Al Manar
Echec de la rencontre
Lavrov-Netanyahu : la proposition russe
que les Israéliens ne veulent pas
révéler
Leila Mazboudi
Mardi 24 juillet 2018
Une chose est sure
sur la rencontre entre Sergueï Lavrov et
Benjamin Netanyahu qui a eu lieu le
lundi 23 juillet : elle s’est soldée par
un échec, car n’ayant pu aboutir à une
entente sur la présence des Iraniens et
du Hezbollah en Syrie. Alors que l’armée
syrienne se trouve désormais à quelques
kilomètres du Golan occupé. Force est de
constater que ce sont les Israéliens qui
ont pris l’initiative de dévoiler la
teneur de ces discussions, la version
russe de la rencontre n’ayant pas encore
été délivrée. La prudence devrait donc
être de mise.
Selon un
responsable israélien, sous le couvert
de l’anonymat, Moscou a proposé
d’éloigner les Iraniens et leurs alliés,
en l’occurrence le Hezbollah, au-delà
d’un périmètre de 100 km de la ligne du
cessez-le-feu avec le Golan occupé. Ce
que les responsables israéliens ont
refusé catégoriquement, toujours selon
les médias israéliens.
« Nous ne
permettrons aux Iraniens de garder leur
présence même au-delà des 100 km de la
frontière », aurait répliqué Netanyahu,
d’après le responsable israélien, révèle
l’agence Reuters.
Une autre source israélienne indique que
les responsables sionistes insistent
pour sortir les Iraniens de toute la
géographie syrienne et qu’ils emmènent
avec eux leur armement lourd à longue
portée. « Car il n’est d’aucune utilité
d’éloigner les Iraniens au-delà de 100
km alors que leurs missiles disposent
d’une portée de plusieurs centaines de
kilomètres », expliquent-ils.
Le site
d’informations israélien en ligne, The
Times of Israel, va encore plus loin
dans sa version sur le contenu de la
réunion, avançant des
revendications israéliennes encore plus
exigeantes : Tel Aviv aurait demandé à
Moscou de démanteler les missiles
iraniens de longue portée installés en
Syrie et de fermer les usines de
missiles de haute précision. Elle
voudrait aussi que les systèmes de
défense aérienne ne protègent les
armements iraniens et exige la fermeture
de tous les passages frontaliers entre
la Syrie, le Liban, l’Irak et l’Iran,
pour empêcher l’acheminement des
armements iraniens.
En revanche, loin
de la version véhiculée par les médias
israéliens, la proposition russe
comporterait des détails d’une grande
importance que les médias israéliens ont
ignorés.
Ils ont été révélés
par la télévision libanaise satellitaire
al-Mayadeen Tv, citant « un responsable
de la sécurité nationale d’une capitale
européenne, visitée récemment par le
président américain ».
Selon ce dernier,
Moscou pourrait avoir un plan dans le
cadre d’un règlement politique général
en Syrie, stipulant l’exécution des
résolutions onusiennes. Il proposerait
donc en tête le retrait israélien total
du plateau du Golan qu’il occupe depuis
1967, et la mise en application de la
résolution 242. En échange de quoi,
toutes les forces alliées de Damas
devraient quitter la Syrie.
Pour Israël qui a
annexé le Golan syrien occupé depuis
1970 et le considère sien comme toute la
Palestine, une proposition pareille
relève de l’impossible. Dans sa
diplomatie, tel Aviv prône la politique
de dénigrement en fonction de laquelle
il refuse d’évoquer ce contentieux,
comme s’il n’existait pas. Raison pour
laquelle il ne sera jamais évoqué dans
ses médias.
Source:
Divers
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