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En Centrafrique aussi on a tout fait
pour étouffer l'affaire des viols des
militaires français !
Luc Michel
Photo:
D.R.
Jeudi 7 mai 2015
Luc MICHEL/ 2015 05 06/
Avec AFP – PCN-SPO/
https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel
http://www.lucmichel.net/
«Une
enquête interne a été menée à notre insu
alors que les victimes sont à Bangui
(...) Des ONG et organes de l’ONU sont
descendus sur le terrain sans nous
informer, nous n’avons pas compris
pourquoi»
- Ghislain Grésenguet, procureur de la
République centrafricaine.
Les réactions du
gouvernement centrafricain, malgré sa
sujétion à Paris, laissent peu de doute.
Tout semble avoir été fait aussi à
Bangui pour étouffer la sinistre affaire
des viols d’enfants par des militaires
de Sangaris. Paris et New-York ne sont
que des étapes dans une affaire que l’on
a commencé par étouffer en Centrafique
et par dissimuler aux autorités locales.
* Sur l’étouffement
de l’affaire à Paris et New-York, lire :
Des soldats français accusés de viols
d'enfants en Centrafrique : comment
l'Onu et Paris étouffent le scandale
depuis dix mois !
Sur
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.luc_michel.300415a.htm
La Centrafrique va
donc
engager «des poursuites» contre
les militaires français soupçonnés de
viols. C'est la première réaction
officielle du gouvernement centrafricain
au sujet de l'affaire des 14 soldats
français soupçonnés de viol sur des
mineurs. La Centrafrique va engager des
«poursuites» contre des militaires
français soupçonnés de viol d’enfants à
Bangui, a déclaré mercredi le ministre
de la Justice Aristide Sokambi, lors de
la première réaction officielle du
gouvernement centrafricain à ce sujet.
«Des poursuites vont être engagées (...)
c’est quand même des actes très graves
(...) J’insiste sur le fait qu’il ne
faut pas d’amalgame, ce n’est pas
Sangaris, ce n’est pas la France. C’est
des individus, c’est des militaires et
c’est contre ceux-là que nous nous
insurgeons», a affirmé le ministre à
propos des accusations de viols sur
mineurs commis en 2014 dans un camp de
déplacés, situé près de l’aéroport M’Poko
et du camp de l’opération militaire
française Sangaris.
«Nous
déplorions le fait de ne pas avoir été
associé à ces investigations alors que
nous avons des accords de coopération
avec la France. Donc, j’ai instruit le
procureur de la République pour ouvrir
une enquête, puis essayer de prendre les
éléments qui sont déjà à la disposition
de la partie française» afin de suivre
«cette affaire qui est en fait
extrêmement grave», a-t-il précisé. Le
ministre a regretté que son pays n’ait
pas été alerté par la partie française.
«Le pays aurait dû être associé parce
que tel que les accords le prévoient,
nous devons ensemble faire les
investigations», a-t-il dit, avant de
conclure: «mais je pense que le plus
important» est «que la vérité soit faite
sur cette affaire».
UNE AFFAIRE
« POTENTIELLEMENT DESASTREUSE POUR
L’IMAGE DE LA FRANCE ET DE SON ARMEE EN
AFRIQUE » (DIXIT L’AFP)
Selon une source
judiciaire française, 14 soldats
français sont mis en cause dans cette
affaire « potentiellement désastreuse
pour l’image de la France et de son
armée en Afrique » (dixit l’aFP), dont
certains, «très peu» selon cette source,
ont été identifiés par l’enquête,
ouverte en France fin juillet 2014 et
toujours en cours.
Le 30 avril, le
procureur de la République
centrafricaine Ghislain Grésenguet avait
annoncé avoir ouvert une enquête dans
son pays: «Nous allons prendre contact
avec le bureau des Nations unies chargé
de cette affaire et les autorités
françaises pour leur demander de nous
communiquer les documents y afférant».
«Une enquête interne a été menée à notre
insu alors que les victimes sont à
Bangui (...) Des ONG et organes de l’ONU
sont descendus sur le terrain sans nous
informer, nous n’avons pas compris
pourquoi», avait-t-il accusé.
DIX MOIS DE SILENCE
A PARIS …
Après les
révélations du quotidien britannique The
Guardian, dix mois après que Paris ait
reçu le dossier, dix mois sans aucune
communication et sans qu’un juge
d’instruction soit désigné, le ministère
français de la Défense a du se résoudre
à expliquer avoir été saisi «de
témoignages d’enfants centrafricains
accusant d’agressions sexuelles des
militaires français de l’opération
Sangaris». Ces témoignages ont été
recueillis il y a plus d’un an par des
personnels de l’ONU déployés en
Centrafrique. Ils «retracent des faits
qui auraient été commis sur une dizaine
d’enfants, sur le site de l’aéroport de
M’Poko (à Bangui), entre décembre 2013
et juin 2014», précisait le ministère de
la Défense français, qui dit avoir «pris
et prendra toutes les mesures
nécessaires pour permettre la
manifestation de la vérité» (sic) ...
Luc MICHEL
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