtant la seconde guerre « chaude » du
Poche-Orient après la Syrie !
Là aussi c'est l'oeuvre
des saoudiens et des américains, les
britanniques et le Brésil (comprendre
que les BRICS ne sont pas une réalité
géopolitique) fournissant les bombes;
Là aussi c'est une des "belles
réussites" du soi-disant printemps
arabe" (sic);
Ici aussi américanisme, atlantisme et
wahhabisme, main dans la main, ont
détruit un régime stable,
multiconfessionnel, celui du président
nationaliste Saleh.
Ici aussi un "axe de la résistance" -
milices houthi (populations chiites
yeménites), armée sunnite du président
Saleh chassé, tribus et minorités
diverses - combat le fondamentalisme et
l'agression occidentale ...
* Voir sur EODE-TV/
LUC MICHEL : GEOPOLITIQUE.
GUERRE DU YÉMEN ET CHOC TEHERAN-RYAD
(SUR AFRIQUE MEDA)
sur
https://vimeo.com/152874189
* Voir sur EODE-TV/
GEOPOLITIQUE/ LUC
MICHEL:
YÉMEN. L’AUTRE
GUERRE DU PROCHE-ORIENT
(AFRIQUE MEDIA, LE
DEBAT PANAFRICAIN, 27 DEC. 2015)
sur
https://vimeo.com/150869206
A L’ORIGINE DIRECTE
DE LA GUERRE AU YÉMEN :
LE PROJET AMERICAIN
DU « GRAND MOYEN-ORIENT » EN ACTION …
La guerre
d’agression impérialiste actuelle de la
coalition dirgée par les Saoudiens et
parrainée par les Américains, est issue
d’un processus de « somalisation » du
Yémen, qui a fait suite à une guerre
civile.
Au Yémen, le
soi-disant « printemps arabe » a
consisté, dans un pays déjà fragmenté
par 50 ans de guerres et de sécession, à
chasser du pouvoir un régime enfin
stabilisé, celui du Président Saleh. Là
aussi une « transition » en forme de
changement de régime : « Après le départ
de l’ancien président Saleh, l’arrivée
au pouvoir de M. Hadi constitue une
nouvelle étape du processus de
transition politique », commentait alors
LE MONDE (Paris, juin 2012).
ICI AUSSI LE «
PROCESSUS DE TRANSITION » EN ACTION
Précisons que le
terme « processus de transition » est
une notion complexe qui, à l’origine,
envisageait la transformation des
régimes socialistes en « démocraties de
marché » occidentales. Au départ dans
l’Est européen post-soviétique, puis
aujourd’hui, où le terme est remis à
l’ordre du jour, au Proche-Orient et en
Afrique (1).
Au Yémen c’est un
processus totalement irresponsable,
organisé par des apprentis-sorciers
américains au mépris du contexte
yéménite fragmenté, véritable poudrière
géopolitique.
Quelles sont les
lignes de fragmentation ?
* Tout d’abord,
comme en Allemagne, existaient deux
Yémen, dont la RPDY, la République
démocratique populaire du Yémen
(1970-1990), ayant pour capitale Aden,
soutenue par Nasser, Etat marxiste arabe
qui avait des liens étroits avec l’URSS
(la disparition de l’URSS ayant été
évidemment suivie de celle de la RDPY).
La réunification s’étant faite
définitivement par la force en 1994,
avec une guerre civile sanglante imposée
par Saana.
* Ensuite, un
Mouvement sudiste, né ces dernières
années, réclame l’autonomie du Sud, mais
sa tendance dure, dirigée par l’ancien
vice-président Ali Salem Al-Baïd, milite
pour une sécession et s’oppose au
dialogue national, convoqué en mars 2013
à Sanaa avec la question sudiste en tête
de son ordre du jour.
* Le dialogue
national, auquel participent quelques
composantes du Mouvement sudiste, est
censé « élaborer une nouvelle
Constitution et préparer des élections
pour février 2014 », à la fin « d’une
période de transition de deux ans ». «
Transition » sur le modèle de la Libye
du CNT, elle-même inspirée du processus
de liquidation des structures
soviétiques ou titistes-socialistes en
Europe orientale dans les Années 1990
(2).
Ce dialogue est
prévu par l’accord politique qui a
permis le départ de l’ancien président
Ali Abdallah Saleh en février 2012 après
un mouvement de contestation populaire
transformé en « révolution de couleur »
contre son régime.
LE CHEMIN VERS LA
GUERRE :
UNE ELECTION
PRESIDENTIELLE VIRTUELLE QUE L’OCCIDENT
AVALISE …
Ce 25 février 2012,
les médias de l’OTAN annonçaient : «
Yémen/présidentielle: Abd Rabbo Mansour
Hadi élu à 99,8% des voix … » ! Outre un
score de dictature qui ne choque pas
dans ce cas ci la presse occidentale,
voilà encore une des ces élections
virtuelles organisée par l’Occident et
ses alliés. Mais les mêmes critiquent
sans fin la Démocratie dirigée russe …
L’unique candidat à
la présidentielle yéménite, celui des
USA et de l’OTAN, de ses alliés
fondamentalistes arabes du Qatar et
d’Arabie saoudite, le vice-président Abd
Rabbo Mansour Hadi, issu de l’aile du
régime yéménite proche des américains, a
été élu à 99,8% des voix, avait alors
annoncé la commission électorale
nationale à Sanaa. Selon les résultats
définitifs, 6.635.192 électeurs sur les
10.243.364 auraient pris part au
scrutin, soit un taux de participation
de 66%. Sur les votes validés, 99,8%
sont allés à M. Hadi, selon la même
source. Hadi était le seul candidat pour
succéder à Ali Abdallah Saleh dans le
cadre d’un accord de transition élaboré
par les monarchies du Golfe, et dont le
Qatar était le maître d’œuvre.
Une « élection »,
avec un candidat unique, qui est
boycottée dans le Sud et non organisée
dans le nord, dans la province de Saana
qui a proclamé son autonomie, et dans
les villes contrôlées par Al-Qaida, est
évidemment une élection virtuelle ! Ceci
d’autant plus qu’elle est alors censée «
amorcer un processus de réconciliation »
(sic). « Dans le sud du Yémen, le
mouvement séparatiste a toutefois
multiplié les violences, entraînant la
mort de plusieurs personnes et la
fermeture de nombreux bureaux de vote.
Le rôle des services de sécurité dans
cette escalade n’était pas clairement
établi. Dans le nord du pays, l’appel à
un boycottage lancé par un groupe
rebelle aurait été suivi »,
reconnaissait le très pro occidental LE
MONDE.
ENCORE UN FRUIT
AMER ET EMPOISONNE DU SOI-DISANT «
PRINTEMPS ARABE » !
L’élection de M.
Hadi pour une période transitoire de
deux ans fait du Yémen le premier pays
arabe où un soulèvement aboutit à une
solution dite « négociée ». Ce
soulèvement était appuyé et organisé
précisément par le Qatar, avec le
soutien discret de l’Occident.
Après l’Egypte et
la Libye, c’est un nouveau régime
(agonisant) issu du Nationalisme arabe
(de type nassérien) qui est remplacé par
le système politique prôné par les USA
dans le cadre de leur projet dit du «
Grand Moyen-Orient » : l’association de
militaires pro occidentaux (verrouillant
le système) et d’un parlement sous
contrôle ouvert aux islamistes radicaux.
Le but étant de dissocier l’aile
parlementariste des islamistes (Frères
Musulmans, Salafistes, etc) de sa base
radicale djihadiste (liée à Al-Qaida ou
AQMI, son aile nord-africaine).
LE YÉMEN EN VOIE DE
SOMALISATION
Cette élection
virtuelle ne résout rien dans un pays
profondément divisé entre :
* Nationalistes
arabes (les partisans du président
sortant qui a capitulé – en échange
d’une immunité et du maintien de ses
partisans dans l’armée et l’appareil
d’état – et de son « Congrès Général du
Peuple », l’ex parti dirigeant) ;
* fondamentalistes
soutenus par le Qatar et les USA (ceux
du parti islamiste Al-Islah, hégémonique
au sein de l’opposition) ;
* minorités houthis,
la forme chiite au Yémen et sur la
Frontière saoudienne avecce pays,
minorité puissante, avec ses milices, un
leadership clanique charismatique, et
disposant du soutien discret mais
puissant du frère chiite iranien. Les
houthis sont une rébellion islamique « à
l’iranienne », née en 2004 – celle du du
Mouvement houthi -, chiite cette fois,
qui a proclamé une république autonome
dans le Nord Yémen (à quelque 150 km de
la capitale Sanaa !), qui est un «
quasi-Etat houthi de facto » ;
* dans le Sud, où
existait la République démocratique
populaire du Yémen, un mouvement
sécessionniste né en 2007 veut aussi
reprendre son autonomie ;
* Djihadistes d’Al-Qaida
(AQPA, al-Qaida dans la Péninsule
Arabique), qui contrôlent alors
plusieurs villes et mènent une
insurrection islamiste radicale
puissante, la Guerilla d’Al-Qaida au
Yémen n’en étant plus alors au stade du
terrorisme mais à celui d’une
insurrection sur le modèle afghan. « Les
djihadistes sont les derniers arrivés
sur la scène yéménite en 2009. Après la
restructuration des branches saoudienne
et yéménite d’Al-Qaida dans la péninsule
arabique et profitant de la
déliquescence de l’Etat, ils sont entrés
dans une phase active de contrôle du
territoire ». Ils se diviseront bientôt
comme en Syrie entre partisans de Daech
et faction yéménite ralliée aux
occidentaux.
Dans un éditorial
de février 2012, j’avais longuement
analysé la désagrégation de l’Etat
yéménite (3), inscrite dans le projet US
dit du « Grand Moyen Orient » et en voie
de réalisation via le scénario
stratégique opérationnel du soi-disant «
printemps arabe ». Après l’Egypte et la
Libye, le Yémen est un régime
(agonisant) de plus, issu du
Nationalisme arabe (de type nassérien),
qui est remplacé par le système
politique prôné par les USA dans le
cadre de leur projet du « Grand
Moyen-Orient ». J’y décrivais la
désagrégation du Yémen, un pays
profondément divisé, dans un processus
de guerre civile larvée, autour de
factions armées antagonistes.
La présidentielle «
malgré tout » voulue par les occidentaux
sert de déclencheur à la fragmentation,
puis à la « somalisation » du pays : «
L’élection présidentielle a mis en
lumière l’assise des deux principaux
mouvements sécessionnistes yéménites
ayant appelé au boycottage. Au nord, à
quelque 150 km de la capitale Sanaa, la
rébellion chiite du mouvement houthi,
entrée dans un cycle de violences contre
l’Etat depuis 2004 » et qui « a profité
de la contestation pour installer une
République au nord, dans la province de
Saada, qui est un quasi-Etat houthi de
facto », explique Dominique Thomas
(spécialiste du Yémen et des mouvements
islamistes dans la péninsule arabique à
l’Ecole des hautes études en sciences
sociales). Ils ont appelé au boycottage
de l’élection, dénonçant « un processus
de transition imparfait » et réclamant «
un système fédéral et une autonomisation
». Leur constitution récente en parti
politique pourrait amorcer un
changement. Leur force de mobilisation
est grande face à la frustration de la
population locale et le revivalisme
religieux.
Mais la descente
aux enfers du Yémen ne s’arrête pas
encore là ! Car le Sud, où existait la
République démocratique populaire du
Yémen (1970-1990), veut aussi reprendre
son autonomie.
UN NOUVEAU
PRESIDENT FANTOCHE TENU PAR LES
AMERICAINS ET LES QATARIS …
L’ex vice-président
du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a
trahit le président Saleh, accède à
l’été 2012 à la présidence. C’est un
militaire de carrière sans aucune base
populaire ou tribale, et dépendant
totalement de ses soutiens extérieurs
américain et qatari. Agé alors de 57
ans, discret, il s’est imposé durant les
quatre mois d’absence du président Ali
Abdallah Saleh, grièvement blessé lors
d’un attentat (fort opportun pour les
américains) en juin 2012 dans la guerre
civile rampante qui frappe le Yémen. Il
avait « notamment peaufiné son image
d’homme jouissant du respect de
l’ensemble des acteurs politiques,
opposition comprise » (dixit LE MONDE).
L’homme est en
effet « tenu » par un passé marxiste
qu’il a du faire oublier. Au sein de
l’armée, il a su gravir les échelons
sous la République démocratique
populaire du Yémen (1970-1990), seul
Etat marxiste arabe qui avait des liens
étroits avec l’URSS. Nommé ministre de
la Défense en 1994 après la
réunification, il secondera ensuite sans
état d’âmes le président Saleh juqu’au «
printemps yéménite ».
SOMALISATION ET «
THEORIE DU CHAOS »
La situation du
Yémen rappelle tragiquement précisément
cette Somalie, qui servit de laboratoire
au Nouvel Ordre Mondial US (4). Ou
comment démembrer un Etat que l’on ne
peut contrôler.
Dans une Somalie
aujourd’hui démembrée en cinq états
fantoches (Somalie résiduelle – un état
failli -, Somaliland, Jubaland, Puntland
et autre Somalie du sud-ouest), livrée
au chaos, les milices Shebab islamistes
achèvent un pays à l’agonie assassiné
par Washington et ses complices, ONU,
NATO et cie … Sans oublier les frappes
aveugles des drones d’Obama (comme au
Pakistan), qui font principalement des
victimes civiles innocentes. Qui se
souvient aujourd’hui du puissant Etat
somalien en développement du régime
socialiste de Siyaad Barre ?
Derrière le chaos
somalien, il y a une théorie, la «
théorie géostratégique du chaos » (à ne
pas confondre, ce que font beaucoup,
avec la « Géopolitique du chaos », qui
est une grille d’analyse des Balkans
lors de l’éclatement des Iie (Tito) et
IIIe Yougoslavie dans les années
1990-2002), qui est mise en place pour
la première fois en Somalie à partir de
1992. Cette théorie du Chaos c’est le
plan B du projet du « Grand Moyen Orient
». Le pseudo « printemps arabe » en
étant le plan A.
Les deux ont été
mis en œuvre successivement au Yémen
(Comme en Libye, en Syire, mais aussi au
Mali et en Centrafrique …) ; Précisément
dans ce Yémen qui fait face à la Somalie
sur l’autre rivage du Golfe d’Aden …
DE LA GUERRE CIVILE
A LA GUERRE D’AGRESSION
AMERICANO-SAOUDIENNE …
La guerre civile
reprend alors en 2014, principalement
entre les milices chiites houthis et le
pseudo gouvernement central. Dans un
Yémen où une partie bascule dans les
mains djihadistes, qui se diviseront
heureusement avec la naissance de «
l’état islamique ». Le tournant sera le
front uni en septembre 2014 entre les
Houthis et … l’armée nationale sunnite,
dont l’ex président Saleh a repris le
contrôle. Le front uni s’empare de la
capitale. Le gouvernement, avec l’aide
des américains et des saoudien, se
réfugie dans la capitale économique
Aden, et y transfère la capitale
politique. Las, début 2015, le front uni
est dans les feaubourgs d’Aden et
l’armée de Saleh en prend l’aéroport.
Le temps est alors
venu pour les Saoudiens et les
américains, qui perdent la main, de
lancer une guerre d’agression directe en
mars 2015, accompagnée de bombardements
sauvages, de crimes de guerre. Ils
empêchent alors la chute d’Aden.
Téhéran, avec l’accord tacite de Moscou,
arme et soutient le front yéménite, qui
organise un « gouvernement d’union
nationale », le Conseil suprême, en
septembre 2016. Sur la frontière,
en territoire saoudien, une insurrection
latente des populations chiites appuie
les houthis.
LE DERNIER ACTE DE
LA TRAGEDIE YEMENITE :
TRAHISON ET MORT DU
PRESIDENT SALEH
L'ancien président
yéménite Ali Abdallah Saleh a été tué ce
5 decembre par des rebelles Houthis,
quelques jours après la rupture de
l'alliance entre les deux camps, à
l'origine d'affrontements meurtriers
dans la capitale Sanaa. Quelques jours
seulement après que ce dernier ait tendu
la main à l'Arabie saoudite. Les
rebelles Houthis au Yémen ont déclaré
que l'ex-président Ali Abdallah Saleh -
avec lequel ils étaient entrés en
conflit une semaine avant - avait été
tué lors de combats dans la capitale
Sanaa. « Le ministère de l'Intérieur
(contrôlé par les rebelles) annonce la
fin de la milice de la trahison et la
mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et
d'un certain nombre de ses éléments
criminels », a dit la chaîne de
télévision des Houthis, Al-Massira, en
citant un communiqué. Une vidéo remise à
un journaliste de l'AFP par les Houthis
montrait le cadavre de ce qui semble
être l'ancien président Saleh. La mort
de l'ancien président, âgé de 75 ans, a
été confirmée à l'AFP par Faïka al-Sayyed,
une dirigeante de son parti, le Congrès
populaire général (CPG). Dans un
discours retransmis sur Al-Massira,
Abdelmalek Al-Houthi, 38 ans, s'est
félicité en soirée de « l'échec du
complot », sans mentionner le sort de
l'ex-président Saleh.
Ali Abdallah Saleh
a présidé le Yémen pendant 33 ans avant
de céder le pouvoir en 2012 sous la
pression de la rue. Il s'était allié en
2014 avec les rebelles chiites Houthis,
soutenus par l'Iran, pour prendre le
contrôle de Sanaa avant d'annoncer ces
derniers jours la rupture de cette
alliance. Des responsables Houthis
l'avaient ensuite menacé de mort. La
crise entre Saleh et les Houthis pour le
contrôle des finances et le partage du
pouvoir, aggravée par des soupçons de
contacts secrets entre l'ex-président et
Ryad, a dégénéré dans la capitale
yéménite qu'ils contrôlaient ensemble
depuis plus de trois ans. Des combats
ont éclaté entre ces alliés, faisant au
moins 100 morts ou blessés de part et
d'autre depuis mercredi dernier, selon
une source sécuritaire et des sources
hospitalières. Dans un coup de théâtre,
M. Saleh s'était dit prêt ce 2 décembre
à ouvrir « une nouvelle page » avec les
Saoudiens qui étaient devenus ses
ennemis ces dernières années.
C’est le dernier
acte (provisoire) de la tragédie
yéménite !
Luc MICHEL
NOTES ET RENVOIS :
(1) (2) Sur le
processus de transition, au Belarus (où
le président Lukashenko l’a arrêté), en
Yougoslavie et en Libye notamment, j’ai
donné récemment une longue analyse
intitulée “Le Modèle du Belarus comme
alternative à la Globalisation”, à
Minsk, le 5 mai 2011, à l’occasion de la
Conférence internationale “THE PROSPECTS
OF THE EASTERN PARTNERSHIP”. Elle a été
filmée pour PCN-TV et est disponible sur
son site.
Cfr. International
conference “The prospects of the Eastern
partnership” – Minsk 5.05.2011 :
Conférence de Luc
MICHEL (PART.1 – 2 – 3) reprise sur
PCN-NCP-TV,
sur “Le Modèle du
Belarus comme alternative à la
Globalisation”
http://www.dailymotion.com/video/xjjkaz_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-1_news
http://www.dailymotion.com/video/xjjlfo_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-2_news
http://www.dailymotion.com/video/xjjmbi_the-prospects-of-the-eastern-partnership-conference-de-luc-michel-part-3-conclusion_news
(3) A lire en
complément de cette analyse :
Luc MICHEL,
GEOPOLITIQUE / YÉMEN : LE PROJET
AMERICAIN DU « GRAND MOYEN-ORIENT » EN
ACTION …
2e réédition sur
http://www.lucmichel.net/2013/07/07/luc-michel-focus-geopolitique-Yémen-le-projet-americain-du-grand-moyen-orient-en-action/
(4) Sur le
processus de « somalisation » :
Luc MICHEL / FOCUS
/ GEOPOLITIQUE : SOMALIE 2013, NOUVELLES
DU LABORATOIRE DU NOUVEL ORDRE AMERICAIN
EN AFRIQUE ET AU « GRAND MOYEN-ORIENT »
Sur
http://www.elac-committees.org/2013/03/22/luc-michel-focus-geopolitique-somalie-2013-nouvelles-du-laboratoire-du-nouvel-ordre-americain-en-afrique-et-au-%c2%ab-grand-moyen-orient-%c2%bb/
(Sources :
EODEThink Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE III
– GEOPOLITIQUE
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel.3.Geopolitique/
TWITTER
https://twitter.com/LucMichelPCN
* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
WEBSITE
http://www.eode.org/
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