PCN-INFO
9 mai 1945 :
la victoire du national-bolchévisme
stalinien !
Partie 1
Luc Michel
Vendredi 8 mai 2015
Luc MICHEL pour PCN-Info/
Avec NATSIA EVROPA – PCN-SPO/2015 05 08/
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
https://www.facebook.com/PCN.NCP.press.office
« Plus un pas en
arrière »
(Joseph Staline, 1942)
« Pour De Gaulle,
c’est en apprenant, à Londres, les
premiers succès soviétiques dans la
résistance de leurs armées contre
l’envahisseur allemand qu’il se persuade
que la victoire des alliés sera acquise
plus vite que prévu. Sans les batailles
de Russie, pas de débarquement en
Afrique du Nord, en Italie, en Provence,
en Normandie. Dit autrement : sans le
national-bolchévisme, point de combat
efficace contre le national-socialisme
».
(Jean Daniel, « Voyage au bout de la
Nation »)
« Chaque être
humain qui aime la liberté doit plus de
remerciements à l’Armée Rouge qu’il ne
puisse payer durant toute une vie ! »
(Ernest Hemingway)
Partie 1 :
Un faux « débat » –
parce qu’il n’y a rien à débattre et que
les véritables questions sur le sujet
sont ailleurs – s’est ouvert à
l’occasion du 70e
anniversaire de la défaite nazie de 1945
(resucée d’un débat similaire en 2005,
lors du 60e anniversaire) .
Les politiciens révisionnistes des Etats
baltes, de Pologne et de Roumanie, n’ont
été dans cette affaire – attitude qui
leur est traditionnelle depuis 25 ans –
que les porteurs de valise de la
politique impérialiste américaine et
atlantiste en Europe de l’Est.
Ce qui a permis ce
pseudo débat, c’est d’une part le
travail de sape mené depuis près de deux
décennies par l’Ecole historique
révisionniste atlantiste sur la victoire
antinazie de 1945 et d’autre part la
méconnaissance fondamentale des media et
politiciens occidentaux sur l’histoire
des Pays baltes et de l’Europe
orientale. On voit ainsi des media
importants – comme LE FIGARO – poser des
questions qui ont reçu depuis longtemps
leurs réponses et reprendre sans aucun
recul critique les mensonges de la
propagande – qui vise notamment à
réhabiliter les fascismes locaux – des
régimes baltes.
QUELQUES RAPPELS
HISTORIQUES SUR L’HISTOIRE DES PAYS
BALTES
Nous commencerons
donc par rappeler quelques faits
historiques oubliés ou méconnus, parce
qu’ils démontrent qu’il n’y a ici aucun
débat :
La Lettonie a été
un des foyers révolutionnaires de
1917-1920 et a fourni à la Révolution
bolchévique de nombreux cadres (à
commencer par les régiments de fusiliers
lettons qui ont protégé Lenine à
Petrograd). C’est l’intervention armée
des « corps francs » allemands
proto-fascistes et de la Flotte
britannique (qui agissait dans le cadre
de l’intervention occidentale contre les
Bolchéviques de 1918-1921 aux côtes des
Armées blanches contre-révolutionnaires)
qui a empêché la Lettonie de devenir une
république soviétique dès 1918.
Au cours des années
20 et 30, les régimes baltes ont évolué
vers le fascisme et ont développé des
législations antisémites (notamment un
statut spécial sans droits civiques pour
les juifs lettons).
Une partie
importante de la classe politique balte
est issue de cette matrice pro-fasciste.
Cette situation explique pourquoi la
collaboration pro-nazie a été si
importante en 1941-45 et la
participation directe des Baltes à
l’organisation et à l’exécution du
génocide des juifs. Elle explique aussi
le rôle important des fascistes baltes
émigrés après 1945 – et revenus au
pouvoir après 1990 – dans le combat
antisoviétique. Le révisionnisme des
régimes baltes, tel qu’il s’étale à
l’occasion du 9 mai, est directement
issu de cette matrice idéologique (1).
En 1940, les pays
baltes entrent – légalement et selon les
lois internationales – dans l’URSS, qui
libère son territoire en 1944-45. Le
Kremlin réfute donc à juste titre le
terme d’ « occupation » avancé par les
régimes baltes à propos de leur
intégration dans l’URSS. « Plusieurs
pays tentent de récrire l’histoire à
leur avantage en profitant du contexte
», estimait dès 2005 le journal
moscovite IZVESTIA.
L’arrivée des Nazis
en juin 1941 sonne l’heure de la
revanche pour la bourgeoisie balte,
accueillant à bras ouvert les armées
allemandes, fournissant légions SS et
formations policières, dont la première
tache sera le massacre des juifs, dont
bien peu survivront.
L’épuration
soviétique de 1945, qui vise plusieurs
dizaines de milliers de baltes dans
trois pays où la base de la
collaboration pro-nazie a été
importante, frappe les collaborateurs
des nazis et notamment ceux qui ont
participé au génocide des juifs. Ce
qu’oublient les révisionnistes baltes.
Elle est de même nature que celle opérée
en France, Belgique ou Italie.
La participation
directe des fascistes baltes au génocide
juif, particulièrement en Lettonie – ce
que niait la présidente lettone Vike-Freiberga
qui a tenu des propos négationnistes, où
le camp nazi d’extermination de
Salaspils – l’ « Auschwitz letton »,
près de Riga, où les nazis réalisèrent
des expériences médicales sur des
enfants – devient un « camp de travail
correctif » (2) – n’est nullement
discutable ni discutée. Notamment après
les travaux de l’historien letton Andrew
Ezergailis (3).
De 1940 à 1990, les
pays baltes font partie de l’URSS. Ils
sont administrés par une classe
politique locale et disposent de
l’égalité des droits, notamment en
matière culturelle. Les langues baltes
sont des langues officielles de l’URSS.
Et, selon la politique stalinienne, les
cultures locales sont non seulement
favorisées mais développées. Parmi les
dirigeants soviétiques qui s’opposent à
l’éclatement de l’URSS en 1988-91, on
trouve de nombreux baltes. Notamment le
colonel letton Victor Alknis, dirigeant
du groupe Soyouz – le plus
pro-soviétique – au Soviet suprême
d’URSS, qui deviendra ensuite député de
la Douma russe.
1991 voit le retour
des émigrés pro-fascistes. Trois
exemples parlent d’eux-mêmes : en 2005,
la présidente lettone a un passeport
canadien, le précédent président
lithuanien avait la nationalité
américaine, Janis Kazocinu le chef de la
Sûreté lettone en 2005 est un « ex »
général britannique et le général Jonas
Kronkaitis commandant l’armée
lithuanienne en 2005 est un général de
l’US Army « à la retraite » (4). La
réhabilitation des anciens fascistes, y
compris les légionnaires SS, avec
l’accord des gouvernements et de la
nouvelle classe politique balte, est
immédiate dans les trois pays baltes
(avec un bémol en Lithuanie depuis
1998).
La population des
pays baltes n’est homogène dans aucun
des trois pays, bien au contraire. On y
trouve des minorités importantes (qui en
Lettonie notamment forment la majorité
de la population réelle) : non seulement
russes – 40% en Lettonie et 80% à Riga
–, mais ukrainiens, biélorusses,
polonais, juifs (rescapés du génocide).
La citoyenneté étant définie selon le
droit du sang et l’origine ethnique dans
les pays baltes, les minorités n’ont pas
les droits civiques et politiques
(qu’ils ne peuvent acquérir qu’après un
processus long et difficile). La
majorité des minorités de Lettonie est
donc constituée de non-citoyens en
raison de leur ethnie, y compris plus de
20.000 juifs de Lettonie. Des citoyens
de seconde zone, privés de passeports,
de droits civils et politiques. A Riga,
la capitale lettone, la langue russe est
bannie, totalement absente. Mais les
Russes y représentent pourtant près de
80% de la population !
Voilà tout ce que
les media aux ordres de l’OTAN ne disent
pas. En donnant la parole à grande
échelle aux révisionnistes baltes, la
presse européenne et les politiciens
européens – comme Blair, le 1er ministre
belge Verhofstad (5) ou le danois Uffe
Ellemann-Jensen (6) – se sont fait
directement les complices du
révisionnisme et du négationnisme
baltes.
QU’EN PENSENT LES
DEPORTES JUIFS ?
A ces mensonges
issus des pires heures de la Guerre
froide (7), les premiers concernés, les
déportés juifs, ont déjà répondu.
Ainsi Simonas
Alperavicius, ex président de la
communauté juive, qui « entretient la
mémoire de la Shoah à Vilnius » : «
L’occupation soviétique nous a sauvé la
vie (…) la défaite des nazis a été un
bien pour l’ensemble de l’humanité (…)
Le 9 mai est, pour nous, l’un des jours
les plus importants. Sans la libération,
aucun d’entre nous ne serait en vie »
(8).
« La victoire dans
la guerre contre le nazisme aurait été
impossible sans la participation de
l’Union soviétique », estimait pour sa
part l’israélien Shimon Peres. « L’Union
soviétique a joué un rôle essentiel dans
la défaite de l’Allemagne nazie. La
Victoire a coûté la vie à un grand
nombre de Soviétiques, y compris des
Juifs. Je doute que sans la
participation à la guerre de l’Union
soviétique et de son Armée rouge, il ait
été possible de l’emporter sur les
fascistes. Pour ce rôle remarquable,
nous devons dire "Hourra !" au peuple
soviétique et à ses soldats », a ajouté
Shimon Peres. Il rappellait également
que « plus de 500.000 Juifs avaient
combattu dans l’Armée rouge, dont
198.000 ont péri sur le champ de
bataille et 143 avaient reçu le titre de
Héros de l’Union soviétique ».
LE REVISIONNISME
BALTE POUSSE SUR LE TERREAU FERTILE
DU REVISIONNISME ATLANTISTE
Mais venons-en au «
9 mai 1945 ». Le révisionnisme balte
n’aurait pas trouvé un tel écho si il ne
se développait pas sur le terreau
fertile du révisionnisme atlantiste. Qui
s’est notamment manifesté
spectaculairement en 2005 avec vigueur
lors du 60e anniversaire de Stalingrad
et de la libération d’Auschwitz. Et elle
remet çà en 2015, avec notamment les
délires révisionnistes d’un BHL,
affirmant avec le régime atlantiste de
Kiev (qui a réhabilité le fasciste
antisémite Bandera), que ce serait
« l’Ukraine qui aurait libéré
Auschwitz » (sic).
C’est l’ Armée
rouge qui a libéré Auschwitz. L’Armée
rouge et non pas « les alliés », comme
le martèlent fallacieusement et
régulièrement nos media aux ordres de
l’OTAN, qui veulent associer les
Anglo-Américains à la geste glorieuse
des soldats soviétiques. La réalité est
que les Anglo-saxons, pourtant avertis
du génocide, ont refusé d’aider les
juifs, de bombarder l’infrastructure des
camps. Et même de les laisser entrer aux
Etats-Unis. La présence du président
russe Poutine à Auschwitz lors du 60e
anniversaire avait aussi pour but de
rappeler le rôle des soviétiques, au
moment où se déchaînait le révisionnisme
occidental. « Nous rendons hommage au
courage des soldats soviétiques dont six
cent mille ont donné leur vie pour la
libération de la Pologne, avait-il
déclaré. Nous n’oublierons jamais le
prix exorbitant de 27 millions de vies
humaines que l’Union Soviétique a payé
pour la Grande victoire (…) Les premiers
qui ont vu les horreurs d’Auschwitz ont
été des soldats soviétiques. Ils ont
éteint à jamais les fours d’Auschwitz et
d’autres camps de concentration, ils ont
libéré Cracovie. 600 000 soldats
soviétiques ont laissé ici leurs vies,
ils ont sauvé le peuple juif et beaucoup
d’autres ».
On oublie trop
souvent – et toute la propagande
atlantiste vise à cet oubli – que le
Nazisme n’a été vaincu que par le
formidable effort de l’URSS et de la
ligne nationale-bolchévique imposée par
Staline (9). Comme le rappelle
l’essayiste Jean Daniel, dans son «
VOYAGE AU BOUT DE LA NATION » : « sans
le national-bolchevisme, point de combat
efficace contre le national-socialisme »
(10). Les juifs et les tsiganes
n’étaient qu’une étape dans le plan de
domination nazi, le « Drang nach Osten
», qui prévoyait l’extermination de 30
millions de Slaves entre l’Oder et
Moscou. Les premières victimes
d’Auschwitz furent polonaises et slaves.
Pour briser ce rêve nazi, les
Soviétiques perdirent 27 millions des
leurs. Les pertes des Alliés
anglo-saxons sont infimes comparées à ce
tribut sanglant.
Auschwitz, tout
comme la victoire de 1945, sont
aujourd’hui l’occasion d’une immense
récupération au profit de la propagande
occidentale, des USA et de l’OTAN,
c’est-à-dire de ceux qui aujourd’hui
commettent encore et toujours des crimes
de guerre, de la Yougoslavie à l’Irak et
à la Libye. Ceux-là même qui osent
parler à Auschwitz ou parader à Moscou,
participent à la réhabilitation des
bandes fascistes et antisémites qui ont
participé hier au génocide des juifs
dans les pays baltes ou encore en
Ukraine. Les anciens SS ont leur place
dans le monde made in NATO ! (11)
A Riga – épicentre
de ce révisionnisme
– on célèbre chaque année la
gloire des SS lettons, avec la
complicité du gouvernement qui participe
à l’OTAN et à l’Union Européenne. Et on
y persécute les résistants soviétiques.
En Estonie, on inaugure des monuments à
la gloire des SS estoniens. Et l’Ecole
des cadets de l’Armée estonienne,
fleuron de la nouvelle OTAN, inaugurée
en 2000 en présence de généraux de la
Bundeswehr, porte le nom du commandant
de la Légion SS estonienne Anton REBANE.
En Ukraine, les bataillons spéciaux du
type Azov, sont les héritiers directs
des bandes antisémites ukrainiennes et
des SS ukrainiens. Dans la foule
rameutée à coup de dollars pour soutenir
la Junte de Kiev, on pouvait voir
flotter les drapeaux de la Division SS
ukrainienne et entendre de nombreux
chants antisémites. On les avait déjà vu
et entendu en 2004, lors de la pseudo
« révolution orange » (12).
C’est ce
révisionnisme, qui ne choque visiblement
pas grand monde dans l’Occident
américanisé, que dénonçait déjà la
Russie il y a dix ans. « La
participation du président de la
Fédération de Russie à ces actions (les
commémorations du 60e anniversaire de la
libération d’Auschwitz) est appelée à
rehausser l’apport que notre pays a fait
dans la victoire sur le nazisme,
victoire qui a réuni les conditions
nécessaires à un développement libre de
la civilisation contemporaine », avait
déclaré alors à RIA NOVOSTI un
représentant du Kremlin. « Alors que
certains milieux tentent de revoir les
résultats de la Seconde guerre mondiale
et les valeurs y afférentes, cela
servira à rappeler l’intangibilité des
faits historiques connus », a-t-il
ajouté. « L’appel du président de la
Russie à rendre hommage aux héros de la
guerre et à leurs exploits aura d’autant
plus de poids qu’il sera lancé en terre
polonaise abreuvée du sang de 600.000
soldats soviétiques qui ont donné leur
vie au nom de sa liberté ». Dix ans plus
tard, c’est encore pire !
LE SILENCE DES
IMPOSTEURS
Tout cela dans le
silence assourdissant des groupes « anti-fascistes »
autoproclamés, du style Ras’l Front,
Reflex, RésistanceS ou Searchlight, qui
démontent à nouveau qu’ils ne sont que
des appendices des appareils d’état
bourgeois occidentaux et atlantistes.
Il y a en effet
apparemment, pour la morale à géométrie
variable du parti américano-occidental,
de bons et de mauvais fascistes. Nos
journalistes et nos politiciens
atlantistes, si prompts à hurler au «
Fascisme » contre les partis dits
populistes, sont bien silencieux
lorsqu’il s’agit des néofascistes et
néonazis de l’extrême-droite xénophobe
des pays baltes, du Belarus ou
d’Ukraine.
Plus honteux encore
est le silence des associations juives,
que l’on n’a pas non plus entendues
protester quand Bush, petit-fils de
Prescot Bush
(13), un des financiers des
Nazis, paradait à Auschwitz.
LES REALITES DE
L’HISTOIRE CONTE LE REVISIONNISME
Pourtant ce
révisionnisme atlantiste ne repose pas
sur une lecture objective de l’Histoire.
Sans Moscou et sans Stalingrad, sans les
27 millions de morts soviétiques (pour
quelques centaines de milliers chez les
« libérateurs » yankee), sans la fermeté
inflexible de STALINE aux heures les
plus sombres de 1941-42, il n’y aurait
jamais eu de débarquement allié en
Méditerranée ou en Normandie.
C’est cette
évidence que la propagande libérale
dominante tente de dissimuler
maladroitement, au nom d’un
révisionnisme occidental reposant sur la
manipulation de l’Histoire et que
dénonçait courageusement l’historien
Marc Ferro. Dans L’HUMANITE, l’historien
Marc Ferro exposait comment la guerre
froide et « l’américanisation de
l’histoire » ont minimisé le rôle majeur
de Stalingrad : « Dans l’ordre
symbolique toutefois, la victoire de
Stalingrad est beaucoup plus importante
que les autres, elle signifie pour la
première fois qu’une grande armée de la
Wehrmacht est battue, elle souligne
l’entêtement mortel de Hitler dans sa
stratégie militaire qui trouve plus fort
que lui. Le général Paulus contraint de
se rendre, ça veut dire que le vent de
l’histoire a tourné à l’Est, du côté des
Soviétiques qui brisent l’invincibilité
allemande. A Stalingrad, les Allemands
font en effet l’expérience d’une
puissance de feu et d’une capacité
technologique qui leur est supérieure.
Ils diront avoir été battus par l’hiver
: ils l’ont surtout été par les chars et
les canons fabriqués par une industrie
soviétique qui a pris la relève de la
vieille industrie russe et qui n’a pas
baissé les bras. L’URSS, il faut le
rappeler, produisait alors plus de
canons que l’Allemagne. Peu à peu
pourtant on oubliera Stalingrad, à cause
de la guerre froide et de
l’américanisation de l’histoire qui s’en
suivit ».
En 1992, Marc ferro
écrivait déjà : « Il y aurait un tabou a
posteriori qui n’existait pas pour les
contemporains: dire que c’est l’armée
soviétique qui a brisé la Wehrmacht, et
qu’ensuite, grâce à cela, le
Débarquement a pu se faire, et les
Américains et les Anglais sauver,
libérer l’Europe de l’Ouest. Opérations
liées chronologiquement mais
mécaniquement aussi. Or, à mesure que
les années ont passé, que la guerre
froide s’est installée, que
l’historiographie occidentale s’est
imposée, on a fini par réduire la part
et le rôle que la puissance soviétique a
joués. Et aujourd’hui, où elle se
décompose, on a de plus en plus tendance
à créditer exclusivement les
Anglo-Saxons des succès militaires qui
ont pu suivre ».
Il dénonçait déjà « ce refus
intériorisé à admettre qu’il peut y
avoir eu, à certains moments de
l’Histoire, une supériorité technique,
industrielle, des Russes sur l’Allemagne
pendant cette guerre ».
1940-45 : UNE
GUERRE IDEOLOGIQUE AVANT TOUT
La victoire de 1945
n’est pas seulement celle du grand
peuple russe, c’est avant tout celle
d’un homme exceptionnel : le maréchal
STALINE. Comme le rappelle Marc Ferro :
« Staline est généralissime, il prend
effectivement en main les opérations (…)
Il avait donc développé une stratégie à
longue vue qui, d’une certaine façon,
préparait la contre-offensive ». En
1945, c’est l’idéologie stalinienne qui
triomphe du Nazisme. Une idéologie
conjuguant patriotisme et Léninisme qui
fut mise en place dès les Années 20 et
non pas après 1941 comme on le croit
trop souvent. Une idéologie qui est la
nôtre.
Cet aspect de la
guerre de 1940-45 comme une guerre entre
trois idéologies – la nazie-fasciste, la
Stalinienne et la capitaliste-libérale –
est fondamentale. Car même si il usa en
maître des mythes nationaux, Staline
n’envisagea jamais la guerre comme une
guerre contre l’Allemagne mais bien
contre le « fascisme allemand ». « Les
Hitler vont et viennent, le peuple
allemand restera » précisa-t-il en 1942.
Dans un discours prononcé au Soviet de
Moscou le 6 novembre 1942, Staline
affirma aussi : « Nous n’avons pas pour
but de détruire l’Allemagne, car
détruire l’Allemagne est impossible…
notre but n’est pas de détruire toute la
force militaire en Allemagne, car toute
personne instruite comprendra que ce
n’est pas impossible seulement à l’égard
de l’Allemagne mais également
indésirable du point de vue de l’avenir
».
Et c’est au nom de
la même conception idéologique de la
guerre que des Allemands – plus nombreux
qu’on ne le pense – menèrent cette
guerre aux côtés des Soviétiques et même
dans les rangs de l’Armée rouge ou des
formations de partisans de l’Est et des
maquis de France. Non seulement les
communistes, notamment ceux du groupe
Ulbricht, mais aussi de nombreux
nationaux-bolchéviques allemands :
notamment ceux de l’ « Orchestre Rouge »
(nom sous lequel est improprement connu
l’Organisation de Résistance ARNACK et
SCHULZE-BOYSEN) (14), du «
NATIONALKOMIETE FREIES DEUTSCHLAND », de
l’ « UNION DES OFFICIERS ALLEMANDS », du
« COMITE DE L’ALLEMAGNE LIBRE POUR
L’OUEST » (CMVO) (15). Qui fournirent en
1945-49 les cadres de l’ « autre
Allemagne », la « nation socialiste » de
la DDR.
Leur combat – que
le nôtre continue directement ! –
appelle à une réflexion sur les notions
bourgeoises et révolutionnaires de «
Nation » et de « Patrie », qui
s’opposent. Pour des militants
révolutionnaires, l’Etat bourgeois, la
Patrie aux mains des bourgeois, sont des
ennemis, qu’il faut détruire. Rien ne
nous attache donc au patriotisme
bourgeois, qui envoie régulièrement à la
mort, générations après générations, les
classes exploitées. Victor Hugo disait,
avec cynisme et raison, que chez les
bourgeois « l’amour, ce sont les femmes
des autres ; les affaires, l’argent des
autres ; la guerre, la peau des autres
».
Pour un militant
révolutionnaire, la Patrie, c’est son
idéologie. Et la Nation, le nouvel Etat
révolutionnaire à bâtir après la
Révolution. Souvenons-nous de Lénine en
1914-17, appelant au défaitisme
révolutionnaire, à la défaite du Régime
tsariste, par tous les moyens. Y compris
ceux de l’Allemagne impériale. Mais
rappelons-nous aussi du jeune Etat
soviétique de 1917-20 bâtissant l’Armée
Rouge, forgeant le « patriotisme rouge »
de la nouvelle Nation bolchevique,
portant la guerre aux portes de
l’Allemagne et la Révolution dans ses
frontières ! Cette réflexion nous amène
directement à la Résistance allemande.
Dans l’Allemagne de 1943-45, les
révolutionnaires allemands qui
combattent les Nazis appelaient avec la
défaite du IIIe Reich la victoire du
Socialisme. Dans l’Allemagne bourgeoise,
libérale et occidentale de Bonn, 1945
est une défaite. Et elle l’est encore
aujourd’hui, même et surtout si on y
parle de « réconciliation ». Mais pour
cette « autre Allemagne », socialiste,
qui a existé de 1945 à 1989 – et qui
existe toujours dans nos cœurs ! –, la
DDR, 1945 était une victoire et une
naissance. La différence de vision de la
Résistance allemande dans l’Allemagne de
Bonn ou dans la DDR éclaire cette
divergence fondamentale entre la patrie
bourgeoise et la Patrie révolutionnaire.
La DDR puisait dans la résistance
anti-nazie l’un de ses fondements.
L’Allemagne de Bonn, elle, a longtemps
considéré les Résistants comme des
traîtres et a mis longtemps à les
reconnaître. Pour mieux récupérer et
trahir leur combat. Ce qui révèle par
ailleurs une connivence idéologique
entre l’Allemagne nazie et celle de
Bonn.
A suivre dans la 2e
partie
(dans l’édition suivante de PCN-Info)
Luc MICHEL
Photo : Couverture
de NATSIA EVROPA, édition spéciale
franco-russe de NATION EUROPE éditée par
le PCN pour le 9 mai 2005.
NOTES ET RENVOIS DE
LA 1e PARTIE :
(1) Le parcours du
colonel estonien Alfons Rebane symbolise
cette situation : dirigeant fasciste et
putschiste avant 1941, commandeur de la
légion SS estonienne de 1941 à 1945,
dirigeant de maquis fasciste – aidé par
la CIA et le Groupe Gehlen – jusqu’en
1947 en Estonie (où il trouve la mort en
1947 croix de fer nazie au col, son
corps étant exfiltré en RFA), réinhumé
en Estonie en 2000 en présence
d’officiers supérieurs de la Bundeswehr
et de l’OTAN, l’Ecole de cadets de
l’armée estonienne (membre de l’OTAN)
porte son nom (que dirait-on si l’école
de cadets de l’Armée belge portait le
nom de Degrelle ou celle de l’Armée
française le nom de Doriot ?)
(2) Rappelons les
liens de Vaira Vike-Freiberga et de son
mari avec les milieux fascistes lettons
: « Une manifestation de Waffen SS s’est
tenue, le 16 mars 2005, au cœur de la
capitale d’un Etat nouvellement membre
de l’Union européenne et de l’OTAN, la
Lettonie. Les autorités ont choisi de
l’autoriser et de réprimer durement les
citoyens qui protestaient. Loin d’être
un fait divers, cet évènement est
l’aboutissement d’un processus de
négation de l’extermination et de
réhabilitation du nazisme conduit par la
présidente de la République, Vaira Vike-Freiberga
(…) Il ne s’agit pas là d’un
affrontement folklorique entre skinheads
d’extrême-droite et d’extrême-gauche,
mais d’un acte politique mûrement
réfléchi, personnellement organisé par
la présidente de la République, marquant
l’aboutissement d’un rapide processus de
réhabilitation du nazisme. Il ne s’agit
pas non plus d’une répugnante
provocation à usage interne, mais d’une
stratégie internationale pilotée par
l’OTAN, de gages délibérément donnés à
des organisations clandestines que l’on
tient à remercier pour leur contribution
à la désoviétisation de l’Europe et qui
sont déjà associées à divers
gouvernements, notamment en Ukraine «
orange » (…) Le professeur Vaira Vike-Freiberga
joue un rôle central dans ce dispositif.
La famille de cette canadienne, qui a
fuit la Lettonie à la chute du Reich,
était liée aux agents nazis des réseaux
stay-behind de l’OTAN, via une
association clandestine destinée à la
diaspora, Les Faucons de la rivière
Daugava (Daugavas Vanagi). Celle de son
époux, Imants Freibergs, est passée par
le camp du MI6 en Allemagne à la fin de
la Seconde Guerre mondiale. Professeur
de psychologie à l’université de
Toronto, spécialiste de l’influence des
drogues sur le comportement humain, Mme
Vike- Freiberga s’installe à Riga début
1999, prend la nationalité lettone et
est élue au printemps présidente de la
République ; mandat qui lui sera
renouvellé quatre ans plus tard. Au
cours des dernières années, la
présidente Vike-Freiberga s’est attelée
à réécrire l’histoire européenne (…)
En janvier 2005, le gouvernement letton
a publié un ouvrage intitulé HISTOIRE DE
LA LETTONIE : XXe SIECLE. Il est précisé
à l’intérieur du livre qu’il a été
imprimé avec le soutien financier de
l’ambassade des Etats-Unis. Le lancement
a été effectué lors d’une conférence de
presse de la présidente de la
République. On y lit avec surprise,
entre autres, que le camp de Salaspils,
où les nazis réalisèrent des expériences
médicales sur des enfants et où 90.000
personnes furent assassinées, n’était
qu’un « camp de travail correctif » et
que les Waffen SS étaient des héros de
la lutte contre les occupants
soviétiques. Cet ouvrage, ainsi que
divers manuels scolaires, a soulevé la
colère des parlemantaires et du
gouvernement russe, et l’émoi dans de
nombreux pays d’Europe centrale et
orientale ».
(3) Cfr. Andrew Ezergailis, THE
HOLOCAUST IN LATVIA, 1941-1944 : THE
MISSING CENTER, Historical Institute of
Latvia (June, 2002).
(4) Dans son livre
KGB ET CIE, A L’ASSAUT DE L’EUROPE,
Roumania Ougartchinska explique que la
population lettone désabusée appelle ces
émigrés « la bande des étrangers ».
« C’est dans cette perspective que le
MI6 et la CIA ont pris le contrôle de la
Lettonie. À la faveur du chaos
post-soviétique, ils y ont placé leurs
hommes à la tête de l’Etat (…) A titre
d’exemple, le Bureau de protection de la
Constitution (SAB), notamment chargé de
défendre la démocratie, est dirigé par
Janis Kazocinu. Or, celui-ci est en
réalité un général de l’armée
britannique, devenu attaché militaire à
Riga lors de l’indépendance, puis
adjoint du chef d’Etat-major. Il n’a
pris la nationalité lettone qu’à
l’occasion de sa nomination ».
Cfr. Roumania
Ougartchinska, KGB ET CIE, A L’ASSAUT DE
L’EUROKE, Editions Anne Carrère, 2005
et Edward W. Baranauskas, « The Jonas
Konkraitis story », LITHUANIAN WEEKLY,
Vilnius, 5-18 août 2003.
(5) Plusieurs pays
occidentaux ont soutenu la présidente
négationniste lettone, qui « montre
clairement qu’un an après que la
Lettonie a pris une nouvelle fois la
place qui lui revenait de droit dans
l’Europe et 14 ans après avoir regagné
son indépendance, vous êtes capables
d’aller de l’avant avec la
réconciliation et de faire des efforts
(afin de nouer) des relations
constructives avec la Russie » (sic),
déclarait le Premier ministre Tony Blair
dans une lettre adressée à Vike-Freiberga.
Pour le chef du gouvernement belge Guy
Verhofstadt, la décision de participer
aux cérémonies du 9 mai à Moscou – tout
en insultant la Russie – est « une forte
affirmation de votre volonté et celle de
votre pays de consacrer des efforts pour
construire l’avenir » (resic).
Le congrès américain a débattu sur un
projet de résolution demandant à la
Russie de reconnaître et condamner « le
fait qu’entre 1940 et 1991 l’Union
soviétique a occupé illégalement et
annexé l’Estonie, la Lettonie et la
Lituanie ».
(6) Uffe Ellemann-Jensen,
Ancien ministre des Affaires étrangères
du Danemark, « Comprendre le passé et
regarder l’avenir », LE FIGARO, 9 mai
2005 : « J’admire le troisième président
balte, Vaira Vike-Freiberga, de
Lettonie, qui a décidé de se rendre à
Moscou, pour honorer ce qui le mérite et
dire haut et fort ce qu’il ne faut pas
dissimuler. Elle montre par ce geste la
position forte de son pays en tant que
membre de l’Otan et de l’Union
Européenne, et adopte une attitude
morale qui inspire le respect. C’est
tout à son honneur » (sic). Uffe
Ellemann-Jensen ne nous dit pas ce
qu’ils pensent des propos négationnistes
de la présidente lettone concernant le
camp d’extermination de Riga …
(7) L’historien
Marc Ferro rappellait dans L’EXPRESS («
Les 100 jours qui ont changé le monde »,
Paris, 2 mai 2005) que le révisionnisme
letton plonge ses racines l’idéologie
atlantiste de la Guerre froide : « Ces
Baltes perpétuent ce qu’on appelait
alors l’ « esprit de Riga »,
c’est-à-dire la résistance,
successivement, à l’impérialisme
tsariste puis soviétique. Ce refus était
incarné par des émigrés baltes aux
Etats-Unis, puis par des diplomates en
poste dans ces pays qui avaient
contesté, en 1941, la conclusion de la «
grande alliance » entre Washington et
Moscou, et plus encore l’esprit de
conciliation qui avait régné à Yalta.
Derrière George Kennan, Loy Henderson,
Charles Bohlen, diplomates et
collaborateurs du Département d’Etat,
ils mettaient en place le futur
argumentaire de la guerre froide (…)
Plus tard, ces mêmes hommes énoncèrent
la doctrine du containment : bloquer les
Soviétiques sur leurs positions ».
(8) in « La mémoire
de la Shoah à Vilnius », COURRIER
INTERNATIONAL, Paris, n° 757, 4 mai
2005.
(9) Des historiens
du Stalinisme comme Mikhail AGURSKY ou
David BRANDENBERGER font du «
National-bolchevisme russe » et de la «
Troisième Rome » bolchévique l’essence
même de l’idéologie du régime. On ne
peut en effet ignorer dans les débats
sur le National-bolchevisme aussi bien
en Russie qu’en Allemagne, la
personnalité et la figure de STALINE.
Nul plus que lui n’a influencé le
National-bolchevisme. Il l’a fait parce
que dans son combat pour la conquête du
parti et de l’Etat soviétique, il s’est
appuyé sur les éléments
nationaux-bolcheviques à l’intérieur et
à l’extérieur du Parti. Il a également
avec sa « théorie du socialisme dans un
seul pays », reprise de LENINE,
contribué à établir à la direction même
de l’URSS ce que le professeur Mikhail
AGURSKY, spécialiste de la question,
appelle le « National-bolchevisme russe
».
Cfr David Brandenberger, « NATIONAL
BOLSHEVISM.
STALINIST MASS CULTURE AND THE FORMATION
OF MODERN RUSSIAN NATIONAL IDENTITY,
1931-1956 », Cambridge, Mass., Harvard
University Press, 2002.
Et Mikhail AGURSKY, « THE THIRD ROME »,
Boulder, Colo: Westview Press, 1987.
(10) Jean DANIEL,
VOYAGE AU BOUT DE LA NATION, Ed. Arléa,
Paris, 1995.
(11) Lire : Luc
MICHEL, « LES S.S. DE L’OTAN », «
NATION-EUROPE HEBDO », n° 31 – 21 avril
2000.
(12) La base de
l’activisme pro-occidental mobilisé
derrière Yushenko et sa « révolution
orange » est l’extrême-droite
nationaliste, les nostalgiques des
fascistes ukrainiens de 1919-50. Le
GUARDIAN (Londres) révélait ainsi en
2004 que les pseudo « démocrates » de
PORA chantent de vieux hymnes
antisémites des années 20-40 !
Pour ceux qui auraient encore des doutes
sur la nature réelle, d’extrême-droite,
antisémite et néofasciste des hooligans
de PORA, voici ce qu’en dit le reporter
du quotidien britannique SPECTATOR (6
novembre 2004), John Laughland : « A few
years ago, a friend of mine was sent to
Kiev by the British government to teach
Ukrainians about the Western democratic
system.
His pupils were young reformers from
western Ukraine, affiliated to the
Conservative party. When they produced a
manifesto containing 15 pages of
impenetrable waffle, he gently suggested
boiling their electoral message down to
one salient point. What was it, he
wondered? A moment of furrowed brows
produced the lapidary and nonchalant
reply, “To expel all Jews from our
country”. It is in the west of Ukraine
that support is strongest for the man
who is being vigorously promoted by
America as the country’s next president:
the former prime minister Viktor
Yushchenko. On a rainy Monday morning in
Kiev, I met some young Yushchenko
supporters, druggy skinheads from Lvov.
They belonged both to a Western-backed
youth organisation, Pora, and also to
Ukrainian National Self-Defence (Unso),
a semi-paramilitary movement whose
members enjoy posing for the cameras
carrying rifles and wearing fatigues and
balaclava helmets. Were nutters like
this to be politically active in any
country other than Ukraine or the Baltic
states, there would be instant outcry in
the US and British media; but in former
Soviet republics, such bogus nationalism
is considered anti-Russian and therefore
democratic ».
Sur le coup d’état
rampant de l’OTAN en Ukraine, lire de
Luc MICHEL, « NOUVELLE OFFENSIVE DE
L’OTAN A L’EST : « L’UKRAINE ENJEU DE
L’IMPERIALISME AMERICAIN MENACEE PAR LA
PESTE ORANGE ! », 27 novembre 2004, « LA
CAUSE DES PEUPLES – NEWS » - N° 9.
(13) Sur les
rapports de la famille Bush avec les
nazis, lire de :
- Luc MICHEL, « PROPAGANDE ET
REVISIONNISME HISTORIQUE A WASHINGTON »,
PCN-Infos Hebdo, 16 septembre 2003.
- Toby ROGERS, « LA FORTUNE DES BUSH
ENTACHEE DU SANG DES DEPORTES ».
On parle beaucoup
de « repentance », le nouveau terme à la
mode. Il n’y a pas de repentance chez
les Bush. Le dernier petit-fils de
Georges W Bush, né en 2004, a reçu le
prénom de Prescot. Celui là même du «
grand ancêtre » qui collaborait avec le
IIIe Reich.
(14) Le «
NATIONALKOMIETE FREIES DEUTSCHLAND »
puise ses fondements idéologiques dans
la « Déclaration pour la Libération
nationale et sociale de l’Allemagne » du
KPD, publiée en 1930. « En 1943, les
anciens dirigeants communistes allemands
survivants : Anton Ackermann, Johannes
Becher, Hermann Matern, Wilhlem Pieck,
Walter Ulbricht y ont organisé un Comité
national de l’Allemagne libre (Nationalkomitee
freies Deutschland) sous le contrôle
étroit des autorités soviétiques. Ce
Comité national qui devait coordonner la
résistance à Hitler a surtout constitué
une élite allemande loyale à Staline,
susceptible de prendre le pouvoir à la
libération ». Anton ACKERMANN est un des
idéologues du KPD, notamment au moment
de la « Déclaration pour la Libération
nationale et sociale de l’Allemagne »,
qui voulait arracher les masses
nationalistes au Nazisme. Présenté par
les historiens comme le théoricien du «
national-communisme », il sera de 1945 à
1953 l’idéologue de la DDR. Les 12-13
juillet 1943, le Comité national de
l’Allemagne libre fut fondé à Moscou
sous la présidence nominale du général
Junker Walther von Seydlitz, fait
prisonnier à Stalingrad, et sous la
direction véritable de Wilhelm Pieck,
chef communiste allemand et ancien
secrétaire de l’Internationale
communiste. Le but de l’opération est
double : préparer la naissance d’une
nouvelle armée allemande antifasciste de
libération et préparer les cadres qui
prendront après la victoire le contrôle
de la nouvelle Allemagne démocratique.
La réaction des anglo-américains est
violemment hostile.
Les adversaires
d’Hitler dans le corps des officiers,
dont on avait recherché l’adhésion,
suivirent en septembre 1943, lorsque l’
« UNION DES OFFICIERS ALLEMANDS » fut
fondée. Alors, le maréchal VON PAULUS,
le vaincu de Stalingrad, les généraux
VON SEYDLITZ, VON DANIELS, KORFES,
LATTMENN et bien d’autres rejoignirent
le Comité National, dont plusieurs
centaines d’officiers généraux. On y
retrouvait de vieux adversaires de
HITLER, comme Ottomar PECH, futur
général de la NVA, qui appartenait au
réseau berlinois de l’ « ORCHESTRE ROUGE
», dirigé par les nationaux-bolchéviques
ARNACK et SCHULZE-BOYSEN. Ou encore le
général Otto KORFES, membre du groupe
national-révolutionnaire de STAUFFENBERG
(son beau-frère fut exécuté pour avoir
participé au soulèvement héroïque du 20
juillet 1944).
Les actions de
propagande du « Comité National », avec
ses millions de tracts, de journaux et
les appels journaliers de Radio Moscou «
au peuple allemand et à la Wehrmacht
allemande », contribuèrent à la
désagrégation de la machine de guerre
nazie. Agissant internationalement au
sein de l’émigration allemande
antinazie, le Comité avait aussi des
activités en France occupée, où fut mis
sur pieds avec le « COMITE DE
L’ALLEMAGNE LIBRE POUR L’OUEST » (CMVO).
(15) Lire de Luc
MICHEL, « COMMUNAUTARISME EST-ALLEMAND
ET COMMUNAUTARISME EUROPEEN : LA VISION
NATIONAL-COMMUNISTE DE « L’AUTRE
ALLEMAGNE » SOCIALISTE ET PRUSSIENNE »,
Conférence de l’Ecole de Cadres du PCN
et du CEPSE, 0ctobre 2003.
Copyright ©
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Partie 2
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