LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
Au cœur de la nouvelle géopolitique du
Proche-Orient,
la rivalité séculaire entre Perses et
Arabes
Luc Michel
Lundi 4 décembre 2017/
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour
EODE/
Quotidien
géopolitique – Geopolitical Daily/
2017 12 04/ L’ombre des saouds
plane sur le Liban, avec ses immenses
ambitions géopolitiques. Mais aussi le
renfort du nouvel Axe géopolitique
Washington – Tel-Aviv – Riyad.
Lire aussi :
* LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY/
PROCHE-ORIENT :
VERS UNE NOUVELLE GUERRE ENTRE LE LIBAN
ET ISRAEL ?
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/23/luc-michels-geopolitical-daily-proche-orient-vers-une-nouvelle-guerre-entre-le-liban-et-israel/
* LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY/
AXE WASHINGTON –
RIYAD – TEL-AVIV : LA VIEILLE ALLIANCE
HONTEUSE ENTRE SAOUDS ET ISRAELIENS NE
SE DISSIMULE PLUS !
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/11/17/luc-michels-geopolitical-daily-axe-washington-riyad-tel-aviv-la-vieille-alliance-honteuse-entre-saouds-et-israeliens-ne-se-dissimule-plus/
I-
L'ARABIE SAOUDITE
EST RESOLUE A DEVENIR L'ACTEUR MAJEUR DU
MOYEN-ORIENT
Sous le titre « Le
Liban sera-t-il une nouvelle Syrie ? »
(opinion de Christian Makarian) LE
VIF-L’EXPRESS (Bruxelles) publie
d’intéressantes réflexions :
Extrait 1. « Un
grand bouleversement stratégique est en
cours d'accomplissement : l'Arabie
saoudite est résolue à devenir l'acteur
majeur du Moyen-Orient, à dicter ses
règles aux autres nations arabes et à
rompre le tabou qui opposait ces
dernières à Israël depuis un siècle (…)
C'est dans un contexte tendu qu'est
intervenue comme un coup de tonnerre la
démission (désormais suspendue) de Saad
Hariri, le Premier ministre libanais.
Une éruption qui ensevelit les
constructions précédentes, aussi
chaotiques fussent-elles, et achève la
fragmentation d'une zone férocement
dévolue aux rapports de force ethniques,
religieux, communautaires, tribaux,
comme hors du temps. »
Rappelons que cette
fragmentation est au cœur des plans
géopolitiques des Années ’90 du Likoud
israélien pour le Levant, à faire
éclater en petits états mono-ethniques
ou mono-religieux. Plans qui ont servi
de base aux projet des neocons de Bush
II pour leur projet du « Grand Moyen
Orient », recyclé en « printemps arabe »
par Obama-Clinton …
SAOUDS VS IRAN
Extrait 2. « En
toile de fond, la haine qui met aux
prises, en particulier depuis 1979 et
l'avènement de l'ayatollah Khomeini, le
régime iranien et la monarchie
wahhabite. On en connaît les racines
religieuses - le conflit entre chiisme
et sunnisme depuis les origines mêmes de
l'islam -, mais on attribue sans doute
un peu trop d'importance à ce facteur,
qui sert d'habillage idéologique à une
rivalité bien plus profonde : du point
de vue de l'antique civilisation perse,
le royaume des Saoud, enrichi par la
manne pétrolière et acquis aux
Américains, ressemble à une aberration.
A l'inverse, pour Riyad, la République
islamique de Téhéran est une entité
impie, entièrement tournée vers la
déstabilisation de l'Orient. De
surcroît, cette République honnie est
couronnée de succès dans ses opérations
extérieures les plus néfastes, comme le
prouvent les menées iraniennes en Irak,
pays à majorité chiite, en Syrie, en
soutien au régime d'Assad, au Yémen, en
appui à la rébellion chiite des Houthis,
à Gaza, au côté du Hamas sunnite. »
« L'ARABIE SAOUDITE
CHERCHE UN NOUVEAU THEATRE DE CONFLIT
POUR AFFRONTER L'IRAN »
Extrait 3. « Mais,
de loin, l'investissement le plus
impressionnant de l'Iran est celui
effectué au Liban auprès des chiites,
qui, autrefois minorité musulmane, sont
désormais à parité avec les sunnites.
C'est dans la vallée de la Bekaa, au
Sud-Liban le long de la frontière avec
Israël (malgré la présence de plusieurs
villages chrétiens) et dans la banlieue
sud de Beyrouth que les forces du
Hezbollah (le Parti de Dieu) chiite,
dirigé par le très retors Hassan
Nasrallah, se sont taillé un Etat dans
l'Etat. Comme l'a montré la dernière
élection présidentielle, qui a fini,
après de longs mois de vacance du
pouvoir, par installer le général Michel
Aoun, avec le nihil obstat du Hezbollah.
Pour Riyad, cette mainmise totale de
Nasrallah (et de Téhéran !) sur la vie
politique libanaise s'accompagne d'une
série de victoires militaires remportées
par le Hezbollah en Syrie : sans ces
combattants venus du Liban, Assad aurait
eu beaucoup de mal à vaincre ses
adversaires (parmi lesquels des factions
islamistes sont largement soutenues par
l'Arabie saoudite). Cette situation
irrite au plus haut point les Saoudiens,
qui n'ont cessé de faire part de leur
exaspération aux autorités libanaises :
en mars 2016, l'Arabie avait annoncé
qu'elle suspendait l'aide financière de
3 milliards de dollars accordée à
l'armée libanaise (dont une partie a
servi à acquérir des armements de
fabrication française), avant de
rétablir cette facilité. »
« RIYAD ET SES
ALLIES DU GOLFE BENEFICIENT D'UN CHEQUE
EN BLANC DE DONALD TRUMP »
Extrait 4. « C'est
dans ce contexte extrêmement tendu
qu'est intervenue comme un coup de
tonnerre la démission (désormais
suspendue à des négociations sur le
poids du Hezbollah) du Premier ministre
libanais, Saad Hariri, prononcée depuis
Riyad et juste après la reprise de la
ville de Deir ez-Zor par les forces
d'Assad et de ses alliés du Hezbollah
(ainsi que de l'Iran et de la Russie)...
Après la mise au ban et l'étouffement
économique du Qatar pour cause de bonne
intelligence avec l'Iran, Riyad et ses
alliés du Golfe, qui bénéficient d'un
chèque en blanc de Donald Trump,
envoient ainsi un signal aveuglant à
l'ensemble de la région, et bien au-delà
: l'Arabie saoudite cherche un autre
théâtre de conflit - le Liban - où elle
puisse affronter l'Iran et lui infliger
une défaite pour compenser l'échec
cuisant qu'elle a subi en Syrie. Une
très mauvaise nouvelle. »
II-
LA GUERRE LARVEE
ENTRE L’ARABIE SAOUDITE, WAHHABISTE, ET
L’IRAN, CHIITE, SE DRESSE EN TOILE DE
FOND DE LA CRISE LIBANAISE
La guerre larvée
entre l’Arabie saoudite, championne du
wahhabisme (doctrine rigoriste de
l’islam sunnite), et l’Iran, chiite, qui
se dresse en toile de fond de la crise
libanaise, reflète une rivalité
croissante entre ces deux pays. Riyad et
Téhéran ont rompu leurs relations
diplomatiques en 2016 et, dans leur
lutte d’influence, soutiennent des camps
rivaux au Liban, en Irak, en Syrie et au
Yémen.
Depuis le 4
novembre, la tension a été ravivée par
la démission du Premier ministre
libanais Saad Hariri, qui, de Riyad, a
accusé l’Iran « d’ingérence dans son
pays par le biais du Hezbollah »,
mouvement chiite soutenu par Téhéran.
Elle est encore montée d’un cran quand
le prince héritier saoudien, Mohammed
ben Salmane, a accusé l’Iran « d’avoir
agressé son pays », en rendant Téhéran
responsable d’un tir de missile des
rebelles houthis au Yémen intercepté
près de Riyad. Téhéran, niant toute
implication, a appelé Riyad « à ne pas
jouer avec le feu et à se méfier de la
puissance iranienne ».
UNE RIVALITE «
D’ABORD GEOSTRATEGIQUE »
Au-delà de
l’antagonisme atavique entre Perses et
Arabes, la concurrence entre Riyad et
Téhéran a été exacerbée par la
révolution iranienne de 1979 et
l’avènement de la République islamique,
porteuse d’un message révolutionnaire
d’émancipation populaire et farouchement
antiaméricain, perçu comme une menace
par l’Arabie, monarchie conservatrice
alliée des Etats-Unis.
Avec
l’affaiblissement de l’Irak après la
guerre du Golfe (1991), l’Arabie et
l’Iran deviennent "les deux principales
puissances régionales", relève Clément
Therme, chercheur à l’International
Institute for Strategic Studies (IISS) à
Washington, pour qui « leur rivalité est
d’abord géostratégique ». Riyad voit
comme une menace pour sa propre sécurité
l’influence régionale grandissante de
l’Iran avec les guerres en Irak et en
Syrie, et la poursuite du programme
balistique iranien. Pour l’Iran, qui
s’estime encerclé par des bases
américaines et menacé par les arsenaux
constitués par ses voisins auprès des
Etats-Unis, les missiles qu’il développe
sont « purement défensifs ».
TRUMP A ENCOURAGE
L’HOSTILITE A L’IRAN
"La première cause
des tensions actuelles est liée à
l’affrontement par intermédiaires entre
l’Iran et l’Arabie saoudite", estime C.
Therme, en citant les théâtres de guerre
en Irak, en Syrie et au Yémen. Pour lui,
"l ’arrivée de Donald Trump à la
présidence des Etats-Unis a libéré les
énergies anti-iraniennes dans la
péninsule arabique" car Washington "a
pris fait et cause […] pour son allié
saoudien" et contre l’Iran. Une attitude
américaine tranchant avec celle de
Barack Obama, marquée par la signature
d’un accord historique sur le nucléaire
iranien.
Les tensions
religieuses "ont émergé comme un
paramètre majeur de la rivalité
irano-saoudienne" après l’invasion
américaine de l’Irak en 2003, qui a fait
émerger un pouvoir chiite à Bagdad,
"mais surtout après les printemps arabes
de 2011", observe M. Therme. "Les Etats
arabes sont apparus comme vulnérables et
l’Iran a été alors défini comme la
principale menace pour la stabilité
régionale", ajoute-t-il en référence au
"soutien affiché de Téhéran aux
revendications des importantes minorités
chiites dans les monarchies du Golfe".
UN CALCUL DU PRINCE
HERITIER SAOUDIEN ?
"Le risque
d’escalade semble atténué par la peur
d’une guerre", estime, toutefois,
Clément Therme, rappelant que l’Iran a
l’expérience douloureuse de la guerre
avec l’Irak. Quant à l’Arabie, elle est
enlisée au Yémen, où elle est engagée
depuis mars 2015 à la tête d’une
coalition militaire pour stopper
l’avancée des rebelles houthis. Pour la
société de conseil en risque politique
Eurasia Group, « la rhétorique
saoudienne ne reflète pas nécessairement
un intérêt pour la guerre. Mais
l’argument nationaliste contre l’Iran
pourrait être instrumentalisé par le
prince héritier » - qui bouscule
actuellement les codes dans le royaume
ultra-conservateur - pour « consolider
sa position ».
Les émissions qui
complètent l’analyse :
* Voir sur la phase
actuelle des rapports USA-Israël-Saouds
(Présidence Trump)
:r
PCN-TV/GEOPOLITIQUE.
LUC MICHEL: LA
TOURNEE DE TRUMP A RIYAD-TEL
AVIV-BRUXELLES ET LE NOUVEL AXE
STRATEGIQUE USA-SAOUD-ISRAEL
Sur
https://vimeo.com/218768964
* Voir sur la phase
précédente du dossier
(Présidence Obama)
:
Posdcast sur
PCN-TV/
Interview de Luc
MICHEL sur Radio IRIB (Iran, 2015), LA TOURNÉE DE KERRY
AU PROCHE-ORIENT ET EN ASIE
Sur
https://www.youtube.com/watch?v=u9WGTMr9vIs
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
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EODE-TV
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