PCN-INFO
Référendum du Donbass:
Les insurgés pro-russes revendiquent un
succès massif du "oui" à l'indépendance
de l'Est
Luc Michel - Karel Huybrechts
Photo:
D.R.
Lundi 12 mai 2014
KH &c LM pour PCN-INFO/
avec RT – AFP – lucmichel.net/ 2014 05
12/
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« La région du Donbass peut fournir
tout. Nous avons l’industrie, nous avons
des mines. Économiquement, je pense que
nous pouvons largement compter sur
nous-même (…) Ce qui est arrivé à
Odessa, ce qui se passe à Lougansk
maintenant et récemment à Mariupol,
n’est pas supportable, ajoutait une
autre habitante pro-russe (…) Nous ne
pouvons pas rester avec ce gouvernement,
avec ces autorités. Oui, probablement,
il y aura des périodes difficiles pour
nous, mais nous ne pouvons pas vivre
avec ces gens »
- une citoyenne du Donbass.
Les insurgés pro-russes de l'Est de
l'Ukraine ont revendiqué ce dimanche un
"oui" massif à leur projet
d'indépendance du Donbass, qui pourrait
déboucher sur une nouvelle partition du
pays et a été dénoncé comme une "farce"
aux lourdes conséquences par la Junte de
Kiev et l'Occident.
Les premiers résultats du scrutin sont
tombés dès ce dimanche soir. Ils ne
concernent que la région de Donestk,
l'une des deux (avec celle de Lougansk)
concernées par le vote de dimanche.
"89,07% ont voté pour et 10,19% contre.
Cela peut être considéré comme le
résultat définitif", a déclaré Roman
Liaguine, chef de la commission
électorale mise en place par les
rebelles. Le taux de participation a
atteint 74,87%, selon lui. "Il a été
très facile de compter les bulletins car
le nombre de gens qui ont voté contre a
été extrêmement faible", a-t-il
souligné.
REFERENDUM ET AUTO-DETERMINATION VERSUS
‘PRESIDENTIELLE’
Les insurgés, sous la protection des
Milices d’auto-défense armées
pro-russes, avaient convoqué ce dimanche
la population du bassin du Donbass (7,3
millions de personnes), dont ils
contrôlent les principales villes (comme
le reconnaît enfin l’Afp), pour valider
leur projet d'"indépendance" des
"républiques populaires" autoproclamées
de Donetsk et de Lougansk.
A Kiev, le « ministère des Affaires
étrangères » fantoche de la Junte a déjà
fait savoir, avant même les résultats,
que "le référendum (...) est
juridiquement nul et n'aura aucune
conséquence juridique pour l'intégrité
territoriale de l'Ukraine". Pour une
junte arrivée au pouvoir par un coup
d’état le 21 février, ce jugement ne
manque pas de culot !
Les pseudo « autorités ukrainiennes »
putschistes - non reconnues par la
Russie, plusieurs pays de l’ORSC ou
encore le Nicaragua - sont déterminées à
mener à bien le scrutin présidentiel
anticipé prévu le 25 mai, qu'elles
accusent la Russie de vouloir faire
capoter. Les insurgés ne veulent pas de
cette élection et traitent fort
justement de "fasciste" le gouvernement
provisoire au pouvoir depuis la chute du
président Viktor Ianoukovitch suite au
putsch du 21 février. Les grandes
puissances ont déjà adopté ces dernières
semaines des sanctions contre la Russie
et menacent de les étendre si la
présidentielle n'a pas lieu.
UNE FOULE ENTHOUSIASTE
Le référendum a attiré une foule
conséquente, « semble-t-il peu
impressionnée par les hommes armés en
faction à l'entrée des bureaux de vote »
dit l’AFP.
«Approuvez-vous l'indépendance de la
République populaire de Donetsk?»,
«approuvez-vous l'indépendance de la
République populaire de Lougansk?».
Voilà la question, posée en ukrainien et
en russe sur le papier, à laquelle ont
répondu les quelque 7,3 millions
d'habitants des «oblast»
(circonscriptions) de Lougansk et
Donetsk, composant la région du Donbass
collée à la frontière russe. 53 bureaux
de vote des provinces de Donetsk et de
Lougansk ont ouverts de 8 heures à 22
heures. Les urnes ont par la suite été
acheminées dans les deux chefs-lieux via
des barrages tenus par des miliciens
pro-russes, et l'armée ukrainienne.
« Un certain enthousiasme était même
apparent parmi les votants malgré
l'attente parfois longue en raison du
petit nombre d'isoloirs, de bureaux de
vote et de l'absence des listes
électorales fournies par Kiev ». Les
bulletins de vote étaient déposés dans
des urnes transparentes (selon les
normes occidentales requises ailleurs),
et « sans la présence d'observateurs
internationaux » commente l’AFP. Qui ne
précise pas qu’ils étaient interdits
d’entrée par la Junte de Kiev. Comme le
sont aussi les membres d’EODE qui ont
organisé le monitoring du Référendum en
Crimée en mars, ainsi que les
parlementaires de leur mission…
UN VOTE MASSIF POUR L’INDEPENDANCE.
L’UKRAINE EST MORTE DANS LES ESPRITS ET
LES CŒURS …
Après cette longue journée de vote,
l'annonce des résultats est finalement
intervenue moins d'une heure après la
clôture des bureaux de vote.
Le scrutin, qui s'est globalement
déroulé dans le calme, a été émaillé de
violences à Krasnoarmiïsk, une ville de
65.000 habitants située à l'ouest de
Donetsk, où des hommes armés,
« vraisemblablement des milices
pro-ukrainiennes » - des néonazis de
Praviy Sektor incorporés dans la ‘Garde
nationale’ de la Junte disent les
insurgés -, ont fait irruption dans les
bâtiments officiels où se déroulait le
référendum et l'ont interrompu. Selon un
photographe de l'AFP présent sur place,
ils ont tiré sur la foule désarmée qui
les invectivait et ont atteint deux
personnes.
A Marioupol, (sud-est), ville où de
violents affrontements entre forces
ukrainiennes et pro-russes ont fait
plusieurs morts cette semaine, une foule
énorme a fait la queue dans la rue pour
voter.
A Slaviansk, « des insurgés postés sur
les check-points chargés de protéger la
ville d'un assaut de l'armée ukrainienne
ont eu la mauvaise surprise de ne pas
pouvoir voter faute de papiers
d'identité ».
LES POLITICIENS OCCIDENTAUX CONTRE LA
DEMOCRATIE DIRECTE ET LE REFERENDUM
POPULAIRE
"Les résultats des référendums factices
dans l'est de l'Ukraine seront
probablement faux. On n'a même aucun
moyen d'en vérifier la participation", a
dit le ministre suédois des Affaires
étrangères, Carl Bildt sur Twitter. Le
même qui accusait les victimes
antifascistes massacrées par les
néonazis ukrainiens dans la Maison des
Syndicats à Odessa d’être responsable de
l’incendie …
« La crainte de Kiev et des Occidentaux
face à ce scrutin est de voir se
reproduire un scénario similaire à celui
qui a abouti en mars au rattachement de
la Crimée à la Russie, plongeant
l'Occident et la Russie dans leur pire
crise depuis la fin de la Guerre
froide » afirment en cœur ‘experts’ et
médias occidentaux.
Les "prétendus référendums étaient
illégaux et nous ne reconnaissons pas
leurs résultats", a fait savoir dimanche
la porte-parole du chef de la diplomatie
européenne, Catherine Ashton – celle qui
a serré la main au leader neofasciste de
Svoboda, membre de la Junte de Kiev et
nostalgique de la collaboration, des
division SS ukrainienne et des pogroms
benderistes -, à la veille d'une visite
à Kiev du président du Conseil européen,
Herman Van Rompuy, venu soutenir le
premier ‘gouvernement’ ayant associé des
néonazis au pouvoir depuis 1945.
Le président français François Hollande
– fort de ses moins de 20% d’opinion
favorable en France - a lui aussi rejeté
les "vraies-fausses" consultations des
rebelles. "Ce qui va compter à mes yeux,
la seule élection qui vaudra, c'est
celle du 25 mai, l'élection qui va
permettre de désigner le président de
toute l'Ukraine" qui "sera la seule
autorité légitime", a-t-il ajouté. Le
tout dans un pays en guerre civile, où
la junte fait tirer l’armée contre son
propre peuple. Et qui a déjà fait des
centaines de morts d’Odessa à Slaviansk,
des civils désarmés ayant encore été
abattus par les néonazis de la Junte ce
jour !
Luc MICHEL & Karel HUYBRECHTS
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