EODE THINK TANK/
GEOPOLITIQUE
La pénétration israélienne en Asie
centrale
et au Caucase
LM & KH
Lundi 9 mars 2015
EODE Think Tank/ 2015 03 09/
avec IRIB – Fars News - EODE Press
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LM & KH
La ‘Fondation
Carnegie pour la paix internationale’
(atlantiste, sous ce nom sympathique) a
publié un rapport qui porte sur la
présence israélienne en Asie centrale et
au Caucase.
LES OBJECTIFS
ISRAELIENS DANS LA ZONE GEOPOLITIQUE
A travers cette
présence, Israël cherche en fait à
atteindre trois objectifs stratégique :
* faire face à
l’Iran, l’adversaire stratégique
principal aujourd’hui ;
* s’approvisionner en énergie ;
* et créer un marché régional pour son
industrie d’armement.
Plus de détails
dans les lignes qui suivent, sur base
d’une note de l’agence Fars News qui a
reproduit l’analyse établie par le
bureau moscovite de la Fondation
Carnegie, sur les aspects, les limites
et les exigences de la politique
étrangère d’Israël. « La politique
étrangère israélienne est souvent
réduite, par erreur, au champ
géopolitique ». Bien que les intérêts
vitaux d’Israël soient concentrés au
Proche-Orient, les ressources
économiques et politiques et le
lobbyisme (voir les cas siginificatifs
de l’AIPAC aux USA ou du CRIF en France)
pourraient faire caractériser Israël
« comme une puissance régionale au champ
d’action mondial ».
LE REALISME
ISRAELIEN (SELON CARNEGIE FOUNDATION)
Si on veut
présenter la doctrine intellectuelle
dominant l’appareil politique
israélienne, cette doctrine serait le
réalisme. Sur ce fond, la politique
étrangère d’Israël repose sur trois
principes :
* survivre dans un
contexte géopolitique débordant de
contradictions,
* chercher le pouvoir
* et former des coalitions.
Certes, la
diplomatie israélienne dissimule aussi
de très forts aspects traditionnels. La
«coalition avec son environnement » qui
date des années 1950 fait partie de ses
traditions anciennes. La doctrine de la
« Coalition avec l’environnement » a été
conçue pour tendre des liens profonds
avec les pays musulmans non-arabes du
Moyen-Orient. La Turquie et l’Iran
pro-occidental du Shah étaient
considérés à l’époque comme étant les
deux importants pays cibles pour
appliquer cette doctrine.
Mais la donne a
changé avec le temps. De nos jours, le
comportement de la Turquie n’est pas
jugé en Israël comme amical, tandis que
l’Iran islamique est considéré comme une
menace sérieuse aux yeux des israéliens.
En outre, avec
l’émergence du groupe Daesh, la
situation d’Israël dans la région semble
être plus que jamais mise au défi.
LE CAUCASE ET
L’ASIE CENTRALE NOUVELLES CIBLES DE LA
POLITIQUE ISRAELIENNE
Il apparait que la
doctrine de la « Coalition avec
l’environnement », qui était écartée
depuis longtemps de l’agenda israélien,
a de nouveau, retenu l’attention des
Israéliens. Mais à la différence des
années 1950, la zone cible de cette
doctrine couvre aujourd’hui une toute
une autre région qui est le Caucase.
Dans la première
décennie du XXIème siècle, Israël a
renforcé sa présence en Asie centrale et
au Caucase, avec les bureaux et les
structures que son Ministère des
Affaires étrangères a ouvert dans
différents pays de cette région.
Cette courte
période se divise elle-même en deux
étapes :
* La première
concerne les années d’avant 2008. Dans
cette étape-là, Israël s’était focalisé
sur la GEORGIE DU REGIME SAKHASVILI.
Israël s’était à l’époque engagé à
fournir les entraînements militaires,
mais aussi, des équipements
sophistiqués, dont les drones, à l’armée
géorgienne. Après la guerre survenue en
Ossétie du Sud, entre la Géorgie et la
Russie (qui l’a gagnée), en 2008, Israël
a réduit ses activités en Géorgie, pour
éviter des ennuis avec Moscou.
* En revanche,
c’était l’AZERBAÏDJAN qui a retenu
l’attention des israéliens en tant que
nouvelle option.
A noter encore que
Bakou est en conflit avec l’Arménie,
pour le contrôle de la République
auto-proclamée du Nagorno-Karabakh. Un
des conflits dits « gelés » de l’Espace
post-soviétique. Ierevan de plus
entretenant de bons rapports avec
Téhéran.
>> Sur le conflit
du Nagorny-Karabakh, lire :
Luc MICHEL, EODE Think Tank /
Géopolitique / Caucase : La Guerre «
gelée » du Nagorno-Karabakh
Sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-geopolitique-caucase-la-guerre-gelee-du-nagorno-karabakh/
L’AZERBAÏDJAN ALLIE
PRINCIPAL DE TEL-AVIV
Le taux d’échange
commercial entre Israël et la République
d’Azerbaïdjan a été haussé jusqu’à plus
de 4 milliards de dollars, à l’époque.
Israël devint un acheteur majeur du
pétrole azéri et annonça avoir
l’intention d’importer, pendant les dix
ans à venir, douze milliards de mètre
cubes de gaz de ce pays.
Le point important
c’est qu’Israël voit dans la République
d’Azerbaïdjan une clé pour contrer
l’Iran dans la région du Proche-Orient
(élargi au sens géopolitique des USA).
Or, on sait, déjà,
que Téhéran et Bakou ne s’entendent pas
sur 4 importantes questions :
* l’affaire de la
mer Caspienne,
* le statut du Karabakh (une affaire
dans laquelle l’Iran défend les
positions de l’Arménie),
* la question de l’Azerbaïdjan iranien
qui abrite une population d’environ 20
millions d’azéris,
* le 4ème facteur est d’ordre religieux,
Bakou reprochant à Téhéran d’attiser les
sentiments religieux dans le pays chiite
mais séculaire qu’est la république
d’Azerbaïdjan, ex république soviétique.
Ces questions ont
fait qu’Israël penche vers l’Azerbaïdjan
afin de réaliser sa stratégie
d’encerclement de l’Iran. Bien que pas
mal d’autres questions, dont les
positions du gouvernement turc, le
sentiment d’antisémitisme et les liens
entre l’Azerbaïdjan et les palestiniens,
entravent, dans une certaine mesure, le
rapprochement Bakou-Tel-Aviv, affronter
l’Iran reste la meilleure option pour
Israël, dans le cadre, toujours, de la
doctrine de la « Coalition avec
l’environnement » et cette fois-ci,
c’est de l’Azerbaïdjan exactement qu’il
s’agit.
LE SOUTIEN AUX
PETITES MINORITES JUIVES DU CAUCASE
L’autre vieille
tradition qui a toujours marqué la
diplomatie israélienne consiste à
soutenir les populations juives
répandues de façon sporadique à travers
le monde. Cette approche s’applique
aussi au Caucase.
Près de 3.540 juifs
habitaient en Géorgie selon les chiffres
publiés en 2012, tandis que les chiffres
officieux l’estiment à, environ, 8.000 à
12.000 personnes. De même, le nombre des
juifs d’Azerbaïdjan s’estime entre 9.000
et 16.000. Dans le cas de la Géorgie, on
peut dire que les juifs y occupent pas
mal d’importants postes politiques ou
économiques, ce qui pourrait offrir à
Israël l’opportunité d’étendre son
influence politico-économique dans la
région.
SUR QUOI REPOSENT
LES INTERETS D’ISRAEL AU CAUCASE ?
Dans l’ensemble,
les intérêts d’Israël au Caucase
reposent sur trois principes :
* Du point de vue
stratégique, le Caucase pourrait servir
d’instrument pour resserrer l’étau
autour de l’Iran.
* A moyen terme, le Caucase pourrait
être une source d’approvisionnement en
énergie.
* Et à court terme, le Caucase offrirait
un marché pour les exportations
israéliennes en armements.
« Il faut aussi et
surtout rappeler que ces trois principes
défient tous les 3 puissances
traditionnelles de la région, à savoir,
la Turquie, l’Iran et la Russie. Ces
trois puissances réagiront naturellement
à toute nouvelle puissance qui émerge
dans la région », conclut la Fondation
Carnegie
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