Al Manar
Paris refuse de reconnaitre l’Etat
palestinien…
Vive l’Afrique du sud
Leila Mazboudi
Vendredi 22 décembre 2017
Le double langage a le plus souvent
marqué la politique française concernant
le conflit arabo-israélien.
Avec le président actuel Emmanuel
Macron, il s’illustre dans sa toute sa
splendeur.
Ayant accueilli ce vendredi le chef de
l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas,
en tournée en Europe, il a refusé sa
demande de reconnaitre un Etat
palestinien.
Son rejet de la
décision américaine de reconnaitre la
ville sainte d’al-Quds comme capitale
d’Israël se limitera donc aux positions
verbales. Alors que l’Autorité
palestinienne s’emploie afin de
décrocher des mesures plus concrètes.
« La reconnaissance
de l’Etat de la Palestine est un
investissement dans la paix. Elle
éloigne le spectre de l’extrémisme et du
terrorisme », a défendu Mahmoud Abbas,
lors de la conférence de presse avec M.
Macron.
Ce à quoi ce
dernier a répliqué : « Décider
unilatéralement de reconnaître la
Palestine est-il efficace ? Je ne crois
pas. Car ce serait une réaction » à la
décision américaine «qui a provoqué des
troubles dans la région.
« Je répliquerais une erreur d’un type
pareil », a-t-il insisté, ajoutant qu’il
n’allait « pas construire le choix de la
France en réaction » à la politique
américaine.
Le président Abbas
n’est même parvenu à obtenir une
position française qui condamne la
répression israélienne des
manifestations palestiniennes qui se
poursuivent pour le 16eme jour
consécutif et qui ont fait 11 martyrs,
des centaines de blessés et des
centaines de palestiniens arrêtés, dont
beaucoup d’enfants et d’adolescents.
« Les protestations
palestiniennes à la décision américaine
ont toutes été pacifiques, alors que de
nombreux palestiniens ont été tués », a
fait remarquer Abou Mazen, après avoir
réitéré sa position exprimée qu’il
n’accepterait plus « aucun plan » de
paix de la part des Etats-Unis dans le
conflit israélo-palestinien, assurant
qu’ils s’étaient « discrédités » .
Quant au président
français, il s’est contenté de rappeler
la position française traditionnelle
qu’il « n’y a pas d’alternative à la
solution des deux Etats et pas de
solution sans accord entre les parties
sur Jérusalem ».
Les réactions des
pays arabes et islamiques non plus n’ont
pas transcendé les condamnations
verbales exprimées aussi bien dans le
cadre de la Ligue arabe que dans celui
de l’Organisation de la conférence des
pays islamiques. Ils se sont contentés
de déclarer l’Est de Jérusalem comme
capitale de l’Etat palestinien. Une
mesure dont la mise à exécution n’est
pas claire, sous l’état actuel de la
colonisation en expansion.
Aucun de ces pays
n’a approché les relations avec les
Etats-Unis, ni avec Israël, pour ceux
qui ont déjà normalisé, ni n’a révisé à
la baisse les efforts déployés vers la
normalisation avec l’entité sioniste,
pour ceux qui sont sur le point de le
faire.
Il en est de même
sur la scène internationale: le vote de
128 pays de l’Assemblée générale contre
la décision de Trump n’a aucun
effet contrariant.
Alors qu’au sein du Conseil de sécurité,
le veto américain a eu raison des
positions des 14 autres pays qui
ont rejeté la décision américaine.
Curieusement, la
position la plus ferme est venue de bien
loin.
De l’Afrique du sud, qui a décidé de
rétrograder l’ambassade d’Israël en
simple bureau de liaison, sous la
pression de l’opinion publique.
La leçon à en tirer
: ni le facteur religieux, ni le facteur
nationaliste ne peuvent profiter à la
solidarité entre les peuples. Loin de
là, les valeurs chantées de la
démocratie. Manifestement, les
souffrances communes ont les effets plus
profonds.
Avec AFP, Al-Arabi
al-Jadid
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