Al
Manar
Les scénarios de la 3ème guerre et
la fabrication
de consentement des Israéliens
Leila Mazboudi
Samedi 19 janvier 2019
Dans les médias israéliens, force est de
constater que les spéculations sur ce
que pourrait être une troisième guerre
font régulièrement la une. Signés en
général par d’ex-généraux et d’experts
militaires israéliens de renommée, elles
mettent en garde contre un nouveau
scénario inhabituel pour les Israéliens
: des pertes seront occasionnées, et le
front intérieur sera touché de plein
fouet.
Dans la majeure partie des guerres
israéliennes, ce dernier a toujours été
épargné, contrairement à celui des
adversaires arabes. L’avantage israélien
étant redevable à sa supériorité
militaire, via ses forces aérienne et
balistique. Les deux ayant longtemps
fait défaut aux ennemis jurés de
l’ennemi sioniste, la donne a bien
changé.
Selon le quotidien
Yediot Ahronot, l’ex chef de la Sécurité
nationale, le général de réserve Gayor
Eïlane a affirmé que « durant la 3ème
guerre, le front intérieur sera
profondément endommagé comme jamais
auparavant ».
Le général israélien voit aussi que les
risques de glissement vers une
confrontation militaire sur plusieurs
fronts sont plus forts que jamais, en
cas de guerre.
En effet, c’est la
deuxième hantise qui inquiète
l’institution militaire israélienne qui
a longtemps œuvré pour diviser entre eux
les ennemis « d’Israël » et empêcher que
leur action militaire ne soit coordonnée
et concertée.
« La principale
menace pour l’an 2019 sera une guerre
globale dans le nord contre l’Iran, le
Hezbollah et le régime syrien. Elle sera
d’un type tout-à-fait nouveau et
différent par rapport aux autres
confrontations et Israël devrait s’y
apprêter », a pour sa part averti le
président du Centre d’études pour la
Sécurité nationale à l’Université de Tel
Aviv, le général de réserve Amos Yaldine.
Dans la même
logique que celle d’Eïlan, il voit que «
Le Hezbollah va tenter de bombarder des
bases militaires israéliennes, des
stations électriques et le bâtiment du
ministère de la défense à Tel Aviv ».
Et de poursuivre aussi lors d’un
entretien avec la radio israélienne
103FM: « en cas de guerre, il se peut
que nous perdions des avions, surtout si
on s’attaque à la Syrie, laquelle
dispose d’un système antiaérien qui a
été perfectionné. Comme cela s’est passé
lors qu’ils ont abattu un avion
israélien en février 2018 ».
Selon lui, il se peut aussi qu’il y ait
des frictions avec les Russes.
« L’occasion est propice pour que les
Iraniens, le Syriens et le Hezbollah
ouvrent le feu contre Israël comme cela
s’est déroulé le mois de mai dernier »,
a poursuivi Yadlin.
A première vue, on
est porté à croire que ces mises en
garde devraient servir à la prévention
chez l’institution militaire
israélienne. Dans ce cas pas besoin de
les afficher via les médias. Toutes les
appréhensions militaires israéliennes ne
sont pas médiatisées.
Elles pourraient nonobstant être
adressées aux ennemis de l’entité
sioniste, pour leur faire parvenir que
leurs projets sont dévoilés. Question de
les dégonfler.
Mais il faut aussi
et surtout croire que le public
israélien est la première cible d’un tel
discours frénétique sur les scénarios de
la prochaine guerre, chaque fois plus
alarmiste.
S’inscrivant dans la fabrication de son
consentement, son objectif serait de le
préparer à des pertes qu’il n’a jamais
subies auparavant et donc à consentir
des sacrifices supplémentaires qui lui
ont longtemps été épargnés.
Quand bien même les
affirmations « qu’Israël est fort » sont
répétées à propulsion, c’est bien le
contraire qui s’en dégage. Les
Israéliens le savent mieux que tous.
Source :
Divers
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