Al Manar
Sur la sécurité d’Israël, Poutine et
Trump
ne sont pas d’accord… Netanyahu perd son
pari
Leila Mazboudi
Lundi 19 juillet 2018
Le Premier ministre israélien Benjamin
Netanya est un as dans l’art de sauver
les apparences. A l’issue du sommet de
Helsinki, il s’est voulu satisfait du
fait que Vladimir Poutine et Donald
Trump avaient soulevé la question de la
sécurité d’Israël dans le cadre de leur
sommet lundi 16 juillet dans la capitale
finlandaise.
Pourtant les déclarations des deux
présidents lors de leur conférence de
pression conjointe sur cette question
litigieuse sont bien distinctes.
Dans son
allocution, le locataire de la Maison
blanche a proposé « un travail conjoint
avec la Russie et Israël dans le cadre
du règlement en Syrie afin d’assurer la
sécurité de l’Etat hébreu ». Un appel
pour que la Russie adhère entièrement à
la solution préconisée par les
Etats-Unis et l’entité sioniste.
Alors le chef du
Kremlin a suggéré, selon Sputnik : «
Après la victoire définitive sur les
terroristes opérant en Syrie, il faudra
régler le problème des hauteurs du
Golan, en conformité avec l’accord de
1974 sur le désengagement des forces
israéliennes et syriennes ».
La différence entre
les deux suggestions réside dans le fait
que le premier, en conformité avec la
politique américaine traditionnelle,
place la sécurité Israël au-dessus de
l’encadrement des lois internationales.
Alors que le second lui adhère plus
fidèlement, conformément aussi à sa
ligne politique.
Le document évoqué
par M. poutine concerne quelque 1.200
km² du plateau du Golan syrien occupé
par Israël depuis 1973 et prévoit une
démilitarisation partielle ou totale du
terrain de désengagement des forces
armées israéliennes et syriennes, en
présence de contingents de la paix des
Nations unies.
Il a été violé par l’entité sioniste qui
a annexé le Golan en 1981, et fait fi
depuis du rejet du Conseil de sécurité.
En plus de sa forte militarisation, elle
l’exploite sur le plan économique.
Paradoxalement, et
comme si de rien n’était, Netanyahu dit
apprécier la position de M. Poutine « en
ce qui concerne la nécessité d’observer
l’accord de 1974 sur le désengagement
entre Israël et la Syrie».
Comme s’il la comprenait un retour à la
situation qui prévalait avant la guerre
en Syrie. Ce que M. Poutine n’a pas dit,
sa proposition suggérant une
rectification de la situation à la
lumière du droit international. Seul
moyen selon sa vision de préserver la
sécurité d’Israël.
Dans les deux cas,
le Premier ministre israélien a perdu
son pari pour le sud syrien, où il
voulait établir une zone tampon occupée
par des rebelles syriens qu’il soutient.
Selon le journal
libanais al-Akhbar, tout en réclamant le
retour à l’accord de 1974, Israël n’a
cessé durant ces derniers mois de le
violer, comme le signalent des rapports
de l’ONU. Entre les mois février et mai
derniers, la force intérimaire de l’Onu
a répertorié près de 200 violations
israéliennes. Dont entre autres,
l’installation d’une pièce d’artillerie
155 mm à 10 km de la ligne de
cessez-le-feu, ainsi que le système anti
missiles Dôme d’acier et des portes
missiles.
Durant la phase de
surveillance précédente (novembre 2017-
février 2018), elle a relevé de cas
d’interaction entre l’armée israélienne
et des miliciens dans la zone connue
sous l’appellation BRAVO, en allusion au
côté syrien de cette bande. Dans le
rapport onusien qui dit ne pas pouvoir
préciser la nature de cette interaction,
il est toutefois livré la description
suivante : « des mulots vides
s’approchent de la barrière technique
israélienne et des positions de l’armée
israélienne puis rebroussent chemin,
chargés d’une cargaison inconnue ».
A cette époque,
indique al-Akhbar, Israël prêtait main
forte aux groupes terroristes dans les
combats pour la conquête de Beit-Jin et
son entourage dans la province de
Quneitra.
C’est après l’échec
du plan israélien dans le sud que les
responsables israéliens se sont mis à
réclamer le retour à l’accord de 1974.
Une source syrienne a confié pour le
journal libanais que « l’ennemi
israélien a tenté aussi d’y introduire
certains amendements, exigeant
l’introduction dans l’arsenal de la
force onusienne de nouveaux systèmes
technologiques à l’instar du radar Berc
pour détecter les opérations
d’infiltration et des systèmes destinés
à détecter les engins explosifs ». Mais
Damas les a rejetés catégoriquement.
Du côté syrien, des
efforts ont été déployés pour amortir
les allégations israéliennes. Elle a
retiré ses troupes de la zone de
désarmement à Hadar et Beit-Jin, tout en
y préservant ses forces populaires
supplétives. Elle a aussi évacué la
région connue sous l’appellation
Point-71 à l’ouest de Hadar et qui était
occupée par la force onusienne UNDOF
Les avancées de
l’armée syrienne dans les deux provinces
de Deraa et Quneitra durant ces derniers
jours montrent la détermination de Damas
à reprendre aux groupes terroristes la
totalité de la bande frontalière avec le
Golan occupé sur une longueur de 80 km.
Dont le seul point de passage frontalier
Ein Zivan-Quneitra. Une vingtaine de
kilomètres de cette zone est occupée par
la milice Khaled Ben al-Walid, qui a
prêté allégeance à Daech.
Source :
Divers
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