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Décoloniser l'art :
‘Modernités plurielles 1905-1970’

Luc Michel

Jeudi 2 janvier 2014

LUC MICHEL pour NNK /
avec Centre Beaubourg – NNK - La Libre Belgique / 2014 01 01 /
Neue Nationaleuropäische Kultur / Новая Национальная-европейская Культура /
https://www.facebook.com/NNK.org

L’Expo-phare de l’Année 2014 …
"Modernités plurielles 1905-1970",
au Musée national d’Art moderne, au Centre Pompidou (Paris)

« Modernités plurielles » est une exposition-manifeste, proposant une vision de l’art moderne renouvelée et élargie. Puisant dans les richesses de sa collection, le Centre Pompidou présente pour la première fois une histoire mondiale de l’art de 1905 à 1970. Au travers d’un parcours de plus de 1 000 oeuvres, avec 400 artistes et 47 pays représentés, cette relecture enrichie de l’histoire de l’art nous plonge au coeur de la diversité exceptionnelle des formes artistiques. Ouverte aux différents pays du monde comme à des esthétiques très variées, « Modernités plurielles » illustre les rapports complexes et dynamiques entre modernité et identité, universalité et culture vernaculaire, qui traversent toute l’aventure de l’art moderne »
- Catherine Grenier (commissaire de l’expo)

« Ré-accrochage culotté au Centre Pompidou, à Paris, avec "Modernités plurielles" pour la période 1905-1970. Les immenses collections du musée sont revues selon de nouveaux critères, une nouvelle histoire de l’art, mettant en lumière les mouvements artistiques des autres continents, trop négligés (…) Certes, celui qui veut être initié à la "grande" histoire de l’Art moderne et ses chefs-d’œuvre sera dérouté par le parcours. Et il y a nombre de tableaux qui nous semblent de second choix, à notre œil peu habitué à les voir. Mais cet accrochage est bien stimulant pour nous faire comprendre que l’histoire de l’art n’est pas un arbre droit montant jusqu’à nous avec une avant-garde montrant le chemin, mais est plutôt un arbuste, touffu, avançant dans toutes les directions et dont on peut redécouvrir des branches qui furent jadis célébrées et fêtées, et, ensuite, oubliées au nom du discours dominant sur la modernité »
- La Libre Belgique (Bruxelles)

# I : UNE EXPO CONTRE L’INSTITUTION OCCIDENTALE DE L’ART

Le Centre Pompidou a pris la bonne habitude de modifier de temps en temps son accrochage permanent sur l’Art moderne (1905-1970) afin de montrer, sur tout le cinquième étage, une tout autre histoire de l’art que la suite des chefs-d’œuvre ultra-connus et recherchés du public. Ce serait facile pour lui d’aligner les Picasso, Cézanne et autres Duchamp, et de raconter le XXe siècle selon les écoles "certifiées" d’avant-garde : abstraction, cubisme, dada, surréalisme, etc.

Mais ce serait le méconnaître car, comme le dit la commissaire Catherine Grenier, "l’histoire de l’art déployée sur les cimaises du musée n’est qu’une construction intellectuelle, un récit légitimé par l’institution". "Ne sont retenus en priorité que les artistes dont l’œuvre répond aux canons institués et qui participent à l’histoire collective par leur implication dans les mouvements modernistes." Les autres, pourtant célèbres à leur époque, furent jetés dans les poubelles de l’Histoire. Et elle parle d’une conception occidentale, "schématique, téléologique, autoréférentielle".

UN AUTRE REGARD SUR L’HISTOIRE DE L’ART DU XXe SIECLE :
UN MONDE MULTIPOLAIRE AUSSI EN ARTS …

Une tout autre histoire de l’art du XXe siècle est possible.
Le Centre Pompidou l’avait brillamment montré avec "Elles", en 2009, qui n’exposait que des artistes féminins, oubliés pour la plupart des accrochages précédents. Ce fut un parcours passionnant qui a changé la donne. Depuis lors, au Pompidou en tout cas, la part des artistes femmes a monté en flèche.

« Cette fois, le propos est encore plus ambitieux. Il s’agit de montrer que le grand mouvement de la modernité, occidental, linéaire, etc., est une vision tronquée et partisane, et qu’il y a eu tout au long du XXe siècle des mouvements artistiques novateurs intéressants en Amérique latine, aux Etats-Unis avant guerre, au Moyen-Orient, en Chine et même en Afrique noire dont on montre, au Pompidou, une première ébauche d’une histoire de l’Art moderne sur ce continent avec, par exemple, les grandes sculptures d’Aniedi Okon Akpan », commente La Libre Belgique.

« Il s’agit de montrer aussi que des mouvements nouveaux ont été injustement oubliés, surtout les "nouveaux réalismes", car ils n’entraient pas dans les canons d’une histoire de l’art linéaire et occidentale. Montrer, enfin, la place de l’architecture, de la photographie, des revues d’art, du design, dans ces "modernités plurielles". »

Cela nous vaut 1000 œuvres de 400 artistes (choisies parmi les 76000 œuvres des collections du musée), « dans un très long parcours, souvent déroutant et intriguant, qui heurte nos idées reçues et nos conceptions du "beau" en Art moderne ».

DECOLONISER L’ART ?
DECONSTRUIRE LA VISION DE L’ART MODERNE

Dans ce travail de "déconstruction" et de décolonisation, comme aurait dit Derrida, on y retrouve bien sûr les icônes bien connues de Picasso, Cézanne, Picabia, Arp, Kandinsky, Dix, Pollock et les autres. « Mais elles deviennent minoritaires par rapport à des centaines d’œuvres d’artistes inconnus pour nous ». C’est pourquoi le titre de l’accrochage parle de "modernités plurielles".

« Dans cette vision, il n’est plus question de raconter les seuls maîtres et la seule influence des courants nés à Paris, Moscou ou New York, mais aussi d’analyser, dans un monde devenu multipolaire, les échanges, les transferts, les résistances », analyse La Libre.

L’EXPO :
UNIVERSALITÉ OU IDENTITÉ ?

Les visiteurs peuvent découvrir plus de deux cents oeuvres inédites de la collection : oeuvres remises en lumière, nouvelles acquisitions et dons. La préparation de cette présentation s’est accompagnée d’un programme de recherche ambitieux sur les collections, ainsi que d’une politique d’acquisition active. L’exposition révèle ainsi toute la diversité d’une collection au premier rang mondial pour sa qualité, mais aussi, ce qui est moins connu, la première pour le nombre de pays et d’artistes représentés.

Le parcours commence par deux œuvres fortes se faisant face, et exprimant deux visions du monde moderne :

- vision d’espoir avec l’immense tableau d’Amédée Ozenfant, "Les quatre races" (1928), avec l’espoir d’un monde uni et d’une humanité réconciliée.
- Et, en face, le tableau terrifiant d’Ismaël de la Serna, "Europe" (1935), montrant une vision hallucinée et prophétique d’une humanité qui s’avance vers le désastre.

Le parcours chronologique est fait de multiples salles thématiques formant, chaque fois, une exposition : Primitivismes, Blaue Reiter, Futurisme, Modernités américaines, Leiris l’homme intégral, Kandinsky, Construire la révolution, jusqu’au Cinétisme et à la construction de la ville indienne.

Si on y retrouve Klee, Kandinsky, Picabia, jusqu’à Bacon, on met plutôt l’accent sur Wilfredo Lam et Natalia Gontcharova – figure de proue du Constructivisme russe - mais aussi, curieusement, sur le futuriste et "musicaliste" français Henry Valensi, ou sur les "naïfs" comme Maria Blanchard, Rosario de Velasco, Germaine van der Steen ou Aristide Caillaud. « Qui connaît des artistes femmes comme Suzanne Roger, Louise Janin, Behdjade Sadr ou Huguette Caland  ? » interroge avec pertinence La Libre.

Une place importante est donnée aux revues d’art et à ces "passeurs" que furent Michel Leiris et André Breton (dont on montre le bureau reconstitué).

L’art d’Amérique latine est présent dans de nombreuses sections de cet accrochage : « Composition universelle » , « Anthropophagie », « Indigénisme », « Art déco », « Totémisme », « Architecture d’Amérique latine », « Cinétisme », et plusieurs salles monographiques. L’exposition révèle l’importance de la collection dans ce domaine : plus de 740 oeuvres, de 176 artistes issus de treize pays différents, parmi lesquelles les fonds historiques remarquables de Joaquín Torres-García, Wilfredo Lam, Roberto Matta. Deux dons exceptionnels de l’artiste Gyula Kosice et de la fondation Jesús Rafael Soto, ainsi que de nombreux dons particuliers d’oeuvres cinétiques et conceptuelles, ont récemment contribué à un enrichissement significatif de la collection, dont cet accrochage témoigne.

Toute une salle revient sur le mouvement "anthropophage" au Brésil où il s’agissait de "manger" l’art occidental pour en faire un art "indigène". L’Art déco y a une place spéciale, comme l’architecture moderne coloniale.

# II : HISTOIRE, ARTS, REVOLUTIONS ARTISTIQUES :
UNE PERSPECTIVE MONDIALE

On retrouve des échos des projets esthétiques révolutionnaires qui ont agité le XXe siècle sur tous les continents. Ceux des « magiciens de la terre » dit La Libre.

On suit avec cette exposition une histoire de l’art du XXe siècle qui ne peut être dissociée de son contexte politique (guerres, colonisation), et qui, comme le dit Catherine Grenier, pose sans cesse les questions de base : "Comment définir l’Art moderne ? Quel est le rôle de l’art et de l’artiste ? Utopie ou prophétie ? Universalité ou identité ?"

Catherine Grenier expose sa vision de l’expo : « Contextuelle, l’exposition resitue les grands maîtres des avant-gardes au sein des réseaux d’échanges et d’émulations artistiques caractéristiques de cette période de remise en cause et d’inventions foisonnantes. Transdisciplinaire, elle montre les croisements et les confluences entre les différents arts (arts plastiques, photographie, cinéma, architecture, design…), comme l’interaction de l’art moderne avec les pratiques traditionnelles et les expressions non artistiques. Décentrant le regard pour englober des territoires et des pratiques périphériques ou méconnus, elle propose de nombreuses découvertes et établit de nouvelles narrations. Les principaux mouvements, comme les constellations esthétiques plus diffuses, y sont revisités. Ainsi, par exemple, les deux configurations privilégiées de la vie artistique cosmopolite parisienne que sont la première et la seconde École de Paris (avant et après-guerre), sont reconsidérées dans toute leur diversité ».

L’ART HORS DES PAYS OCCIDENTAUX A AUSSI COMPTÉ ET EXISTÉ

« Attentive aux différentes expériences vécues par les artistes dans les pays occidentaux et non occidentaux, l’exposition tresse une histoire commune, tout en proposant les repères historiques diversifiés nécessaires. Pour cela, un principe nouveau de présentation est adopté : une très large documentation, composée de revues d’art du monde entier, est disposée à proximité des œuvres », précise Catherine Grenier.

« Adoptant une perspective historique, l’exposition suit un principe chronologique. Mais elle témoigne aussi des temporalités ouvertes et discontinues que génèrent les échanges et les processus de réaction des artistes aux propositions formulées par les avant-gardes. En confrontant la perspective canonique de la succession linéaire des mouvements à une histoire tracée à partir des marges et des périphéries, elle substitue à l’histoire des influences une cartographie des connexions, des transferts, mais aussi des résistances ».

« Au-delà de l’élargissement international qui caractérise l’ensemble de l’exposition, celle-ci propose aussi un panorama plus ouvert des formes de la création esthétique. Sont ainsi considérées des esthétiques jusqu’alors peu représentées ou sous-estimées. Une large section est notamment consacrée à la présentation de la pluralité des réalismes des années 1920-1940, notamment développés dans les pays latino-américains. La mouvance du « réalisme magique » et ses échos internationaux sont représentés aux côtés du surréalisme international, dont la présentation est associée à la figure fédératrice d’André Breton. Sur un autre registre, plusieurs oeuvres emblématiques de l’art naïf et de l’art brut sont insérées dans le parcours. Enfin, l’intérêt manifesté par les artistes pour les arts non occidentaux, pour les arts populaires, ou encore pour la vie moderne et les arts appliqués, est restitué dans plusieurs sections qui reconstituent ce « regard élargi » caractéristique de la période moderne. »

REGARDS SUR LES ARTISTES ARABES, AFRICAINS OU CHINOIS

La scène artistique française, attirant des artistes du monde entier venant se former ou en exil, a été particulièrement cosmopolite jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les années 1950-1970 ont de même connu un afflux d’artistes des diverses régions du monde. La collection du Centre Pompidou conserve le témoignage de cette histoire, avec notamment de nombreuses oeuvres de scènes artistiques qui sont en cours de redécouverte. C’est le cas notamment, pour la période moderne comme pour l’après-Seconde Guerre mondiale, des artistes asiatiques, en particulier chinois et japonais, auxquels est consacrée une section.

La collection du Centre Pompidou permet de présenter au public à la fois les formes modernistes des artistes asiatiques implantés dans les pays occidentaux (Léonard Foujita, Takanori Oguiss, Liu Haisu, Zao Wou-Ki), et celles des artistes de l’école traditionaliste (« Peintures à l’encre ») qui optent pour une alternative culturelle à la modernité occidentale. Parmi ces artistes chinois et japonais qui adaptent la tradition à quelques-uns seulement des caractères modernes, certains sont aujourd’hui très célèbres, comme Zhang Daqian, Wang Yachen et Xú Bihóng. Introduites pour la première fois dans le parcour s du musée, ces oeuvres rappellent le débat nourri qui a agité les communautés artistiques asiatiques, entre la volonté de participer à la modernité européenne et celle d’affirmer une identité panasiatique.

L’exposition éclaire aussi la production artistique des artistes du Maghreb et du Moyen-Orient, dont un ensemble d’oeuvres conséquent, complété d’acquisit ions récentes, est notamment présenté dans la section consacrée aux développements des abstractions dans les années 1950-1970. Sont montrées pour la première fois des oeuvres de Baya, Abdelkader Guermaz, Farid Belkahia, ou encore Huguette Caland.

S’agissant de l’Afrique, cette présentation comprend pour la première fois une salle évoquant les différentes expressions artistiques qui s’y sont développées durant les années 1950-1970, dont l’histoire documentée reste encore à écrire.

FEMMES ARTISTES DU MONDE ENTIER

Cette histoire de l’art, ouverte à un plus grand nombre d’expressions artistiques, convoque aussi un nombre accru d’oeuvres de femmes artistes : ce sont quarante-huit artistes de dix-neuf pays différents que les nombreuses sections qui composent l’exposition représentent.

Aux côtés des figures reconnues, comme Natalia Gontcharova ou Sonia Delaunay, figurent ainsi des artistes importantes mais dont le rôle et l’oeuvre ont été oubliés ou minorés, alors même que plusieurs d’entre elles, comme Maria Blanchard, Chana Orloff, Pan Yuliang ou Baya, avaient bénéficié de leur vivant de la reconnaissance de leurs pairs et d’une visibilité publique. Avec entre autres, des oeuvres de Frida Kahlo, Suzanne Roger, Maruja Mallo, Tamara de Lempicka, Alicia Penalba, Behjat Sadr.

VERS UNE HISTOIRE MONDIALE GLOBALISEE DE L’ART

Ecoutons pour Alain Seban, président du Centre Pompidou, exposer son projet :
« Dès mon arrivée à la tête du Centre Pompidou en 2007, j’ai placé la globalisation de la scène artistique au coeur de la réflexion à mener. Le rayonnement international du Centre Pompidou est un objectif stratégique. C’est l’enjeu majeur du 21e siècle pour un musée d’art contemporain. L’art est devenu global. Notre collection se veut universelle, elle doit donc refléter cette nouvelle géographie de la création en s’ouvrant aux scènes émergentes, proposer des lectures plus ouvertes de l’histoire de l’art moderne et contemporain, des lectures nécessairement plurielles qui ne peuvent plus se réduire à l’histoire canonique de la modernité occidentale. Cela implique de réorganiser le musée et de trouver de nouveaux moyens pour élargir la collection. Nous avons choisi de mettre l’accent sur la recherche et la coopération qui nous permettent de construire des réseaux de partenaires à travers le monde. Cette ouverture s’exprime d’abord à travers une gestion dynamique des collections et une volonté d’ouverture vers les pays non occidentaux. Créé en 2009, le programme « Recherche et Mondialisation » s’attache à la mise en place d’une politique d’actions et d’acquisitions tournée vers les scènes artistiques émergentes. Cette initiative a déjà favorisé l’achat d’oeuvres d’importants artistes d’Amérique latine et des pays d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud. Le Centre Pompidou a aussi fortement développé sa stratégie d’itinérances internationales et la présentation de ses collections à l’étranger. »

# III : UN RAPPEL DE LA GRANDE INFLUENCE DE L’EUROPE DE L’EST DANS L’ART MODERNE ET LES AVANT-GARDES ARTISTIQUES

« Les différentes sections de salles, organisées comme de micro-expositions, tracent à la fois la fortune internationale de certaines impulsions modernistes (expressionnisme, futurisme, constructivisme, etc.), comme elles présentent les mouvements locaux nés en lien ou en réaction à ces impulsions ».

Ainsi, par exemple, la salle consacrée aux « expressionnismes » réunit la gamme très large des artistes (Macke, Kirchner, Nolde, mais aussi Picasso, Matisse, Delaunay) comme des formes d’art, convoqués par l’Almanach du Blaue Reiter, conçu par Vassily Kandinsky - l’un des leaders des avant-gardes constructivistes et suprématistes, nées en Russie - et Franz Marc.

L’exceptionnel fonds documentaire de la Bibliothèque Kandinsky est mis à contribution pour « proposer un parcours à travers les modernités au sein même de l’accrochage « Modernités plurielles ». » Des revues d’art en provenance de tous les continents (Ma, Zenit, Proa, Život , Black Orpheus, Souffles) sont associées à la présentation des oeuvres et guident la visite. Ces documents, d’une formidable qualité plastique, témoignent des connexions, des échanges – parfois des disputes – animant une scène de l’art moderne déjà beaucoup plus mondialisée que ce que nous en avons retenu.

L’exposition s’attache à montrer l’amplitude des développements internationaux des avant-gardes artistiques. Les salles consacrées au « Futurisme international » - dont on oublie trop souvent la branche russe - montrent la pluralité des réactions à la proposition futuriste : simultanéisme, rayonnisme, vibracionisme, synthétisme… Elles réunissent des oeuvres d’artistes de divers courants, traversées par l’idée de la représentation du mouvement et de la vitesse : Balla, Boccioni, Duchamp-Villon, Picabia, Larionov. L’ouverture du champ géographique fait apparaître des oeuvres importantes d’artistes moins connus (Yakoulov, Baranoff-Rossiné, Souza-Cardoso). Un focus redécouvre un artiste injustement oublié, Henry Valensi, dont l’oeuvre « musicaliste » se situe au croisement du cubisme et du futurisme.

Plus étudiées, mais encore insuffisamment connues, les scènes artistiques de l’Europe centrale, dont certains artistes ont contribué au Constructivisme comme plus tard à l’art conceptuel, sont aussi mises en avant.

Que l’on approuve ou pas toutes les positions prises par les organisateurs de cette exposition, il s’agit là incontestablement de l’expo-phare de l’année 2014. Un vaste panorama de l’art du XXe siècle. Et une contribution au dialogue des cultures que nous opposons, au NNK comme ailleurs, au « clash des civilisations ».

Luc MICHEL

Photos :
Alfonso Angel Ossorio, Red Egg [Oeuf Rouge], 1942, Aquarelle et encre de Chine sur papier collé sur carton, 61,8 X 35 Cm, (Photo © reproduced with the permission of The Ossorio Foundation, Sally Vanasse and Nicole Vanasse.
Photo: © Collection Centre Pompidou, dist. RMN-GP / Béatrice Hatala)

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Source : Luc MICHEL

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