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Poutine et le bloc patriotique mettent
KO l'extrême-droite néofasciste de la
soi-disant marche russe
Luc Michel
Photo:
D.R.
Jeudi 6 novembre 2014
Luc MICHEL pour PCN-INFO/
Avec Fabrice Beaur - AFP – ITAR TASS –
AFP – Le Figaro/ 2014 11 04/
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
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« A Moscou, les
pro-Poutine éclipsent le défilé des
ultra-nationalistes » dit l’AFP, qui
lorsqu’il s’agit de parler des
néofascistes et néonazis russes à la
pudeur des mots. « Cette manifestation a
eu pour avantage collatéral de réduire
au silence les démonstrations
nationalistes dissidentes, organisées le
même jour » ajoute Le Figaro …
Le traditionnel
défilé des ultra-nationalistes
anti-Poutine à Moscou a en effet été
totalement éclipsé cette année par le
succès d'une manifestation patriotique
organisée par les partis de la majorité
aussi bien que de l’ « opposition
patriotique » (KPRF en tête) en soutien
au président russe et à sa politique en
Ukraine.
Brandissant les
slogans "Nous sommes unis!" ou encore
"Nous avons confiance en Poutine", près
de 100.000 personnes ont traversé, selon
la police, la principale artère de la
capitale russe, arborant drapeaux russes
et rubans de Saint-Georges, « symbole de
ralliement des séparatistes prorusses
dans l'est de l'Ukraine » commente
l’AFP, qui oublie de préciser que c’est
surtout le symbole antifasciste de la
victoire de la Grande Guerre Patriotique
de 1941-45. Un fascisme qui occupe les
rues de Kiev ou Lviv, mais aussi parfois
celles de Moscou.
Organisée à
l'occasion de la fête de l'Unité
nationale, jour férié en Russie qui
commémore l'expulsion des forces
d'occupation polonaises du Kremlin en
1612, le 4 novembre donne lieu chaque
année à des défilés et manifestations
dans les grandes villes du pays.
"Aujourd'hui, c'est la fête de mon
héros, du sauveur de mon peuple, c'est
la fête de Poutine, qui a réuni les
peuples russes", se réjouit Maroussia
Nikolaevna, une « novorusse » de 59 ans
venue du bastion de Donestk avec des
amis de Crimée, péninsule ayant fait
retour en mars à la Russie. "Je suis ici
parce que je soutiens la politique de
Poutine. Et je ne suis pas le seul, je
n'ai jamais vu autant de monde!",
renchérit Vladimir, 70 ans.
A la tribune, les
représentants des principales forces
politiques russes, dont le parti du
pouvoir Russie Unie, les communistes du
KPRF ou encore les ultra-nationalistes
du LDPR, affichent leur soutien à
l'homme fort du Kremlin et à la
rébellion prorusse en lutte contre les
troupes de la junte de Kiev dans l’ ex
« est de l'Ukraine », redevenu la
Novorossiya
depuis plus de six mois. Le
soutien est clair, net, tranchant, défi
lancé aux occidentaux : "Nous sommes
unis à nos frères en Novorossiya ", a
lancé sur scène Sergueï Mironov, le
dirigeant du parti pro-Kremlin Russie
Juste.
Dans la rue, une
foule impressionnante, où on
reconnaissait les drapeaux rouges à
croix de Saint-Georges blanches de nos
camarades de NASHI, le mouvement de la
Jeunesse russe anti-fasciste …
LES NEOFASCISTES
MIS KO DANS LA RUE : "UN SEUL PEUPLE
RUSSE" …
Par son ampleur,
cette manifestation des patriotes a
éclipsé le traditionnel défilé annuel
des ultra-nationalistes, en grande
partie néofascistes ou néonazis,
majoritairement opposés à Vladimir
Poutine, qui a peiné à rassembler cette
année. La "Marche Russe", « qui réunit
tous les 4 novembre pas moins d'une
cinquantaine de groupuscules
ultra-nationalistes et d'extrême
droite » , dit pudiquement l’AFP, n'a
ainsi attiré que 2.000 personnes selon
la police, bien loin des 10.000 à 20.000
personnes attendues par les
organisateurs.
Xénophobes et
racistes (l’icône des médias de l’OTAN,
l’escroc Navalny, est un des leaders
xénophobes), habituellement unis par
leur rejet de la présence en Russie
d'immigrants venus des ex-républiques
soviétiques, ces groupuscules étaient
divisés cette année sur la question
ukrainienne, les soutiens des
nationalistes ukrainiens défilant aux
côtés des partisans des séparatistes
prorusses.
« THE OPPOSITION COLUMN » (DIXIT RT)
Trahison et
confusion mêlées dans les caniveaux de
la politique russe !
« Pourquoi se
fâcher avec l'Ukraine pour la Crimée?
Cela nous coûte de l'argent et ne sert à
rien », martèle à l’AFP Alexandre
Diomine, un cosaque de Rostov. Le leader
du mouvement ultra-nationaliste ‘Rousskie’
(Les Russes), Dmitri Demiouchkine, s'est
dit pour sa part "contre la guerre
civile en Ukraine" (sic), considérant
"qu'il n'y a qu'un seul peuple russe
malgré ce que l »État essaie de nous
faire croire".
Ecoutons encore Le
Figaro : « Bien que réduit à la portion
congrue, le cortège était séparé en
plusieurs nébuleuses: des Russes
pro-ukrainiens défendant les
nationalistes de Maïdan, des «porteurs
de Bannière», un mouvement
ultra-orthodoxe, des antisémites
critiquant «l'hégémonie sioniste»… Comme
Vladimir Poutine, la plupart considèrent
l'Ukraine comme «un peuple frère» mais
dénoncent «la guerre du Kremlin» engagée
en Crimée ou dans le Donbass. À l'hiver
2011, presque tous avaient participé aux
grandes manifestations anti-Poutine » …
« The Opposition
Column » commente fort justement la
télévision RT ‘ex Russia Today) en
référence à la 5e colonne
fasciste de la Guerre d’Espagne. A noter
que les mêmes groupuscules organisaient
à … Kiev ce 4 novembre une « marche
slave ». Avec l’aide et l’accord de la
junte de Kiev et qui a rassemblé
quelques dizaines de traîtres …
ECHEC AUSSI DES
GROUPUSCULES QUI ENTENDAIENT DEPASSER
POUTINE SUR LA QUESTION DU PATRIOTISME
ET DE LA NOVOROSSIYA
Mais l’échec à
rassembler a aussi été celui des
groupuscules monarchistes (dont les
drapeaux noir-jaune-blanc dominaient la
manifestation) et nationalistes qui
soutiennent la Novorossiya en dehors des
organisations pro-poutine. Une autre
manifestation de nationalistes, cette
fois en soutien aux populations
russophones d'Ukraine, a attiré encore
moins de monde que la "Marche Russe". Le
charismatique ancien chef séparatiste
Igor Strelkov, qui avait appelé ce
rassemblement de ses voeux, n'y a
finalement pas pris part. Sttrelkov est
un officier de haute valeur, un héros
russe, sans qui la Novorossiya n’aurait
pas tenu dans les premiers combats, qui
affirme soutenir Poutine mais a de
mauvaises fréquentations, notamment des
bloggeurs anti-Poutine proches de la
barbouze occidentale Limonov. Dont les
maigres troupes s’étaient jointes au
défilé monarchiste.
Limonov, ni
national (sic) ni bolchévique (resic), a
été une des figures de proue du front
anti-Poutine « L’Autre Russie », avec
les libéraux Kasparov et Kassianov et
les trotskistes d’Udaltov. Un
rassemblement financé par les USA et qui
entendait organiser une révolution de
couleur en Russie. Subitement, en Mars
lors de l’affaire de Crimée, les
traîtres limonovistes se sont découvert
une fibre patriotique et soutiennent la
rébellion du Donbass. Apparaissant sous
les noms du « Printemps russe » (slogan
occidental) ou de « l’autre Russie »,
ils entendent, sans succès, déstabiliser
Poutine sur la question du Patriotisme.
Le parquet général russe a par ailleurs
ouvert il y a deux semaines une enquête,
suivie de perquisitions, sur des
détournements de fonds par les
Limonovistes des « collectes de fonds
pour le Donbass » organisées par eux (y
compris en France où ils ont des
relais).
On notera que les
élections présidentielles et
législatives du 2 novembre dans les
Républiques populaires de Donetsk (DNR)
et Lugansk (LNR) ont vu dans un
mouvement similaire les candidats
proches de la ligne patriotique Kremlin,
comme les nouveaux présidents Alexandre
Zakhartchenko ou Igor Plotnitski,
s’imposer à une majorité écrasante comme
leaders incontestables des républiques
de la Novorossiya. Et les groupuscules
s’effondrer. Les élections ont
particulièrement clarifié la situation
politique en DNR et éliminé du jeu
politique divers groupuscules et chefs
de milice, bruyants médiatiquement mais
qui n’ont même pas été capables de se
présenter selon le prescrit légal fixé
par la CEC de DNR.
PATRIOTISME
PANRUSSE VERSUS ULTRA-NATIONALISME
De tous temps, deux
visions se sont opposées en Russie :
- le patriotisme panrusse, liée à une
vision étatique du Monde russe,
impérial, ouvert à toutes les
compositions de l’Empire russe et
aujourd’hui de la Fédération de Russie,
y compris les Caucasiens et les
musulmans intégrés. Cette vision était
aussi celle du « patriotisme
soviétique » imposé par Staline, avec en
arrière-plan le « National-bolchévisme
russe » (qui fut au début du vingtième
siècle, près de deux décennies avant le
National-bolchévisme allemand de
Niekisch, le tendance d’ultra-gauche du
Parti bolchévique de Lenine).
- l’ultra-nationalisme russe, fondé sur
une vision ethnique réductrice d’une
Nation russe purgée de ses éléments non
slaves et non orthodoxers, et notamment
des Caucasiens (appelés les « culs
noirs »), vision réductrice qui
priverait la Russie de sa puissance
même.
- sur cet ultra-nationalisme se sont
agrégés des groupuscules néofascistes et
antisémites, y compris des néonazis liés
à cette mouvance euro-américaine.
Ceux-ci oubliant, dans leur imbécillité
idéologique, que Hitler faisait des
Slaves, en particulier polonais et
russes, des peuples à exterminer où à
asservir …
Des analystes et
critiques du Kremlin reprochent à
Vladimir Poutine de promouvoir, depuis
le début de la crise ukrainienne, des
sentiments nationalistes pour justifier
la pire confrontation que connaît la
Russie face aux Occidentaux depuis la
fin de la Guerre froide. "Le pouvoir
réussit très bien désormais tout seul à
mobiliser l'électorat nationaliste",
note Fedor Kracheninnikov, président de
l'Institut d'études du développement et
de la modernisation (pro occidental).
Pour déformer cette
vision de Poutine, qui en fait est un
grand partisan du patriotisme panrusse
de type impérial, les médias de l’OTAN
et les chercheurs occidentaux n’hésitent
pas à truquer les citations. Un exemple,
le journaliste Pierre Avril du FIGARO,
prétend décrire « l’OPA de Poutine sur
les nationalistes » (44 nov. 2014) :
« ‘Le plus grand nationaliste en Russie,
c'est moi’, déclarait Poutine, fin
octobre au Club Valdaï. Après que les
libéraux ont été réduits au silence,
c'est au tour du nationalisme dissident
de plonger dans la marginalité ».
Le souci c’est que la citation a été
tronquée. La voici complète : « je suis
le plus grand nationaliste ... mais si
cela ne signifie
pas l'extrémisme et le racisme »
dit Poutine ...
Luc MICHEL
Photo :
manifestation massive pro Poutine à
Moscou ce 4 nov. 2014.
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